L'Incal
Un univers totalement nouveau dont le lecteur suivra l'évolution, et le renouveau par le biais de John Difool, antihéros manipulé par l'incal...
Ecole Duperré Giraud-Moebius Jodorowsky L'univers de l'Incal Les années Métal Hurlant Les Humanoïdes Associés Les meilleures séries terminées en 2011 Space Opera Spiritualité et religion
John Difool (JDF), détective de classe R dans la cité-puits, dévoue sa vie minable aux homéoputes, ouiski et drogues. Mais son univers sera bousculé par l'arrivée de l'Incal: force immatérielle et divine. L'incal le pénétrant, JDF sera alors la proie pour toutes sortes d'autorités planétaires en quête du pouvoir représenté par l'Incal. Un groupe sera alors constitué autour de l'Incal, emmenant ainsi JDF malgré sa paresse congénitale, afin de sauver le monde de la Ténèbre, ennemi absolu de l'Incal, ayant pour allié le techno-centreur (haute autorité de l'univers). Viendra alors une suite d'évènements mêlant fuites et combats, réalité et surnaturel, hommes et divinités. Tout sera vécu par JDF, toujours las de devoir participer à cette aventure, mais fil conducteur du sauvetage du monde, malgré son incapacité absolue à faire les choses bien. Le lecteur sera emmené dans l'aventure par l'intermédiaire de JDF, on y découvre ainsi un univers futuriste dévoilant les travers d'une technologie débordante et d'une tyrannie extravertie. Mais on est aussi plongé dans une mythologie nouvelle et surnaturelle, apportant un regard différent sur l'existence même de Dieu.
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Date de parution | Mai 1981 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
Ca y'est, c'est fait, j'ai lu L'incal. Une série absente de ma biblio municipale d'enfance et que je n'ai ensuite jamais eu l'occasion de trouver chez mes amis BDphiles. Aucune occasion mais aussi une sincère appréhension : j'avais vraiment peur d'être déçu. L’Incal, c’est tellement une référence qu’on arrive presque en terrain hostile, avec cette peur de ne pas y trouver ce que tout le monde semble y voir. Et puis, dès les premières pages, il se passe quelque chose. Ce n’est pas juste une histoire, c’est une explosion de créativité, un délire visuel et narratif qui déborde de partout. On est projeté dans un univers où rien n’a l’air d’avoir de limites, ni dans l’imaginaire, ni dans les thèmes abordés. Le scénario de Jodorowsky, c’est un grand bazar organisé (comme souvent). On passe d’une intrigue métaphysique à des courses-poursuites délirantes, des réflexions sur le pouvoir, la religion, la technologie… et on a l’impression que tout ça pourrait s’écrouler sous son propre poids, mais non. Ça tient, parce que ça ose tout. Le héros, John Difool, est un anti-héros parfait, paumé, lâche, mais terriblement humain. À travers lui, on explore un monde qui ne cesse de surprendre. Tout semble surchargé, mais chaque détail compte. Et puis il y a Moebius. Son dessin est juste incroyable, cette capacité à rendre palpable un univers aussi délirant. J'ai beaucoup aimé ce sens du détail qui donne de la profondeur à ce chaos organisé avec un trait en même temps si épuré. Les décors futuristes, les personnages improbables, les couleurs presque psychédéliques… c’est un vrai bonbon visuel, mais qui reste lisible et fluide. Je comprends aujourd'hui l’influence de cette œuvre sur beaucoup d’autres. Il y a des moments où je me suis un peu perdu, où le récit devient presque trop dense, mais ce n’est pas grave. C'est plus une expérience qu'une histoire. En tous cas c'est comme cela que je l'ai lu et vécu. L’Incal ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est précisément pour ça que ça fonctionne. Finalement, pas déçu du tout. Complètement embarqué, même. Une claque.
Série marquante que celle-là, série très clivante – que ce soit pour le fond ou pour la forme –, au point que j’ai plus de mal à comprendre les 3 étoiles que les 1 ou les 5 étoiles. Malgré quelques bémols épars, je n’étais, pour ce qui me concerne, pas loin de lui accorder l’entrée dans la catégorie culte. Cela part sur de la Science-Fiction relativement classique (avec quelques touches d’humour), autour d’un personnage bien falot, plutôt minable même, John Difool. Un pauvre type qui donnait d’ailleurs son nom à la série, au départ. Puis, disons surtout à partir du troisième tome, cela part dans un gros délire de Jodorowsky (comme souvent chez lui !), dans un space opera foutraque, dans lequel Difool perd complètement son rôle central originel : les rééditions et intégrales en ont d'ailleurs pris acte, puisque désormais la série se nomme « L’Incal ». Délire de Jodo donc (mais quelle imagination quand même!!!), avec pas mal d’envolées mystico-philosophiques – même si c’est quand même un peu plus « retenu » que ce qu’il fera ensuite ailleurs. Et je ne peux m’empêcher de penser que Jodo improvisait largement la trame, étant donnés la fuite en avant, le délire plus ou moins lyrique, la surenchère de termes, d’actions, qui ne sont pas tous aisément « compréhensibles », loin s’en faut. Même si Jodo retombe sur ses pattes en fin de sixième album, bouclant ainsi sa boucle improbable. Dans ce gros délire, autour d’un Difool assez transparent – mais que Jodo prend plaisir à multiplier (voire à humilier !) dans le dernier album –, gravite un groupe plutôt hétéroclite (dont Deepo, un oiseau de béton, Kill, personnage à tête de loup, etc.). Pour faire de cette série une sorte d’immanquable, il fallait être deux. Et là – comme toujours aux côtés de Jodo ! –, on a un grand dessinateur, un génie à double face, Moebius. Certes, on est très loin ici du trait foisonnant, très précis et réaliste de Giraud (que j’avoue globalement préférer), mais on a là un bon aperçu du travail SF de Moebius, avec un trait bien plus épuré – presque de plus en plus au fur et à mesure de l’avancée de la série. En tout cas j’aime aussi beaucoup ce dessin, très caractéristique, et qui a influencé beaucoup de monde, en BD ou au cinéma. Quant à la colorisation, très datée (mais aussi « signant » Moebius), parfois kitsch ou psychédélique, je l’aime bien aussi. En tout cas, préférez les albums d’origine ou la dernière intégrale (fidèle aux originaux dans ce domaine) aux premières rééditions, qui avaient un peu « trahi » cette colorisation. Jodo et Moebius inspirés, qui se lâchent, on aime ou pas – affaire de goût –, on comprend ou pas (esprit cartésien s’abstenir), mais si l’on est sensible et ouvert à ce genre d’œuvre – certes marquée par son époque et la rencontre de deux grands créateurs –, force est de reconnaître qu’on tient là un petit (un grand ?) chef d’œuvre. C’est planant, et la fin nous permet un atterrissage – pas forcément en douceur d’ailleurs. Note réelle 4,5/5.
L'incal est et restera un monument de la bande-dessinée. Le scénario est particulièrement virtuose même quand il part dans les délires propre à Jodorowsky (la fin en particulier). Moebius n'est pas le dessinateur que je préfère même si j'admire son sens de la géométrie et son architecture. Le seul défaut reste les couleurs un peu dépassées qui font très comics de super héros. Hélas la recoloration par infographie est une catastrophe affadissante, je préfère autant la couleur originale dont on s'habitue au bout d'une dizaine de pages.
LE "Star Wars psychédélique" de la BD française. Un monument indétrônable. 6 tomes qui se lisent d'une traite, sans temps mort. Ils sont tous excellents. Jodorowsky et Moebius sont très en forme (1ère collaboration je crois) et livrent là leur oeuvre maîtresse (une des meilleures de Jodorowsky, en tout cas qui met tout le monde d'accord contrairement à d'autres). Pour ma part la meilleure série de Jodorowsky avec Le Lama blanc, Juan Solo et La Caste des Méta-barons (voire Face de Lune aussi). Nous suivons tout d'abord l'existence d'un citoyen lambda "John Difool" qui va, au fur et à mesure, devenir une sorte de "messie". Dans une "cité-puits" du futur. Les catégories sociales sont proportionnelles aux étages des différents niveaux (Le roi tout en haut, puis les aristocrates, puis les prolétaires et ainsi de suite jusqu'aux gueux et terroristes du lac d'acide tout en bas. Et puis il y a encore plus bas (album "ce qui est en bas" mais chut...). Et puis un autre album "ce qui est en haut" aussi. Au-dessus de la cité-puits, il y a la surface ou il n'y a... rien (ah si des champs labourés par des espèces de moissonneuses-batteuses du futur). Et plus haut le techno-pape et sa base en forme d'oeuf noir. Excellent ! Une sorte d'empereur de la force obscure. Voilà pour le décor. Après c'est du Star Wars complètement psychotronique. Les 2 derniers tomes partent dans un trip cosmico-psychédélico-mystique assez hallucinant absolument bien géré et limpide (ce qui n'est pas le cas de toutes les séries de Jodorowsky qui peuvent se révéler indigestes ou bâclées). Là c'est divin. Une véritable illumination cosmique (que vous ne trouverez jamais dans Star Wars). J'ai entendu dire que Moebius et Jodo s'étaient inspirés entre autres de leur travail sur le film "Dune" que devait réaliser Jodorowsky mais repris par David Lynch. Les producteurs ayant pris peur car Jodorowsky avait pour idée (entre autres) de confier le rôle de l'empereur à Salvador Dali sur un trône en forme de chiotte... Je les comprends ^^. Mais là je m'égare. Pour en revenir à l'Incal je n'ai pas envie de raconter toute l'histoire et puis tout le monde a lu ce monument je pense. J'ai adoré également la suite ou plutôt la préquelle Avant l'Incal avec Janjetov. Mais on n'est pas au niveau - bien sûr - de la puissance de la série originelle.
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