Allez raconte (Papa raconte)
Papa raconte des histoires aux enfants pour qu'ils s'endorment.
Albums jeunesse : 6 à 10 ans BD minimaliste Lewis Trondheim
Papa voudrait bien regarder son match de foot mais les enfants veulent une histoire pour s'endormir. Alors d'abord à contre-coeur, puis entrant finalement dans le jeu, Papa va raconter une histoire de plus en plus rocambolesque, pleine de péripéties et d'imagination. Tant et si bien que les enfants comme le lecteur écoutent l'histoire avec attention et en profitent joyeusement.
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Des BD comme ça rendent jaloux : comment improviser en permanence du tac au tac au gré des questions incessantes des enfants ? Eh bien je n'ai pas la réponse mais les auteurs de ces 2 albums connaissent le secret. Le dessin hyper minimaliste et le nombre écrasant de cases laissent place à une cascade de lapins tirés du chapeau pour le plus grand bonheur de ces enfants qui veulent tout sauf dormir. Et nous non plus car on veut connaître le fin mot de l'histoire. C'est un livre pour enfants mais qui ne prend pas sa cible pour des bêbêtes, ils comprennent bien qu'on peut jouer avec les codes et c'est finalement une bonne introduction aux parodies et au second degré. Un gros oui, recommandé à tous ceux qui aiment raconter des histoires tout en les découvrant soi-même.
Voici une mini-série pour les enfants comme on regrette de ne pas en avoir plus souvent. Bourrée d’humour, décalée, légèrement irrévérencieuse, déjantée, acadabrantesque, pleine de rebondissement, des monstres, des princesses, des monstrueuses princesses, des princesses monstres, et la réciproque aussi. Trondheim fait une fois encore preuve d’un grand humour et d’une imagination débridée et fertile. Le premier album ne présente qu’une seule histoire, et c’est son principal voir unique défaut (corrigé dans le tome 2). Une seule histoire aussi tordue et complexe en 30 pages a de quoi finir par décourager les jeunes enfants. Pas facile de toujours rattraper tous les wagons. Et puis à cet âge là, difficile de capter l’attention plus de 10 minutes… Sur les 2 tomes, on a l’impression que Trondheim est parti de rien pour arriver à un monument Egyptien. En gros, on ne sait pas comment il réussit à monter des scénarios qui tiennent debout aussi longtemps en voyant comment il a procédé. Ses scénarios partent dans tous les sens, répondant à l’imagination d’un papa pris au piège de l’histoire pour s’endormir aux enfants et les enfants justement qui ne s’en laissent pas conter et ont des idées déjà sacrément tranchées sur le déroulement des évènements. Je ne sais pas comment Trondheim reste sur ses pieds, comment les scénarios avec tous les éléments loufoques et délirants réussissent à garder une telle logique, atterrissant toujours debout fiers comme un bar tabac. En tout cas, c’est bravo. C’est toujours un régal de lire cela à mes enfants, la modernité de ces histoires à la morale légère mais présente, met une claque aux traditionnels contes de Perrault, de Grimm ou encore d’Andersen et leur rigueur dramatique et leur morale rébarbative. Alors que ces trois derniers n’incluaient pas beaucoup d’humour, là, ça déborde par toutes les 35 cases de chacune des 30 pages. Ici, une pointe de crotte, de prout, de boue et d’irrévérence permet aux jeunes lecteurs forcément d’adhérer à ces histoires qui utilisent des termes souvent proscrit de leur vocabulaire. En dédramatisant tout cela avec le papa (surement plus à même de se lâcher sur ce sujet que la maman ;-) ), vous êtes sur de passer quelques bons moments de complicité avec votre marmaille. Ah oui, vous aviez bien lu : oui, 35 cases par page ! Ça a de quoi vous dynamiser ou vous tuer une BD. Ici Vive le dynamisme, car avec un dessin épuré et minimaliste, chaque case est parfaitement lisible et hyper accessible aux enfants qui ne se retrouvent qu’avec l’important et l’essentiel à assimiler. Par de grands décors perturbateurs que seuls les puristes apprécieront. Ici, le dessin est parfaitement adapté au très jeune lectorat avec des couleurs franches et un trait simplicime et ultra efficace. Parrondo réussit parfaitement à adpater son style au public ciblé. Ah oui, ce n’est pas conventionnel ; Ah non, on ne respecte pas toujours la morale lisse et policée des manuels scolaires… Mais n’est ce pas là le but d’une bande dessinée ? Nous sortir de notre quotidien et nous permettre de s’évader et de s’imaginer parfois défiant notre carcan ? But allégrement atteint avec cette BD. Petite alerte néanmoins. A vous adultes qui pourriez vouloir lire cette BD en cachette et sans la faire partager à vos marmots, vous risquez d’être déçu. La construction, le vocabulaire, le graphisme risque de vous décevoir. Je pense sincèrement que cette BD ne vaut que si elle est partagée avec ses enfants et ainsi partager un bon moment en famille.
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