Blankets - Manteau de neige (Blankets)
Will Eisner Award 2004 : Best Graphic Album: New 2005 : Prix ACBD. Une histoire autobiographique d'amour, sincère et vraie.
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Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il cotoîe biches, renards, ours, blaireaux… En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l’autoritarisme de son père et des brimades vécues à l’école, Craig se réfugie dans le dessin, “plaisir frivole” dont s’efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu’il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu’il parviendra tout de même à vivre jusqu’au bout… et qui lui redonnera goût au dessin, pour notre plus grand bonheur! (Sources : Casterman)
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Date de parution | Mars 2004 |
Statut histoire | One shot (une suite serait prévue) 1 tome paru |
Les avis
Une histoire intimiste, douillette, réconfortante et essentielle - Il s'agit d'un récit complet indépendant de tout autre, écrit et dessiné par Craig Thompson, en noir & blanc. Thompson a commencé à y travailler en 1999, et "Blankets" est initialement paru en 2003. "Blankets" est un récit autobiographique qui commence par des souvenirs d'enfance, alors que Craig partageait son lit avec Phil, son petit frère. Les 2 frères se disputent une fois couchés, leur père intervient, et c'est Phil qui termine dans la soupente, avec un mauvais matelas et pas de lumière. le souvenir suivant décrit comment Craig était la proie des moqueries et des costauds de sa classe qui s'en prenaient à lui de constitution moins musclée. Vient ensuite une scène où sa professeure le réprimande pour son imagination fertile et scatologique. Au fil des pages, le lecteur découvre le milieu dans lequel Craig grandit : des parents chrétiens très pratiquants (baptistes), sa lecture quotidienne de la Bible, une maison mal isolée (du point de vue thermique) dans le Wisconsin (trop chaude l'été, trop froide l'hiver), ses séances de dessin avec son frère, etc. Plus tard (vers 16 ou 17 ans), à l'occasion d'une classe de neige paroissiale, il croise Raina en qui il reconnaît une âme sœur. À l'occasion de quelques de jours de vacances (et de quelques jours de classe manqués), il part séjourner 2 semaines chez Raina, avec l'accord de chacun de leurs parents. Bof ! Encore un récit autobiographique d'adolescent mal dans sa peau. Qu'est-ce qui peut bien m'intéresser là dedans, passé 40 ans ? Ce n'est qu'à force de lire des critiques dithyrambiques (merci Bruce Tringale) que j'ai fini par céder à la curiosité. Il y a beaucoup de choses intéressantes là dedans (religion, premier amour, souvenirs d'enfance) et une incroyable sensibilité dont la justesse et la délicatesse sont rendues par l'alliance des mots, de la mise en scène et des images. Craig Thompson a été élevé dans la foi baptiste (confession chrétienne, issue de la réforme protestante, et très attachée aux Écritures). La sensibilité de Thompson s'exprime dans la manière dont il décrit son éloignement de cette religion. Il ne dénonce pas à gros traits, il ne ridiculise pas les tenants de cette foi, il ne se moque pas des fidèles de sa congrégation. Cela n'a rien d'une rébellion adolescente destructrice et rageuse. Bien au contraire, Thompson reconnaît et accepte l'éducation qu'il a reçue comme étant une partie de lui-même qui lui a permis de grandir et de se développer. Il ne renie pas son enfance, il ne méprise pas la religion ou ses pratiquants. Il fait le constat que malgré ses efforts pour l'entretenir sa foi s'est éteinte. Il cite à quelques reprises le Livre de l'Ecclésiaste (Bible hébraïque) comme source d'inspiration, comme approche de la vie. Il montre comment la foi de ses parents a posé des interdits dans sa vie, ce qui lui a permis de se construire en tant qu'individu, de disposer de repères moraux, d'appréhender ses rapports avec autrui dans un souci de respect de la personne. Alors que Thompson s'éloigne de cette église et de la foi de ses parents, il montre comment ces enseignements ont fait de lui un individu à part entière, plus à même d'être à l'écoute des autres, de leurs différences, un homme tolérant et intègre, tout en restant modeste. Ayant vu sa foi mourir, il continue de décrire les membres de la congrégation comme des individus normaux, mais avec un système de valeurs auquel il n'adhère plus (il a été l'un d'eux et n'en éprouve aucune honte, ou regret). Ce respect pour les individus qui ont contribué à son éducation se retrouve aussi bien dans le regard pour ses parents qu'il ne souhaite pas peiner en avouant son athéisme, ou même pour le pasteur dont les intentions sont transparentes (convaincre Craig de devenir pasteur). le même respect se retrouve dans la manière de dessiner les pratiques religieuses, ou les objets de cultes : il n'y a nulle moquerie, nulle condescendance, juste une représentation respectueuse en toute connaissance de cause de ce que représentent ces éléments pour un croyant. Craig Thompson est donc un monsieur capable de parler de son éducation religieuse (ou plutôt de la manière dont elle lui a permis de se construire), sans moquerie, ni ironie, ni acrimonie, tout en ne partageant plus cette foi. Il se montre capable du même tour de force en évoquant son premier amour. Dans une narration fluide et naturelle, il évoque l'émotion née de la rencontre avec une personne partageant la même sensibilité que lui, de l'élan d'un amour platonique, de la honte à ressentir un désir purement physique pour cette jeune femme en qui il voit une personne ayant une vision de son environnement similaire à la sienne. Alors que le lecteur est bien conscient qu'il s'agit d'une bande dessinée, d'une histoire reconstruite et arrangée, Craig Thompson sait lui faire croire que les choses se sont passées ainsi, sans bulles de pensée, avec un commentaire réduit au minimum. Alors que le graphisme semble au départ un peu grossier (parfois 2 points pour les yeux, un trait pour le nez et un autre pour la bouche), Thompson sait capturer les expressions des visages, en les intensifiant juste ce qu'il faut pour faire passer l'émotion ou l'état d'esprit du personnage. Mais il sait aussi exécuter des dessins plus réalistes en fonction de ce qu'exige la séquence. Il utilise également le langage corporel des personnages avec une sensibilité extraordinaire. Alors que Craig séjourne chez les parents de Raina, celle-ci lui demande de bien vouloir dormir avec lui (en tout bien, tout honneur). En une image, Thompson se dépeint les bras ramené vers le torse, le regard perdu dans le vague, et une bouche faisant la moue, transcrivant sa gêne à l'idée que le désir physique (érection incontrôlable) puisse avoir raison de ce moment d'intimité qu'il souhaite chaste. 3 pages plus loin, il se remémore les mouvements de Raina allongée, dans son tee-shirt long, lui servant de chemise de nuit. Craig évoque avec émotion ces mouvements qu'il a pu observer, qui attestent d'une proxémie relevant de la sphère intime. Il s'agit de pages exsudant une sensualité chaste et pourtant intense, traduisant à merveille l'état d'esprit de Craig. Avec la même maestria, mais dans un autre registre, il utilise l'exagération à plein pour transcrire l'intensité du moment présent pour les enfants (l'incroyable scène de pipi au lit, aussi innocente que crédible). Les gestes sont exagérés, les mouvements aussi, pour transcrire la sensation que peuvent en avoir des enfants de cet âge. Non seulement Craig Thompson sait faire revivre au lecteur ses premiers émois amoureux, l'envie d'une relation pure sans être souillée par le désir physique, l'incroyable intensité qui accompagne une première, la découverte de l'intimité d'un être aimé, mais il est tout aussi à l'aise pour réveiller chez le lecteur ses sensations d'enfant. À coté de Craig et Phil, le lecteur retrouve la sensation du merveilleux propre à cet âge, la terreur lié à l'arbitraire et l'autorité en force des parents (du père surtout), la force de l'imagination, la capacité à s'absorber tout entier dans une activité, oublieux de tout environnement. Il ne s'agit pas de retrouver son âme d'enfant, mais d'éprouver les sensations d'un enfant par la magie de dessins qui transcrivent le ressenti, l'état d'esprit, la vie intérieure, l'enthousiasme sans retenu et sans calcul, le besoin de cadrage et de repères parentaux, etc. Même dans cette partie a priori sans surprise, Craig Thompson excelle à plonger le lecteur dans la peau des personnages, l'un des exercices les plus difficiles lorsqu'il s'agit d'enfant de moins de 10 ans. Il est même possible de retrouver la même justesse, et la même conviction atteinte par Bill Watterson dans Calvin et Hobbes. Les qualités de "Blankets" ne s'arrêtent pas là. Craig Thompson nous parle de certains aspects de la condition humaine qui dépassent sa simple expérience personnelle, dans ce qu'elle peut avoir de plus subtile et d'ineffable. Il sait également manier la métaphore, aussi bien textuelle que visuelle. C'est ainsi que les couvertures qui donnent leur titre à cette bande dessinée (Blankets en anglais), commencent par être des couvertures telles que celles du lit que partagent Craig et Phil, ou celle que lui offre Raina, mais aussi la couverture de neige qui recouvre les environs. Au fil des séquences, Thompson sous-entend que plusieurs personnages utilisent d'autres types de couvertures, comme par exemple la religion qui tient chaud à l'âme et qui la protège. Cette métaphore établit un lien qui fait apparaître des parallèles entres les 3 principales thématiques (enfance, premier amour et relation à la religion), mettant en évidence la construction sophistiquée du récit, le réagencement intelligent des souvenirs. Vers la fin du volume, il évoque l'allégorie de la caverne (livre VII de la République de Platon) avec une certaine adresse, pour imager les évolutions survenues dans sa façon d'interpréter son environnement (aussi bien pour ses convictions religieuses que pour sa relation affective avec Raina. Mais en fait, il n'a pas besoin de s'appuyer sur ce classique pour se faire comprendre du lecteur. Il utilise les textes bibliques (loin d'être envahissants, au contraire choisis avec parcimonie) aussi bien dans leur signification, que comme éléments visuels évoquant leur influence sur lui (sans avoir recours à la culpabilité). de la même manière il se sert des différents sens du mot "dégel" (en anglais "thaw") pour indiquer les changements qui s'opèrent en lui. Au fil des pages de "Blankets", le lecteur découvre une œuvre qui n'a rien à envier aux romans les plus ambitieux, qui évoque la condition humaine avec sensibilité et nuances, qui ose parler de valeurs morales sans être moralisatrices, qui illustre magnifiquement le droit à la différence et le respect de la personne humaine, avec une légèreté et une finesse aussi élégante qu'étonnante. Craig Thompson s'avère un auteur affirmé capable d'utiliser avec adresse les spécificités de la bande dessinée pour parler de sa vie sans pathos larmoyant ou nombrilisme exaspérant, sans culpabilisation (en évitant de jouer sur les sentiments négatifs), en faisant apparaître des facettes de la condition humaine, au travers de sa propre expérience. Indispensable.
J'ai vraiment du mal à accrocher à ces récits qui reposent sur un socle religieux fondamentaliste, qui plus est dans le fin fond du monde . Alors quand on saupoudre le tout d'un adolescent quelque peu perdu et peinant à trouver sa place au sein d'une société américaine (ultra?) conservatrice... je passe ! Sauf que, problème, il s'agit d'une autobiographie. Comment être légitime de juger un contexte censé avoir existé tel que décrit dans l'œuvre ? Je rejoins donc le point de vue de Solo sur les limites de l'autobiographie. Côté dessin, ce n'était pas transcendant (il faut bien l'avouer). Exception faite tout de même de quelques pages où le personnage baigne dans un état de grâce (sensualité, contemplation, introspection...). Ce sont celles qui s'accompagnent généralement d'un décor surréaliste. Il reste néanmoins plaisant et permet de fluidifier la lecture de ce mastodonte. Que reste-t-il alors à ce livre ? Je dirais seulement : chapeau l'artiste pour ce tour de force ! Cette faculté à retranscrire les situations et les émotions liées à ce premier amour (entre autres). C'est là toute la force de cette BD. J'ai été bouleversé par cette idylle dont la beauté réside dans le fait que tout n'est qu'éphémère. Certains se souviendront alors, teintés d'un grain de nostalgie, de ce passé lointain (ou pas)... De plus, j'ai bien apprécié le traitement scénaristique du travail sur soi au travers le chemin de croix qu'effectue l'auteur dans les derniers chapitres. Pour conclure, je pense que cette lecture repose beaucoup trop sur l'affect pour pouvoir qualifier avec un brin d'objectivité ce livre. 3/5, 4/5 ? peu importe. A vous d'essayer ;)
C’est après une 3ème lecture que j’en viens à aviser Blankets et j’arrive de moins en moins à accrocher. C’est toujours problématique l’autobiographie à vendre, on ne sait pas quand l’auteur dit le vrai du faux et parfois je me dis qu’on devrait s’en foutre, surtout quand ça risque de déborder sur l’égocentrisme… Ici, je me laisse à peu près porter par l’intimité de l’auteur, ses pensées et le contexte générale. Cet ado est né dans une famille catholique fondamentaliste dans un coin perdu du Michigan, dont les parents n’hésitent pas à serrer les boulons sur leur progéniture… Tous les ingrédients sont réunis pour limiter la liberté de développement d’un adolescent. Heureusement, Craig est un gamin qui réfléchit beaucoup et il remet en cause pas mal de choses, notamment grâce à son premier amour qui lui permettra de s’évader et de se construire. Le dessin est globalement agréable et je peux souvent trouver un vrai plaisir à (re)découvrir certains passages, notamment lorsque l’auteur s’inspire d’un moment rêveur, amoureux ou imaginatif… Je crois préférer «Habibi», qui contient encore plus de dessins de ce style. J’ai aussi pas mal apprécié son approche religieuse, la dualité avec ses sentiments, en soi c’est vraiment bien construit. On entre facilement dans la réflexion et le questionnement de l’auteur. L’autre point qui sort du lot bien sûr, c’est d’avoir réussi à mettre en texte et en image ce premier amour, factuellement banal mais qui nous ramène à une douce nostalgie. J’imagine que c’est ce rendu sobre, naïf et simple qui permet à beaucoup de lecteurs de s’y retrouver et de se souvenir, et je fais partie de ces lecteurs. Mais les nouvelles lectures ne me font plus le même effet. Peut-être que mes goûts ont changé. C’est quand même un pavé baigné de sentimentalisme, où tout se veut larmoyant : divorce avec un père qui regrette et une mère qui prend des cachets, enfants retardés, premier love, attouchement sur mineur, maltraitance, victimisation, solitude… Ca n'est pas violent, c'est émouvant. Une affaire de genre, mais ça n'est plus vraiment le mien. Enfin l’autre point où je ne suis plus du tout convaincu, c’est sur l’humilité prétendue du récit et de l'auteur. Craig et ses réflexions sont au centre de l’histoire, donc il se met à nu au sens propre comme au sens figuré. Jusque là c'est logique, sauf que je ressors avec l’impression qu’il est le seul et unique à réfléchir « intelligemment ». Il rencontre une copine qui se pose les mêmes questions existentielles. Et cette position d’adulte à 16/17 ans, j'a trouvé ça triste à mourir. Inversement, tout ce qui entoure Craig serait stupidité : rednecks, grunge à la mode, futurs sportifs universitaires sans cervelle, boire ou fumer, faire la fête… Il ne comprend pas leur mode de vie, il est incompris et c’est barbant. Les ruraux du Wisconsin seraient des violents fanatiques ou cas soc’ perdus d'avance, incapables de remettre en cause leur propre vie. Peut-être que c'est sa vie hein, mais je trouve le rendu malheureusement réducteur et condescendant. Enfin, il a pitié d’à peu près tout : les parents, le petit frère, les enfants retardés… Bref, c'est trop pour moi cette manière qu'a Craig Thompson de se placer sur un piédestal par rapport au reste du monde. J’ai préféré « Portugal » de Cyril Pedrosa, dans le genre introspection « banale » et méditative. Je vire de Pas mal à Bof après lecture d'autres récits autobiographiques qui me font remarquer à quel point j'attends autre chose que ce que propose Blankets. Je pense que ces 600 pages prennent trop de place dans ma bdthèque. Je comprends aussi bien les avis positifs que ceux plus mitigés … A lire pour ceux qui apprécient le genre!
Bon, je comprends qu'on puisse être davantage sensible que moi à ce genre d’œuvre. Mais ce n'est pas vraiment le genre de "roman graphique" qui me touche, voire m'intéresse. Ayant eu l'occasion de lire ce qui semblait être un incontournable du genre, j'ai fait l'essai, mais n'en suis pas sorti convaincu. Craig Thompson avance par petites touches. Des flash-backs sur son enfance, avec son frère - dans la chambre essentiellement, voire dans le lit qu'ils ont longtemps partagé, mais aussi lorsqu'il montre l'histoire d'amour naissante entre son alter ego et la jeune femme rencontrée lors d'un camp de vacances chrétien. Cela se laisse lire, et Thompson évite un peu la mièvrerie (en partie grâce à l'absence de pathos inutile lors de l'éloignement des deux amoureux). Mais cela ne m'a pas trop accroché. Le côté étouffant des parents (ultra croyants) et du prêtre (qui le pousse à embrasser une carrière cléricale) est intéressant, mais cela m'a aussi gonflé au bout d'un moment, trop long et trop "gentil" à mon goût. Bref, pour amateur du genre, dont je ne suis pas.
Je ne suis d'habitude pas « client » de ce genre de roman graphique très personnel. Mais Blankets s'est révélé être extrêmement intéressant. L'album est passionnant de bout en bout en dépit de presque 600 pages. Craig Thompson prend son temps pour développer son histoire. Les personnages sont travaillés et le contexte de cette Amérique rurale, conservatrice et religieuse est habilement rendu. Il entre en résonance avec l'histoire d'amour que vivent Craig et Raina. Cette passion adolescente est évidemment centrale dans le récit mais l'auteur y ajoute avec finesse d'autres thèmes comme la famille, le handicap ou la religion. L'amour que vivent les deux ados est admirablement traité, avec beaucoup de douceur, de pudeur et de sensualité. La BD est autobiographique et l'on sent très vite que Thompson a mis beaucoup de lui, de son passé dans cet album. L'univers graphique est admirable et appuie pleinement le récit. Le style est personnel, le trait toujours soigné ; bref c'est superbe. Blankets est un récit personnel d'une très grande sincérité et un très grand roman graphique.
Une BD culte. Un récit autobiographique d'une sensibilité et d'une justesse rares. On est très rapidement en empathie avec le protagoniste principal. A la fin du récit on se sent comme réchauffé par un bon gros manteau en plein hiver (d'ou le titre très bien choisi) et comme envahie par une nostalgie qui n'est pourtant pas la nôtre. Indiscutablement une BD à lire et relire. Chef d'oeuvre !
Une agréable lecture. Après ma grosse déception sur Habibi, j'avais un peu peur de me lancer dans cette entreprise. En fait, ce pavé de près de 600 pages est très fluide à lire, et d'ailleurs je l'ai lu sur une seule journée. L'histoire est touchante, pas toujours passionnante sur certains passages, mais on sent bien le côté authentique et autobiographique de cette tranche de vie de Craig Thompson. Je me suis identifié à lui sur certains sentiments: la cruauté des enfants/ados à l'école, la remise en cause des écrits religieux, avec une très belle phrase en fin d'ouvrage (page 549 si je me souviens bien), qui signifie qu'il est très peu probable que la pensée de Dieu soit transmise sous une forme matérielle. Les sentiments sont bien exprimés, soit sous forme de dialogue, soit plus finement, et souvent remarquablement, sous forme imagée. Graphiquement, c'est un superbe noir et blanc, qui ressemble beaucoup au trait que l'on peut voir dans Habibi, avec des effets graphiques sur des doubles-pages, des arabesques, des dessins de vitraux d'église. Une franche réussite, qui me réconcilie avec cet auteur. (194)
Dans ce superbe roman graphique – un pavé de près de 600 pages ! - plein de poésie, véritable parcours introspectif accompagné de flashbacks sur son enfance, Craig Thompson nous raconte comment une amourette adolescente va avoir une énorme répercussion sur le cours de sa vie que son entourage voulait croire toute tracée… « Blankets » signifie « couverture » en français, et comme le titre du roman l’indique, il y est beaucoup question de couvertures… la région du Midwest semble en permanence sous une « couverture » de neige, accompagnée d’un froid glacial qui pousse à hiberner sous la couette… mais le terme revêt aussi un autre sens, car la couverture qui sert à se protéger peut être aussi morale, elle est celle qui permet de passer inaperçu, de ne pas se faire remarquer, de se fondre dans la masse afin de ne pas être jugé… et c’est bien de cela dont il est question ici : faut-il se satisfaire de ses croyances qui rassurent tout autant qu’elles emprisonnent et sacrifier sa liberté ? J’ai trouvé à cet ouvrage une grande qualité graphique, où le trait noir et blanc est d’une grande finesse, alternant le minimalisme « cartoon » lié à l’enfance et les courbes sensuelles et gracieuses lorsque l’auteur évoque son amour d’adolescence. Quant à l’histoire, elle bénéficie d’une grande fluidité et n’est jamais plombée par son sujet, qui pourtant pourrait vite dévier vers l’auto-apitoiement ou une sensiblerie un peu gnangnan… L’auteur se contente de produire un récit lucide et sensible, sans concession, sans aigreur ni colère, avec juste une touche d’ironie et des images fortes, où il explique comment [SPOILER] à la suite d’une désillusion amoureuse [fin du SPOILER], il s’est détaché de la religion malgré la pression familiale et sociale.
Finalement, alors que la première impression avait été très bonne et m'avait engagée à mettre un 5/5, mes nombreuses relectures m'ont finalement conduite à un 3/5 beaucoup plus mitigé. Le récit est assez caractéristique du roman-graphique d'introspection, avec cette histoire du premier amour. J'ai bien aimé aussi le point de vue sur la religion qui accompagne le récit tout au long et la façon dont l'auteur perd progressivement la foi (étant athée, ça n'a pu que me faire plaisir). On peut aussi ajouter que le dessin est pas mal du tout, je reconnais la patte de Craig Thomson, même si je l'ai trouvé un peu en dessous de celui d'Habibi, plus anguleux peut-être. Mais voila, finalement l'histoire a des bons côtés, mais je trouve la relecture assez peu intéressante. J'ai trouvé finalement le récit plus fade que la première fois. Le charme est tombé. Et puis, j'ai surtout eu un peu plus de mal avec le personnage principal, qui m'a agacé au fil des relectures. En résumé, une première lecture très enthousiaste qui se ternit finalement vite au fil des lectures. J'ai donc mis un 3/5 et un achat déconseillé car je l'ai finalement moins aimé que son autre roman-graphique.
Les critiques très élogieuses de ce roman graphique m'ont convaincu de le lire et j'ai bien fait. L'histoire est en réalité celle de l'auteur, dont l'enfance et l'adolescence ont manifestement été compliquées, entre deux parents extrêmement croyants et puritains. Il raconte ici son histoire d'amour avec une fille à la famille aussi étrange que la sienne. Ces deux asociaux se découvrent au milieu d'un camp de vacances pour jeunes chrétiens où, comme dans tout groupe américain, ce sont les grandes gueules et les plus sportifs qui tiennent le haut du pavé. Le dessin est très poétique et les personnages ne manquent pas de chair. Un joli roman qui laisse une trace. Je ne coche pas pour autant "à acheter". Ce n'est pas le genre d'album que je relirais. Donc, "à emprunter" plutôt.
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