L'Incal

Note: 3.61/5
(3.61/5 pour 57 avis)

Un univers totalement nouveau dont le lecteur suivra l'évolution, et le renouveau par le biais de John Difool, antihéros manipulé par l'incal...


Ecole Duperré Giraud-Moebius Jodorowsky L'univers de l'Incal Les années Métal Hurlant Les Humanoïdes Associés Les meilleures séries terminées en 2011 Space Opera Spiritualité et religion

John Difool (JDF), détective de classe R dans la cité-puits, dévoue sa vie minable aux homéoputes, ouiski et drogues. Mais son univers sera bousculé par l'arrivée de l'Incal: force immatérielle et divine. L'incal le pénétrant, JDF sera alors la proie pour toutes sortes d'autorités planétaires en quête du pouvoir représenté par l'Incal. Un groupe sera alors constitué autour de l'Incal, emmenant ainsi JDF malgré sa paresse congénitale, afin de sauver le monde de la Ténèbre, ennemi absolu de l'Incal, ayant pour allié le techno-centreur (haute autorité de l'univers). Viendra alors une suite d'évènements mêlant fuites et combats, réalité et surnaturel, hommes et divinités. Tout sera vécu par JDF, toujours las de devoir participer à cette aventure, mais fil conducteur du sauvetage du monde, malgré son incapacité absolue à faire les choses bien. Le lecteur sera emmené dans l'aventure par l'intermédiaire de JDF, on y découvre ainsi un univers futuriste dévoilant les travers d'une technologie débordante et d'une tyrannie extravertie. Mais on est aussi plongé dans une mythologie nouvelle et surnaturelle, apportant un regard différent sur l'existence même de Dieu.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1981
Statut histoire Série terminée 6 tomes parus

Couverture de la série L'Incal © Les Humanoïdes Associés 1981
Les notes
Note: 3.61/5
(3.61/5 pour 57 avis)
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01/10/2001 | stefan
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Par Emka
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Emka

Ca y'est, c'est fait, j'ai lu L'incal. Une série absente de ma biblio municipale d'enfance et que je n'ai ensuite jamais eu l'occasion de trouver chez mes amis BDphiles. Aucune occasion mais aussi une sincère appréhension : j'avais vraiment peur d'être déçu. L’Incal, c’est tellement une référence qu’on arrive presque en terrain hostile, avec cette peur de ne pas y trouver ce que tout le monde semble y voir. Et puis, dès les premières pages, il se passe quelque chose. Ce n’est pas juste une histoire, c’est une explosion de créativité, un délire visuel et narratif qui déborde de partout. On est projeté dans un univers où rien n’a l’air d’avoir de limites, ni dans l’imaginaire, ni dans les thèmes abordés. Le scénario de Jodorowsky, c’est un grand bazar organisé (comme souvent). On passe d’une intrigue métaphysique à des courses-poursuites délirantes, des réflexions sur le pouvoir, la religion, la technologie… et on a l’impression que tout ça pourrait s’écrouler sous son propre poids, mais non. Ça tient, parce que ça ose tout. Le héros, John Difool, est un anti-héros parfait, paumé, lâche, mais terriblement humain. À travers lui, on explore un monde qui ne cesse de surprendre. Tout semble surchargé, mais chaque détail compte. Et puis il y a Moebius. Son dessin est juste incroyable, cette capacité à rendre palpable un univers aussi délirant. J'ai beaucoup aimé ce sens du détail qui donne de la profondeur à ce chaos organisé avec un trait en même temps si épuré. Les décors futuristes, les personnages improbables, les couleurs presque psychédéliques… c’est un vrai bonbon visuel, mais qui reste lisible et fluide. Je comprends aujourd'hui l’influence de cette œuvre sur beaucoup d’autres. Il y a des moments où je me suis un peu perdu, où le récit devient presque trop dense, mais ce n’est pas grave. C'est plus une expérience qu'une histoire. En tous cas c'est comme cela que je l'ai lu et vécu. L’Incal ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est précisément pour ça que ça fonctionne. Finalement, pas déçu du tout. Complètement embarqué, même. Une claque.

02/12/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

Une époque. Je ne donne mon avis que pour ce qui concerne la création originelle des 80's, que j'ai donc eu la chance de découvrir "in situ". Moebius au service de Jodorowsky... La froideur cristalline des sphères célestes alliée à la chaleureuse dinguerie humaniste du Sud, ça ne pouvait être que détonnant. Histoire classique de S.F. (humanité en déliquescence et futur en berne), les héros improbables réunis autour du plus nul d'entre les nuls s'embarquent pour une quête mystico-transcendantale grâce -à cause !- d'une entité/concept omniscient : l'Incal. Ils vont d'attentats extra-terrestres en guérillas urbaines, de manipulations politiques en révélations technologiques terrifiantes avant de se retrouver aux commandes du pouvoir suprême, prêts à affronter la Ténèbre, incarnation finale du Mal. Ça commence comme un Comic super-bien détaillé, avec rebondissements et trouvailles à foison et plein de personnages pittoresques habitant un décor vertigineux de béton et de verre, plus vrai que nature dans sa démesure. Rapidement les apparences éclatent et cet univers de dissimulation, tout en couches superposées, révèle des horizons toujours plus surprenants (le palais présidentiel, tellement Versailles ! La cité Techno et son idéal d'efficacité libérale ou le Centre-Terre et ses contrées de cristaux, superbes !) jusqu'à s'ouvrir sur les étoiles ! On est en pleine aventure enfantine et les deux artistes s'éclatent à mettre en scène un maximum de ce qui les interpelle dans le genre. Les poncifs s'accumulent : Gorgo Le Sale et les Psychorats, les sages à barbiche et même un Goldorak absolument jouissif dans son hystérie destructrice ! La maestria du talent de Moebius tire souvent vers le haut ce délire somme toute très amusant. Les décors, bien sûr ; mais aussi la beauté des visages : Solune et Animah bénéficient d'un traitement de faveur dans pas mal de cases ! Quant à Tête De Chien, il est extrêmement bien dessiné dans ses expressions ! Il y a un pic de créativité au milieu de l'intrigue avant une accélération/simplification vers la fin, avec l'arrivée (un peu tardive et assez incompréhensible sur le moment) d'une autre équipe de "justiciers". Mais le tout est toujours très distrayant et, même si l'affrontement final est un peu frustrant, quoique traité logiquement, on est content que ça s'arrête... Enfin, pas pour tout le monde, à priori : pauvre John ! Mais bien sûr, le pauvre John, c'est nous ! Ah ! Ce Jodo ! Bel exemple -très positif !- de ce que des artistes libérés de toute censure peuvent produire. Les bons, évidemment.

24/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Kenshiroux

Ma première lecture de ce livre était très dense et parfois incompréhensible car l’univers est tellement vaste, sur ses différentes civilisations et personnages, qu’il me faut un temps d’adaptation pour tout digérer. (car on y est balancé sans trop d’explications) Par contre après avoir lu Avant l'Incal , ma 2e lecture de L’incal a été beaucoup plus fluide et compréhensible, on profite vraiment de cet univers loufoque et drôle, on s’attache vraiment aux personnages, j’en ai même versé une petite larme sur la fin de nos protagonistes … Les dessins sont certes vieillots pour certains mais franchement, moi je les trouve très charismatiques avec beaucoup d’impact sur le récit. Je constate tout de même pour les 2 derniers tomes un dessin trop chargé et des couleurs assez fades. Je vous le recommande chaudement mais je pense que votre 2e lecture en sera que meilleure. Note du récit et dessins des différents tomes. T1 : 5/5 et 4/5 T2 : 5/5 et 5/5 T3 : 5/5 et 5/5 T4 : 4/5 et 4/5 T5 : 3/5 et 3/5 T6 : 5/5 et 3/5

27/06/2023 (modifier)
Par Charly
Note: 3/5
L'avatar du posteur Charly

Aujourd'hui, je vais vous parler de "L'Incal" de Moebius. Alors, comment résumer cette BD en quelques mots ? Eh bien, c'est un mélange de science-fiction, de fantasy et de psychédélisme, le tout emballé dans un style artistique unique. Je dois dire que "L'Incal" a réussi à me captiver avec son intrigue cosmique et ses personnages bizarroïdes. On suit les mésaventures de John Difool, un détective malchanceux embarqué dans une quête complètement folle. Franchement, ça ressemble à une journée de malchance extrême dans l'espace, et ça, ça m'a bien fait rire. Maintenant, je dois avouer que le scénario est parfois un peu confus. On se retrouve dans un univers futuriste complexe où la spiritualité et le destin se mêlent à une dose massive de WTF. Il y a tellement de choses qui se passent que j'ai parfois eu du mal à suivre le fil. Mais bon, on ne lit pas "L'Incal" pour son histoire hyper linéaire, n'est-ce pas ? Ce qui m'a vraiment attiré dans cette BD, c'est le style graphique de Moebius. C'est comme si vous regardiez un trip sous acide, avec des paysages étranges, des créatures bizarres et des couleurs qui explosent dans tous les sens. C'est vraiment un plaisir visuel, même si parfois ça peut donner l'impression d'avoir atterri dans un trip de drogues dures.

04/06/2023 (modifier)
Par Xav LG
Note: 1/5

Un monument de la BD, peut être mais surtout une tané à lire. Le dessin est franchement oubliable (hormis quelques planches à l'aspect géométrique) mais en 2020 un peu vieillot mais ça, ça aurait pu être pardonnable si le scénario n'allait pas de deus ex machina en deus ex machina dans un délire mystique. J'ai pris le temps de lire l'intégrale du début à la fin pour ne pas passer à côté de l'œuvre mais rien n'y fait. L'histoire est un fouillis sans nom, et l'univers soit disant gigantesque n'est pas une excuse ni une explication. Je connais des univers plus riches et largement mieux contés. Il n'y a aucun enjeu dans l'intrigue, puisque la mort n'est pas définitive (désolé pour le divulgachage), et la fin cousue de fil blanc. La fin parlons en. L'œuvre suinte le "new age" aussi bien dans le dessin que dans l'intrigue (le retour à la terre nourricière, les alignements de résonance cosmique de l'amour....) ça en devient risible, sauf que l'œuvre ne se veut pas une farce même si beaucoup d'adeptes de l'incal prônent le loufoque (mais ce n'est pas ça "loufoque"). La fin donc est un nouveau deus ex machina, au sens quasi littéral, introduisant un énième paradoxe et faisant voler en éclat définitivement tous les enjeux et rappelant au lecteur qu'il vient de perdre son temps et son argent... Si c'était une volonté de l'auteur, chapeau bas, c'est réussi. Si vous aimez vraiment la SF façon space opéra qui se prend au sérieux dans le genre de Fondation (livre) , Universal War 1 (BD, pas exempte de défauts), BSG (série), Star Wars même (ou autre...) n'allez pas lire l'incal, ou revoyez vos exigences. Vous l'aurez compris au commentaire, soit vous aimez, et c'est votre came, soit vous allez passer un mauvais moment et j'espère pour vous que vous avez trouvé les tomes d'occasion. Perso, on m'avait vendu ça comme mythique, c'était surtout mystique et très décevant.

30/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Culte tout simplement. Je cherchais une série à aviser dans cette catégorie, L’Incal est le candidat parfait. Ça passe ou ça casse. Avec moi c’est passé, ça passe et ça passera encore, cette série m’a marqué à vie. Je l’ai découverte adolescent dans ses couleurs d’origine, et ne saurait relire une autre version, elles font parties du charme. 6 tomes que j’ai usés à tel point que certaines pages se détachent. Ça fleure bon les années 80 mais ça vieillit très bien. Une œuvre novatrice pour son époque et qui en a inspiré beaucoup d’autres. Le dessin de Moebius y est magistral, des personnages magnifiquement croqués, c’est plein d’inventivité dans les designs et les détails. J’adore. Le scénario n’est pas en reste, ça monte en puissance gentiment jusqu’au final mystique qui personnellement me plaît beaucoup. Nota : c’était alors ma 1ère confrontation avec Jodo, depuis cette marque de fabrique m’use un peu. Ça a et m’a marqué, un univers complètement fou et réussi. Une œuvre qui m’a construit. Ah, cité puits, Deepo, Kill, le Méta-Baron, planète Difool, les Techno, Gorgo le sale, le vaisseau incal ... et évidemment notre détective de classe R, John Difool, magnifique antihéros. Je me rends compte en écrivant ces lignes à quel point je suis attaché à ce personnage de Difool, cette version est complètement magique. Peut être pas un futur incontournable pour un lecteur d’aujourd’hui mais je conseille vivement aux amateurs de sf, c’est plein d’idées et d’énergie. Culte !! mais je l’ai déjà dit.

23/03/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 2/5
L'avatar du posteur Josq

Au sortir du dernier tome, j'ai vraiment eu envie de mettre 1/5, mais si je note la saga, alors je peux monter un peu plus... "Un peu" seulement, parce que de toute façon, L'Incal n'est pas ma tasse de thé. Néanmoins, les deux premiers tomes m'ont plutôt mis en confiance. Malgré un ton très délirant, j'ai commencé à entrer dans cet univers, à m'attacher aux personnages, et j'y ai réussi car on est encore globalement dans une narration plutôt classique. Jusque-là, j'avais vraiment espoir... Et puis dès le tome 3, ça a été la douche froide. Au fur et à mesure que Jodorowsky élargit son univers, j'ai été de moins en moins captivé par son côté ultra-bordélique. En soi, je ne nie pas que l'univers de Jodorowsky revêt une certaine puissance, il y a un vrai potentiel, ça oui. Seulement, j'ai l'impression que les auteurs se laissent (volontairement) écraser par la puissance d'un truc qu'ils ne maîtrisent pas. Et j'ai beau savoir que c'est voulu, je n'accroche pas. Dès lors que le récit part dans ses délires ésotériques, dans une sorte de pseudo-mysticisme new age, alors là, je trouve même que la saga devient détestable, et j'avoue avoir eu beaucoup de mal à terminer le dernier tome, qui s'apparente peut-être à ce que j'ai lu de pire en bande dessinée (il n'est guère dépassé vers le bas que par Pinocchio et Georges Clooney, je pense). Après, je ne dirai pas que c'est de la merde, et que c'est absolument à fuir. Encore une fois, je conçois à peu près que la puissance de l'univers et l'originalité indéniable de l'ensemble puissent séduire certains lecteurs, mais clairement, ce n'est pas - mais alors pas du tout - ma came. J'aime trop les bandes dessinées qui ont du sens pour adhérer à L'Incal. Même si je n'en suis pas incroyablement fan, seul le dessin de Moebius est à peu près à sauver. Pour le reste, je dois dire que j'ai un peu du mal à comprendre que cette bande dessinée puisse être aussi culte, mais bon, il en faut pour tous les goûts, comme on dit quand on ne veut vexer personne ! En tous cas, j'attends vraiment Taika Waititi au tournant pour l'adaptation cinématographique : il fait partie des rares réalisateurs que j'estime capable de tirer un bon film de cette saga que je n'ai pas aimé. Mais il va falloir qu'il bosse vraiment son sujet et qu'il épure considérablement le matériau de base !

27/12/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
L'avatar du posteur Solo

Je ne suis pas friand de ce genre d’univers, mais il faut bien saluer l’imagination débordante et assez tarée des auteurs pour cette série culte. Une lecture agréable, gardons l'esprit ouvert, et un univers riche que je ne cherche pas à prendre trop au sérieux. Le cyberpunk/space opera sont des mouvements en pleine puissance dans les années 80, suite à quelques évènements vraiment mineurs : Guerre Froide et Apollo 11, Star Trek, Star Wars… Jodorowsky et Moebius seraient les fondateurs du genre pour la BD, avec la particularité d’avoir tourné ça vers le loufoque, psyché, absurde... Ils auraient donc proposé un nouveau visage à la BD et c’est ce qui propulse la série au rang du Culte. Si je comprends l'approche, je trouve le récit trop bourré de pleins de choses et insuffisamment structuré pour défendre le côté « philisophico-socio-je-sais-pas-quoi » de l’Incal. Mais l'histoire m’emballe suffisamment pour avoir envie d’aller jusqu’au bout, c’est tellement psychédélique et original, j’adore ! Vraiment dommage que l'auteur se précipite, comme si c’était plus fort que lui d’enchaîner plein d’univers différents, quitte à écrire des raccourcis à répétition. J’aime beaucoup le trait de Moebius et au niveau des couleurs ça vieillit un peu. Les personnages sont lisses et brillants mais puisque je lis cette BD sans la prendre trop au sérieux il y a comme une ambiance kitsch qui minimise le défaut et qui finit par me plaire, sans en être extasié. Pour finir avec légèreté, je finirai sur une chose : TOME 3 > PLANCHE 11 > CASE 1 : je suis resté scotché sur le portrait d’Animah qui est pour moi, à cet emplacement précis, le plus beau personnage féminin de toutes les BD que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui ! Ça mérite une sculpture, buste en bronze, Affaire conclue, 10000 boules, toussa toussa… Bref, pour un premier Jodorowsky et un univers qui n’est pas forcément ma tasse de thé, je suis content de ma lecture et je peux être amené à le RElire plus tard. Et puis, cette BD traduit une époque culturelle aussi… Ca mériterait bien l'achat!

18/02/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Série marquante que celle-là, série très clivante – que ce soit pour le fond ou pour la forme –, au point que j’ai plus de mal à comprendre les 3 étoiles que les 1 ou les 5 étoiles. Malgré quelques bémols épars, je n’étais, pour ce qui me concerne, pas loin de lui accorder l’entrée dans la catégorie culte. Cela part sur de la Science-Fiction relativement classique (avec quelques touches d’humour), autour d’un personnage bien falot, plutôt minable même, John Difool. Un pauvre type qui donnait d’ailleurs son nom à la série, au départ. Puis, disons surtout à partir du troisième tome, cela part dans un gros délire de Jodorowsky (comme souvent chez lui !), dans un space opera foutraque, dans lequel Difool perd complètement son rôle central originel : les rééditions et intégrales en ont d'ailleurs pris acte, puisque désormais la série se nomme « L’Incal ». Délire de Jodo donc (mais quelle imagination quand même!!!), avec pas mal d’envolées mystico-philosophiques – même si c’est quand même un peu plus « retenu » que ce qu’il fera ensuite ailleurs. Et je ne peux m’empêcher de penser que Jodo improvisait largement la trame, étant donnés la fuite en avant, le délire plus ou moins lyrique, la surenchère de termes, d’actions, qui ne sont pas tous aisément « compréhensibles », loin s’en faut. Même si Jodo retombe sur ses pattes en fin de sixième album, bouclant ainsi sa boucle improbable. Dans ce gros délire, autour d’un Difool assez transparent – mais que Jodo prend plaisir à multiplier (voire à humilier !) dans le dernier album –, gravite un groupe plutôt hétéroclite (dont Deepo, un oiseau de béton, Kill, personnage à tête de loup, etc.). Pour faire de cette série une sorte d’immanquable, il fallait être deux. Et là – comme toujours aux côtés de Jodo ! –, on a un grand dessinateur, un génie à double face, Moebius. Certes, on est très loin ici du trait foisonnant, très précis et réaliste de Giraud (que j’avoue globalement préférer), mais on a là un bon aperçu du travail SF de Moebius, avec un trait bien plus épuré – presque de plus en plus au fur et à mesure de l’avancée de la série. En tout cas j’aime aussi beaucoup ce dessin, très caractéristique, et qui a influencé beaucoup de monde, en BD ou au cinéma. Quant à la colorisation, très datée (mais aussi « signant » Moebius), parfois kitsch ou psychédélique, je l’aime bien aussi. En tout cas, préférez les albums d’origine ou la dernière intégrale (fidèle aux originaux dans ce domaine) aux premières rééditions, qui avaient un peu « trahi » cette colorisation. Jodo et Moebius inspirés, qui se lâchent, on aime ou pas – affaire de goût –, on comprend ou pas (esprit cartésien s’abstenir), mais si l’on est sensible et ouvert à ce genre d’œuvre – certes marquée par son époque et la rencontre de deux grands créateurs –, force est de reconnaître qu’on tient là un petit (un grand ?) chef d’œuvre. C’est planant, et la fin nous permet un atterrissage – pas forcément en douceur d’ailleurs. Note réelle 4,5/5.

06/03/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Pas mal mais tirant vers la note supérieure. En fait j'ai un petit souci avec cette série qui au fil du temps est devenue une sorte de méga, supra, troglo monument. A sa sortie au début des années 80, elle a été comme un vent nouveau qui venait souffler sur la SF française, et puis au fil des tomes j'ai l'impression que les choses sont un peu parties dans un joyeux souk. Influences psychédéliques, religieuses, ésotériques, philosophiques, n'en jetez plus la coupe est pleine ! Jodorowsky a frappé ! Si cette série peut se lire comme une allégorie du grand oeuvre d'un alchimiste, elle est aussi à un autre niveau tellement foisonnante que le lecteur peut s'y perdre. Si l'on tente de revenir un peu sur terre n'y voyons qu'une histoire où un pauvre gars se trouve embringué dans des péripéties où le bien et le mal se livrent une éternelle guerre. Lui, anti-héros absolu, ne cherche qu'à sauver sa peau au prix de moult aventures. Tout cela est parfois complexe mais heureusement il y a le dessin de Moebius. C'est quand même chiadé ! Les vaisseaux, la cité-puits, ses bas-fonds, la cité techno, avouons qu'il y a de l'imagination. L'univers représenté est foisonnant mais dans le bon sens du terme. L'évolution est d'ailleurs assez intéressante à voir entre le début et la fin où l'on voit le trait de Moebius devenir de plus en plus épuré. Alors au final, une série qui se complexifie sur les derniers volumes mais visuellement assez belle dont tout amateur de BD et plus particulièrement de SF se doit de faire la lecture.

20/01/2015 (modifier)