Friture
Frederik Peeters, Ibn Al Rabin et Andreas Kündig : que du bonheur !
Auteurs suisses Collectif Frederik Peeters Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste Tout petits albums
« Raaah, mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec l’autobiographie ?! On ne peut plus faire deux pas dans la bande dessinée alternative sans tomber sur un trentenaire qui nous narre par le menu le pourquoi du comment de la vacuité de son existence ! » Les visions quelques peu opposées d’Ibn Al Rabin (bd abstraite) et Frederik Peeters (bd autobiographique, romans graphiques). Depuis 1997, Mathieu Baillif, plus connu sous son nom de guerre d'Ibn Al Rabin, est aux commandes d'une maison d'édition genevoise d'un genre bien particulier. En effet, les éditions MeMyself produisent des petits albums artisanaux, une pratique qui se rapproche de celle du fanzine. Tout commence par une entreprise d'auto édition destinée à satisfaire la frénésie créatrice et les pulsions mégalomanes d'Ibn Al Rabin (les aventures de John Master John 1-24). Pour voir son œuvre imprimée et diffusée, pas besoin d'attendre les bonnes grâce d'un éditeur : il suffit d'un peu de papier épais (80g), d'une photocopieuse et d'une grosse agrafe pour faire tenir la couverture en carton avec la jaquette en papier calque, et le tour est joué ! Ces petits albums fièrement annoncés comme " un produit des éditions MeMyself " sont tirés en moyenne à 400 exemplaires et vendus au prix symbolique d'un franc suisse. Depuis deux ans, Ibn Al Rabin s'est mis à éditer d'autres auteurs que lui même, Baladi et Andréas Kundig figurant maintenant à son catalogue. Cette économie de production permet à des projets bâtards, en dehors des normes de publication ou tout simplement mieux adaptés à ce format, de voir le jour. En ce début d'année, le éditions MeMyself proposent quatre nouvelles publications. Dans Des panosses et des catelles, Ibn Al Rabin poursuit son travail d'improvisation avec ses personnages iconiques hilares. Baladi démontre avec Il paraît 2 : le retour, que l'on peut pratiquer la bande dessinée comme on écrit une lettre sur un coin de table, avec autant d'insouciance te d'heureuses trouvailles. Quant à Guillaume Long, il présente Hin ! Hin !, un premier album amoureusement ficelé qui relate par le menu les exploits d'un misanthrope patenté. Enfin, Friture propose une séance d'improvisation à trois mains dans laquelle Frederick Peeters, Ibn Al Rabin et Andréas Kundig discutent des mérites respectifs du style des uns et des autres, dessins à l'appui. Lamentations sur le mode autobiographique d'un côté et tirade sur la " putain de bédé minimaliste(…) de guignols qui savent pas dessiner " de l'autre, un combat de géants à découvrir aux éditions MeMyself. Texte de Benjamin Stroun paru dans Le Courrier du samedi 16 février 2002. (source : http://lon2g.free.fr/hinhin.html)
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Date de parution | Janvier 2002 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ibn al Rabin est un adepte des productions minimalistes. Mais là, je pense qu’on atteint une sorte d’extrême, ne serait-ce qu’au niveau du format (en dessous il faut une loupe, voire un microscope !). Les trois auteurs suisses qui se retrouvent dans ce tout petit écrin se mettent en scène, se répondent, dans une histoire qui tourne autour du questionnement des auteurs, de leur inspiration, de l’autobiographie, des styles et inspirations différents, etc. (quelques accointances avec le dernier Larcenet, Thérapie de groupe). Les échanges entre Ibn al Rabin et Peeters sont intéressants, et la conclusion d’Andréas Kündig, assez ouverte, l’est tout autant. Nous avons là une petite mignardise à déguster en apéro d’œuvres plus conséquentes de ces auteurs (Frédérik Peeters surtout). Après, il faut déjà l’avoir sous la main (le voir sous la main ?)…
Bien. :) L'histoire est dessinée à 3, partant au départ sur l'autobiographie en bd ça commence à bien faire. Ibn Al Rabin et Peeters s'échangent la balle toutes les 3 ou 4 pages. Puis ils commencent à se critiquer mutuellement, à critiquer par exemple le cadre de leurs cases. :) C'est bien foutu, et Ibn Al Rabin se paye le luxe de s'auto-éditer. Un ouvrage tout petit (10.5 x 7.5 cm, soit environ la moitié d'un album de Patte de mouche), avec une petite feuille de calque en guise de jaquette. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça n'est pas lu en 30 secondes. :)
:) Moi quand je tombe sur un album qui commence ça, d’entrée de jeu il me plaît. :) Quand en plus il s’agit de deux auteurs atypiques que j’aime comme Ibn Al Rabin et Frederik Peeters, c’est la fête du slip ! Ici ces deux gamins se sont amusés à mettre en image une engueulade sur « toi tu fais un genre pourri qui n’a aucun intérêt ». Avec évidemment une mauvaise foi et un total manque de recul assez savoureux. Et bien sûr, lorsqu’ils s’essayent au genre qu’ils dénigrent, ce n’est pas pour en faire l’éloge. Ecrit à quatre mains pour l’essentiel, « Friture » rappelle forcément « Galopinot ». Si la répartition du début est de quelques pages pour chaque auteur, on en vient ensuite à une discussion agitée où le rythme s’accélère. Un auteur fait une case et commence la suivante, l’autre répond dans la case d’après et commence la suivante, etc. Qu’il s’agisse d’une improvisation ou d’un scénario soigneusement élaboré, le résultat est très vivant, rempli de mauvaise foi et d’obstination, et ne vous fera certainement pas découvrir de bons arguments pour aimer un genre ou l’autre… mais est par contre absolument délectable. :) Et la conclusion d’Andréas Kündig tombe parfaitement à propos.
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