Le vieil homme qui n’écrivait plus
Une histoire tragique sur fond de vieilles haines, trahisons et souvenirs douloureux de la deuxième guerre mondiale et de ses maquis.
Benoît Sokal Casterman : Un monde Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La Résistance
Le cinéaste Catherine Voralberg a décidé d'adapter à l'écran "Marianne", le roman d'Augustin Morel. Elle a choisi de planter son histoire dans le décor original du village de Sainte-Geneviève, théâtre cinquante ans plus tôt des événements décrits dans le récit du vieux Morel. Une histoire tragique sur fond de vieilles haines, trahisons et souvenirs douloureux de la deuxième guerre mondiale et de ses maquis.
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Date de parution | Janvier 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nous sommes bien loin des enquêtes de l'inspecteur Canardo. Mais la patte Sokal est très reconnaissable. Voilà un récit particulièrement réussi. C’est émouvant. On ne va pas ménager votre petit cœur ! Emotions assurées en perspective. Augustin Morel est jeune homme quand il s’engage dans la résistance en 1943 à la mort de son père. C’est au cours de cette époque qu’il fait la connaissance de Marianne, une jeune et belle femme. La passion est immédiatement au rendez-vous. Sa dulcinée prend une balle par une patrouille allemande. C’est un déchirement. Augustin ne pourra jamais se remettre de cette tragédie. Pour exorciser ses démons il écrit un roman pour raconter son histoire. 50 ans par la mort de Marianne, Augustin revient dans ce village où il a connu l’amour et la douleur. Une adaptation cinématographique de son roman est prévue. La réalisatrice l’a invité avec l’idée qu’il puisse jouer son propre rôle dans le film. Tout ne se passe pas comme convenu. Le passé resurgi. En creusant un peu, la vérité est moins glorieuse que celle que l’on a voulu nous faire croire. Les rancœurs sont toujours bien présentes. Graphiquement c’est magnifique. Le trait de Benoit Sokal est élégant et agréable. Bien évidement il ne pouvait s’empêcher de dessiner dans cet album, sans quelques reproductions d’animaux. Le sanglier et les chiens sont particulièrement réussis. Et que dire du chat d’Augustin ? il est sublime. On passe d’une époque à une autre avec une grande facilité. Ceci n’impacte pas la fluidité dans la lecture. Au contraire. Il y a du rythme. La cadence est soutenue. On lit à perdre haleine. Le découpage entre le passé et le présent est jubilatoire. C’est puissant même si le scénario n’est pas très original. Le suspens est préservé jusqu’au dénouement final. Perso je n’ai rien vu venir. Voilà le type d’album qui me font apprécier la BD. Un gros coup de cœur pour ce récit. Merci monsieur Sokal pour ce moment de lecture intense .
Une bien curieuse histoire, que j'ai particulièrement apprécié. Ca sent la campagne boueuse, ça sent également le réalisme, et c'est un beau mystère. Un scénario que j'ai beaucoup apprécié, mêlant récit passé et présent, nouant des liens d'un drame qui s'est déroulé mais n'a jamais eu de conclusion. Je ne saurais expliquer ce qui marche dans ce scénario, mais je crois que ça tiens à la façon d'être des personnages, qui transpirent le réalisme. Entre la réalisatrice, l'écrivain et les habitants du village, on sent tout les caractères qui sont solidement ancrés. J'ai eu l'impression, en le lisant, de voir des personnes du village mises en image tant j'y retrouvais la façon d'être. Etonnant pouvoir de concrétisation de la BD. Par contre, la BD pêche un peu par le dessin, qui est parfois un peu dur dans les traits des visages et manque également de profondeur. Mais pour le reste, il retranscrit bien cet atmosphère de campagne perdue. Surtout dans les couleurs. Bref, une BD qui est très réussie selon moi, avec un scénario qui noue une intrigue bien ficelée et connait une fin qu'on ne peut que deviner tragique. Lecture recommandée !
Un album en noir et blanc de haute tenue et qui ma foi tient toutes ses promesses. Une histoire pas si banale qui replonge les antagonistes dans une période qu'ils auraient sans doute voulu oublier. Au sein de la guerre dans un paysage bucolique les amours de deux jeunes gens qui contexte oblige finissent mal. Le dessin réaliste est très joli et offre quelques planches du meilleur effet, notamment ces moments de pêche à la mouche, qui font rêver. Le scénario est solidement bâti et les flashback qui émaillent le récit ne le ralentissent en rien. Ce n'est certes pas l'album de l'année mais la lecture est vraiment très plaisante, Un Sokal qui change de Canardo, à découvrir.
On retrouve dans cet album une histoire finalement assez classique. Celle du retour d’un homme sur les lieux d’un passé qui ne passe pas, qui revit une histoire et qui du coup réécrit celle que les autres avaient acceptée comme la réalité : et la boue remuée trouble la perception des habitants du village… L’intrigue alterne les passages au présent (les préparatifs du tournage d’un film, et les interrogatoires de police qui indiquent que cela s’est mal terminé) et les flash-back (la résistance durant la Seconde guerre mondiale, en parallèle des extraits d’un livre racontant ces événements). Tout ceci s’imbrique bien, sans qu’il y ait trop de surprise. Le dessin de Sokal est très bon je trouve, dans un très beau et très classique Noir et Blanc (j’ai vu qu’une version couleurs existe, mais je ne sais pas si elle apporte vraiment quelque chose de mieux à l’original…). Album à (re)découvrir.
Une BD assez correcte dans l’ensemble, sans fioritures, même si j’avoue n’avoir pas été transporté plus que ça. Ca manquait parfois un peu de rythme et cette histoire de guerre sur fond de résistances françaises, et de trahisons a déjà beaucoup été exploitée. Le point fort se trouve plutôt dans la partie romantique entre Augustin et Marianne qui ne laisse pas indifférent et procure une belle émotion. La fin est à mon goût un peu poussée mais bon… Les dessins de Sokal sont beaux, très détaillés et raviront les amateurs du genre. A découvrir en version noir et blanc car ça a beaucoup plus d'impact.
C’est un très beau récit que nous livre Sokal avec ce vieil homme qui n’écrivait plus. Abandonnant l’inspecteur Canardo, l’auteur nous conte avec talent une très classique histoire d’amour durant la seconde guerre mondiale. Nous avons donc droit au cocktail habituel « romantisme, aventure, trahison », auquel il faut ajouter « nostalgie », car, pour étoffer l’histoire, l’auteur nous fait vivre l’aventure au travers des yeux d’un vieil écrivain. Celui-ci, auteur d’un seul roman d’importance dans lequel il relatait sa propre vision de sinistres événements survenus durant la guerre, revient sur les lieux suite à l’invitation d’une équipe de cinéma. Le retour se passera mal et on comprend rapidement qu’un nouveau drame va survenir. Ces deux histoires sont menées en parallèle et de main de maître, le livre servant de trait d’union entre les époques. Mais si le livre nous permet de découvrir les événements survenus durant la guerre, ce sont les interrogatoires menés par un commissaire qui nous éclairent sur le nouveau drame. Cette structure se développant sur trois périodes est pourtant d’une limpidité exemplaire et constitue le point fort de l’aspect scénaristique de l’œuvre. Malgré une fin un peu trop mélodramatique, l’ensemble fonctionne très bien et m’a captivé jusqu’au bout, bien aidé par le très beau graphisme de Sokal. Celui-ci travaille, comme bien souvent, en noir et blanc et montre l’étendue de son talent en multipliant les points de vue, en maîtrisant de bien belle manière les jeux d’ombre, la physionomie des personnages ou les décors champêtres. Au niveau des personnages, j’ai été saisi par la ressemblance entre les visages du vieil écrivain et de sa version 50 ans plus tôt. Semblable et pourtant si différent. Marqué par la vie, ridé, creusé, et pourtant le doute n’est pas permis, c’est bien lui ce jeune homme impulsif et fier réfugié dans le maquis. Superbe, vraiment ! Malheureusement la version a depuis été colorisée et perd beaucoup de son charme à mes yeux. Un très beau récit, donc, classique mais intelligemment construit et superbement illustré dans sa version noir & blanc.
Un excellent one-shot qui représente à mes yeux ce que j'aime de plus dans le style de Sokal. Enfin, ce que j'aimais dans le style de Sokal car, comme plusieurs autres grands auteurs, il a un peu déconné ses dernières années. Tout d'abord, le dessin. Sokal nous donne un excellent graphique réaliste un peu éloigné de Canardo. C'est vraiment agréable à regarder en noir et blanc. Cela va parfaitement avec le scénario très noir de Sokal. Et puis, cela nous permet de voir son magnifique travail. En revanche, l'édition en couleur est plutôt moche et ne va pas du tout avec le genre de l'album. Comme je l'ai déjà dit dans une autre critique, certaines série ne sont faites que pour le noir et blanc. Ensuite, le scénario. Ah! C'est magnifique du début à la fin ! La psychologie maladive du vieillard est bien montrée du début à la fin. Son histoire de romance de jeunesse qui tourne au tragique, bien qu'un peu cliché, est réellement bouleversante. Sans oublier tous ses paysans lâches que le vieil homme détestera toute sa vie. Ça me rappelle l'ambiance des premiers Canardo. Quant à la fin, c'est très noir et montre une dernière fois la folie du vieil homme. Un excellent one-shot que je conseille à tous !
Une romance tragique, un écrivain en manque d'inspiration, le passé avec la Seconde Guerre Mondiale dans les maquis, la trahison, un village qui se meurt... Des thèmes souvent traités. Mais ici, l'auteur le fait avec finesse et intelligence. Nous avons ici un véritable drame social. Je mesure également le chemin parcouru depuis le triste et fade Sanguine. Le trait du dessin s'est très nettement amélioré. J'arrive à peine à croire qu'il s'agit du même dessinateur. J'ai éprouvé une véritable fascination visuelle devant l'intensité et l'incroyable beauté du trait. Et dire que cet auteur a été l'un des premiers à utiliser le traitement par informatique dans la réalisation de ses planches avant de se consacrer dans le jeu vidéo.
Cette BD raconte une histoire d’amour entre une jeune fille et un résistant lors de la seconde guerre mondiale. Enfin c’est plutôt l’histoire du jeune homme qui après la guerre a écrit un roman en s’inspirant de son vécu. Ou alors c’est plutôt l’histoire d’une jeune réalisatrice qui veut adapter ledit roman au cinéma… Enfin bref c’est bien toujours de la même histoire qu’il s’agit au point de vue près. On pourrait s’attendre à une bête histoire d’amourette à l’eau de rose, mais non. Le rythme est soutenu, il se passe pas mal de chose. L’auteur a très bien construit la BD, alternant passages dans le présent et dans le passé. C’est d’une clarté remarquable. Je suis bien rentré dedans et j’ai trouvé très sympa. Les dessins aussi m’ont bien plu, ce qui n’était pas gagné d’avance après un feuilletage rapide. Mais à la lecture je les ai bien appréciés. En conclusion, un one shot très sympa.
Forcément, à force de faire des polars crapoteux et désabusés, on devait finir par réaliser un drame social assez prenant. C'est ce qu'a fait Benoît Sokal avec ce one-shot où il change également (légèrement) de registre graphique, puisqu'il puise dans le style réaliste. Et pour le coup, c'est un bel album, très bien construit, inspiré sans doute par quelques lectures relatives à la seconde Guerre mondiale, dont l'atmosphère est pas mal rendue, surtout le côté "rural". Rancoeurs, non-dits, secrets de famille, tout est là pour construire un drame qui, s'il ne brille pas par son originalité, est tout de même plaisant à lire. Quand Sokal part en récréation, il faut le suivre.
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