Alain Moreau
Alain Moreau, policier à Bruxelles se trouve confronté à des enquêtes où fantastique et univers punks se retrouvent. Ambiance très réussie et le scénario ne s'explique pas toujours, bein ... oui c'est du fantastique. Violence et sex au rendez-vous.
BDs oubliées Bruxelles - Brussels Les petits éditeurs indépendants Punk Trash
Le chef de la police à Bruxelles est assassiné, Alain Moreau, policier au mental plutôt douteux et protégé par l'ex-commissaire, est sur la tangeante. ... Au cours d'une nuit tout bascule, le rassemblement des groupes hard punks est terminé, la ville est dévastée, Alain Moreau se retrouve face à une ville qu'il ne reconnaît pas : les gens parlent une langue inconnue, les flics ont un air bizarre. S'opère alors chez lui un changement de personnalité : il se transforme en punk, seule et unique manière de vivre dans ce monde, et commence son enquête. Bruxelles est redevenue ce qu'elle était mais la vérité n'est pas toujours très loin des évènements les plus inexplicables.
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Date de parution | Janvier 1984 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
28/09/2001
| Ottonegger
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Les avis
Ce polar étrange est la Bd la plus destroy et la plus hallucinante de la collaboration entre Jan Bucquoy et Marc Hernu. Ils décrivent une violence crade et malsaine dans une Belgique décadente peuplée d'une faune de personnages dégénérés, constituée de prostituées, de bandes de motards, de voyous, de punks, de trafiquants et de rebuts de l'humanité prêts à tout pour survivre. Quand j'ai vu ça, j'en croyais pas mes yeux, je me demandais comment ça pouvait exister, et en même temps, j'étais un peu amusé étrangement par cet aspect très anti-politiquement correct, parce que ça donne vraiment dans l'extrême. Hernu fait partie de cette nouvelle génération de dessinateurs belges qui arrivaient à l'époque, son dessin est d'une rare violence, avec des couleurs agressives au service d'histoires dures et provocantes, avec une succession de séquences très crues qui s'interdit toute censure. C'est dévastateur, trash, par endroits dégoûtant, ça va très loin... même Ranxerox n'a pas été autant azimuté, et pourtant, c'est pas non plus une lecture d'enfant de choeur. Je ne peux pas dire que j'aime ce style de Bd, même graphiquement, car le dessin n'est pas joli, mais ça surprend. C'est très inhabituel de voir ce genre de bande au début des années 80, et je conçois que c'est un défouloir nécessaire à la création, il en faut. Mais je trouve que c'est de la pure provoc, au ton dérangeant, réservé à un lectorat averti. Contrairement à ce qu'on croit, les albums sont cotés à 12 euros, c'est pas si cher, mais le problème c'est de les trouver... même en bouquinerie, je crois n'en avoir jamais vu ; j'ai pu les lire parce qu'un voisin me les a prêtés, et il y tient, le bougre...
Alain Moreau, c'est l'histoire d'un détective privé qui, plongé dans des histoires irrationnelles, perd les pédales et nous entraîne dans un récit sombre, dévoilant les turpitudes de l'âme humaine, ses côtés noirs. Au delà des récits qui sont des enquêtes, les auteurs nous montre ce qui peut se cacher de troublant et d'ignoble derrière la façade proprette de notre société. Et ce qui est intéressant, c'est que les histoires ne sont pas de plates aventures, mais des histoires qui dérangent justement, qui remuent assez le lecteur pour se poser des questions sur ce que nous sommes, sur ce qu'est un être humain. Et bien loin des poncifs sur le bien et le mal, Alain Moreau nous emmène là où nous refusons de voir, de savoir. Avec Alain Moreau, nous savons enfin que la bande dessinée est un Art adulte, qui sait aborder les thèmes les plus dérangeant, avec liberté et intelligence. Le dessin est classique, à la limite du trait naïf parfois, et les couleurs sont plutôt vives. Ce qui crée un décalage intéressant avec le propos nauséeux souvent. Cette dichotomie entre l'histoire et le dessin renforce le sujet traité. L'atmosphère devient tendue et ne lâche plus le lecteur qui se fait prendre par ce trait simple, pour mieux l'amener dans les bas-fonds de l'humanité. Pour ceux qui apprécient ces récits, je conseille fortement de découvrir l'oeuvre de Hulet dont les bandes dessinées se rapprochent de ces atmosphères déroutantes, mais dont le dessin est autrement plus impressionnant (L'Etat morbide entre autre). Quant aux prix des albums de Alain Moreau, il s'agit des éditions originales qui sont vendues assez chères. Vous pouvez trouver des rééditions à des prix dérisoires. Je conseille ces albums à ceux qui n'ont pas peur de se remuer les tripes quand ils ouvrent une bande dessinée.
Je ne sais pas si j'aurais lu cette série si je ne l'avais pas vue aussi applaudie sur BDT et maintenant que c'est chose faite, je suis vraiment perplexe. Je n'ai pas accroché, pas du tout. Graphiquement, ça commence mal. J'ai trouvé le dessin du premier tome bourré de défauts amateurs et de visages moches et déformés. Même les couleurs, très visiblement faites main, ne sont pas terribles. Et même le second tome, déjà plus maîtrisé graphiquement, offre des personnages que je trouve figés et relativement laids. Ca s'améliore ensuite pour les derniers tomes mais ça reste pas mon genre. Ca a mal vieilli à mon goût. Quant aux récits... Franchement... C'est complètement barré. J'ai presque détesté le scénario du premier tome, sans queue ni tête, du fantastique satanique gratuit et dont je ne vois toujours pas le rapport avec l'enquête que mène le héros. C'est décousu, incompréhensible... et, je me répète, c'est la gratuité du tout qui m'a déplu. Et la suite m'a procuré le même ressenti, violence sanglante, fantastique ou incongruités qui tombent comme des cheveux sur la soupe, provocation visuelle et scénaristique déplaisante. Seule l'originalité des scénarios m'empêchent de mettre la note minimale, mais franchement j'accroche pas du tout.
"Alain Moreau", une bd difficilement trouvable, qui n'est plus éditée et qui mériterait d'être rééditée. Mais qui ne le sera probablement jamais. Non seulement parce que Bucquoy et Hernu ont arrêté la bd, mais aussi parce que le dessin d'Hernu est assez "daté" et pas toujours très beau. Cela dit, y'a moyen de trouver ces albums pour pas trop cher, en l'espace de quelques mois j'ai trouvé les quatre pour pas grand chose... Contrairement à ce que dit Eusebe, ces albums ne sont pas côtés du tout. J'en ai acheté deux à moins de 2 euros pièce et les deux autres à 4 euros. Le plus dur c'est de les trouver. J'en viens au contenu de ces albums : un dessin daté qui s'améliore d’album en album pour atteindre dans le quatrième tome, une certaine "beauté" (terme tout relatif, encore plus ici). Un scénario résolument original, provocateur, gore et pornographique. Et là aussi ça va crescendo jusqu'au quatrième tome où on imagine mal comment les auteurs pourraient aller plus loin. Avis aux âmes sensibles, abstenez-vous. C'est d'un cynisme assez désespérant. Et d'une très grande violence : foetus arrachés vivants du ventre de leur mère, castration et j'en passe... Je comprendrais la personne qui trouvera cela totalement abject. Mais personnellement, comme le dit Steril, cette violence n'est pas gratuite dans le sens où c'est cette violence qui est le sujet même de ces albums, et tout cela est traité de manière tellement viscérale et absurde que ça prend aux tripes. Y'a des moments de rare félicité dans ces albums, des moments où ça décolle vraiment, des passages totalement fous où on est littéralement emporté par la verve cynique, surréaliste et anarchisante de Bucquoy. Et cela malgré certaines maladresses narratives qui confèrent pourtant à l’ensemble une espèce d’aura « trash » pas désagréable. Ce que j’aime le plus, c’est le caractère toujours incongru de ces histoires. Rien n’est expliqué jusqu’au bout, une bonne part est laissée à l’interprétation et à l’imagination du lecteur. C'est à lire, j'ai rarement lu ça en bd. A part peut-être le "Gilles Hamesh" de Jodorowsky.
Franchement, je ne sais pas trop ce qui me retient de mettre les cinq étoiles, rien en fait, allez hop, 5 étoiles :) Le style du dessin est, certes, légèrement passé, mais il garde un charme énorme (j'aime beaucoup les couleurs). En tout cas, voilà une excellentissime surprise, cette série est sans doute ce que Bucquoy a fait de mieux. Je reste fasciné par cette descente fantastique aux enfers, dans ce qu'ils ont de plus horrible et de plus pervers, mais aussi de plus attrayant... Une série qui va crescendo, du premier tome bien dérangeant au dernier franchement pornographique, mais ici, la pornographie n'est pas gratuite (enfin, c'est comme ça que je le vois). Des albums à plusieurs niveaux de lecture... bref, des bédés qui ont tout pour être culte!
Je suis l'avis d'Ottonegger. Cette série est très prenante. Le scénario est terrible, et dérange à certains moments. Le dessin et les couleurs se fondent dans l'histoire. Du même auteur, je conseille Le Bal du rat mort. Un must...... Malheureusement pour les "jeunes" bédéphiles qui viennent de rejoindre cette passion, cette série est pratiquement introuvable de nos jours. Le seul moyen de se les procurer, c'est de les obtenir aux cours des ventes aux enchères et au prix fort. Ces séries sont devenues pour les collectionneurs de véritables Collectors. Heureusement, les jeunes auteurs de BD nous procurent de la joie et certaines "jeunes séries" sont des bijoux à posséder absolument.
Ambiance très bien rendue, coup de crayon et couleurs sont en accord avec l'univers fantastique dans lequel on est projeté. Pour moi c'est à lire mais je conviens que cela ne puisse pas plaire à tout le monde.
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