Le Scorpion

Note: 3.47/5
(3.47/5 pour 77 avis)

Dans la Rome du XVIIIem, un beau ténèbreux à l'omoplate scorpionnée contrecarre les ambitieux projets d'un cardinal conspirateur. Au menu : rythme, action, intrigue, belle égyptienne, dessins mariniesques.


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs suisses BoDoï De cape et d'épée Italie Mon père, cet inconnu Vatican

L'empire romain se meurt, un nouveau personnage vient de faire son apparition : le pape des hérétiques chrétiens. Neuf familles puissantes, résolues à conserver leur pouvoir jusqu'à la fin des temps, décident d'accompagner les évolutions du monde et, même de les maîtriser. l'ombre au tableau de ces ambitieux : le Scorpion. Un jeune homme beau comme le diable, chasseur de reliques hors du commun, fougueux, jouant avec la mort et séduisant tous les cœurs... Il serait né des amours d'une sorcière et d'un homme d'église : une marque en forme de scorpion sur son épaule atteste de cette filiation diabolique. Le Cardinal Tribaldi, autrement appelé l'Aigle Cardinal, a décidé de la fin de cette incarnation du Diable. Suivant le vieil adage "combattre le mal par le mal", il a engagé pour cela une sorcière égyptienne... Conspirations, pièges, poisons, duels, poursuites, secrets... Le scorpion traqué par l'aigle et la vipère. En attendant l'issue du combat...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Octobre 2000
Statut histoire Série en cours - cycle(s) terminé(s) (premier cycle de 6 tomes) 14 tomes parus

Couverture de la série Le Scorpion © Dargaud 2000
Les notes
Note: 3.47/5
(3.47/5 pour 77 avis)
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19/09/2001 | brunelle
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L'avatar du posteur Agecanonix

Le genre cape et d'épée retrouve ses lettres de noblesse avec cette splendide série dont le talent des 2 créateurs l'a même hissée au rang de best-seller chez Dargaud. Desberg conte en effet les aventures d'un beau ténébreux en butte aux intrigues politico-religieuses du Vatican dans la Rome des années 1750. Les dessins de Marini sont absolument superbes, l'osmose est parfaite entre eux qui ont déjà travaillé sur L'Etoile du Désert, mais ici, Marini se surpasse avec un trait clair, aux belles couleurs qui flirte par endroits avec l'aquarelle, et aux riches décors. Pourtant, cette Bd trahit son aspect ultra commercial par sa longueur et la multiplicité trop répétitive de ses rebondissements, alors que l'histoire aurait pu être bouclée en 6 tomes. C'est tout à fait dans la lignée de la série de films Angélique marquise des anges, de la pseudo-Histoire bien troussée, mais à qui il manque un peu de profondeur. On va pas bouder son plaisir, car c'est quand même bien plaisant de suivre ce héros charismatique à beau physique et bouc bien taillé, sachant manier l'épée et appréciant les jolies femmes. On y succombe même, c'est ce que j'ai fait. La bande se lit assez vite, il y a peu de dialogues, le rythme est rapide, on y revient, ce qui laisse le temps d'admirer le cadrage très étudié et le dessin de Marini aux beaux contours. Le méchant est particulièrement réussi ; Hitchcock disait qu'un héros était bon quand le méchant était réussi, et là c'est le cas. Ce malfaisant et venimeux cardinal Trebaldi est l'ennemi redoutable qu'on aime haïr, il n'hésite pas à tuer de ses propres mains pour arriver à échafauder ses plans machiavéliques. C'est un personnage au physique dur et sec, qui fait froid dans le dos, mais qui en même temps, met le héros plus en valeur, leur affrontement ayant ainsi plus de force. Ce dernier va découvrir ses origines au fil du récit, et le reste des personnages secondaires sont suffisamment forts pour qu'on s'y intéresse : Méjaï l'empoisonneuse égyptienne, la belle Anséa, le Hussard, gros acolyte qui est souvent d'un précieux secours, Rochnan, le capitaine des moines guerriers aux sinistres masques constituant la garde de Trebaldi... Une fort belle Bd donc, destinée à un public très large, et devenue comme quelques autres chez Dargaud (Murena, Blacksad, Aldébaran....) un nouveau classique qui renouvelle habilement le genre cape et d'épée, prouvant que les vieilles recettes fonctionnent toujours.

07/09/2013 (modifier)

Avis après la lecture du tome 8 Un cardinal démoniaque avide de pouvoir, des familles romaines tout aussi disposé à s'enrichir, un scorpion affublé d'un hussard évoluant dans une Rome aux multiples pépés à la câlinerie et aux formes généreuses et enfin des secrets mystérieux sur un passé trouble au milieu de cela. Le scorpion me fait penser aux films de capes et d'épées de Jean Marais où serait plongé un Indiana Jones de la renaissance. Assez fantaisiste, pour ne pas dire imaginaire dans l'encrage historique et dans ses péripéties, il ne faut porter aucune attention archéologique à ce récit. C'est bien là le principal reproche de cette série qui aurait gagné à s'inscrire plus dans de la pédagogie d'une période et des régions qu'elle parcourt, déjà bien riches sans avoir à inventer un background superflu. Pour le reste, ce n'est souvent du bonheur tant on vogue dans de la série B sans prise de tête avec moult rebondissements scénaristiques, des aventures en terrains exotiques, de l'action bien troussée, de la punchline, de l'humour assez léger et des coquines de temps en temps. Le traitement des femmes, bien que correct sur les protagonistes principales, se montre quand même un chouïa trop caricatural (en gros, elle finisse toute facilement dans un lit, et pas par sommeil). Cependant, Marini les sublime il faut bien le dire, tout comme il transcende le Scorpion dans son ensemble par son dessin impeccable, vivace et colorisé à la perfection. Chaque page est un enchantement pour les mirettes, explosant littéralement d'ambiance dans les décors et de dynamisme même si le trait semble perdre en application au fur et à mesure que l'intrigue avance. On pourra quand même sentir la série tourner en rond dans les derniers volumes. En effet, on commence à s'habituer aux schémas utilisés de façon récurrente (un personnage emprisonné en fin d'album, l'évasion qui débute la suivante, les dernières chances allouées à quelqu'un pour accomplir un tâche, qui rate, mais qui dispose encore d'une dernière chance). De plus, la perfection du scorpion et son aptitude à se sortir de tous les dangers dans le plus pur style James "Sean Connery" Bond en font un héros qui perd de sa substance aux profits des seconds couteaux plus intéressants mais trop peu approfondis (le hussard, Mejai, Ansea). De manière générale, le scorpion gagnerait à disséminer plus d'éléments sur les ressorts scénaristiques principaux plutôt que de donner l'impression de jouer la montre en évitant soigneusement les ombres précédemment jetées sur des pans d'histoire. On se retrouve ainsi sur les tomes 7 et 8 à avoir l'impression d'albums plus facilement dispensables ou exagérément étirés pour succomber au mercantilisme tentant quand on rencontre le succès. Quelques inquiétudes donc sur la globalité, mais un dessin et une légèreté source de plaisir parfois coupable surtout.

08/07/2013 (modifier)
Par Alexandre
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

J'ai pu lire tous les tomes parus pour le moment et leur lecture fut très agréable. Effectivement Le Scorpion est prétentieux, chanceux... mais ce n'est qu'au début que ces traits de caractère qui peuvent énerver sont présents, en effet dés que l'on s'enfonce dans l'histoire il perd un peu de cette arrogance et de cette chance inouïe. Le deuxième cycle s'avère d'ailleurs plus sombre et encore mieux que le premier. Bref un lecteur content (je ne me soucie pas des erreurs historiques, une BD me parait faite pour être agréable à la lecture). Ps : un dessin assez appliqué et très agréable.

10/06/2008 (modifier)

Au risque d'en choquer certains, pour moi cette série est culte car je trouve les dessins très beaux ainsi que les couleurs chaudes et chatoyantes ; mais là n'est pas le plus important car il faut voir le scénario pour se rendre compte de tout l'intérêt de cette bd de cape et d'épée avec un sens du rythme bien mis en valeur. Excellent, à acheter les yeux fermés pour qui aime la grande aventure et les nostalgiques des films avec Jean Marais.

24/01/2007 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Avis pour le tome 7 « Au nom du père » En moins de 7 tomes, « Le scorpion » est devenu incontestablement un classique de la BD franco-belge. A mon avis, ceci est devenu possible grâce au scénario accrocheur de Desberg et surtout grâce au magnifique dessin de Marini. L’histoire se déroule au XVIIIème siècle à Rome, elle met en scène le combat d’un jeune homme libertin dit « le scorpion » pour déchoir le cardinal Trébaldi qui vient d’être élu comme pape. Le scénario est assez captivant même si on peut regretter certains raccourcis lors de la résolution des énigmes, un héros tombeur qui s’en sort toujours et une intrigue qui a tendance à traîner en longueur. D’après le sticker, le 7ème tome inaugure un nouveau cycle basé sur la recherche des origines du « scorpion » et (toujours et encore…) sur sa confrontation avec Trébaldi. Après lecture, ce n’est pas vraiment le cas : l’album m’est apparu comme une suite logique du premier cycle dont le dénouement au 6ème tome avait laissé sans réponse certains mystères. Et pourtant, il est dommage de laisser tomber cette série suite à ces invraisemblances car l’histoire est fort distrayante et figure, à mon avis, parmi les meilleures BD de capes et d’épées que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. J’ai peur de ne pas avoir assez de recul pour juger le dessin de Marini. Il est, à mon avis, l’un des meilleurs dessinateurs de la BD franco-belge. Ses cadrages sont impressionnants car très cinématographiques. Ses couleurs directes sont incroyables de beautés avec cette utilisation de tons chauds mélangés à des tons froids. Avec Enrico Marini, je suis toujours sûr de me retrouver face à de supers dessins et qui correspondent exactement à mon panthéon du graphisme. De plus, je suis bluffé par la rapidité de parution de ses albums qui mettent moins d’un an pour paraître sans que le dessin en soit pâti, à comparer avec Juanjo Guarnido (dessinateur que j’apprécie beaucoup aussi) qui réalise un album tous les 2-3 ans ! Malgré une intrigue qui a tendance à traîner en longueur, « Le scorpion » est, à mon avis, une série de capes et d’épées incontournable. Avec cette série, je suis pratiquement sûr de passer un bon moment distrayant de lecture à chaque parution d’un nouveau tome… d’autant que j’adore le dessin de Marini ! Note finale : 4/5

03/12/2006 (modifier)
Par Chelmi
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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"Le Scorpion", le destin a posé sa marque… Desberg nous raconte une formidable aventure de cape et d’épées avec une pointe d’ésotérisme et de complot politico-religieux. Au 18ème siècle, quand l’église et le Vatican sombre dans la cupidité, le crime et la luxure, un héros romanesque fait face: le Scorpion. Il est fort, intelligent, beau, et tombeur, à l’image d’un Jean Marais de la grande époque. La bohémienne est rusée, espiègle, sauvage et ravissante. Le cardinale est sans pitié et diabolique. Tout ça est très caricatural, mais pour moi, c’est exploité dans le bon sens et ça sert parfaitement le scénario. Oui, cette histoire et ces personnages n’ont rien d’innovent mais c’est fabuleusement plaisant à lire, les albums s’enchaînent les uns derrière les autres, je me suis fait les 6 tomes parus en un week-end sans voir l’horloge tournée. C’est du très très bon divertissement, avec des rebondissements habilement placés, qui n’ont pas manqué d’alimenter mon intérêt pour la série. Les dessins et les couleurs de Marini sont tout bonnement magnifiques. Chaque case est un tableau de maître. J’aime beaucoup ce style qui consiste à mettre en évidence le premier plan de façon classique (encrage et couleur) tandis que le fond, lui ressemble plus à une peinture (couleur directe). Les personnages sont très réussis, les décors et les paysages sont sublimes. L’auteur a une parfaite maîtrise des mouvements. Les couleurs sont parfaites, ce rouge et ce bleu si caractéristique, du grand art...

04/05/2006 (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

J'ai suivi la série tome par tome au fur et à mesure de la parution. Et si à un moment, je me suis demandé ce que les héros allaient faire dans cette galère, la fin du premier cycle m'a fait une très forte impression. Certes, il s'agit avant tout d'une série de cape et d'épée, avec beaucoup d'action (un peu trop, à mon goût). Autre petit défaut, je trouve les personnages très conventionnels. L'action, les scènes de combats aussi, ne sont pas très originales. Alors qu'est ce qui m'attire dans cette série ? Les dessins bien sûr ! Ils sont beaux, très beaux. Ils collent au scénario comme Jean Marais colle au personnage du bossu. Le scénario, classique, très romancée, Met parfaitement le dessin de Marini. Il n'en reste pas moins très documentée, et notamment sur les premiers siècles de notre ère. Ce duo d'auteur se complète vraiment bien. Autant dans L'Etoile du Désert, Marini semble s'être mis au service de Desberg, autant là, il semble vraiment que ce sont les dessins qui "commandent" au scénario. Une belle réussite. Il est à noter que le second cycle qui débute tambour battant, reprend parfaitement la suite du premier, j'aurais envie de dire "en souplesse", si le terme était approprié à la série. Je trouve un certain nombre d'aviseurs un peu sévère avec cette série, qui, à mon sens, n'a aucune prétention d'authenticité historique. Il faut vraiment prendre cette bd comme une lecture récréative, voire contemplative.

19/04/2004 (modifier)