Bleu
Un fond bleu roi homogène. Une forme bleue patatoïdale d’un bleu plus claire.
BD minimaliste BD muette Les petits éditeurs indépendants Lewis Trondheim OuBaPo Tout petits albums
Un fond bleu roi homogène. Une forme bleue patatoïdale d’un bleu plus claire. Un petit point bleu clair. La forme mange le point, l’absorbe. Une étoile bleu clair. La forme essaie de la manger mais n’y arrive pas. Un point blanc. La forme essaie de le manger, mais le point la fait grossir, grossir…
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Date de parution | Octobre 2003 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Paru dans la collection Patte de Mouche, ce petit album vient d'avoir droit à une réédition, dans la nouvelle collection Patte d'eph. Je ne sais pas si c'était nécessaire - de changer de collection, et donc de prix. Et de le rééditer aussi, en fait. C'est que c'est typiquement le genre de production qui amène débat ou indifférence. Alors que, au départ, je trouve plutôt intéressant cet essai, et la volonté de Trondheim de le publier. Cela pourrait provoquer le même genre de critique que certains tableaux de Miro (comme la superbe série "Bleu" pour rester dans le thème !). Mais je trouve stérile les débats sur le dessin, le "truc que même un gamin pourrait faire" ou autres inepties. Intéressant dans l'absolu, cet essai n'est pas non plus ce que l'on relit (d'où un achat pas forcément recommandé). Est-ce encore de la Bande Dessinée d'ailleurs ? Toujours est-il que Trondheim aurait tout aussi bien pu laisser s'épuiser le premier tirage, de ce qui ne devait être pour lui qu'un amusement, à mi-chemin de l'oubapo et d'un délire de potache. A vous de voir - puisqu'il n'est pas question ici de lire... Note réelle 2,5/5
Autant j'avais bien aimé La Nouvelle pornographie, autant ce one-shot qui reprend le même genre de style m'a ennuyé. Ce n'est pas drôle et je n'ai pas du tout compris l'utilité de cet album. Je me suis ennuyé du début à la fin malgré le nombre peu élevé de pages. C'est vraiment le genre d'album ou j'ai de la difficulté à lire ne serait-ce que deux pages tellement le sujet est inintéressant.
Si l’auteur avait été un parfait inconnu, un éditeur aurait-il publié une bd comme « bleu » ? Pour moi, c’est clair : non ! Mille fois non ! Car, cet ouvrage est tellement abstrait, tellement décalé par rapport aux codes traditionnels de la bd et de la production en général que je me demande quelle maison l’aurait publié si ça n’avait pas été Lewis Trondheim (ou un autre auteur célèbre) qui l’avait fait ! A la rigueur, si cet essai avait été mis en ligne gratuitement sur internet pour recueillir l’avis des bédéphiles ou pour montrer qu’il est encore possible d’innover dans la bd, j’aurais sans hésiter félicité l’auteur d’avoir essayé de créer une bd (très) originale mais là, « Bleu » est un album qui se vend (certainement auprès des fans de Lewis Trondheim… et encore !)… et c’est ça qui me désole hautement parce que son scénario est pratiquement inexistant si ce n’est que des bulles de différentes couleurs qui s’assemblent et se séparent et ainsi de suite, parce que le dessin est vraiment minimaliste de la mort grave qui tue grave… Bref, je n’ai jamais aimé l’abstrait même en peinture où je reste de marbre devant ce genre de toile (par exemple : je ne vois pas trop comment un tableau ne représentant qu’une couleur unique sur toute sa surface peut être considéré comme une œuvre d’art !) alors je vous laisse imaginer ma réaction lorsque j’ai vu ce « truc bleu » ! En découvrant cet album, j’ai eu la sensation très désagréable que des éditeurs de bandes dessinées nous prennent pour des idiots. Sur ce point, je ne remercie pas, mais alors pas du tout, « L’Association » de l’avoir publié. J’espère vivement que « Bleu » fut un immense bide commercial !
Un véritable OVNI, un pari fou que seul un auteur original et pouvant s'appuyer sur un succès déjà concret comme celui de Trondheim pouvait tenter. L'objet BD lui-même surprend quand on le voit en librairie : totalement bleu, pas de titre, pas d'éditeur, pas de code barre, pas de... rien de rien ! Du bleu, c'est tout ! Et quand on l'ouvre, ce sont des pages bleues dans lesquels se suivent des tâches de couleurs qu'on pourrait assimiler à une ou plusieurs amibes qui... vivent leur vie de tâches mouvantes... Alors parfois on voit une petite tâche blanche apparaitre, se faire "gober" par la grosse tâche bleu ciel, puis se faire rejeter et disparaitre... ou alors se faire assimiler... ou alors la tâche bleu ciel se dédouble, modifie sa forme, etc... En essayant de mettre une logique à tout ça on pourrait donc assimiler le tout comme je le disais à la vie passionnante d'une amibe mais je pense qu'il n'y a pas de logique à donner à ce "récit", car il n'y a pas de véritable récit, juste de l'abstrait... Et en ce qui me concerne, je n'aime pas l'abstrait. Ca m'échappe totalement, ça ne me fait rien ressentir, ça m'ennuie, ça me donne l'impression de n'avoir rien sous les yeux, rien que du vide... bleu. Alors saluons le pari réussi d'avoir osé publier une BD abstraite qui ne raconte rien, qui n'a pas de dessin à proprement parler, qui a été réalisée en moins de 8 heures dans sa totalité par son auteur, et qui se lit sans même pouvoir se lire puisqu'il n'y a rien à lire ou presque. Mais passé ce salut au pari réussi, il n'en reste pas moins une BD que je ne conseille pas à la lecture et surtout pas à l'achat sauf pour épater vos amis pendant les 30 secondes durant lesquelles ils se diront : "Non ? C'est vraiment une BD, ça ?".
(Attention, 600ème avis. Il est un peu verbeux, d’autant plus que « Bleu » ne l’est pas du tout) Il y a sûrement beaucoup à dire de cet album, et probablement plus autour de ce petit fascicule entièrement bleu, sans titre ni légende ni parole ailleurs que dans le rabat de la troisième de couverture que sur l’album lui-même. Quoique… Autour de « Bleu », on pourra dire que Trondheim fait de l’esbroufe, qu’il pond un truc pour le vendre et se faire de l’argent ou faire parler de lui. (Comme le libraire chez qui je l’ai acheté, qui répétait joyeusement « C’est de l’arnaque ! ». Hum… ) Que « Bleu » est du foutage de gueule, qu’il ne signifie rien, que ce n’est pas de la BD, etc., ad nauseam. Pas de problème sur ce point, de nombreux gens le soulèveront après moi et ne manqueront pas d’y glisser une connotation assassine. Enfin bon. Petites suggestions de réponses / débats : il ne va pas se vendre beaucoup, et fait par un auteur inconnu il serait probablement passé inaperçu. Passé ces considérations, supposons que Trondheim a voulu faire quelque chose d’atypique et voyons ce qu’on peut essayer de trouver sur l’album lui-même. Le graphisme est très minimaliste. Fond uniforme, formes simples, couleurs homogènes. Pas de cases, mais les dessins sont répartis comme s’ils étaient disposés dans un gaufrier. La première question qui se pose est probablement celle de la signification du dessin… Dans la pyramide d’abstraction partant d’un dessin réaliste à la « Blueberry » par exemple vers des dessins de plus en plus abstraits comme « Tintin » puis les patates de Trondheim, « Bleu » est encore au-delà. Déjà « Mister O » était rudimentaire, mais là c’est bien plus poussé ! Le signifié est donc très faible, et la part d’interprétation laissée au lecteur assez forte. On peut donc y voir à peu près ce que l’on veut, mais ce qui me paraît très évident, c’est une espèce d’amibe qui interagit avec son environnement, de façon à la fois simple et complexe. Comme lorsqu’elle mange, qu’elle rencontre une autre amibe, qu’elle se transforme (mutation ?), qu’elle se reproduit, etc. Certes. Mais ces interactions apparemment simples donnent lieu à des effets assez incompréhensibles, et les règles que l’on essaie d’échafauder au fur et à mesure des « péripéties » qui ont lieu ne marchent pas toujours. Par ailleurs les dessins des amibes et des points se composent parfois pour donner des espèces de monstres, minimalistes mais sympas. Alors qu’est-ce que ça donne ? Eh bien ça donne un ouvrage à relire, à décrypter, sur lequel on essaie de plaquer du sens (que ce sens relève de la volonté de l’auteur ou que celui-ci ait fait « un peu n’importe quoi » en laissant l’imagination du lecteur faire le reste n’y change évidemment rien). Corollaire : ça plaira à très, très peu de monde. Lisez-le si vous aimez Trondheim et vous prendre la tête sur des trucs abscons. Sinon, c’est parfaitement inutile.
Un sujet sur BDparadisio traite de Bleu, et Trondheim y fait une petite réponse que je reproduis ici même : "[...] comme vous n'aurez pas l'occasion de lire une interview de moi sur ce sujet, ni sur un autre sujet d'ailleurs, et que vous avez avancé des arguments interessants, voire intelligents, et quelques questions en passant, je vais tacher d'être bref sur mon rapport avec Bleu, sans chercher à me justifier. L'idée est parti en premier lieu avec un numéro de Bile Noire dans lequel il y avait un espace "bande dessinée abstraite". Le deuxième morceau est venu de Fabrice Parme qui m'a dit que ce serait amusant de faire un album avec une couverture d'une seule couleur, sans aucune indication. Troisièmement, effectivement, je suis joueur, j'aime les défis (même les défis idiots) et je me suis dit que ce serait intéressant de faire un album abstrait avec une couverture unie. Souvent, en fait, je fais des albums que j'aimerais lire. Donc, j'aimerais en lire d'autres, des albums de bd abstraites, et pour ça, vous tous, pas besoin de savoir dessiner. J'ai écrit le découpage de cet album en environ 4 fois une heure (sur plusieurs jours) et je l'ai dessiné en 4 heures (pas pour la performence mais parce qu'il n'y avait pas besoin de plus de temps et que je ne voulais pas faire d'esthétisme avec des formes souples et lissées). Donc un album réalisé en 8 heures, chez moi, pas pour un truc en public. Il y a une histoire, mais il est vrai que la bd muette est déjà difficile à lire, mais la bd muette et abstraite encore plus. Je ne sais pas combien je vendrai de ces livres et je pense pouvoir dire honnêtement que je m'en fiche. Si j'avais voulu faire oeuvre artistique, j'aurai demandé un grand format, cartonné, avec du beau papier épais pour faire livre d'art et le vendre plus cher. Donc, ce machin bleu, c'est juste un machin bleu. Chacun le prend comme il veut, et si ça peut ouvrir une voie pour la bd abstraite, tant mieux. [...]"
Fréquentez-vous les musées d'Art Moderne ? Avez-vous déjà eu l'impression, en contemplant une toile que l'on pourrait décrire comme un immense dégueulis multicolore, de ne rien y comprendre, alors que les gens autour de vous crient au génie en utilisant des mots compliqués ? Avez-vous déjà eu l'impression d'être à côté de la plaque ? Face à cette toile, avez-vous déjà eu l'impression d'être idiot, et en même temps l'intime conviction que tout ceci est une immense fumisterie, que les gens font semblant d'y croire pour avoir l'air intelligent ? Si vous souhaitez connaître cette impression, lisez "Bleu". Je suis une fan de Trondheim, le Trondheim d'"Approximativement" autant que le Trondheim de Lapinot, mais là, je décroche. Désolée... Note à ThePatrick : "Il ne va pas se vendre beaucoup, et fait par un auteur inconnu il serait probablement passé inaperçu." : S'il avait été fait par un inconnu, il n'aurait même pas été publié :)
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