Le Vent des Dieux
Nous sommes en 1280 dans le Japon ancestral. Tchen-Qin, samouraï du tout-puissant seigneur Oshikaga, prend la route avec douze de ses compagnons afin d'exterminer une bande de rebelles. Mais la route empruntée par le jeune guerrier pour affronter ses ennemis traverse le royaume des morts et s'étend jusqu'aux confins du monde...
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Le Japon historique Samourai Vécu
Le jeune guerrier se fait gravement blesser dans une embuscade. Il se retrouve alors aux portes de la mort où il devra reconquérir son âme avant de pouvoir retrouver la vie, mais en ayant perdu ses souvenirs. Il va alors vivre une vie simple tandis que les intrigues politiques et militaires se jouent toujours autour de lui, et peu à peu il y participera de nouveau, recouvrant une partie de son esprit et de son talent martial. Cothias et Adamov puis Gioux décrivent dans cette série les traditions et la beauté violente d'un Japon ancestral tel qu'il est rarement dépeint.
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Date de parution | Septembre 1985 |
Statut histoire | Série terminée (Premier cycle terminé - la suite est en cours) 16 tomes parus |
Les avis
Je poste mon avis après la lecture du premier cycle de 5 tomes – et peu après avoir aussi lu une série au thème proche, Kogaratsu (même si située dans une période légèrement postérieure). Le dessin d’Adamov est relativement bon (je déplore parfois quelques erreurs de proportion, avec des corps un peu trop allongés je trouve – surtout dans le premier tome). Mais l’ensemble est de qualité (et quasi sans défaut à partir du deuxième tome). Sinon, Cothias a cherché (avec une bonne documentation je suppose) à bien rendre cette période, les liens unissant les samouraïs entre eux, les hiérarchies féodales, la culture japonaise médiévale, etc. En tout cas sa reconstitution est crédible. Pour le rôle du grand seigneur local, Oshikaga, Cothias a planté un gros abruti. Dans tous les sens du terme, puisqu’il lui a donné un air de Jabba le Hutt, grosse masse de graisse – quasi disproportionnée (il me paraît avoir « rétréci » à partir du deuxième tome et revenir à des proportions crédibles) imbue de sa personne, passant son temps en plaisirs charnels, et vociférant contre tous ceux qui l’entourent (soldats, serviteurs et concubines, indifféremment traités comme des esclaves) : cruel et détestable personnage ! Et puis le héros, Tchen Qin, dont les traits et l’accoutrement semblent les plus simples, les plus purs et beaux, et son amoureuse, Pimiko, qui rapidement se trouve au cœur des aventures développées par Cothias, chacun de leur côté portés vers une quête (en fait on peut dire que tous les deux cherchent Tchen Qin !). Aventures qui se laissent lire, dans une ambiance pas trop policée : sexe et violence souvent crue parsèment ces pages. Je suis plus réservé concernant les passages usant du fantastique (comme lorsque Chen Quin, entre la vie et la mort, est sauvé par une jeune femme au début du deuxième tome). En tout cas ce premier cycle est globalement réussi. C’est de la bonne aventure historique.
Je ne parlerai ici que des cinq premiers tomes qui forment une histoire complète, le dessinateur Adamov laissant la main pour la suite. Lorsque paraît le premier tome nous sommes en 1985 et pour l'époque cette série fait belle figure par son caractère novateur et ce sur plusieurs points. Tout d'abord le contexte, nous sommes au Japon dans ce qui semble être le XIIIème siècle, pays et époque peu exploités dans le domaine de la bande dessinée. Ensuite le traitement de l'histoire : quelques scènes ou l'érotisme, le sexe sont montrés de manière assez crue. Mine de rien au fil de l'histoire quelques idées reçues sur ce monde des samouraïs, par ailleurs fortement idéalisé dans notre société occidentale en prennent pour leur grade. Également en ce qui concerne la place de la femme dans la vie de l'époque, on peut d'ailleurs se demander si les choses ont beaucoup évolué dans ce pays. Toujours est il que cette histoire de vengeance sur fond d'amnésie est parfaitement construite et le lecteur se trouve pris au jeu. Les auteurs font intervenir une petite touche de fantastique en évoquant l'au-delà Nippon mais sans que cela ne nuise au cours du récit. Au final, voilà une série qui pour moi fait partie des incontournables de la BD française, violente mais bien construite et dont le trait s'affine au fil des tomes. Tout bibliophile se doit de posséder ces cinq tomes.
L'Europe s'est ouverte à la culture japonaise grâce au cinéma qui avec des films comme Rashomon ou les 7 Samouraïs ont grandement contribué à faire connaître les traditions brutales et fascinantes de ce peuple. En 1985, le public de BD est donc prêt à recevoir cette saga prestigieuse dûe à P. Adamov sur des textes de P. Cothias, dans le mensuel Vécu; elle fut d'ailleurs une des séries qui inauguraient ce nouveau journal de BD consacré à l'Histoire et l'aventure, c'est là que je la découvris, et je reçus une sorte de choc, car à cette époque, on était encore peu habitué à ce type de bande assez crue. En effet, les auteurs vont ici beaucoup plus loin que Robert Gigi dans Ugaki, et livrent une vision particulièrement sanglante du Japon féodal, insistant sur la sauvagerie parfois bestiale des personnages, la cruauté des moeurs et les scènes de combat violentes, tempérées par un érotisme sophistiqué et parfois extrêmement audacieux. Tout en respectant scrupuleusement les costumes qui s'appuient sur une importante documentation, Adamov fait évoluer son graphisme baroque et coloré, mais décide d'arrêter après 5 épisodes pour se consacrer à son autre série, Les Eaux de Mortelune. La bande est reprise par T. Gioux qui donne un ton nouveau tout en respectant l'aspect graphique originel. Cette oeuvre dense, forte et sauvage conte l'odyssée d'un samouraï au service d'un potentat cruel et répugnant, dont le destin bascule. Sa route sera longue pour retrouver son honneur. Sa route est semée d'embûches et de personnages cruels ou raffinés comme la belle Pimiko. On peut reprocher à la série sa longueur sur 16 tomes, elle s'enlise trop et aurait dû se conclure après les 5 tomes réalisés par Adamov, car à ce stade, le lecteur n'a plus trop grand chose à se mettre sous la dent. C'est pourquoi je n'en conseille pas absolument l'achat, il vaut mieux tester d'abord en biblio.
je rejoins l'avis d'Erik sur cette série. Autant les premiers tomes m'ont véritablement scotché tant par leur qualité graphique que par leur scénario fort. Mais comme nombre de séries, elle s'enlise un peu par la suite. C'est fort dommage. Malgré tout, c'est à lire, car les forces des premiers albums sont vraiment là.
Une série presque parfaite jusqu'au 5ème tome qui constitue un cycle sur les aventures de Tchen-Qin, le samouraï du tout puissant seigneur Oshikaga. Après, ce n'est ni plus ni moins que de l'exploitation commerciale. Les derniers tomes qui font apparaître des éléments relevant de la science-fiction relèvent d'une folie scénaristique digne du "ciel nous tombe sur la tête" du dernier Astérix. Je trouve que les premiers albums étaient très osés entre sexe et violence. C'est peut-être l'époque de la folie des années 80 qui le voulait. Qu'est-ce que cela a bien changé tout de même ! Les âmes sensibles s'abstiendront bien évidemment. Cependant, moi j'aime ça. Les 5 premiers tomes sont parfaitement cohérents à commencer par un seul et même dessinateur à savoir Adamov dont le trait est assez caractéristique ce qui confère du talent. La rigueur historique sur l'époque médiévale japonaise est également respectée et cela ne se fait pas au détriment de l'histoire qui demeure passionnante. Superbe bd à son début, cela devient franchement moyen par la suite. Le mieux est encore de s'arrêter au premier cycle auquel l'achat se limitera.
Après la lecture d'une dizaine de tomes. Je garde toujours un bon souvenir de cette série. Bien sûr le contexte y est pour quelque chose, les BD étant même légion maintenant dans ces univers du Soleil levant. Graphiquement, c'est conforme à ce que l'on trouve dans cette collection "Vécu", techniquement bon, mais à la disposition du scénario et donc un peu en retrait et sans vraiment d'originalité. Les couleurs sont un peu plus démodées aujourd'hui. Le scénario m'a plu, cette série est efficace : il est aisé d'aligner la lecture des tomes. J'aime son côté intemporel mais avec le temps, un facteur négatif est rentré dans la boucle : trop de tomes finissent par lasser le lecteur, il faut savoir s'arrêter à temps. (inutile de citer les noms d'autres séries qui ont perdu leur intérêt en privilégiant le mercantile). Pour résumer, cette BD est plaisante à lire mais ne justifie pas l'achat sauf pour ceux qui l'ont suivie. Rien ne justifie l'achat des 16 tomes, il vaut mieux se replier sur les bibliothèques.
Ce qui m’a intéressé au départ dans cette série et ce qui m’a poussé à la suivre, c’est surtout l’époque dans laquelle se situe l’histoire. Je trouve que ce qui touche à l’histoire de l’empire médiéval Japonais et de l’empire Mongol est fascinant. Bien que très romancée, cette histoire est assez bien documentée mais cela ne suffit pas pour en faire une très grande série à mes yeux, série que je trouve beaucoup trop longue d’ailleurs. En effet, au bout de quelques tomes, la psychologie des personnages principaux prend beaucoup trop le pas sur le contexte historique, et ce qui s’intitulait ‘le vent des dieux’ aurait pu devenir ‘les aventures de Tchen-Qin le ronin’ et je le regrette. Sinon c’est tout de même à lire car distrayant, mais vu l’avancement et la tournure que prend la série, je ne vous en conseille pas l’achat.
Tchen Qin entame sa longue quête dans le mensuel "Vécu" n° 0 du 25 Janvier 1985. Tchen Qin ?... C'est un samouraï qui vivait au Japon du 13ème siècle. En ce temps là, des despotes cruels, assoiffés de pouvoir, régnaient en maîtres absolus. Tchen Qin s'est révolté contre cet ordre établi. Il l'a payé de sa vie, victime d'une trahison. Mais Mara, une femme répudiée, l'a ramené du royaume des morts... Tchen Qin va alors entamer sa longue geste afin de retrouver la mémoire... Cette série est une très belle fresque romanesque et poétique. Elle privilégie avant tout l'aspect baroque d'un Japon médiéval pas trop connu ; faisant également le portrait -sans concession- de cette société hautaine, hiérarchisée et fort imbue d'elle-même. Malheureusement, accaparé par Les Eaux de Mortelune, le dessinateur Philippe Adamov va "passer la main" après 5 tomes. Tandis que Cothias continue à scénariser les histoires de cette singulière série, le graphisme est repris -en 1991- par Thierry Gioux. Le "Vent des dieux" n'aura soufflé que jusque là... Bien que l'esprit de la série soit encore le même, le trait de Gioux n'arrive pas à faire oublier celui d'Adamov. Suite au graphisme, je considère cette saga en deux parties : "4" pour "celle" d'Adamov, "2" pour celle de Gioux. Je mets "3" ; comme ça ils seront -j'espère- contents...
La première partie (les 5 premiers tomes dessinés par Adamov) de cette BD vaut 4/5. Le graphisme, l'ambiance rendue et l'intrigue principale sont cohérent, et donne un ensemble très homogène. La rigueur historique est au rendez-vous, et donne un assez bon aperçu de ce que pouvait être l'époque médiévale japonaise. Malheureusement, la suite reprise par Gioux donne l'impression que l'on a recollé à l'histoire originale une intrigue nettement moins prenante que la première. En bref le premier cycle a du bien fonctionner et l'on n'a pas voulu tuer la poule aux oeufs d'or !
Première collaboration d’Adamov et de Cothias, le vent des dieux est une épopée au temps du Japon médiéval. Si la cruauté est présente, comme à son habitude, dans les actes des hommes, un certain réalisme historique donne à ce récit une belle part d’imaginaire et de poésie ! Cette aventure fascinante est réhaussée par le dessin d’Adamov. Ce jeune dessinateur (en 1985, date de la création de cette série) à fait ses premiers pas en illustrant des couvertures de romans de science-fiction. Il plonge donc avec cette série au cœur des traditions les plus captivantes et les moins connues de l’Empire du Soleil Levant. Un graphisme réaliste aux couleurs animées rend la lecture fluide. Ce n’est pas explosif mais plutôt avec des tons pastels nuancés et des ombres bien encrées. On sent sur ce premier tome qu’il n’est pas à l’apogée de son trait, mais il a déjà un style qui lui est propre et que l’on reconnaît. Quant à Cothias, c’est un scénariste prolifique. La liste de ses collaborations est longues, on peut citer Juillard pour les 7 vies de l’épervier, encore Adamov pour Les eaux de Mortelunes, ou encore Sternis, Taffin, etc… Il sait créer des synopsis construits, contenant une trame solide avec des rebondissements permettant de relier beaucoup de tomes. En bref, une association réussie à mon sens, car on ne se lasse pas trop de la série, qui contient beaucoup de tomes. Si vous aimez les "bédés" historiques, ou tout simplement vous aimez l’histoire vécue, alors plongez sans attendre dans l’épopée du vent de Dieux. Le second volet de cette épopée, dans le Japon du XIIIe siècle, la destinée de ce samouraï va nous emmener au cœur des traditions spiriruelles nipponnes. Jusqu'au tome 5, sous le trait d’Adamov, l’histoire prend vie et s’épanouit. Le héros passe par les affres de la mort, et nous transporte loin... Simultanément l’amour d’une femme le poursuit dans le monde des vivants. Cothias a parfaitement réussi à transmettre son talent à Adamov. L’auteur a un souci de l’exactitude et de la vérité romancée dans les détails de l’histoire médiéval du pays du soleil levant. Tout cela très habilement illustré par un graphisme entre réalité et sybaritisme (je l’ai trouvé dans le dico celui là !) En clair, du beau travail à apprécier, on y trouve les valeurs morales du samouraï pour l’esprit et un dessin relativement précis et bien ciselé. Les couleurs sont nuancées de clair avec des ombrages bien travaillés. Donc en définitive on s’éprend du récit et on désir poursuivre l’aventure en passant aux tomes suivants. Le vent des dieux est une histoire parue dans le magazine « Vécu ». Au sixième tome, succédant au style baroque et puissant d’Adamov, le dessin de Gioux prolonge le regard de Cothias qui, en orfèvre de l’histoire, s’attache à recréer les coutumes les plus secrètes de la civilisation japonaise. Si le scénario rete égal à lui-même, je dois reconnaître que le dessin de Gioux n’est pas aussi fin que celui du précédent illustrateur. Un trait plus grossier et plus petit qui ne m’accroche pas vraiment. Pour moi l’histoire s’est terminée au tome 5. Le récit qui débute ici ne m’a pas plu, j’ai une impression de redondance, et pourtant, la vision de Cothias est restée identique avec son souci de précision, de réalité historique, mais le cœur n’y est plus. En bref, cette suite n’est vraiment pas indispensable. Les 5 premiers tomes se suffisent à eux-mêmes. A mon humble avis bien entendu ! ;)
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