L'Homme des Caraibes (Sven)
Branle-bas dans la mer des Caraibes. Entre un gangster préoccupé par son magot et une révolutionnaire opportuniste, Svend, marin danois et simple convoyeur, se retrouve mêlé à des événements qui vont bientôt lui faire perdre son flegme.
Auteurs italiens Caraïbes Marine moderne Pratt
Années 70. Svend possède un bateau et travaille comme convoyeur dans la Mer des Caraïbes, transportant personnes et matériel d'iles en iles, pour de simples croisières ou quelques transports plus discrets. Un jour qu'il transporte un homme mystérieux et sa compagne, Svend, son équipage et son bateau se trouvent embringués dans une histoire emplie de révolutionnaires, de gangsters, d'espions, de pistolets et d'aventure. .
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Septembre 1976 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Tiens, étonnant cet album, qui a parfois de faux airs de Corto Maltese, en tout cas déjà avec le look du personnage principal, Sven, qui, lui aussi, navigue – certes sur des étendues moins vastes que l’autre héros d’Hugo Pratt. Mais cela s’écarte de Corto, car on a ici une petite aventure finalement relativement classique, qui se laisse lire, mais il n’y a pas ici le côté poétique, de rêverie, qu’on peut parfois trouver dans les Corto. Le personnage de Sven est assez énigmatique. Vrai dur, un peu taiseux, un peu ours solitaire, il traverse ces aventures sans toujours s’incarner, comme un fantôme je trouve. Une sorte de héros malgré lui, mais qui a toutes les qualités du héros – même s’il n’est pas à cheval sur le respect des règles. Le dessin de Pratt est classique (pour lui), mais je trouve que la colorisation n'apporte pas grand chose, et que le Noir et Blanc aurait été une meilleure option. Un album à emprunter, à l’occasion.
J'ai lu l'édition Dargaud de 1984 en couleurs. Ce récit fut publié d'abord en 1976 par le Kangourou en noir & blanc sous le simple titre de "Sven", puis réédité par Dargaud en 1981 dans sa collection Pilote. La réédition récente de 2007 par Casterman n'est pas réussie et trompeuse par sa couverture qui prête à confusion, le personnage y ressemble trop à Corto Maltese.. Personnellement, j'ai bien aimé cette version couleur Dargaud de 84. Pourtant, ce n'est pas du Corto Maltese, même si ça en a un peu le goût et l'esprit. C'est de l'aventure avec un grand A, et comme j'aime l'aventure en général, ici un peu exotique et dramatique, c'est ce qui m'a attiré en premier. Car il faut aimer le style Pratt, ce trait épuré et un peu minimaliste, volontairement gauche et d'une désinvolture peu appliquée ; j'ai fini par surmonter ce handicap n'ayant jamais été fan de l'auteur. Ici, le trait est épais, la colorisation très pastel me convient. Le récit est classique, tourné vers l'aventure maritime, au ton adulte, exploitant le thème de l'aventurier endurci et sympathique, à la limite de la légalité et navigant parfois en eaux troubles, ce dont il semble se satisfaire ; c'est typique de ce qu'on lisait dans les années 70 dans des journaux comme Pilote ou d'autres du même type.. Un bon album, à la trame simple et pas compliquée inutilement, peut-être pas un des meilleurs de Pratt pour les puristes, mais dont je suis sorti satisfait ; une lecture agréable, pas exceptionnelle mais qui n'est pas à négliger sous prétexte que c'est un album mineur dans l'oeuvre du grand auteur italien.
Cet album de Pratt nous raconte une fois de plus une aventure maritime en terres caribéennes. J’avais découvert cet album avec une version couleur et format classique qui m’avait laissé sceptique eu égard aux autres albums de Pratt. Mais j’ai depuis fait l’acquisition du format original en format italien et noir et blanc de 1976. Et là, très grosse claque… Graphiquement les séries de cases paraissent nettement plus percutantes dans leur structuration, dans des cases plus grosses le trait caractéristique de Pratt prend une épaisseur bienvenue et fait suinter de chaque planche l’ambiance si électrique qu’il adore mettre en image. Dans un style graphique proche de Sandokan ou des Les Scorpions du désert, Pratt met en images ses thèmes chers : les Caraïbes, les bateaux, les milieux un peu louche et les gentilshommes de fortune, le romantisme de celui qui veut bien oser. Le scénario mêle les milieux mafieux, le contre espionnage et le vécu d’un capitaine cherchant à gagner sa vie en faisant se promener des gens riches sur son bateau. Les caractères travaillés de chacun nous éloignent du héros à qui tout réussit, chaque personnage se complexifie au gré du récit pour lui donner une profondeur agréable. Chacun conserve une zone d’ombre qui le place en marge d’une société lisse. De fait même si l’intrigue se résume facilement, les situations et les personnages se déclinent dans une agréable aventure que l’on suit avec plaisir. Le passage à la couleur et au format non Italien tue en partie cette narration qui fait ici l’art de Pratt. Non que la couleur soit médiocre, mais on sent moins les tensions et les silences lourds et pesants dans cette version plus chatoyante (dans ces versions je ne mettrai que ). Très bel ouvrage à placer autour des très bons crus de Pratt, on regrettera tout de même que cela ne continue pas, j’en aurai bien redemandé !
Sven a pour habitude de louer ses services et son yacht aux touristes nantis qui souhaitent découvrir la mer des Caraïbes. Son client actuel, Barnaba, semble particulièrement riche. Il est prêt à débourser 200 dollars par jour, plus les frais, pour la traversée entre Sainte-Lucie et la Jamaïque. L’homme n’est toutefois pas commode, ce qui, vu l’humour quelque peu sarcastique de Sven, ne manque pas de créer quelques tensions. Barnaba voyage en compagnie de Bonbon, une ravissante jeune femme qu’il a généreusement invitée à le suivre. Après quelques jours en mer, Sven et son équipage remarquent qu’un bâtiment inconnu semble les filer. Ce dernier ne répondant à aucun de leur message radio, Sven, intrigué, décide d’en avoir le cœur net. Mais est-ce réellement prudent ? De nombreux ingrédients caractéristiques des récits de Pratt se retrouvent dans cet album : un héros au caractère bien trempé, une femme belle et mystérieuse, un groupe de rebelles, des trahisons, etc. Toutefois, la magie n’opère malheureusement pas comme dans Corto Maltese, Les scorpions du désert ou A l’ouest de l’Eden. ‘Sven, l’homme des Caraïbes’ est un album correct, sans plus, à l’instar de Morgan finalement…
Un excellent album d'aventure. Svend, c'est une histoire d'hommes, de vrais, de baroudeurs, qui apprennent bien à leur dépend que les femmes n'ont rien à leur envier, pour ce qui est de tirer leur épingle du jeu dans des affaires (plutôt) troubles. Un magot, une révolution, des paysages tropicaux... tout cela est bien connu, mais Pratt sait bâtir un récit, fait preuve d'une grande intelligence dans ses dialogues qui définissent une belle brochette de personnages et ajoute la touche d'humour qui rend l'ensemble ironique et sans prétention. Coté graphisme, c'est un Pratt en grande forme, un trait détaillé et puissant, tout en souplesse et atmosphère, l'exotisme réussit à l'auteur. La mise en couleur est plus décorative qu'autre chose, le dessin de l'auteur est tellement vivant qu'il ne prend sa vraie valeur que dans la version noir et blanc. Bref, action et humour, servi avec talent et esprit, pourquoi s'en priver ?
Une histoire d'aventure bien menée avec des personnages typés, des disputes et des situations tortueuses.... Le trait est fabuleux et l'univers bien retranscrit. La version noir et blanc est pour moi la meilleure. Un indispensable.
Avec l'Homme des Caraïbes, on est loin de la poésie de Pratt telle que celle à laquelle il nous a habitué avec Corto Maltese. C'est de l'aventure moderne et réaliste. Un gars sympa (Svend) qui a pas mal bourlingué et qui se retrouve impliqué dans une aventure qui ne l'intéresse pas mais dans laquelle il se sentira forcé d'agir, parce que son matelot et ami s'est fait tuer à cause de toute cette affaire. Une relation entre hommes d'aventures, des discussions qui ressemblent souvent à des engueulades, une ambiance un peu film noir ou film d'aventures des années 50. Il n'y a rien dans ce one-shot de bien exceptionnel, mais l'histoire est sympa, assez intelligente et on passe un assez bon moment à la lire. Bref, une BD pas mal d'un auteur qui s'est rendu célèbre pour d'autres types d'aventures.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site