Gully Traver
Gully Traver se réveille un jour sur une plage déserte.
Absurde Les années (A SUIVRE)
A la manière du héros de Jonathan Swift, Gully Traver échoue un beau jour (non pas sur une île) sur une plage quasi déserte, point de départ d'un étrange voyage qui ressemble d'abord à une fuite avant de se muer en quête d'idéal. Gully Traver marche droit devant lui, parallèlement à la mer, entraînant à sa suite une kyrielle de personnages à la dérive. Cela va du "charognard des plages" au couple étriqué de retraités trimbalant son sentiment d'inutilité, en passant par une jeune femme poète et paumée, une veuve éplorée, des chiens promenant leur maître, une faiseuse de thé dans un igloo de sable, un serviteur de dieu attaché à son cercueil, un couple aux liens défaits, un gardien de ses propres ruines ... Cette caravane de destins inédits évolue cahin-caha, au rythme lent de ses interrogations, de ses malheurs, de ses humeurs, véhiculant en somme une même souffrance : la souffrance de l'Homme. Texte : Casterman
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Date de parution | Janvier 1993 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne connaissais de Varenne que ses albums érotiques, et j’ai été bien surpris par cet album, totalement inclassable. Résumer cette histoire est impossible, et je suis persuadé que Varenne n’avait pas vraiment d’idée précise, de scénario, lorsqu’il l’a entamée. En effet, cela s’apparente à un long récit de rêve, une écriture quasi automatique – des dialogues et des saynètes, l’ensemble se déroulant essentiellement sur une plage. C’est clairement un album à feuilleter avant d’acheter, et à réserver à ceux qui ne recherchent pas une intrigue linéaire. Si je l’ai lu jusqu’au bout, par curiosité, j’avoue l’avoir fait sans trop d’enthousiasme, malgré mon appétence pour la poésie surréaliste et les travaux non conformistes. Le dessin est bon – c’est souvent le cas avec Varenne – mais trop souvent je l’ai trouvé aussi inabouti, avec des contours un peu flous (et l’encrage du Noir et Blanc n’est pas seul responsable). A emprunter à l’occasion.
A la lecture des premières pages de cet album, on a envie de l'aimer. Le dessin est d'emblée charmeur, les figures féminines d'un érotisme troublant, la manière dont les personnages entrent en scène, le flou et l'ambiguïté des situations de départ sont très plaisantes. Mais malheureusement, la suite de l'album ne tient que peu des promesses qu'il fait au lecteur. La fable surréaliste s’enlise vite dans une prétention démesurée de faire de cette histoire et de l’étrange marche des héros, une allégorie de la vie (ben tiens…). La lecture du résumé vous en donnera déjà un bon aperçu. Alors oui, il y a bien quelques scènes qui évoquent l’intérêt, quelques dialogues délicieux qui attisent la curiosité, mais l’ensemble ne distille pas assez d’émotion, et pas assez de sens différents. Je n’ai rien contre le surréalisme en bande dessinée, j’applaudis même des deux mains quand je lis un album comme « Vitesse moderne » de Blutch ou « La femme du magicien » de Charyn et Boucq. Mais quand un auteur me propose une fable absurde, sans sens unique, j’aime me perdre dans les conjonctures, les hypothèses, la multiplicité des sens que je donnerai de mon plein gré à cette histoire. Ici, l’intrigue est trop fourre-tout et la tentative d’englober le tout de la vie trop marqué pour laisser mon esprit rêver et vagabonder comme il le voudrait… Un coup dans l’eau…
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