Brune

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 9 avis)

La montée du fascisme, vu par un tout jeune auteur ...


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Allemagne Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Emmanuel Guibert Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Nazisme et Shoah Péchés de jeunesse Politique Racisme, fascisme

Nous sommes dans les années 30, en Allemagne ... Une Allemagne en crise, divisé politiquement avec la montée d'un parti nommé National Socialiste mené par Hitler ... Nous suivons quelques personnages dans cette atmosphère particulière.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1992
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Brune © Albin Michel 1992
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 9 avis)
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14/02/2004 | fourmi
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L'avatar du posteur Agecanonix

J'aime ce genre de dessin hyperréaliste qui ressemble un peu à ce que fait Janjetov sur Les Technopères ou Beltran sur Mégalex. Apparemment, ce dessinateur que je connais mal, ne semble adopter ce type de graphisme que dans cette Bd ; il enjolive les cases de cet album avec des couleurs un peu fades, mais je pense que c'est voulu, de même qu'il y a une sorte de noir & blanc travaillé, décors, voitures et visages sont très soignés, c'est vraiment magnifique. Pour le reste, j'ai vaguement apprécié cet album. Disons qu'il y a une idée intéressante dans la genèse du nazisme, avec le jeune Hitler conditionné par Hinkefuss, un mystérieux envoyé d'on ne sait où qui lui inculque tout ce qui va constituer son programme national-socialiste lorsqu'il sera chancelier d'Allemagne, et qui précipitera la guerre. La scène dans la prison entre les 2 personnages est à cet effet excellente. Ce potentiel sert en partie cette Bd car la narration est plus ou moins séquencée entre les épisodes sur Hitler et ceux concernant ce couple de Werner et Nina qui fuit le nazisme ; le traitement est bizarre, l'auteur ne parvient pas à rendre ce couple vraiment sympathique, et ce mystérieux Hinkefuss ressemble à une sorte de deus ex machina sans qu'il soit donné d'explication valable au lecteur. Le final est également très vague, un peu laissé à vau-l'eau, bref pas convaincant pour clôturer un récit de cette importance. J'ai eu l'impression que l'auteur n'avait pas achevé son récit, c'est une chute trop brutale. Reste un beau visuel, mais ça aurait pu donner un meilleur résultat si le scénario avait été plus lisible.

08/04/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Avec la montée du nazisme en arrière-plan, Guibert nous déroule une histoire d’amour et d’amitié assez impossible, au bord d’un volcan prêt à entrer en irruption, dans l’Allemagne de l’entre-deux guerres. Si j’ai lu l’histoire sans trop de difficultés, je l’ai aussi fait sans trop d’enthousiasme. Je n’ai pas trop compris le rôle de cette sorte d’envoyé du diable avec lequel Hitler s’entend pour arriver au pouvoir. Ce Herr Hinkefuss est un Faust improbable qui n’apporte pas grand-chose à l’intrigue je trouve. Le personnage d’Hitler est lui aussi improbable, sorte de pantin velléitaire, et son « évolution » ne m’a pas paru crédible. Je n’ai pas réussi à m’intéresser à ce couple fuyant les persécutions, alors même que leur histoire – préfiguration des souffrances de tous les Allemands, et plus largement des Européens, est de celles qui interpellent. Bref, un album qui se laisse lire, mais son achat n’est pas indispensable. A noter que le dessin de Guibert m’a surpris, car très différent de ce que je connaissais de lui.

03/05/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 2/5
L'avatar du posteur sloane

Montrer la montée du nazisme et les horreurs qu'elle a engendrées est à mon sens une oeuvre d'utilité publique. Ceci dit cette BD m'a très moyennement convaincu. Tout d'abord le dessin dans un style que je qualifierais d'hyper réaliste ne m'a pas plu. J'ai trouvé qui plus est les couleurs un peu fadasses, mais bon c'est histoire de goût. Venons en au scénario que je trouve "too much", alors oui Hitler n'était pas une bonne personne et ses idées pareil, mais était il nécessaire de mêler à tout cela une sorte de pacte à la Mephisto? Quoi cet homme n'aurait rien inventé de lui même? C'est le diable qui est intervenu? Je trouve que tout cela fait dans le genre:"C'est pas sa faute, c'est le diable!" Personnellement je n'ai pas du tout adhéré à cette facilité scénaristique. Dommage, l'idée était bonne de voir Hitler et sa conquête du pouvoir, et en parallèle les incidences sur la vie des gens ordinaires, qu'ils soient juifs ou non, mais le diable, vraiment non!

27/12/2014 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Guibert est un vrai caméléon du dessin. En 1992, il faisait un dessin plus réaliste et détaillé que les dessinateurs d'aujourd'hui. Je reste bouche bée devant ce cahier graphique hors norme, presque trop... Le scénario est particulier car on suit un couple, lui juif et elle ex russe, dans une Allemagne en pleine mutation. En parallèle, on voit évoluer le personnage à qui l'on doit ces changements : Hitler. Dans ce contexte histoire, Guibert nous offre un roman graphique teinté de fantastique avec le personnage habillé en noir. Cette ébauche visuelle ne cache pas la limite du scénario qui ne traite que d'une partie trop courte de l'histoire. Tous les tenants ne sont pas là où alors ils sont remplacés par cet homme en noir. C'est trop facile à mon goût. A voir, le dessin vaut vraiment le détour.

06/08/2009 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 2/5
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Il s’agit du premier livre d’Emmanuel Guibert et, à ce titre, il mérite qu’on y jette un œil. Son style n’a encore rien à voir avec celui de Le Photographe ou de "La Guerre d’Alan" et constitue donc une découverte intéressante. Mais, du point de vue du scénario, cette histoire m’a peu passionné. Pourtant, Il est vrai que la période historique proposée a été peu utilisée en bande dessinée. Peu de livres montrent l’émergence du nazisme et la persécution des Juifs. J’ai trouvé, cependant, quelques parallèles avec la série Je suis légion bien plus tardive. Mais, je ne sais pas, ça ne prend pas vraiment. Guibert évoque le rapport au mal et au diable qui guide Hitler dans ses choix. Les deux héros de l’histoire semblent être des observateurs assistant impuissants à la prise de pouvoir de la bête. Voilà, donc le premier ouvrage d’Emmanuel Guibert ; mais, je crois que beaucoup lui préfèreront sa période Association ou encore des ouvrages comme Les olives noires.

06/04/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

L'histoire commence par une naissance le 1er janvier 1900. Un prêtre assiste à un difficile accouchement et prévoit qu'un démon est né, que le mal va s'abattre sur le siècle à venir... Nous enchaînons la seconde page par le diable dessiné par un jeune Hitler réprimandé par son prêtre-professeur. Là, je me dis qu'il y a forcément une association entre cette première page et la seconde. Mais, Hitler est né en 1889 en Autriche. Alors, erreur de l'auteur concernant la datation de cette naissance? C'est presque impardonnable. Le reste du récit est composé d'une partie de cache-cache sur les toits pour échapper à l'oppresseur avec toujours l'apparition de ce mystérieux homme en noir qui tire les ficelles d'Hitler comme s'il était une marionnette ayant signé un pacte de sang avec le diable. Curieuse théorie que celle qui instrumentalise Hitler. La fin du récit se termine par les évènement tragique du Reichstag en flamme en 1933 qui précipita la dictature nazie et les pleins pouvoirs à cet homme diabolique. Et là, je ne peux m'empêcher de penser que ce petit homme est arrivé au pouvoir grâce à l'incrédulité des gens appuyé vraisemblablement par des riches industriels et des médias complaisants, qu'il incarne l'espoir aux yeux de beaucoup de gens pour échapper à la faillite morale... Certes, le temps des dictatures est révolu. Mais un homme peut gagner le pouvoir pour servir ses intérêts et ceux de sa caste tout en maintenant l'inégalité entre les riches et les pauvres et en la justifiant en désignant des boucs émissaires. C'est quand même effrayant de vérité comme l'histoire peut se reproduire tout en empruntant des voies plus subtiles! Par ailleurs, je dois reconnaître que le dessin est magnifique notamment les dernières planches avec cette colorisation noire et blanche. On est presque déçu à la fin que le récit se termine aussi abruptement. On aurait voulu une suite. Mais la petite histoire de ces gens va rejoindre celle de l'Histoire qu'on connaît.

05/01/2008 (MAJ le 05/01/2008) (modifier)
Par okilebo
Note: 3/5

A travers cet album, Guibert nous fait ressentir parfaitement l'ambiance qu'il régnait en Allemagne, avant la guerre. Une époque où le nazisme était en pleine expansion. Par la même occasion, il nous dresse un portrait assez inquiétant d'Adolf Hitler mais qui, je pense, était assez proche de la réalité. Cette histoire est très agréable à lire même si c'est vrai que le climat général du récit n'est certes pas à la rigolade. Au niveau des personnages, le bras droit d'Hitler, Hinkefuss, est très mystérieux et le couple d'amoureux sont, eux, très attachant. Il faut reconnaître que le dessin de Guilbert est difficilement reconnaissable. Ceci-dit, certains visages sont très joliment dessinés ainsi que certains décors. Brune est un album à découvrir !

16/07/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Difficile de reconnaître Guibert dans cette BD : le style de son dessin n'y a rien à voir avec son style moderne. Il me fait penser au style de Bilal à l'époque des Phalanges de l'Ordre Noir, mêlant réalisme et visages parfois caricaturaux de laideur banale. A cela s'ajoute une colorisation très froide et sans relief. Ca donne un aspect visuel à la fois travaillé mais que je n'aime pas, presque désuet mais surtout sans âme. Quant à l'histoire, elle ressemble à un premier tome tant et si bien que je me demande si c'est vraiment un one-shot ou non. Elle prend pour postulat que le Diable guide Hitler dans sa conquête du pouvoir et que c'est le Diable qui lui demande d'éliminer les Juifs. Au milieu de cela, nous suivons Julius et Nina, respectivement juif et moitié Russe proscrite, qui tentent de surnager entre représsion des S.A et haine d'un peuple hypnotisé par le nazisme. La narration est classique mais bonne. L'histoire relativement connue des évènements précédent l'incendie du Reichstag y est relaté comme si on y était. Ce n'est pas très original mais plutôt bien raconté et assez prenant. Vraiment pas un chef-d'oeuvre d'originalité à mes yeux, mais bon, ce n'est pas trop mal.

15/01/2005 (modifier)
Par fourmi
Note: 3/5

La première Bande Dessinée d'Emmanuel Guibert, datant de 1992. On est très loin du "Photographe" ou de "la Guerre d'Alan" dans l'illustration. Celle-ci est d'un réalisme étonnant, Guibert réussi à nous faire passer des états ou sentiments tel que le fanatisme ou la peur au travers des visages plus qu'expressifs. Une histoire bien ficelée qui rejoint la Grande Histoire, très classique, à la Gibrat, parfois maladroit mais qui, dans l'ensemble, tient bien la route. Nous découvrons une autre facette de cet auteur, ces écrits de jeunesse qui laissent entrevoir, déjà à cette époque, un auteur de talent !

14/02/2004 (modifier)