El Gaucho
Fin du XIXeme siècle, la Toldeira de Namuncura région de Buenos Aires. Des soldats arrivent pour distribuer les terres aux indiens ou pour les tuer. L'histoire, égale à elle-même, et on la connaît si bien !
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Auteurs italiens Cimoc Manara Pratt
Ils vont rencontrer un homme au visage buriné par le temps ! Il n'est pas indien, on l'appelle Paraun, mais autrefois, il s'appelait Browne. Tambour de 71eme chasseurs écossais, du temps des invasions anglaises, pendant l'hiver 1806-1807. Il a plus de cent ans, et a vécu une belle histoire... Sur fond de colonisation, notre tambour et la "chaleureuse" Molly vont vivre une aventure inoubliable... Une vie remplie d'aventures et de femmes. Une surtout... Molly, Molly Malone une poissonnière de Dublin achetée à la prison de la même ville par un sergent et vendu comme prostituée aux navires coloniaux !
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
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Genre
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Public
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Type
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Date de parution | Janvier 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'association de ces deux grands noms de la BD ne pouvait donner que du bon. C'est ici le cas ce qui me fait dire qu'il existe malheureusement de nombreuse BD réalisées par de très grands dessinateurs qui au final auraient mérité un véritable scénariste, il arrive hélas trop souvent que ces talentueux dessinateurs s’exonèrent d'un scénariste pour je ne sais quelle malencontreuse raison et cela donne du joli dessin mais c'est bien tout. Mais je m'égare. Je n'ai pas grand chose à dire du dessin de Milo Manara sinon qu'il est toujours aussi beau, ici dans une version noir et blanc qui sublime son trait. Le scénario d'Hugo Pratt est bon très même, nous sommes embarqués ici dans une histoire rarement évoquée en BD, à savoir la conquête par les anglais des terres argentines en Amérique du Sud. Pour ma part je n'y connaissais rien, si ce n'est l'épisode de la guerre des Malouines, comme quoi tout n'était pas réglé entre ces deux peuples. L'histoire d'amour est bien amenée elle occulte parfois les évènements historiques sur lesquels j'aurais aimé plus de détails mais au final je ne boude pas mon plaisir. A lire.
Finalement, les collaborations entre Manara et Pratt donnent plutôt de bons résultats (voir Un été indien). Le scénario de Pratt est bon - malgré quelques ellipses surprenantes (le début ???), et beaucoup moins planant que dans les Corto Maltese. Le dessin de Manara est toujours bon et s'accomode très bien d'accompagner un vrai scénario ! D'ailleurs, à propos de Manara, ça doit être la première fois que je ne trouve pas à mon goût les femmes qu'il dessine (question peu importante ici, mais...). La tranche d'histoire qui sert de trame (les vues anglaises sur les colonies espagnoles argentines) est rarement traitée et peu connue (de moi en tout cas). En tout cas, elle habille très bien l'histoire d'amour qui est l'intrigue véritable de l'album. Une ambiance moite et violente, pour une bande dessinée qui se lit très bien.
3.5 Première fois que je lis un truc dessiné par Manara et je dois dire que j'aime bien son dessin ! En revanche, je ne sais pas trop pourquoi, je ne trouve pas les femmes qu'il dessine excitantes. Le scénario de Pratt est vraiment bien. Il est très fluide et est beaucoup plus accessible que d'autres de ses productions comme Corto Maltese. Les personnages sont assez bons bien qu'un peu stéréotypés et il y a toujours des rebondissements et j'aime ça. La seule chose que je n'ai pas aimée est le début de l'histoire qui n'a rien avoir avec le reste du récit. Et puis à la fin je me demandais si le scénariste avait prévu une suite parce qu'on dirait qu'il voulait raconter d'autres aventures avec Browne.
Cet album a, pour moi, deux énormes qualités. D’une part, le dessin séduisant de Manara, qui nous régale de quelques plans sensuels plutôt émoustillants. D’autre part, la qualité de l’évocation historique de Pratt, qui nous replonge dans une époque trouble de la colonisation amérindienne. L’histoire ne manque pas de rebondissements et aura retenu mon attention tout du long. Mais une attention finalement relative, tant je regrette le caractère très prévisible de quelques unes de ces péripéties. De plus, les héroïnes de Manara sont si troublantes qu'elles m'auront, à plus d'une reprise, distrait de ma lecture. La conclusion de l’album est également trop classique pour réellement m’émouvoir. La colorisation de Manara est une de celles qu’il a le mieux réussies, et a étonnamment bien résisté aux outrages du temps. Finalement, j’hésite entre « franchement bien » et simplement « pas mal ».
C'est la seconde production du maître (Hugo Pratt) et de son disciple (Milo Manara) que je viens de lire. Je dois dire que j'ai plutôt été tenté par celle-ci car elle ne manque pas de charme. El Gaucho a un caractère historique incontestable où on découvre que des Anglais ont essayé d'envahir l'Argentine pour la prendre aux Espagnols au début des années 1800. C'est un épisode de l'Histoire que je ne connaissais pas. Au milieu de ce tumulte, il y a une véritable histoire d'amour entre un jeune tambour anglais, Tom Browne, et une prostituée irlandaise, Molly Malone, livrée aux officiers de la flotte. Le dessin est véritablement magnifique et d'une fluidité à toute épreuve. On se croirait réellement au milieu du Rio Negro avec cette pampa aux allures sauvages. Quand on termine le récit, on a déjà le regret que cela soit déjà terminé. C'est plutôt bon signe après plus de 120 pages composant ce one-shot. On a comme l'impression qu'il s'agit d'un fragment d'histoire et qu'il y aura une suite. J'ai pas trop compris le lien entre le début de l'histoire où un vieillard genre blanc devenu indien à la Little Big Man raconte sa vie et la conclusion de celle-ci. Il y a comme une étape importante qui manque cruellement. Ceci dit, quelle belle tranche de vie !
Je ne reviendrai pas sur le dessin de Manara (qui est ici en couleur) que je trouve sublime. La ligne est ici encore plus travaillée pour rendre des personnages plus réels dans un récit avec une très forte base historique. Du coup les protagonistes gagnent en profondeur et les émotions sont plus lisibles. On y voit que Manara là où il sait si bien rendre le plaisir sur le visage de ses personnages, sait aussi y dépeindre la souffrance, notamment lors de la scène de viol de la jeune espagnole. Chose à priori rare chez Manara, l’acte sexuel dessiné ici est une douleur sans jouissance du protagoniste féminin. Par ailleurs, on sent le dessin un minimum documenté (navires, paysages, villes…) qui renforce le côté bd historique. Le scénario tient la route, mais je lui reproche un peu son manque de profondeur sur les faits liés au débarquement des anglais en Argentine et le combat avec les espagnoles. Beaucoup de thèmes sont abordés : les combats entre les différentes loges de la franc-maçonnerie, l’esclavage, l’assassinat en masse du peuple argentin et des tribus, mais ça reste un survol en marge de l’intrigue qui fait avancer cette bd et je trouve ça un peu dommage. Cette intrigue d’ailleurs est, somme toute, une histoire d’amour banale, que Pratt place très habilement dans ce contexte historique. Mais ça fonctionne, et on suit ça avec un certain intérêt.
Pratt n'a pas fait que Corto, ouf ! (Je n'aime pas Corto, allez comprendre...) Bien sûr, cette histoire avance tranquillement tout au long de ce gros album, mais il n'y a pas de longueurs; un genre de tranquillité soutenue, en somme. La fin m'a étonné par sa brutalité, mais elle est diablement réussie. Et le trait de Manara accentue encore cette douceur avec cet érotisme latent... Je pensais m'ennuyer et finalement, El Gaucho se révèle être une belle histoire.
Les bons côtés de cette BD sont son scénario original (merci Pratt) et son dessin de grande qualité (merci Manara). Effectivement, le décor de l'histoire n'a rien de banal et le tout est traité avec le regard un peu décalé, impartial et beau de Pratt, ce qui est tout à fait agréable. L'ennui pour moi, cependant, tient à deux choses. La première, c'est que cette histoire ne m'a pas franchement intéressé. Je me foutais bien de savoir ce qui allait arriver aux protagonistes, ce qui allait se passer dans l'histoire, etc... Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai absolument pas réussi à m'intégrer à l'histoire. Et je crois que ça vient justement du dessin de Manara. Il introduit trop d'érotisme à mon goût dans cette histoire autrement historique, et ça dénature la chose. Déjà, ça me trouble :) et m'empêche de bien suivre certains passages simplement parce que l'héroïne y laisse son charme agir, mais ensuite je trouve que ça dessert une bonne partie de l'histoire. Bref, un avis mitigé.
Voilà deux grands maître Italiens, Pratt que l'on connaît pour notre ami Corto Maltese (mon héros,love love :) ), et Manara pour ses héroïnes ultra érotiques (hum !). Ils se sont réunis ici pour nous raconter à leur manière une histoire où l'amour est maudit. Rassurez-vous, rien de "fleur bleu" dans cette histoire, loin de là ! Il y règne une atmosphère entre horreur humaine et érotisme le tout sur fond de colonialisme et de génocide. Avis aux amateurs ! J'aime le trait clair de Manara, il réhausse et affine le graphisme de ses personnages, et les décors aussi. Les femmes sont surréalistes en beauté (à faire pâlir d'envie les plus machos et les plus jalouses). Pas de couleur dans l'album que j'ai lu, un style épuré qui ne gâte rien, du noir et blanc avec un souci du détail. Le scénario est du pur Hugo Pratt, une histoire d'aventurier du monde grâce à laquelle les filles rêvent de héros et les garçons du grand frisson. Il est vrai que mon goût se porte sur l'histoire du monde vu par les yeux d'auteurs de BD. Mais quand cela est si bien montré, il ne faut pas résister ! Laissez-vous emporter par le voyage.
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