Soleil Cou Coupé
Errance et mal de vivre d'un groupe de personnages un peu particulier.
Aire Libre Autour du rail Gays et lesbiennes Travestissement Une histoire de famille
Antoine travaille de nuit à réparer les infrastructures ferroviaires. Chauve, moustachu, Antoine n’est pas vraiment beau gosse et, depuis que sa femme l’a quitté, sa vie de célibataire rangé n’est pas des plus folichonnes. Il finit par se lier d’amitié avec trois travestis, leur ouvre sa maison, les aide jusqu’à ce que cette amitié se transforme en amour pour l’une d’elles.
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Date de parution | Septembre 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
On ne peut pas dire que Lax et son fils aient choisi la facilité pour leur expérience commune de BD. A tel point que sur le site, Soleil cou coupé est proche de la voiture balai. Pour Lax qui aime tant le monde du vélo c'est duraille. Oui cette BD est particulière et quelquefois aride mais je lui trouve certaines qualités peut être pas si évidentes à trouver au premier coup d'oeil. En premier lieu choisir une histoire d'amour entre trois travestis prostitués et un cheminot est un thème courageux et original. Je trouve qu'il est traité avec beaucoup de délicatesse et sans voyeurisme. L'accent est mis sur l'humanité irréductible de Linda, Ruth et Sacha qui rencontrent bien plus que la solitude d'Antoine. Dès les premières lignes, les Lacroix nous indiquent qu'il va être question de rives. "Les putes c'est sur l'autre rive !" alors qu'en guise de fleuve nous avons les voies ferrées qu'enjambe une passerelle de service. Lax nous place d'entrée dans la zone glauque, sombre et froide, lieu de travail de nos héro-ïne-s. C'est aussi là que travaille Antoine surtout la nuit, au milieu de ces trains qui coulent comme l'eau du fleuve. "Vienne la nuit sonne l'heure/Les jours s'en vont je demeure" est vraiment le leitmotiv d'Antoine. Quand Linda exhume Alccols de Guillaume Appolinaire de la bibliothèque maternelle, elle retrouve immédiatement "Le Pont Mirabeau" coincé entre "Zone" et "La chanson du mal-aimé". Le scénario ne nous invite-il pas à une relecture du célébre poète suréaliste via une BD ? Il s'agit bien pour notre quatuor de passer d'une rive à l'autre en abandonnant les amours perdus et contruire un pont en se tenant la main. Lax nous propose une mise en scène très nouvelle vague qui me fait penser à Jules et Jim. Pour ce faire, il adoucit son trait loin du style puissant et presque caricatural qu'il utilise ailleurs. Je trouve qu'il fait preuve de respect pour ses personnages qui vivent à la marge. Un ouvrage qui ne mérite certainement pas la profondeur du classement où il se trouve.
Le sujet rarement traité en BD pour son côté dérangeant aurait pu avoir un intérêt pour son aspect mélancolique et désenchanté, et surtout si sa narration avait été mieux élaborée. A la place de ça, j'ai trouvé ce récit souvent incohérent, avec des dialogues creux et sans réelle signification, j'avais l'impression d'être dans un film de Stephen Frears comme Prick up yours ears... seulement voila, Frears sait traiter les sujets délicats ou scandaleux avec un vrai talent. Ici, le récit reste confus au niveau de son message, comme si c'était survolé, ou alors je n'ai pas compris ou pas su rentrer dedans, c'est peut-être dommage car ce milieu des travestis est intéressant et méconnu du grand public, plein d'a priori. Le style graphique de Lax m'avait pourtant incité à lire cet album, il m'a étonné car il adopte un dessin plus illustratif que je ne lui connaissais pas, et qui donne un velouté sensuel aux personnages, ça colle à l'ambiance souvent nocturne, d'où des teintes sombres, ça colle au sujet, mais la narration n'est clairement pas à la hauteur.
Délicat sujet que celui ici traité. Un homme en manque d’amour à donner se lie avec trois travestis en manque d’amour à recevoir. Les liens sont ambigus, les personnages ne savent pas trop comment s’y prendre pour parler de leurs envies, de leurs sentiments, de leurs espérances. L’amour est vu ici au sens large et peut tout aussi bien prendre la forme de l’amitié que de l’amour charnel. Le thème central est en fin de compte bien plus le problème de l’acceptation de l’autre tel qu’il est qu’une analyse du monde des travestis. Très pudique, cette bd n’est cependant pas très émouvante. L’histoire est sombre, désolante, déprimante. Et le dessin de Lax contribue à ce sentiment, surtout par sa colorisation, très terne et par conséquent, elle aussi déprimante. Audacieux, mais pas vraiment réussi à mes yeux, Soleil Cou Coupé me laisse une bien pâle impression au final.
BD originale sur le thème : celui de 3 travestis se prostituant et d'un homme seul. Le scénario m'a déçu dans son déroulement, j'ai bien accroché au départ, les personnages étant touchants. Mais au fur et à mesure des pages, je suis sorti de l'histoire, je n'ai pas bien compris où voulaient en venir les auteurs. Il y avait mieux à faire avec de tels personnages. Le dessin m'a paru correct sur le trait mais est inqualifiable sur la couleur... Lax nous a offert mieux depuis. Cette BD est vraiment dispensable.
C'est Lax qui a dessiné cette BD ? Alors autant j'aime son style dans Azrayen', autant là, bof ! Trop réaliste d'une part, mais c'est surtout la colorisation que je n'aime pas. Le scénario par contre est original. Les personnages assez attachants, l'histoire intéressante. Elle permet d'appréhender l'univers de travestis homosexuels sous le regard de quelqu'un qui leur est proche, qui parle avec eux, les comprend et finalement partage leur vie. C'est assez tendre tout en étant rude à la fois. L'ennui, c'est la narration : franchement, c'est dur d'entrer dans l'histoire, de la suivre, de la comprendre totalement et surtout de la ressentir. Les cases se suivent sans qu'on comprenne bien tout ce qu'il se passe, tant et si bien que même si le thème est intéressant et que la trame de l'histoire est pas mal, la BD en elle-même s'en retrouve très moyenne.
Voilà une BD vraiment à part, même pour la collection Aire Libre. Le sujet (l'amitié entre un célibataire et trois travestis) est difficile et assez loin d’être grand public. Malheureusement le risque pris est mal récompensé : cette BD n’est pas racolleuse, mais peine à émouvoir ou à toucher. On lit cette histoire de façon totalement détachée et indifférente. On est même fréquemment à la limite de l’ennui. Le dessin de Lax est nettement inférieur à celui de ses autres oeuvres; le trait est presque incertain parfois et les couleurs vraiment ternes et tristes, quand elles ne bavent pas.
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