Daredevil - Renaissance (Justice aveugle) (DareDevil: Born Again)
Le caïd a demasqué Daredevil et il fait tomber son alter ego, Matt Murdock.
Daredevil Frank Miller Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel
Le caïd a percé à jour la double identité de Daredevil. Brusquement les coups durs se multiplient : son alter ego Matt Murdock est rayé du barreau, son appartement est détruit par une explosion criminelle, et il se retrouve à la rue, sans un sou. Mais le caïd a sous-estimé son ennemi. Pour le super héros aveugle, cette descente aux enfers est l'occasion d'un retour sur lui-même dont il va sortir plus fort et plus juste. Car un homme sans espoir est vraiment un homme sans peur.
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Date de parution | Juillet 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un homme sans espoir est un homme sans peur. - Ce tome regroupe les épisodes 227 à 233 parus en 1986, qui forment l'histoire intitulée Born again. Quelque part dans un bled paumé au Mexique, Karen Page dévoile l'identité secrète de Daredevil à un dealer pour obtenir un fix. À New York, c'est l'hiver, Matt Murdock est sans emploi, et le courrier du matin apporte son lot de mauvaises nouvelles et de tracas : la banque qui refuse d'honorer des chèques, les impôts qui inspectent sa comptabilité et bloquent ses comptes, une cassette audio de sa copine et pas d'offres d'emploi... et le facteur qui apporte un ordre de comparution devant le tribunal pour une accusation de corruption contre Matt Murdock. Glorianna O'Breen (la copine du moment de Matt) est victime d'un saccage dans son appartement et va trouver refuge et réconfort auprès de Foggy Nelson. Ben Urich est victime d'intimidations. Et pas un malfrat ne sait quoi que ce soit, même sous les coups assénés par Daredevil. Frank Miller a transformé Daredevil de 1980 à 1983 : d'un personnage au bord de perdre sa série mensuelle, Daredevil est devenu le symbole du renouveau des comics de superhéros. En 1986 il revient donc le temps de ces 7 épisodes, en tant que scénariste. le fond de commerce reste le même : mélanger au genre superhéros, des ingrédients du polar urbain. le Kingpin a récupéré l'identité secrète de Daredevil et il utilise tous les moyens à sa disposition pour dépouiller Matt Murdock de tout ce qu'il possède, au propre (emploi, logement, possessions matérielles, argent), comme au figuré (amis, espoirs, projets d'avenir). La descente aux enfers est celle d'un homme qui perd tout jusqu'au sens de sa lutte contre le crime dans un costume coloré. En ce sens Miller franchit un nouveau pas vers la maturité, vers la sophistication des histoires qui peuvent être racontées avec un superhéros. La violence est toujours présente, les superpouvoirs de Matt Murdock également, mais il s'agit bien d'un criminel omnipotent qui écrase un ancien adversaire grâce à une information. Les codes du roman noir (chantage, cous et blessures, intimidation, pègre, etc.) sont intégrés au récit de manière naturelle et organique. le personnage de Murdock génère de l'empathie chez le lecteur tout en restant un individu peu probable dans la réalité, ne serait-ce que du fait de sa capacité à voir malgré sa cécité. Mais pourtant dans le deux premiers tiers, Frank Miller n'arrive pas complètement à s'affranchir de certains clichés, ou de certaines facilités narratives. Foggy Nelson reste un personnage se limitant à 2 ou 3 caractéristiques psychologiques superficielles. Glorianna O'Breen reporte son affection de Matt sur Foggy d'une manière soudaine, entière et peu crédible. Et j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'arrivée providentielle de la bonne soeur, ainsi qu'avec son identité secrète, même si Miller joue le jeu de "non, je ne l'ai pas dit". À la fois je ne peux pas croire un seul instant que de vrais individus auraient joué ce jeu de cache-cache consenti, à la fois cette apparition providentielle s'apparente plus à une grosse ficelle de comédie dramatique dans le genre coup de théâtre impossible à avaler (comment aurait-elle pu rester travailler dans le quartier fréquenté par Matt sans que jamais il ne la croise ?), qu'à un développement sensé de l'histoire. Miller succombe au sensationnel qui dessert l'histoire, plus qu'il ne l'enrichit. Mais à coté de ces rémanences infantiles, Frank Miller construit des séquences et des situations d'une maturité impensables dans ce médium à cette époque. Il y a tout d'abord le chantage effroyable dont est victime Ben Urich : machination implacable pour broyer l'individu et museler la vérité. Miller ressert l'étau de manière magistrale. Et puis il y a Karen Page. Impossible de la cantonner au rôle de traître tragique, elle existe en tant que junkie comme jamais auparavant dans un comics. Miller dépeint une femme consciente de sa déchéance, souffrant du manque, esclave de sa dépendance, amaigrie physiquement, payant de sa personne, abjecte à ses propres yeux. D'un coté, Karen Page existe tellement qu'elle fait ressortir les facilités du scénario comme autant de maladresses impardonnables, de l'autre elle a une telle véracité qu'elle éclipse tout le reste et qu'elle porte le récit, qu'elle le transforme en roman intelligent et sensible sur l'addiction et le manque. Karen Page existe d'autant plus que David Mazzucchelli s'occupe fort bien d'elle. Il soigne son apparence physique pour que le lecteur ne puisse pas ignorer les ravages de la drogue et de son métier sur son physique. Il n'y a ni complaisance, ni voyeurisme, juste une femme abimée. Dans le premier épisode, Mazzucchelli semble complètement sous la coupe de Miller, jusqu'à copier sa célèbre mise en page : une case verticale de la hauteur de la page, et des cases superposées à coté. Puis petit à petit, il gagne en confiance pour une mise en page très traditionnelle de cases rectangulaires sagement juxtaposées. Il gagne également en efficacité et en précision dans ses traits, plus marqués, plus signifiants. Les illustrations deviennent de plus en plus organiques, simples, évidentes, proches de ces êtres humains. La case la plus anodine se révèle à chaque fois la plus efficace. Comment oublier cette scène de baiser de cinéma devant la gare (épisode 230) ? Karen Page met en œuvre tout son savoir-faire pour un geste écœurant, veule, résigné, atroce. La symbiose entre le dessin et le texte transforme cette vision banale en une vision d'horreur absolue. Et puis arrivée à l'épisode 232, la narration (scénario et dessins) bascule soudainement dans le registre superhéros pur et dur. Je me souviens qu'à la première lecture j'avais été particulièrement décontenancé et déçu par cette rupture de ton. À la relecture, j'ai pleinement apprécié le fait que Murdock reconquiert également sa place parmi les superhéros, par l'efficacité de Miller dans ce registre, et par les particularités évidentes de ladite place de Daredevil par rapport aux autres superhéros. Miller s'en donne également à cœur joie avec Captain America qu'il transforme en une vision patriotique crédible et respectable (un exploit). Miller et Mazzucchelli arrivent même à rendre Nuke crédible et tragique. La présente édition se termine avec la reproduction des couvertures sans logo, ni texte, 24 pages de crayonnés de Mazzucchelli, et le script de Miller pour l'épisode 233. Born again sort de l'ordinaire des superhéros, transfigure Daredevil et Matt Murdock et atteint une narration romanesque sophistiqué, malgré quelques facilités. À la relecture, j'ai été surpris et transporté par l'humanité inattendue de Karen Page et Nuke.
Il y a eu, à un moment donné dans la série originelle, un grand écart -assez séduisant à l'occasion- entre les origines tout ce qu'il y a de "rationnelles" (compte tenu des canons créatifs du MCG, hein !) de Daredevil et l'univers irréel dans lequel il évoluait. Créatures géantes, robots destructeurs, ennemis d'inspiration Fantastique... Malgré la modestie de ses capacités surhumaines (il est moitié dauphin -OUARFF !- et moitié heuu... On va dire super-bien "aligné", au niveau des chakras...!), Matt Murdock, en dehors de ses histoires romantiques ou de son amitié de longue date avec son associé "Foggy" Nelson, n'avait que peu de substance et, hormis son costume entièrement rouge -c'est rare, le monochrome, pour l'époque- il faisait un peu pâle figure (... Je l'ai pas fait exprès, celle-là !) si on le comparait aux canons du genres. Mais ce simple acrobate, donc, rivalisait sans problème avec des menaces quasi cosmique ; c'est dire l'astuce des scénaristes... Il a fallu attendre Frank Miller pour donner un peu plus de corps à sa vie civile -juste un peu : c'est surtout les idylles qui se sont multipliées !- et, surtout, à sa vie super-héroïque, en l'opposant à des menaces mieux calibrées. Finis les Hiboux d'inspiration Balkaniques, les Pitres délavés (sauf si on ne connait pas le modèle original !), les inventions gouvernementales qui tournent mal -quoique Nuke dans ce recueil-ci et, plus tard, l'agent Hazzard soient tous les deux de sacrés cafouillages ! Mais je parlais des Dreadnoughts (cauchemar phonétique, à l'époque : ça me perturbait comme c'est pas possible, cet embrouillamini de consonnes !) : il me semble bien que Silvermane les avait chouravé au S.H.I.E.L.D. ?! Mais mon point de vue est un poil biaisé : le Gladiateur ou Mister Hyde étaient bien dans les cornes de tête-à-cordes... Ou inversement (!). Enfin, bref ! Voilà DD aux prises -et en close-combat, encore !- avec des adversaires plus franchement dangereux rien que du fait de leur "normalité" ... Exemple type : le Tireur, sparring-partner un peu faiblard du Tisseur de toiles, qui se voyait propulsé au rang de menace bien réelle face au super-héros aveugle -hou ! Le menteur !- et, surtout, leurs aptitudes réciproques s'opposant miraculeusement bien (l'un ne rate jamais sa cible et l'autre "prévoit" les trajectoires des projectiles ! C'est-y pas une trouvaille, ça ?!), on a eu droit, au fil des pages, à une remise à niveau drastique du justicier ; ce qui allait, et pour assez longtemps, l'insérer concrètement dans un univers beaucoup plus terre-à-terre que précédemment. D'ailleurs même le Caïd, originellement ennemi juré de Spiderman, va définitivement se faire adopter (!) par Miller et trouver sa vraie place et -hou !- sa vraie dimension en face du juriste noctambule (il dors jamais, ce gars-là ?!). Après le cycle Elektra/Tireur/Caïd, cet album prouve à nouveau le bien fondé de ce choix scénaristique : en faisant évoluer Daredevil au sein d'un quotidien plein de difficultés sociales et/ou économiques, et de dangers beaucoup plus facile à craindre -car la criminalité rampante de nos sociétés corrompues est infiniment plus facile à appréhender pour notre cerveau reptilien qu'un shoot de Galactus dans le Baxter Building- , on lui redécouvre une vraie identité, très singulière au milieu de ses pairs costumés (ce qui n'est pas un mince exploit !) et ses aventures y gagnent inévitablement en intérêt et profondeur. ... C'est un polar, cette histoire ! Frank Miller aligne pas mal de clichés -moi j'aime, quand c'est bien aligné...- et David Mazzucchelli, encore une fois, sublime le tout de ses pinceaux inspirés. Bon : les dernières pages sont moins léchées qu'à l'ordinaire, c'est un peu plus "brouillon"... Peut-être une histoire de délais ?! C'est pas grave : c'est une (autre !) parenthèse très agréable chez les super-héros Marvel.
Avocat le jour, justicier la nuit, Matt Murdock constitue un héros Marvel atypique dans le sens où il s'agit d'un aveugle ayant développé de façon exponentielle ses 4 autres sens. Évoluant dans le quartier défavorisé de Hell's Kitchen à New York, Daredevil est un vigilante partagé entre ses doutes, sa foi et ses convictions. Délibérément moins fun que Spider-Man, il n'en est pas moins intéressant avec quelques zones d'ombre que les scénaristes vont parfaitement savoir exploiter. Miller et Mazzucchelli sont reconnus pour avoir redonné un coup de fouet aux comics dans les années 80 par leur contribution respective et notamment avec deux arcs célèbre : Batman Year One et Daredevil Born Again. Cet arc Daredevil Born Again est considéré encore aujourd'hui comme étant l'un des meilleurs du Diable de Hell's Kitchen. Pourtant si le travail de Mazzucchelli est incontestable avec un dessin sobre et stylé, l'histoire prend des airs de rédemption interminable en racontant la descente aux enfers d'un Matt Murdock anéanti par son ennemi Wilson Fisk alias le Caïd (Ou Kingpin en VO) qui a eu vent de sa véritable identité et compte bien le lui faire payer. Frank Miller malmène son héros comme peu ont du le faire auparavant ce qui a du surprendre nombre de lecteurs décontenancés par tant de noirceur. Si le dessin n'a guère vieilli, il est difficile d'en dire autant de la narration pesante d'un Frank Miller en quète de renouveau et qui sera plus en verve sur d'autres oeuvres de cette époque. Il ne s'agit presque pour ainsi dire plus d'une aventure de Daredevil que l'on aperçoit finalement très peu mais bien plus de Matt Murdock qui va subir les coups durs. D'une lecture déstabilisante et assez maladroite sur la longueur, cet arc n'est finalement pas à conseiller pour les néophytes. Par chance la maîtrise de Matzzucchelli accouplée à un découpage souvent astucieux rythme quelque peu un récit de plomb. La résolution un peu trop rapide et pas assez crédible achève d'en faire une oeuvre dispensable au profit d'autres arcs bien plus intéressants. Le diable de Hell's Kitchen le mérite bien.
Si je ne devais conseiller qu'un seul Daredevil à un néophyte, ce serait celui-ci. Déjà car la période Mazzuchelli est celle qui m'a le plus marqué, où le suspense était intense (identité de l'homme sans peur découverte par son pire ennemi et mise au grand jour, super vilains machiavéliques et puissants) sublimé par le trait viril mais élégant de celui-ci. Cet épisode est particulièrement noir, précédant la période John Romita Junior qui lui aussi fait tomber bien bas mon super-héros Marvel préféré. "Justice aveugle" fait donc morfler Matt Murdock comme jamais et c'est un vrai parcours du combattant qui l'attend. Karen Page, sa petite amie a révélé son identité secrète à Wilson Fisk, alias le Caïd, et son appartement est détruit, il perd son boulot, se retrouve à la rue et son ex petite copine replonge dans l'univers de la drogue. le Caïd met tout en œuvre pour détruire Matt Murdock et il réussit en partie, Daredevil est devenu comme fou, dangereux, impulsif et violent. Il devra affronter lors d'un combat final dantesque un vétéran psychopathe engagé par Fisk. Les vengeurs font également une apparition à la fin de l'album. Indispensable pour tous fan de DD. Note précise: 4,45/5
3.5 J'aime bien Daredevil et je trouve Miller est à son meilleur lorsqu'il raconte des histoires sur ce héros. Il fallait donc que je lises ce que plusieurs considère comme la meilleur histoire de Daredevil. Cela m'a prit des années, mais j'ai finalement pu lire ce récit ! Mon impression est que c'est effectivement une bonne histoire quoique je ne suis pas convaincu que cela soit la meilleur histoire de Daredevil de tous les temps. Juste pour Frank Miller, j'ai préféré celle où Daredevil va à l’hôpital parler à Bullseye. L'histoire est bonne, il y a d'excellentes scènes et la psychologie des personnages ait bien exploité. Le dessin créé une bonne ambiance et la tension est excellente. Il y a toutefois deux choses qui m'ont ennuyé durant ma lecture. Premièrement, je pensais que le Caid allait prendre deux ou trois numéros pour briser et ben non après une vingtaine de pages le pauvre Daredevil est déjà au fond du gouffre. C'est un peu trop vite à mon goût. Deuxièmement, j'ai l'impression que le Caid aurait pu faire plus pour trouver Daredevil. Il semble plus s'occuper de l'entourage de Daredevil durant plusieurs numéros alors que Matt devrait être sa priorité. Malgré ses défauts, cela reste une bonne lecture.
Ne connaissant quasiment rien de Daredevil avant cette lecture, j'ai été agréablement surpris. Je ne m'attendais pas à une telle descente aux enfers très bien mise en page et au dessin plus que correct. Le style vivant adopté pour raconter cette histoire est un plus et on sent évidemment l'expérience que Frank Miller et David Mazzucchelli ont pu acquérir en travaillant sur Batman - Année Un ainsi que la patte de Miller au niveau du scénario. Bref, une très bonne surprise dont je conseille vivement la lecture, même à ceux qui ne connaissent pas Daredevil (bien que j'imagine que lire Daredevil - L'homme sans peur d'abord soit une meilleure idée...c'est d'ailleurs ma prochaine lecture!).
Il aura fallu que j'attende la publication de ce récit dans la collection "Marvel - Les Grandes Sagas" de Panini pour enfin pouvoir le lire. Je cherchais à me le procurer depuis longtemps sans succès mais en même temps j'étais assez méfiant car je n'ai jamais trop aimé les récits de Daredevil scénarisés par Frank Miller : je les trouve trop bavards, un peu trop lourds à lire, trop dans l'emphase psychologique. C'est malheureusement ce que j'ai retrouvé dans ce récit dans une moindre mesure. Beaucoup de blabla et une chute aux enfers un peu trop rapide de Matt Murdock que j'aurais sans hésitation imaginé beaucoup plus solide mentalement parlant. Dans des circonstances un peu similaires, j'ai préféré de loin le cycle de Bendis et Maleev, voire aussi le début du cycle de Brubaker où Murdoch se retrouve carrément en prison sans jamais perdre son self-control. L'un et l'autre étaient nettement plus pêchus, plus fluides à la lecture et plus prenants à mon goût. J'ai aussi été un peu circonspect sur la facilité avec laquelle Miller semble convenir que seul le Caïd a lu le message révélant l'identité de Daredevil et qu'aucun des intermédiaires n'en a pris connaissance avant de le lui vendre. De même la réaction du Caïd m'a laissé un peu perplexe. OK, son plan initial pour couler et briser Murdock n'est pas mauvais et assez crédible, mais à partir du moment où il se rend compte qu'il a échoué dans sa première tentative et comme il connait son identité, il a de quoi définitivement l'achever avant qu'il puisse se venger et cela de manière nettement plus subtile qu'avec le gros bourrin qu'il envoie pour le débusquer. Dans l'ensemble, quelques facilités décevantes et un certain excès de grandiloquence (la figure christique) et de dialogues apitoyés ont donc un peu gâché ma lecture. Par contre, il faut admettre que, surtout pour l'époque de sa parution, ce récit était quand même fort, original et particulièrement adulte. Comme il est soutenu par un bon dessin et une narration correcte même si un peu laborieuse, c'est une bonne histoire de Daredevil dont je peux conseiller la lecture sans problème. Mais je préfère d'autres récits sur ce personnage qui, de toute manière, n'est pas mon préféré de l'univers Marvel.
Avant de lire ‘Renaissance’, je ne connaissais à vrai dire pas grand-chose de Daredevil. Je savais que c’était un personnage de Marvel avec un costume rouge et que Ben Affleck avait tenu son rôle dans un film que je n’ai jamais jugé utile de regarder. Comme il l’a déjà été relevé par d’autres, le héros de ‘Renaissance’ n’est pas Daredevil, mais son alter ego : Matt Murdock. Ce dernier a perdu la vue suite à un accident radioactif. En contrepartie, il a vu ses autres sens décuplés. Et depuis lors, il joue les justiciers dans Hell’s Kitchen. L’histoire débute sur une trahison. Celle de Karen Page, ex-petite amie de Murdock qui a sombré dans la drogue, qui révèle l’identité secrète de Daredevil à son dealer. Dès lors, il ne faudra pas attendre très longtemps pour que l’information parvienne aux oreilles du Caïd, l’ennemi juré du super-héros. Celui-ci mettra alors tout en œuvre pour détruire la vie de Matt Murdock. Il fera tout d’abord bloquer tous ses comptes bancaires. Il le privera ensuite de son droit d’exercer sa profession d’avocat. Il réduira enfin son appartement en cendres. Matt Murdock, entraîné dans une effroyable descente aux enfers, se retrouvera à errer dans les rues comme le misérable S.D.F. qu’il est devenu. Mais ainsi que le titre du comic le laisse présager, l’homme sans peur ressuscitera. Le scénario de cet album m’a paru très intéressant. L’histoire d’un super-héros habituellement flamboyant qui finit par toucher le fond permet à Miller de fouiller au maximum la psychologie de son personnage central. Je regrette par contre que le rythme de la narration ait à souffrir de la trop grande fréquence de voix off. En outre, la fin du récit est bien moins convaincante que son départ. Visuellement, l’on ne pourrait raisonnablement nier que ‘Renaissance’ a pris un sacré coup de vieux. Ce sont tout particulièrement les couleurs agressives qui choquent de prime abord. Par ailleurs, le trait de Mazzucchelli ne m’a pas non plus semblé particulièrement inspiré ni original. Bref, à lire par curiosité si l’aspect vieilli de l’album ne vous répugne pas outre mesure.
Frank Miller est un sacré bonhomme ! J’ai apprécié, parfois à des degrés divers, ses autres ouvrages et il me tardait de lire les quelques histoires de Dardevil qu’il a scénarisé. Dans ce cas, ce fut pour moi une lecture agréable, sans être complètement impérissable. Sans doute suis-je déjà influencé par mes lectures précédentes, qui par comparaison me donnent ici l’impression d’un comics ayant relativement mal vieilli. Mal vieilli, sans doute d’abord au niveau de sa colorisation, qui s’apparente à celle de Watchmen, pourtant de 10 ans son aîné. Peut-être aussi au niveau du trait, que je n’estime pas à la hauteur de l’ambition du récit. Parce que justement, c’est le récit qui fait toute la force de cette histoire. Le super-héros est relégué au second plan, et c’est l’humanité du (super-)héros qui est mise en avant. Dans toute sa faiblesse, son désarroi, son impuissance, le lecteur assiste lentement à la chute de l’homme en rouge. Le récit est prenant et intelligent, parce que tristement humain. Bref, j’aurais préféré une autre approche graphique pour cette histoire, mais j’ai encore pu constater tout le génie de Frank Miller dans les récits singuliers et intelligents qu’il crée…
« Daredevil - Renaissance » offre un bon moment de lecture avec une histoire dense, riche et fouillée. Qui est au scénario ? Frank Miller ! Ce qui explique sûrement la qualité objective de ce beau one shot. Graphiquement, on se situe dans la plus pure tradition comics. Le dessin est de bonne facture. Quant à la colorisation... et bien c’est un peu - comme d’habitude - une déception même si ça ne gène pas le moins du monde à la lecture. Le découpage est souvent excellent et donne un rythme tout à fait spécial à l’album. Si ce one shot vaut la peine d’être lu, c’est avant tout pour son scénario et la psychologie des personnages. Karen, l’ex petite amie de Matt Murdock alias Daredevil est une junkie. En manque, elle révèle la véritable identité de Daredevil pour une dose. Cette information remonte jusqu’aux oreilles du Caïd. Ce dernier, seigneur du crime à New York, fait ainsi perdre à Matt Murdock tout ce qui lui est cher : son métier, son appartement, absolument tout. La descente au enfer prend fin par une renaissance : celle de Matt Murdock, celle de l’homme sans peur qui va aller au-delà de ce qu’il perdu pour renaître de ses cendres. Il est intéressant de voir que sans son costume, le super héros n’est rien. Pas par perte de pouvoir ou d’effet, mais simplement parce que si le super héros est indestructible, son alter ego, son alias, lui n’est qu’un homme normal : il a besoin d’un toit, de manger, de travailler, de dormir, de payer ses factures... il est vulnérable et accessible. C’est d’ailleurs à Matt Murdock et non à Daredevil que le Caïd s’attaque pour faire chuter l’homme sans peur. Je regrette seulement que parfois le ton soit si dramatique. Matt Murdock est accablé, triste, seul trahi et parfois je trouve que Miller se complait un peu trop dans le registre du drame. Note réelle : 3,75/5
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