Buster Brown
Buster Brown est un petit garçon facétieux et gaffeur qui en fait voir de toutes les couleurs à son entourage. ses aventures ont été publiées aux Etats-Unis de 1902 à 1908.
Les Pionniers de la BD
Buster Brown est un petit garçon blond coiffé comme John Lennon, fils de bourgeois américains du début du 20ème siècle. Les aventures de Buster -en une ou deux pages- se passent toujours de la même façon. Il fomente une bêtise, la commet, puis se fait punir (généralement par la fessée) par ses parents ou des proches de la famille. Le strip se termine sur un tableau noir où Buster a écrit sa bonne résolution, en gros ne plus refaire la bêtise pour laquelle il vient d'être puni. Il est souvent accompagné de son chien Tiger, dont on dit qu'il fut le premier animal parlant de la bande dessinée.
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Date de parution | Janvier 1902 |
Statut histoire | Histoires courtes 5 tomes parus |
Les avis
Il faut évidemment lire cette série en ayant à l’esprit qu’elle a plus d’un siècle, que c’est une des ancêtres du genre. Que l’auteur, Outcault, publiait là un des premiers strips dans les magazines, et que les lecteurs n’avaient pas les mêmes attentes que ceux d’aujourd’hui. Mais le lecteur contemporain que je suis n’a que très modérément accroché à cette bande. J’ai lu le grand tome anthologique publié par Horay (qui a beaucoup fait pour faire redécouvrir ces vieilles séries, et qui le fait généralement dans un grand format épais, sans mégotter sur les moyens, avec une préface plutôt bien faite pour resituer la bande dans son contexte – un peu comme le feront aussi Futuropolis sur d’autres séries). Les strips/historiettes sont tous bâtis sur le même modèle récurrent (la publication en magazine peut expliquer cela). Buster Brown, jeune garçon, commet maladresses, bêtises ou le plus souvent blagues de gamin, voire méchancetés gratuites, avec son chien Tiger comme complice, témoin ou victime de ses « aventures ». Certaines situations font sourires, mais l’humour développé par Outcault est désuet, bien trop faible à mon goût le plus souvent (aujourd’hui un « sale mioche » comme lui serait plus méchant, et l’humour noir dynamiserait sans doute ses farces). Surtout que la plupart du temps, Buster est puni (par une justice immanente ou par ses parents) de ses facéties, et conclut lui-même l’histoire par une longue résolution : la morale est donc sauve, mais cela désamorce singulièrement le pouvoir potentiellement humoristique du strip, en le faisant virer à l’ « exempla » édifiant. Du coup, l’intérêt de cette bande réside moins dans l’humour qu’elle développe, que dans les renseignements qu’elle nous donne sur les convenances, les choses tolérées par la bonne société américaine du début du XXème siècle (les habits qu’il porte montrent bien l’appartenance de Buster à cette société privilégiée), ou ce qui pouvait faire rire les lecteurs d'un journal au début du XXème siècle aux Etats-Unis. Une curiosité à emprunter, « pour voir ». Note réelle 2,5/5.
Créée en 1902 dans le New York Herald par Richard F. Outcault, déjà auteur du "Yellow Kid", "Buster Brown" fait donc partie des bandes pionnières aux Etats-Unis et même mondialement, c'est pour des bandes comme celle-là que le mot comics fut inventé, tout simplement parce que les Bd étaient toutes comiques à cette époque balbutiante. Pendant près de 20 ans, en Amérique, on va se consacrer exclusivement à ce genre parce que ces comics étaient avant tout destinés aux enfants et qu'ils devaient les divertir. Et pour attirer ce jeune public, on crée des comics axés sur les méfaits ou farces de chenapans, ce sera le cas avec Pim Pam Poum, puis encore avec Bicot qui affichent un certain type d'humour, basé sur un comique destructeur. Mais là où les "Katzies" (surnom des Katzenjammer Kids, nom américain de Pim Pam Poum) faisaient dans l'exotique d'une île africaine, et Bicot dans le populisme de la rue, Buster Brown va évoluer dans les grandes familles newyorkaises très classe de Park Avenue, mais le gamin sera très mal élevé. Il suffit de voir son look (bien coiffé et vêtu d'une vareuse à col marin comme en portaient les enfants des riches familles américaines de ce début de siècle), il tranche indéniablement avec le caractère de ce blondinet diabolique aux yeux d'ange ; il commet les farces les plus abominables et pas toujours du meilleur goût, au sein de cette grande bourgeoisie newyorkaise, un milieu plutôt feutré et imbu de lui-même. Buster est accompagné de son bulldog Tige qui se révèle un formidable complice s'adressant directement au lecteur, un peu comme le Milou des débuts. La bande qui, lue maintenant, n'est pas spécialement drôle, peut faire sourire, mais surtout, c'est un excellent document sur les moeurs de cette époque, à l'instar de La famille Illico de McManus... Elle comporte un caractère moralisateur car Buster analyse le résultat de ses actions néfastes, toujours punies, en tirant une morale personnelle. Aujourd'hui, on peut faire comme je l'ai fait, s'intéresser à travers le gros album édité chez Pierre Horay, à ce garnement pour juger du comique pratiqué au début du 20ème siècle, et par la même occasion se rendre compte de ce qui égayait les jeunes lecteurs de ce temps, ça peut être édifiant ou carrément chiant pour certains, mais instructif. Personnellement, je n'ai pas d'attirance pour Buster, mais ça ne m'a pas ennuyé. A noter que le garçon avait quand même un certain engouement aux Etats-Unis pour avoir été le premier personnage de BD à être utilisé par la publicité, comme le sont de nos jours Tintin ou Astérix, et ce en dépit de sa brève existence, Outcault décidant de stopper la bande en 1920.
Voici une petite perle du siècle dernier. Je ne croyais pas trop en cette BD, qui ne payait pas de mine. Je n'ai rien contre le fait de lire une BD du début de siècle dernier (ça m'est déjà arrivé plusieurs fois), mais bon, aujourd'hui, et contrairement à "Little Nemo", qui se souvient de Buster Brown ? Je dois dire tout de suite que si j'ai trouvé cette BD très bien, elle est aussi très inégale (à l'origine, c'était publié de façon hebdomadaire donc j'imagine que ça doit jouer). Alors (et surtout au début en fait), il y a des planches géniales (dès fois, meilleures qu'une planche de "Little Nemo"), assez drôles. D'ailleurs l'humour est assez spécial et recherché, je ne pense pas qu'il plaira à tout le monde : c'est un mélange entre un humour très potache qui découle des farces du petit Buster et de ses punitions (je suis pas toujours friand de cet humour, mais dès fois ça fonctionne bien), et un humour beaucoup plus décalé venant des fausses moralités qu'écrit Buster en fin de gags : cette moralité est à prendre au second degré et est dès fois assez absurde. Je me suis surpris à plusieurs reprises à bien rire en lisant "Buster Brown", et même lorsqu'on ne rit pas, on ne s’ennuie pas si on distille sa lecture. En plus de ça, le dessin est quand même très joli, un peu daté, évidemment, et aussi un peu maladroit dans les premières planches. L'encrage n'est pas parfait, car pas assez affirmé par moment, mais reste assez hachuré donc agréable à regarder. Le dessin et les couleurs ont un petit côté baroque qui n'est pas pour me déplaire. "Buster Brown", une réussite, assurément à découvrir...
S'il y a un domaine dans lequel la BD n'a pas évolué, c'est celui du gag. Et dans "Buster Brown", en 1902 donc, il y avait déjà tout. Macaulay Culkin, Denis la Malice, Boule, Charlie Brown, tous ceux-là ne sont que des resucées de Buster. Snoopy n'est qu'un des descendants attardés de Tige. Bien sûr, il ne faut pas trop s'attarder sur le dessin qui, même quand les planches sont en bon état, n'est pas extraordinaire. Mais enfin, l'esprit de cette BD est toujours là, elle est encore VIVANTE (contrairement à Bécassine par exemple). Les gags sont vraiment amusants, j'ai quelques planches sur mon ordinateur que je regarde de temps en temps, et elles me font bien marrer (pas à rouler par terre, mais sincèrement). J'adore Buster. C'est un bon comic, jusqu'en 1905 à peu près (après ce n'est plus du tout pareil). Dommage que les gens n'en retiennent souvent que la marque de chaussures. PS: En ce qui concerne la morale à chaque fin de planche, je signale à tout hasard qu'elle est justement purement sarcastique.
Buster Brown apparaît pour la première fois, et ce aux Etats-Unis, dans le supplément dominical du New York Herald du 4 Mai 1902. JE SAIS ! C'EST TRES VIEUX !... Il y restera jusqu'au 31 Décembre 1905. Deux semaines plus tard, la famille Brown déménage dans le quotidien "New York World". Elle y vivra jusqu'au 15 Août 1920. Buster Brown ?... C'est un petit garçon de bonne famille. Il vit dans un milieu (très) bourgeois. Malgré toutes les attentions qu'on lui porte, il se révèle très vite en tant que "petit morveux mal élevé". Avec ses parents, Buster voyage souvent en Europe et aux Etats-Unis. Accompagné d'une sorte de bull-dog appelé Tige, il passe le plus clair de son temps à élaborer les farces les plus pendables. Mais les histoires ont toutes une bonne fin : Buster, réaliste, y fait l'analyse de ses mauvaises actions et en tire une morale disons... personnelle. Buster ?... A le lire maintenant, c'est vraiment le sale gamin en petit col bateau qu'on a envie d'étrangler. Dès sa parution, il va bénéficier d'un succès immédiat aux Etats-Unis ; surtout dans la "up middle class". Qu'est-ce qu'on peut rire de ses farces du genre : "Et Buster de donner un grand coup de pied au Noir qui ne l'a pas salué !..." Marrant, non ?... Il faut dire que nous sommes au tout début des années 1900 et qu'un racisme notoire frise encore l'indécence aux USA (tiens, au fait, et actuellement : ça a changé ?...) Buster ?... Cet insupportable môme est néanmoins le reflet d'une certaine idée de l'Amérique puritaine, bien pensante et conservatrice d'il y a un siècle. Cette série, bien oubliée, est pourtant une véritable mémoire de cette époque. Chose très rare dans l'édition : Dès la parution de la série aux USA, et suite à l'immédiat succès engendré, elle paraîtra directement en albums en France, en 1902, sous forme cartonnée et chez l'éditeur Hachette. De 1902 à 1926, Buster aura l'honneur de 10 albums en France. Dès 1976, les éditions Horay sortent 3 albums qui sont une sorte de "best off" de cet impertinent gamin. L'auteur : Richard Felton OUTCAULT, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, est né à Lancaster (Etat de l'Ohio) le 14 Janvier 1863. Il décède à New-York, dans le quartier du Queens, le 25 Septembre 1928. Qui s'en souvient encore ?... Pourtant, il s'agit d'un des plus anciens créateurs de BD éditées, un véritable inventeur. Son influence sur ce qui allait devenir -bien plus tard- le "9ème art" est notoire et respectée. Je vous en parlerai un jour...
Les Aventures de Buster furent publiées pour la première fois en mai 1902 dans le New York Herald. Outcault, son créateur, a aussi dessiné The Yellow Kid un peu avant. Il s'agit là d'un drôle de personnage, qui prend un malin plaisir à chercher des noises, des farces en tout genre (pas toutes évidentes pour le cerveau d'un gamin de 6-7 ans) ; mais aussi à se faire punir, fesser. Bref, il s'agit là d'un sado-masochiste qui a eu des millions de lecteurs il y a un siècle... Curieusement, le dessinateur a créé une ligne de chaussures au nom de son personnage, ligne qui connaît encore du succès outre-atlantique à l'heure actuelle... Le garçon est habillé de la manière typique de l'Upper class new-yorkaise de ce début de siècle : pantalons courts, petite veste et chaussures victoriennes. Son comportement, ses rapports avec ses parents sont un témoignage intéressant de la vie quotidienne dans cette période. Ses facéties sont bien plus "respectables" que celles du Yellow Kid, ce qui explique sa plus grande longévité éditoriale. Au niveau artistique, cependant, il faut dire que le dessin d'Outcault n'est pas toujours régulier ; il prend visiblement du plaisir à dessiner les toilettes délicates de la maman de Buster, mais moins en ce qui concerne le chien. Les histoires sont courtes, heureusement, car on se lasse vite (de nos jours) de ces récits pour enfants avec une morale à la fin.
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