Dallas Cowboy
Insomnie du matin et réflexions, doutes et peurs...
Autobiographie Format à l’italienne Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants
Il est 7h38. Dans la ville il y a encore le béton, le bruit dans l'appartement du dessus et les bagnoles sur la voie rapide... Il est 7h38. Dans son lit le narrateur tourne et retourne, incapable de se rendormir. Il est 7h38. La peur du sommeil, la peur de la nuit, la peur des autres... les brimades de l'enfance, de l'armée aussi, et puis de la vie de tous les jours... Il est 7h38. Souvenirs et angoisses pour un moment évanescent entre rêve et cauchemar, entre réalité et confusion du temps.
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Date de parution | Octobre 1997 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Larcenet reviens ici sur certains souvenirs d’enfance, ou sur un passé un peu moins lointain (ainsi un long passage qui complète, toujours avec la même noirceur, mais de façon un peu moins étouffante, son service militaire, traumatisme déjà évoqué dans Presque). Partant de ses problèmes de sommeil, Larcenet refait vivre certains moments douloureux, des souvenirs « marquants », qu’il exorcise sous nos yeux, avec la complicité des lecteurs. Le dessin, très heurté, mélangeant hachures, traits gras et bonhommes « classiques », est assez fluide – comme la lecture d’ailleurs ! Mais, malgré cela, c’est peut-être l’album de Larcenet qui m’a le moins accroché parmi ceux qu'il a publiés chez Le Rêveurs. La lecture est rapide, pas désagréable certes, mais je trouve moins « forte » que les autres opus sortis chez le même éditeur.
Dans cet album l’auteur nous parle des événements traumatisants qui ont fait de lui un angoissé maladif. Le sujet est donc très nombriliste mais Manu Larcenet parvient à toucher grâce à la justesse de sa narration. Peut-être certains lecteurs se retrouveront dans les propos de l’auteur et il est indéniable que cela sent le vécu. A titre personnel, je suis cependant resté très en dehors du récit. C’est aisé à lire, parfois touchant mais je n’ai à aucun moment été marqué par cette lecture. Le dessin est volontairement sombre avec des visages à l’allure de têtes de mort comme autant de reflets de l’âme de l’auteur. On pourra également voir dans cette représentation graphique la manière dont manu Larcenet perçoit l’humanité qui l’entoure et qui l’agresse du simple fait de son existence. Pas mal, en somme, mais à titre personnel, je n’ai pas spécialement envie de posséder l’album, une lecture m’ayant suffi.
Habituellement, je ne suis pas trop fan du Larcenet plus sérieux, mais ici, pour une fois, j'aime bien. L'auteur réussit à merveille à retranscrire les émotions du personnage et je ressentais vraiment de la peine pour ce personnage et en plus je ne sais pas si ce qui arrive dans cet album est de la fiction ou si cela est arrivé à l'auteur parce ce que ça semble autobiographique. Le dessin est bon et il se dégage une ambiance un peu malsaine qui va très bien avec le scénario. Le seul truc s'est que cela se laisse lire un peu trop vite et je sais pas si cela vaut la peine d'acheter un album qui se finit en une dizaine de minutes voire moins que cela.
Larcenet sait y faire quand il s'agit de faire passer des émotions. Dans Dallas Cowboy, on retrouve un récit qui semble autobiographique (je ne connais pas assez la vie de Larcenet pour juger de l'authenticité du récit) et qui traite des angoisses qu'il a contractées durant son enfance, durant l'armée et qui sont toujours bien présentes. Il a clairement été marqué par ces époques : problème de poids étant enfant et donc les railleries des camarades, ça marque c'est sûr ! L'armée l'a clairement attaqué aussi ! L'émotion est très bien retranscrite, on est vraiment pris dans le récit ! Le récit est bien servi aussi par le dessin ! Larcenet, très fidèle à son trait, ajoute ici beaucoup de noirceur, comme pour donner plus de gravité à l'histoire. Le fait aussi de retranscrire de façon grossière les autres protagonistes de l'histoire, ça renforce le coté solitaire que l'auteur a pu vivre pendant ces époques, c'est vraiment bien foutu comme narration ! La lecture est agréable, quoiqu'un peu rapide, mais c'est clairement du bon Larcenet !
À travers les réflexions du narrateur cet album aborde des sujets qui semblent chers à Manu Larcenet : les traumatismes de l’enfance mais aussi de son service militaire (sujet auquel il consacrera un album entier chez ce même éditeur : Presque). Comme à son habitude l’auteur agrémente son récit de touches d’humour caustique, ce qui nous évite de tomber dans le larmoyant nombriliste, et j’ai suivi les mésaventures du protagoniste avec un certain intérêt. Le dessin en noir et blanc est élégant et propose quelques trouvailles graphiques intéressantes. Je reste quand même sur une impression de trop peu car l’histoire est vite lue… mais la qualité est au rendez-vous, et les fans de l’auteur devraient apprécier ce petit album à sa juste valeur.
Ce récit simple dans la forme et sincère sur le fond est fluide à la lecture. Larcenet dévoile un pan de sa personnalité. Il essaie de comprendre d'où proviennent ses problèmes de sommeil. Il décrypte certains faits de son passé et les difficultés qu'il y rencontrait. Il ne se rabaisse pas, ne se met pas en valeur non plus. Il se montre tel qu'il est avec ses faiblesses et ses convictions. Cette BD témoignage dispose d'une bonne narration et d'un contenu qui se tient. Le dessin très torturé correspond aux propos. C'est dommage que la lecture soit si rapide car j'ai passé un bon moment comme avec ce type de récit que j'apprécie de plus en plus.
Cet album, c'est du concentré d'émotion. Larcenet s'y dévoile, y dévoile ses rêves cauchemardesques, ses phobies, ses souvenirs. C'est noir mais en même temps on ressent la facette plus gaie de Larcenet, c'est pessimiste mais même dans les pires moments son humour suinte dans sa narration. Résultat, c'est prenant, agréable à lire tout en étant intéressant et souvent fort. Je ne me reconnais pas dans la façon de penser et dans les craintes de Larcenet (nous n'avons pas eu la même jeunesse) mais j'ai pu grâce à son récit et à sa façon de raconter le comprendre, ressentir une petite part de ses émotions. C'est noir mais pas desespéré, c'est fort, c'est plein de justesse. Bref c'est bon. Ceci étant dit, je n'achèterai pas personnellement cet album à son prix actuel : ça se lit trop vite et je doute le relire.
Sans Piehr et Don Lope, je n'aurais certainement jamais connu les 4 albums qu'à édité Larcenet chez Les Rêveurs, et ça aurait été bien dommage vu leurs qualités. Je pense aussi que Dallas Cowboy constitue les prémices de Presque (mais je n'ai pas vérifié avec les dates, donc je peux me tromper) mais on voit très vite que Manu Larcenet n'est pas allé en vacances à l'armée. Il en est ressorti meurtri, marqué à vie. Alors même si Larcenet prend parfois un ton faussement détaché, on est vite pris dans son tourment intérieur.
Ne vous méprenez pas, "Dallas Cow-boy" est un très bon album mais peut-être qu'ayant déjà lu "Presque" auparavant, la portée de celui-ci a été moindre. J'ai eu l'impression de lire les prémices un peu édulcorés de "Presque", comme si Larcenet n'osait pas encore livrer pleinement ce qu'il ressent, notamment vis-à-vis de sa mère. L'ensemble n'est cependant pas dénué d'intérêt, loin de là, et permet d'approfondir notre connaissance de Larcenet, artiste tourmenté et génial.
Larcenet noir serré, sans crème... Dallas Cowboy, c'est la vie de Manu, des yeux de Manu, et durant une période très sombre de son existence. Alors bien sûr, les remises en question se suivent au fil des pages, alors que le constat d'une existence de souffrance s'offre à nous. C'est incroyable ce que cet auteur arrive à suggerer et a faire passer comme émotions par sa narration et son trait hors du commun. Bien loin de ses productions à succès telles que Bill Baroud ou très récemment "Van Gogh", Larcenet nous fait découvrir ses pensées nocturnes, son enfance mal vécue, ses tourments, sans jamais en faire trop, sans vouloir à tout prix exposer ses tripes. Entre autres, un thème qui lui est cher est évoqué ici, et dont il fera un album quelques temps plus tard : Le service militaire, abrutissement de masse, qui l'a marqué mais qui a aussi forgé sa personnalité, sa psychologie, comme il l'explique très bien lui-même. Le dessin est vraiment très noir et souligne par la même le récit de la meilleure des façons. Le trait, gras, permet l'expression d'un mal-être limite cosmique tant les différentes pages du livre suintent d'une atmosphère dépressive. Il m'est très difficile de donner un avis concret sur cet album, comme sur les trois autres de la collection "on verra bien..." des Rêveurs. Lisez-le, c'est ce que je peux vous souhaiter de mieux, tout simplement.
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