Le Meneur de Chiens

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Un sociopathe suicidaire se découvre le pouvoir de parler aux chiens et mène bientôt une horde à l'assaut des humains.


Charlie Mensuel Chiens

Ludovic Masson déteste les hommes, il déteste la civilisation moderne, et serait prêt à se tuer d'une balle de fusil dans la tête jusqu'à ce qu'il réalise qu'il peut parler avec les chiens. Sans bien comprendre ce qui lui arrive, une meute de chiens féroces s'organise bientôt autour de lui. Il s'en déclare le guide et le messie et réalise bien vite qu'il a quasiment quitté le monde humain pour rejoindre celui des bêtes féroces. Il ne comprend plus les hommes et lance ses chiens à l'attaque des humains sans défense, leur ordonnant de tuer et de manger ceux qu'il considère comme ne faisant plus partie de sa race. Un album impitoyable sur la folie, la férocité et la rebellion bestiale envers la société humaine.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1984
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Meneur de Chiens © Dargaud 1984
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

05/03/2004 | Ro
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Dimitri développe une histoire étrange, autour de Ludovic Masson, un homme franchement misanthrope et désabusé, habité par une folie destructrice. Suicidaire tout d’abord, puis finalement tournée contre ses semblables. C’est qu’il a découvert qu’il pouvait parler aux chiens, qui le comprennent et lui obéissent. Devenu chef d’une immense meute meurtrière, Masson et ses chiens vont semer la mort, l’histoire basculant alors dans un fantastique très noir. L’album manque singulièrement de clarté. Dans le dessin de Dimitri d’abord, au trait gras mais pas toujours très précis (et la colorisation, volontairement sombre, mais sans doute trop, n’arrange rien). Dans l’intrigue ensuite, qui n’est pas très crédible (l’apathie de la population et des « autorités » face aux ravages de la meute est pour le moins surprenante). Et je n’ai pas saisi les motivations de Masson, transformé brusquement en ange exterminateur affublé d’une improbable tête de bœuf sur le crâne (sa volte-face finale n’est pas plus facile à comprendre). Je n’ai pas saisi non plus les motivations de Dimitri d’ailleurs, je ne sais pas s’il y a un message derrière la bestialité de Masson. Bon, sinon, ça se laisse lire. Mais ça m’a laissé perplexe, je ne pense pas y revenir. Note réelle 2,5/5.

14/06/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai découvert Dimitri tout récemment avec l'excellent Kaleunt. J'ai voulu explorer plus en avant ce qu'il avait réalisé dans un tout autre registre comme celui du fantastique. Un homme visiblement à qui il manque une petite case tente de se suicider mais au dernier moment, il rentre en communication verbale avec un chien. On se dit à ce moment-là que ce n'est que le fruit de son imagination. Cependant, très vite une meute se regroupe à ses côtés. Il sent le pouvoir de cette puissance canine monter en lui et organise des attaques sanglantes sur le genre humain qu'il déteste plus que tout. Il tient enfin sa revanche faite de chair et de sang. On entre comme dans un film d'horreur genre ado comme ce chien qui dévorait les humains et dont je ne me souviens plus le nom. C'était avec un bon gros Saint-Bernard... Certes, on éprouve un vrai malaise en lisant cette bd mais également une peur irrépressible qui va en augmentant plus on avance dans l'histoire. La fin semblait inéluctable mais je m'interroge sur les contradictions de ce meneur de chien. Au final, je trouve que cette oeuvre est pas mal car elle pose des questions sur la bestialité qui est en nous avec cette question en suspens : le chien est-il le meilleur ami de l'homme ? Je dois bien avouer que j'éprouve certains doutes légitimes après cette lecture.

01/06/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Un album étrange et dérangeant. Dimitri raconte son histoire au premier degré directement, sans ajouter d'explication nulle part qui puisse expliquer la raison d'être de son histoire. Il raconte l'histoire de cet homme qui va lancer sa horde de chiens féroces contre les humains, insensible à leurs cris et à la vision de leur chair broyée par les crocs des molosses. On a vraiment le sentiment de partager les pensées démentes de quelqu'un qui se sent totalement au-dehors de la société humaine, pour qui les hommes ne sont que des proies, voire même de la nourriture. C'en est même franchement malsain par moment. Le dessin n'est pas fantastique. Dimitri a voulu faire du réaliste au niveau dessin, et... bon, c'est pas formidable, sans être affreux, quoi. Et côté scénario, ça commence très vite, un petit peu trop vite pour avoir le temps d'entrer dans l'histoire, mais ensuite durant la moitié de l'album, on est bien dedans, assez horrifié par ce que l'on voit et en plein malaise par la manière dont l'histoire se distancie du monde humain. Par contre, ensuite, quand le meneur de chiens s'en prend vraiment aux humains, en attaquant la ville et que les humains ne s'organisent et ne se défendent pas du tout, ça ne fait plus tellement réaliste alors on lâche prise. Et puis vient la fin, avec en gros son message : les humains sont finalement toujours vainqueurs car ils sont plus meurtriers que les bêtes féroces. Je n'ai pas accroché à l'émotion de rebellion envers la société et les hommes que Dimitri cherche à transmettre via cette BD. J'ai été mal à l'aise à l'idée que c'était véritablement les idées de l'auteur qui pouvaient bien être représentées là. Je n'ai aucune idée de si c'est le cas, puisque comme je le disais aucune préface ne dit rien, si ce n'est une dédicace un peu aigrie et triste justement... Et puis j'ai un peu tiqué sur une case disant "Parmi la foule médusée, quelqu'un avait conservé des instincts élémentaires et flaira le danger. Il poussa des cris suraigus." et l'image représente un noir, le seul noir de l'album, qui se met à hurler. Bref, celui qui conservé ses instincts animaux, c'est un noir... Franchement limite et je ne peux qu'espérer que ce ne soit pas voulu. En résumé, voilà un album qui m'a mis mal à l'aise sans vraiment me convaincre de son interêt et de sa qualité.

05/03/2004 (modifier)