Gros dégueulasse

Note: 2.82/5
(2.82/5 pour 11 avis)

Gros dégueulasse est un des personnages mythiques inventés par Reiser.


BD, l'hebdo de la BD BDs adaptées en film Trash

Gros dégeulasse se balade toute la journée en slip kangourou sale (lavé une fois par semaine dans l'eau du bénitier). Crade, repoussant, il prend un malin plaisir à commenter la vie, la société et sa propre existence, de manière souvent assez graveuleuse mais toujours avec humour.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 1982
Statut histoire Strips - gags (One shot.) 1 tome paru

Couverture de la série Gros dégueulasse © Glénat 1982
Les notes
Note: 2.82/5
(2.82/5 pour 11 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

17/11/2003 | Don Lope
Modifier


Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ami du bon goût et de la poésie, au revoir. Cette BD, c'est inscrit sur la couverture, c'est dégueulasse. Et le personnage est un gros dégueulasse. Le titre n'est pas usurpé, c'est clair ! Disons tout net : Reiser fait ici dans sa veine iconoclaste. La BD sale et puante, méchante et dégueulasse, dans la droite ligne des éditos de sales gosses de son époque (qui a vu naitre Hara Kiri). C'est pas fin, c'est pas recherché, c'est ... ben c'est dégueulasse. On se répète mais c'est le meilleur adjectif qu'on pouvait donner à ce type. Mais cela dit, Reiser ne fait pas que gratuitement dans la provocation outrancière. Ce qui remonte ma note par rapport à ce que j'avais en tête à l'origine, c'est que je sens dans tout ça une dénonciation pas si bête de la part de l'auteur. Une remarque sur le monde des années 70, sur l'horreur de la solitude et la surconsommation, l'hypocrisie des mœurs. Reiser rend son personnage immonde pour montrer en miroir la société qu'il ne porte pas dans son cœur. Et je dois dire qu'entre des gags pas toujours marrants se glissent quelques brefs éclats d'humour parfois sordide, mais aussi une profonde tristesse de ce personnage qui finit sur une note tragique devant une banalité quotidienne de trop. C'est curieusement beaucoup plus noir que ce à quoi je m'attendais. Reiser ne semblait pas porter dans son cœur les valeurs de son époque (et je le comprends), me rappelant Gébé et son An 01 ou encore quelques piques bien senties de Gotlib dans ses différentes œuvres. Cette société de l'hyper-consommation, de la voiture individuelle et des braves gens à la Brassens, Reiser lui montre ce qu'il en pense en volant au plus près du sol. Et c'est presque tristement que j'ai appris que ce personnage était inspiré par une réelle personne qu'il voyait à côté des locaux de Hara-Kiri. Mine de rien, je trouve cette BD plus triste que drôle, presque résignée. Déjà se pointait la solitude écrasante, l'absence de communication, la mélancolie sans nostalgie. Le genre de BD à foutre le cafard avec des blagues. C'est fort, quand même !

02/05/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

J'assume pleinement et entièrement cette note. "Gros dégueulasse" c'est toute une époque, un genre de BD iconoclaste qui faisait souffler sur la BD un vent de contestation, un truc qui faisait que l'on pouvait dire des choses jamais dites auparavant, y aller frontalement sur des sujets tabous, rire de la mort, des handicapés, de la souffrance des autres etc.... Oui le dessin est moche si on le compare à peu près à tous les autres auteurs, mais ça aussi je crois que Reiser s'en foutait, il y a dans son trait et ses historiettes comme une urgence, sous le crade et l'outrance il y a une grande misère, une souffrance, une urgence à dire le mal-être d'une société gangrénée par des années de non-dit et de bienpensance. A plusieurs reprises j'ai ri aux outrances de l'auteur, pour moi cela reste quoi que l'on en dise un immanquable de la BD.

20/09/2021 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
L'avatar du posteur Pierig

Jusqu’à cette lecture assumée (mais j’ai des circonstances atténuantes), je n’avais jamais rien lu de Reiser. Et je comprends pourquoi. Le trait est esquissé et crade dans un style dessin de presse bâclé. Ça a au moins le mérite d’avoir un style propre (façon de parler) mais auquel je n’accroche pas. Côté récits, on se retrouve (surtout les femmes) face à un homme-slip-kangourou célibataire (le contraire serait surprenant) qui reporte ses frustrations sur les passants qu’il croise (au passage). J’avoue avoir ri à l’une ou l’autre occasion, tellement la connerie de ce personnage nous amène dans des situations ubuesques. Rien de fondamentalement choquant pour autant. C’est irrévérencieux et prétexte à prendre le contre pieds de la bienséance. En cela, cet album fait du bien. Maintenant, il y a bien des longueurs, des fins en eau de boudin et un personnage qui m’inspire davantage l’indifférence que le dégoût. Pour me justifier de cet écart de lecture, je plaiderai un moment d’égarement facilité par une mise à disposition inopinée de l’objet du délit reçu à titre gratuit avec un lot de livres. Mea culpa.

30/06/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Reiser fait partie de ces auteurs inclassables qui prenaient plaisir à provoquer et à foutre un coup de pied au cul des conventions, d'accord, des gens comme lui et Coluche pour bousculer le ronronnement d'une époque, il en fallait. Il a contribué à l'essor d'une formule nouvelle un peu hybride qui combine le dessin d'humour, le dessin satirique et le langage BD, en prenant comme thème une actualité qui sera traitée de façon féroce, et souvent anarchisante, exploitant l'air renouvelé de Mai 68, même si ses courtes pages sont moins engagées que celles de Cabu, mais indiscutablement plus méchantes. Car Reiser ne respecte rien, traite sans délicatesse les sujets les plus tabous, traine tout le monde dans la boue, en gros, la bêtise humaine en prend un coup à travers un portrait très noir de l'humanité. Dans le cas du gros dégueu, qui reste avec Jeanine l'un de ses 2 personnages les plus récurrents, crée vers 1976, ça a pu faire sourire un temps à cette époque où la société était en chamboulement complet, on s'en prenait à tout, et son personnage peu ragoutant de vieux salopard pas net avec son slip du genre "jaune devant, marron derrière", et aux burnes qui dépassent, servait pour emmerder le monde et jouer les chieurs patentés, ce qui était la véritable mission de Reiser ; derrière la vulgarité apparente, se profilait une vision désespérée de l'existence. Tout ça ne m'a jamais vraiment attiré, c'est un type d'humour qui était certes nécessaire pour secouer la léthargie ambiante, mais ça ne m'amusait pas vraiment, il y avait trop d'outrance, et souvent de façon gratuite. A cela, s'ajoutait un graphisme hideux, réduit à l'essentiel, qu'on peut parfois qualifier d'esquisse, qui n'était pas fait non plus pour m'attirer. Alors oui, ça pouvait donner parfois une expressivité efficace et percutante, sans effet inutile, mais moi, je préfère un dessin un peu plus joli pour m'intéresser à un sujet. Pour finir, chez Reiser, le rire est toujours acide, on aime ou on déteste, et même si son style a forgé une génération de dessinateurs et habitué plusieurs générations de lecteurs à ce type d'humour corrosif, ça va bien un moment, et puis après, j'en ai un peu marre. Disons que du Reiser, je ne peux en lire qu'à débit réduit, sinon, c'est l'overdose.

08/12/2013 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaendoul

Pour l'anecdote, je suis tombé sur ça parce que ma nièce (de 8 ans) le lisait, l'ayant trouvé dans la bibliothèque de mon père... Il va sans dire que je lui ai ôté des mains, après quoi j'ai lu la chose. Bon, clairement, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Ca fait surtout sourire même s'il y'a quelques bonnes critiques de la société derrière. Le dessin est tout ce qu'il y'a de plus pitoyable, à croire que c'est (était?) de rigueur dans ce genre. N'en attendez pas grand chose et vous ne serez pas déçu. D'un autre coté...vous n'en retirerez rien non plus!

18/08/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

De la grosse provoc ! Et comme toute provocation, adaptée à son époque, aux moeurs et au bon goût qu'il s'agissait d'outrer, d'outrepasser. Et pour le coup, il faut dire que Reiser a fait dans ses pages oeuvre de démolition de ce que le bon goût acceptait comme admissible. Le trait - du dessin et du texte ! - fera de Reiser un auteur reconnu, et par là aimé ou détesté. Le dessin est moche et simpliste - une sorte de Sempé flou et raté. Mais il va très bien avec le personnage principal, qui incarne on ne peut mieux le titre de l'album. Qu'en est-il aujourd'hui ? C'est toujours aussi "dégueulasse", mais depuis pas mal d'eau - sale - a coulé sous les ponts, et la provoc est devenue, en BD (voir Vuillemin) ou à la télé (voir Groland) quelque chose de "normal". Ceci ayant peut-être entraîné une surenchère, le corps social s'étant habitué aux microbes poilants qui ne grattent plus autant. Mais cet album n'en reste pas moins un bon agitateur de zygomatiques. Le sans-gêne de Gros Dégueulasse garde encore un air de fraicheur qui en fait plus que le reflet d'une époque. C'est drôle et libre (un peu comme "Les valseuses" au cinéma) et n'a pas pris trop de rides.

11/12/2012 (modifier)
Par Michèle
Note: 4/5

Un classique! Un très grand classique! La carrière de Reiser a été marquée au sceau de la provocation, de Hara Kiri à métal Hurlant. Underground et mauvais goût assumé pour le plus grand plaisir des amateurs de bédé! Pour tous ceux qui ont éprouvé, en rêve ou en vrai, un certain malaise à se retrouver nu en public, Gros Dégeulasse reprend le caleçon de pèlerin et assume pleinement les roubignolles poilues qui en dépassent tel le jupon du premier bien-pensant venu... Politically correct s'abstenir!

21/01/2011 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Je ne suis pas fan du coté scato de Reiser. Je préfère lorsqu'il se moque de la société. Heureusement, le Gros dégueulasse est un personnage tellement attachant que je ne me suis pas du tout ennuyé à la lecture de ce recueil même si je n'ai pas ri souvent. J'aime beaucoup le cynisme de ce personnage et aussi son coté sans-gêne. Je donne 4 étoiles justement parce que je l'aime. La fin est l'une des meilleures que j'ai lue de ma vie ! Elle est vraiment émouvante. Pauvre Gros dégueulasse...

23/06/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Voici 25 ans -à leur parution- j'étais plié de rire à la lecture des frasques de ce personnage en slip kangourou large et fort usagé. Mais beaucoup d'eau a passé sous les ponts... Bien que... Reiser ?... c'était à lui seul une sorte de "Canal +" de la grande époque : mordant, innovant, iconoclaste, irrévérencieux. Et c'est vrai qu'avec ce personnage, il a fait fort. "Gros dégueulasse" ?... c'est un gars que les gens méprisent et détestent. Mais il s'en moque, il n'en n'a rien à foutre du conformisme, du "politiquement correct". Son but dans la vie ?... emmerder les gens quels qu'ils soient, contrarier tous types d'idées. Il faut se replonger 25 ans en arrière pour comprendre Reiser (si on le comprend un jour). Reiser, c'est un mec qui -au travers de ses personnages- a toujours lutté contre la connerie humaine. C'est ce qu'il a fait ici, dans sa dernière oeuvre. C'est féroce, c'est vrai, mais j'ai aussi ressenti une certaine tendresse par rapport à ses histoires parues dans "Pilote" dans les années 70. "Gros dégueulasse" ?... c'est l'histoire d'un mec, d'un dessinateur aussi à un tournant de sa vie. On s'esbaudit à l'heure actuelle des frasques de Titeuf. Je me demande s'il n'a pas une certaine parenté avec le "gros". "Gros dégueulasse" ?... le reflet d'une certaine époque... où on se marrait bien quand même...

18/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Beuarf... C'est pas cet album qui va me rabibocher avec Reiser. Côté dessin, c'est la routine avec Reiser. J'aime pas mais bon, je ne m'attendais pas à la Joconde non plus. Et puis côté scénario et humour... Je ne mets pas 1/5 car j'avoue avoir souri à la fin de quelques gags, mais vraiment un gag sur dix, pas plus. Le reste, je l'ai lu par curiosité, pour voir ce qu'il y avait à en tirer. Et je n'en ai franchement pas tiré grand chose. L'humour gros lourd et dégueu (sans être trash tout de même, je trouve), c'est pas mon genre.

01/04/2004 (modifier)