La Danse des morts (Totentanz)
Multitude de personnages et de destins mais une seule constante... Dans un noir et blanc qui fait la part belle aux ombres et aux ambiances inquiétantes, Bézian met en place une bien curieuse danse...
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La Mort Les petits éditeurs indépendants
... Entre revenants, esprits, communication avec les esprits chers disparus, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants n'est jamais très épaisse... ... Les enfants ont des regards étranges, les adultes ont des faciès inquiets et inquiétants... Pleurs et larmes de sang en dégradés monochromiques pour une seule teinte dominante : l'étrange envoûtement dont sont victimes les héros de ces histoires à nulles autres pareilles...
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Date de parution | Janvier 1986 |
Statut histoire | Histoires courtes (initialement édité en un unique tome : Totentanz) 2 tomes parus |
Les avis
Lorsque les morts reviennent. Huit histoires qui touchent au spiritisme cette doctrine codifiée en 1857 par Allan Kardec et qui se répandit dans toute l'Europe au XIXème siècle avant de se diffuser en Amérique du Sud ou elle est encore présente de nos jours. Cette doctrine est fondée sur la croyance que des phénomènes paranormaux sont le moyen pour des entités de l'au delà appelées esprits de communiquer avec des vivants. Ici peu importe que le lecteur soit un adepte ou non, l'auteur Frederic Bezian instille dans ses histoires une atmosphère d'étrange, un parfum de fantastique magnifié par un trait acéré en noir et blanc du meilleur effet. Les thèmes qui sont ici abordés, nous les connaissons tous grâce notamment à la littérature ( ex Le Horla de Maupassant ) et le cinéma avec l'emblématique "Poltergeist" et j'en oublie bien d'autres. Ce qui marque avant tout le lecteur c'est le graphisme si particulier de l'auteur. Est il beau, léché ? Certainement pas mais il possède une force indéniable avec des personnages et des décors que l'ont dirait tranchés au scalpel ou au rasoir. Il se dégage de l'ensemble une impression d'étouffement, les adeptes diraient comme un souffle glacial qui vous envahit. Un album qui mérite vraiment le détour pour tous les amateurs de fantastique avec ce léger parfum suranné propre aux choses anciennes voir immémoriales.
Après avoir lu le frustrant Chien rouge, chien noir et l'encore plus hermétique Bourdelle, le visiteur du soir, Bézian nous offre ici quelque chose d'enfin digérable. A l'inverse de la majorité de ses autres productions plus incompressibles les unes que les autres, celle-ci a le mérite d'être claire, peut-être même trop, ces histoires courtes tournant autour de la mort ne sont vraiment pas surprenantes et très convenues, sauf deux que j'ai trouvées plus intéressantes et un peu plus originales. Globalement ça se laisse lire avec plaisir, plaisir qui est essentiellement dû à l'époustouflant graphisme de cette œuvre, qui à mon goût est ce que l'auteur a fait de plus beau. D'ailleurs je comptais revendre ces bds mais elles traînent toujours chez moi car je n'arrive pas à m'en séparer. Une note généreuse et une option d'achat juste pour cette pépite graphique.
Bézian... Un auteur boudé du grand public pour des raisons incompréhensibles... Il suffit d'ouvrir un tome de sa "Danse des morts" pour être immédiatement accroché devant son travail d'orfèvre. Ciselés, travaillés, tourmentés jusqu'à l'excès, ses dessins comptent parmi les plus beaux noirs et blancs qu'il m'ait été donné de voir. S'appliquant à donner à ses personnages des faciès découpés à la serpe, Bézian semble avoir tout étudié : les ombres, les profils, les gouttes de sueur, les plis des cheveux, les replis des rideaux en arrière-plan comme la disposition des verres sur le guéridon tout au fond du fond de la petite case perdue au milieu des autres. Son dessin fouillé à l'extrême est un véritable paradis pour les amateurs de dessins léchés, personnels, tourmentés voire maladifs. C'est spectaculairement beau. Les histoires qui composent ces deux albums sont à l'image de ce trait si particulier et évoquent les meilleures créations d'un Poe ou d'un Hoffman. L'extraordinaire est partout présent, le fantastique joue les premiers rôles, tout en finesse, tout en ambiances et en clins d'oeils adroits et étudiés. Une oeuvre surprenante, merveille pour les yeux, froide peut-être, répétitive souvent, mais qui ne laisse jamais indifférent.
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