Yragael / Urm le Fou
Ceci est la chute du tout dernier empire sur la terre, de l'ultime domaine à porter l'empreinte des dieux créateurs. Ceci est l'histoire d'Yragaël, la ballade du plus fragile et terrifiant amour que jamais un mâle noble porta à une magicienne...
Pilote
Imaginez l'océan sphère, le viscère univers... L'indicible tissu du temps garde en ses plus sombres replis les secrets de maintes cités de puissance dont les noms rayonnèrent sur la terre avant de sombrer sous les dieux, sous la nuit. les dieux soufflaient des images, les hommes dressaient des idoles... En ces temps apaisés, dans les temples, ventre de météores, les prètres fous chantèrent le nom d'Yragaël, Prince des hommes. Et ceci est aussi le récit de la fin des hommes...
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Date de parution | Avril 1974 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Comme souvent, Druillet divise, est très clivant. Et je dois dire que ma note de trois étoiles est une cote mal taillée, tant certains aspects valent plus, alors que l’histoire elle-même m’a souvent laissé de marbre. Une histoire qui m’a laissé en partie de côté donc. Concoctée par Demuth dans le premier tome, qui semblait être un one-shot au départ. Demuth a plusieurs fois collaboré avec Druillet (sur plusieurs petites histoires reprises dans la seconde édition de Lone Sloane 66 par exemple). Et, de fait, on retrouve dans son texte grandiloquent, quasi extatique, ce que Druillet lui-même a fait ou fera dans plusieurs séries. Cela ressemble à un poème lyrique, l’énonciation d’une épopée fantastique, emportée et magnifiée par le dessin de Druillet (j’y reviendrai). Mais j’ai eu du mal à accrocher à « l’histoire », assez obscure. D’autant plus qu’une bonne partie du texte est souvent difficile à déchiffrer (police de caractère parfois trop petite, caractères illisibles, etc.). Dans le second tome, où Druillet officie seul, c’est un peu plus facile à lire, même si le texte d’introduction est complètement illisible, recouvert par des lignes épaisses ! Bref, une histoire obscure, assez linéaire et en grande partie improvisée je pense, dont certains aspects m’ont peut-être échappé tant parfois je renonçais à lire quelques textes. Alors pourquoi trois étoiles quand même ? A cause de la claque visuelle infligée par Druillet (ce qui justifie mon coup de cœur). Certes, il ne faut pas être réfractaire à son style reconnaissable entre mille. Mais quelle force se dégage de ce trait puissant ! Un dessin baroque, avec des décors grandioses fourmillant de détails, dans un feu d’artifices de couleurs. C’est impressionnant, délirant, à tous points de vue. Si le dessin s’assagit quelque peu dans le second tome (un peu moins de décors peut-être), on peut dire que l’histoire est portée, emportée – peut-être écrasée je ne sais pas – par le dessin de Druillet qui, à lui seul, dans son avalanche de détails et couleurs (je pense à des solos illuminés de Hendrix, débordant de décibels) mérite le détour. Le gaufrier traditionnel a lui aussi volé en éclats, Druillet se lance dans de superbes pleines pages, qu’il faut souvent lire en retournant l’album de haut en bas. L’intrigue, je l’ai oubliée rapidement après avoir lu ce diptyque. Mais pas le dessin, dont la puissance évocatrice (j’ai lu les albums Dargaud d’origine) est marquante. C’est en voyant ce genre de travail que l’on mesure l’apport de Goscinny, qui a accueilli dans Pilote un auteur et un travail à des années lumières de ce qu’il produisait. En tout cas, qu’on l’aime ou pas, Druillet est un dessinateur hors norme. Cette série donne une bonne idée de ce dont il est capable.
Oui franchement bien, mais que les choses soient claires je ne porte ici un jugement que sur le dessin et la mise en page. P. Druillet est un très grand de la BD française, il l'a dynamitée dans les années 70. Pour ce faire il a parfaitement assimilé Howard, Lovecraft, Moorcock et consorts, trop sans doute et parfois, souvent diront certains, cela se ressent dans sa manière très emphatique voire surannée de raconter ses histoires. Ici Michel Demuth est aux dialogues, lui-même auteur de science-fiction, il est le traducteur de "Dune", ici il nous montre un des travers des années 70, la consommation parfois débridée de produits qui rendent bizarre. "Imaginez l'océan-sphère le viscère univers, la vrille vorace de matière dans le serpent de sang noir et lisse éclair de gel dans un fiel d'encre, hélice limpide onde et lymphe". C'est moi qui rajoute une virgule ou deux ! Ce genre de phrase se répète tout au long de la BD dans un lettrage gothico-fantastique qui fait vieux grimoire mais qui devient très vite illisible. Alors franchement bien me direz-vous ? Ben oui parce qu'il y a le dessin, sans doute est-ce aussi un brin nostalgique, je me rappelle en effet avoir longtemps scotché sur ses planches en écoutant "Yes" ou "Pink Floyd", le tout sans produits illicites, je le jure maman. Blague à part il est de bon ton aujourd'hui de renier un peu le travail de Druillet car trop complexe, fouilli, mais reconnaissons qu'il a participé par ses oeuvres à un certain renouveau de la BD et que moult auteurs d'aujourd'hui lui doivent quelque chose. Et puis zut, vous avez vu cette façade de maison à Angoulême ? Ca en jette quand même.
Etrangement, moi qui avait détesté Lone Sloane même en l'ayant relu une fois adulte, j'ai un peu plus apprécié cette bande complètement délirante dont l'atout réside dans la richesse de ses planches, au souci du détail, où tout est très fouillé, trop peut-être... mais attention, je dis bien un peu apprécié, c'est donc très relatif. Déjà, il faut se farcir les lettrages qui ont certes de la gueule mais qui sont parfaitement incommodes pour l'oeil, et ensuite, faut essayer de déchiffrer le scénario à travers les méandres obscurs de ce long récit.. De cette histoire très complexe, j'ai vaguement compris qu'il s'agit d'une épopée éternelle, puisqu'à travers le personnage d'Yragaël, Druillet et son scénariste racontent l'origine des temps, la création de la vie, la naissance de ceux qui ont précédé les hommes et d'où surgiront plus tard des civilisations comme celles de l'Egypte, Sumer ou Babylone... pfiou, si j'ai compris ça, je suis très fort... Le sujet est donc ultra ambitieux et détourné en véritable opéra cosmique par Druillet qui se régale dans des compositions hallucinantes et baroques à souhait, en s'affranchissant encore une fois de la case traditionnelle en BD. Ce récit complété en 1975 par "Urm le fou", dont Druillet est cette fois l'auteur complet, a marqué en ce milieu des années 70, époque où la bande dessinée commençait à devenir adulte et à être prise au sérieux (enfin, il était temps), car le dessinateur a contribué à ce mouvement en révolutionnant complètement le langage BD ; il avait déjà ouvert la voie avec Lone Sloane. J'avais des camarades à l'époque qui se jetaient sur ses albums, moi je n'ai jamais pu accrocher à ces univers fantasmagoriques, et il m'a fallu du temps pour accepter les mises en page novatrices qu'on voit aujourd'hui. L'atout majeur de cette bande reste avant tout le dessin de Druillet avec ses pleine-pages qui en jettent et ses couleurs contrastées, mais qui me sont parfois difficiles à supporter, car je n'y trouve aucun plaisir de lecture, ces univers m'étant étrangers, tout en reconnaissant que l'auteur reste un grand monsieur de la BD.
Après la lecture des 2 tomes (enfin le feuilletage). Le dessin n'est pas arrivé à sauver cette lecture horrible. J'ai passé un grand moment de solitude avec ces BD. Je n'ai pas compris grand chose au scénario, rapidement j'ai lâché la lecture des textes trop fastidieuse. Je me suis ensuite concentré sur les dessins : ils sont relativement beaux mais pointent plus du côté book art que de la BD. Au final, j'étais heureux d'en finir. Pourtant je connais Druillet depuis presque 25 ans. De mémoire, j'aimais beaucoup quand j'étais ado mais aujourd'hui je n'ai plus la force de me battre ce bordel imagé... Je ré-essaierai d'autres BD de Druillet si j'en trouve. Il y a certainement mieux, je n'ai pas évolué à l'extrême quand même...
Rarement une BD m’aura autant barbé. Le nom de Philippe Druillet ressort souvent dans les conversations entre bdphiles, et ce dessinateur semble être considéré comme un des meilleurs, j’ai donc voulu tester une de ses œuvres… Alors certes, le dessin est magnifique, à condition toutefois d’apprécier le genre mystico-apocalyptique. Il est détaillé à souhait, superbement mis en couleur (même si ces dernières ont un peu vieilli), et le découpage des planches est majestueux et souvent original et ambitieux. Mais alors jamais une histoire ne m’aura autant gonflé. C’est verbeux, obscure, décousu, et surtout écrit avec une police de caractère gothique à la limite du déchiffrable. J’ai laissé tomber après à peine un tiers de l’ouvrage, sous peine de me chopper une crise de nerf. Je n’ai tout simplement rien compris aux monologues pompeux qui tentent bien que mal de nous raconter l’histoire de « la chute du tout dernier empire sur la Terre » (je cite le résumé là hein) Les fans de dessin typé « fantasy des années 70 » (métal hurlant et compagnie) apprécieront peut-être les illustrations. Mais les bras m’en tombent quand je lis qu’un autre posteur trouve le scenario « en béton »… peut-être fait-il référence à son hermétisme ? :)
BD de Druillet assez particulière, l'une ou peut-être la meilleure ! Déjà faut-il être capable de lire cette écriture à la police gothique ressemblant aussi aux cyrilliques russes, elle peut rebuter énormément de gens... pourtant les dialogues sont solides. Il faut chercher sur internet pour trouver le scénario, cette BD est complètement barrée, psychédélique, mais avant tout, les planches/dessins sont d'une beauté à tomber par terre ! C'est trop beau, trop joli, trop bien fait ! En fait, c'est l'histoire du dernier empire sur terre, des dieux créateurs assistant alors à l'éclosion/explosion de l'univers. Yragael, héritier du trône de Sharaïn, lutte contre son frère taré (Saber...), la fin des hommes est également au rendez-vous. Lisez ! 4,5/5
Yragael est une sorte de fresque narrative post apocalyptique et cauchemardesque. C'est la puissance des images et de la narration qui expriment une histoire sans queue ni tête. Le dessin est réellement magnifique. C'est trop peu pour convaincre car il y a une absence manifeste de scénario. J'ai d'abord pensé à une espèce de bd expérimentale constituée d'une suite d'images un peu mystique. Il est vrai que cela date de 1974 tout de même ! Les textes sont tarabiscotés et ne parviennent pas à sauver la mise. Reste toujours la beauté des planches à admirer.
Yragaël ?... Un fantastique diptyque... Druillet m'a emmené "voir" l'histoire du tout dernier empire sur la Terre, de l'ultime domaine à encore porter l'empreinte des dieux créateurs. J'ai assisté à l'histoire d'Yragaël, héritier du trône de Spharaïn, et de sa lutte effrayante et triste contre son frère fou, Saber d'Irismonde. J'ai vécu la balade du plus fragile et terrifiant amour que jamais un mâle noble porta à une magicienne. Et j'ai aussi vécu le récit de la fin des hommes... Yragaël -et sa suite "Urm le Fou"- ?... C'est un scénario "en béton" de Michel Demuth, dans une mise en page de Druillet alors à l'apogée de son art. C'est une longue histoire, forte, noire, faite de questions, de sang, d'amours impossibles magistralement mise en images. Druillet arrive encore à m'étonner dans une mise en page baroque, chaotique... ou très sobre. Des dessins pleine page, très fouillés, me révèlent toute la richesse de son immense talent. Rêves et mystères s'entremêlent dans une sorte d'apocalypse mystique. A nouveau des architectures démentielles, démesurées, gigantesques ; des couleurs chaudes ou froides mêlées dans des entrelacs d'un superbe lettrage créé par Dom. Ces deux livres ne se lisent pas ; ils se dégustent, doucement, page après page, comme un excellent dessert... parfois trop copieux. Druillet : j'aime !
L'intérêt de ce livre est la beauté des graphismes. Philippe Druillet est le maître du trait torturé et puissant. Lorsqu'il publie son premier album(dans les années 70), toute la culture visuel et artistique de la bande dessinée européenne se trouva balayée. A l'origine de l'éclatement des mises en pages et du renouvellement du graphisme qui se développeront par la suite. Il demeure le plus merveilleux des francs tireurs! Le bémol est qu'on a mal à la tête a essayé de comprendre l'histoire! Donc si vous aimez le dessin au rotring courrez acheter ces oeuvres. Elles sont hautes en couleurs, en profondeur et en détails. Mais si vous aimez les scénario bien montés et fourni, vous serez déçu. Pourtant les textes sont fastueux mais totalement disloqués et écrit dans une "police" gothique difficilement déchifrable. Ce qui m'a séduite ce sont justement les illustrations magnifiques. En précurseur de la SF, il faut admirer les oeuvres de Druillet pour cela. C'est un livre à découvrir pour la richesse de ses planches et leur beauté.
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