Les Pieds dedans

Rabaté a pas mal utilisé dans ses séries cet arrière-plan social déclassé, nous a souvent présenté de belles brochettes de débiles, beaufs et autres abrutis, dans une vision qui n’est pas toujours assez équilibrée pour éviter la méchanceté gratuite contre les « pauvres gens ». Mais ici je trouve que ça passe bien. L’univers familial dans lequel se déroule l’histoire est atroce (proche de ce qu’il montrait dans Le Linge sale). On y retrouve pas mal de la famille Groseille ou, pour rester dans la BD, de la famille de Colombe dans Colombe et la Horde de Hureau. Un fil rouge aussi qui fait penser au film « Le viager », de Tchernia et Goscinny, puisque notre famille attend impatiemment – en essayant d’aider le sort – la mort d’une vieille pour hériter de sa baraque. Dès le départ on est plongé dans la fange de ces cas sociaux au QI assez faible. Mais Rabaté nous laisse respirer, avec de l’humour (situations, dialogues) et réussit à se renouveler (j’ai lu la série d’une traite dans l’intégrale - qui est en Noir et Blanc). On ne s’ennuie jamais. La lecture est assez jouissive, amusante, les personnages sont assez gratinés, avec de faux airs de Pieds Nikelés du pauvre.

27/04/2022 (modifier)

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Une série que j’avais lue il y a très longtemps et que je viens de relire avec un peu d’appréhension au moment d’ouvrir le premier tome. Eh bien, j’ai à nouveau passé un très bon moment. Le tome 1 est, pour moi, le meilleur de la trilogie. C’est rondement mené, c’est drôle et les dialogues sont crus et bien « dans le jus ». Le tome 2 est bon aussi mais j’ai trouvé le tome 3 un peu plus faible. Cette immersion dans la famille Groseille est écrite avec une bonne dose d’humour noir et de cynisme. Ah ! Les affaires d’héritage… Au-delà de l’histoire, c’est une critique caustique de la société bien mise en valeur par un dessin dynamique. Un gros défaut que j’ai fini par trouver vraiment pénible : les fautes d’orthographe beaucoup trop nombreuses pour faire avec.

01/01/2022 (modifier)

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Ce n'est pas la meilleure série de Rabaté qui fera mieux par la suite. En fait, j'aime bien le premier tome qui possède un des meilleurs dénouements ainsi qu'une des meilleures fins que j'ai lu dans une bande dessinée. Cet album possède plusieurs moments géniaux. Il y a de l'humour noir, du cynisme et des personnages ignobles comme j'aime ! Bref, j'aurais pu facilement mettre 4 étoiles, mais les deux albums suivants m'ont moins plus. Ils possèdent des bons moments, mais jamais ils n'ont réussi à me captiver comme le premier tome. Dommage, mais c'est à lire si on aime l'auteur.

31/10/2017 (modifier)

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Ce n'est pas la meilleure oeuvre de l'auteur mais on sent que la qualité scénaristique est réellement présente. Rabaté nous livre une composition regorgeant d'humour noir dans une nouvelle chronique sociale. C'est assez caustique et cyniquement divin. Je ne suis pourtant pas parvenu à m'adapter au trait du dessin malgré une ligne nerveuse et incisive. C'est un graphisme lourd et noir pour nous décrire les sentiments, les espoirs et les déception de la vie quotidienne. Il manque cependant une pincée et un soupçon de subtilité supplémentaire dans ce portrait de l'humain dans toute sa splendeur. Comme dit, l'auteur a écrit cette oeuvre entre 1992 et 1995. Il nous a livré beaucoup mieux depuis. Il a progressé dans sa technique aussi bien graphique que narrative. Près de 15 ans après, on commence à adapter les oeuvres de l'auteur au cinéma (Les Petits Ruisseaux qui avait obtenu un grand succès critique et public par l'Alph’Art du meilleur album à Angoulême).

23/11/2007 (MAJ le 26/09/2010) (modifier)

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J'aime vraiment le style de Rabaté en général, j'aime la manière dont il utilise la "misère humaine" pour monter des histoires. Cependant dans cet opus (je n'ai lu que le tome 3) il le fait avec moins de réussite que dans des albums plus récents (je pense notamment au culte Les Petits Ruisseaux). Ce que je trouve le plus réussi (j'imagine que l'effet est décuplé lorsqu'on a lu les trois tomes) c'est le traitement de la vieille victime mutique qui est au centre de l'histoire mais seulement rappelé dans le scénario par petites touches. Les dessins et les couleurs sont sans surprise.

08/04/2009 (modifier)

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Bienvenue chez les Groseille ! Mais contrairement au film La vie est un long fleuve tranquille, ces Groseille là, les Vizon, ne sont pas confrontés à des bourgeois coincés mais à d'autres membres de leur famille, tout aussi... heu... prolétaires (?) qu'eux. Et c'est à qui sera le pire, le plus beauf, le plus sournois, le plus médiocre, le plus débrouillard. Et ce seront des magouilles pour récupérer une maison en héritage et une autre en viager, tout en participant à la vie intime de cette famille plus souvent affligeante qu'attachante. Le dessin me fait étrangement un peu penser à celui d'Alexis. Il partage avec lui son aspect à mi chemin entre réalisme et caricature. Plutôt bon techniquement, je dois par contre dire que je n'aime pas son encrage qui donne trop souvent un aspect de brouillon aux planches. Quant au récit, il est relativement amusant... mais je n'ai pas été franchement charmé. En fait, je m'attendais à rire davantage et malgré la surenchère dans les comportements des personnages, je n'ai pas été plus surpris ou déridé que cela. Tant et si bien que j'ai lu cette BD avec un relatif intérêt et un demi-sourire mais je suis resté sur ma faim. PS : Ah, et puis, même si les Vizon ont leur manière bien à eux de parler, l'abondance de fautes d'orthographes dans les dialogues est quand même assez gênante pour moi à la lecture.

29/11/2007 (modifier)

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Ils sont affreux, sales et méchants... "Ils" ?... Ben, les Vizon, pardi !.. Leur environnement ?... ben... une caravane où ils attendent de pouvoir habiter une habitation pour laquelle ils versent un viager. Problème : la mémé propriétaire n'a pas l'air de vouloir décéder trop rapidement. Ben... va p't'être falloir l'aider !... Beaucoup plus méchant, plus acerbe, plus "vitriolesque" que le film "Le viager" pour lequel j'ai toujours une certaine tendresse. Et c'est vrai que ça déménage ! Excellente critique de notre société où tous les moyens vont être mis pour liquider la mémé. L'histoire est appuyée par le graphisme réaliste de Rabaté ; un trait nerveux, sec, qui fait ressentir la bêtise, la méchanceté et la très grande faiblesse intellectuelle de ces (lointains) cousins des Bidochon. C'est tellement "trop" par moment que je m'en suis bien marré. Mais dites... euh... des familles comme ça... vous êtes vraiment sûr que ça n'existe pas ?...

01/09/2007 (modifier)

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Tout comme mes 2 prédécesseurs, je mettrai presque un 5/5. Rabaté délivre ici une histoire gorgée de cynisme. A travers 3 histoires chronologiques, on suit les (més)aventures d'une petite famille où tous les coups tordus sont bons pour améliorer le confort, récupérer de l'argent, une baraque etc. quitte à écraser tous les gêneurs autour. En fait on a l'impression que le monde entier est prêt aux pires bassesses en lisant cette bd. Je regrette que l'auteur pense tant que ça aux parties de fesses par contre, ça rajoute à la farce mais décrédibilise certains côtés où il ne doit pas être loin de la réalité. Dessin en noir et blanc plutôt agréable et dynamique. Bref à lire. A signaler qu'il y a une intégrale des 3 récits, c'est ainsi que je l'ai lu et je ne savais d'ailleurs pas que la publication avait été coupée en 3 volumes lors de la première édition.

17/07/2006 (modifier)

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Délicieusement glauque et cynique, "Les pieds dedans" est un tryptique de toute beauté! Comme le dit mon prédecesseur, y'a un côté "La vie est un long fleuve tranquille" mais en plus acide, ce qui ne gâche rien. Les personnages sont soit cons, soit complètement pourris, ils se complaisent dans une bassesse d'esprit qui confine à la nullité extrême. Rabaté ne fait aucune concessions et il a bien raison, c'est plus mordant. Son dessin est fin et d'une précision extrême, y'a de ces trognes dans cet album!

22/01/2005 (modifier)

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Je l'ai lu en version intégrale et c'est vraiment de la bonne bd ! C'est sordide, glauque, sombre tout ce qu'on veut, mais c'est vraiment marrant. Ce n'est cependant pas le but comme dans "Stars d'un jour" de Tronchet, puisqu'ici il y a un fil directeur et une véritable histoire. La famille est une vraie caricature qui rassemble de nombreux clichés mais qu'on ne peut s'empêcher de comparer à de pauvres types déjà rencontrés. C'est un peu la famille pauvre de "la Vie est un long fleuve tranquille", avec un côté "Démons de Jésus". C'est bon, très bon. Le scénario est bien pensé et très très bien construit, tout spécialement le début. Tout se met en place progressivement et on aimerait bien que ça se poursuive sur plus de tomes... Les personnages sont tous intéressants et bien étudiés. C'est méchant, noir, cruel comme le dit l'auteur lui même mais c'est bon ! Le dessin est très bon et convient parfaitement à une chronique sociale. Le noir et blanc est essentiel. Bref, une super BD à lire de toute urgence !

09/12/2003 (modifier)

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