Coups d'éclat (Daihakken)
Monsieur Hanayama va prendre sa retraite. Ou plutôt, selon lui, y être mis.
Gekiga Les petits éditeurs indépendants Seirin Kôgeisha
Monsieur Hanayama va prendre sa retraite. Ou plutôt, selon lui, y être mis. Devoir supporter sa vieille peau de femme, perverse et prétentieuse, ressemble pour lui à l'enfer. Pour se venger, il décide de dilapider ses économies. Shimokawa, mangaka sur le déclin, voit son contrat arriver à sa fin. Il a perdu la flamme, n'a plus envie de dessiner... Mais c'est dans les graffitis obscènes des toilettes publiques qu'il va retrouver cette envie.
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Date de parution | Septembre 2003 |
Statut histoire | Histoires courtes (one shot) 1 tome paru |
14/03/2004
| ThePatrick
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Les avis
Franchement, ce n'est pas réellement un coup d'éclat mais un coup dans le vide. Que se passe-t-il donc ? Pourquoi suis-je totalement imperméable à ces récits qui racontent des tranches de vie ? j'aime pourtant beaucoup le roman graphique sur ces petits instants du quotidien qui en disent longs. En l'espèce, c'est réellement peu passionnant. Il y a quelque chose qui rend la lecture complètement anodine en comparaison avec d'autres. C'est presque une pure perte de temps. Mais bon, il faut bien essayer. Les différents scénarios ne mènent nulle part. C'est encore une déception pour moi dans l'exploration du manga. On reconnaîtra cependant une belle finesse du trait graphique avec un respect des règles classiques du genre.
Je reste perplexe devant ce recueil de petites histoires, ne me sentant pas du tout concerné par ce qui est raconté. En gros, on suit plusieurs personnages qui semblent aussi perdus que nous (moins peut-être). L'auteur veut dénoncer, enfin je suppose, ce qui semblerait être la solitude des êtres, tous les mauvais aspects de la vie. Mais son propos ne touche pas du tout, ses scénarios sont vides de sens, sans réel impact, utilisant des métaphores douteuses. Ses personnages sont des losers, l'archétype du gars mal dans sa peau et qui a des réactions vraiment spéciale. Et puis, dans quasiment chaque histoire des nénettes à poils se baladent sans apporter grand-chose au récit, là y'a quelque chose que le monsieur il a dans sa tête qui l'obnubile sérieusement, devrait en parler à des professionnels le monsieur plutôt qu'à nous. Enfin, le manque de début ou de fin perturbe légèrement la lecture. Donc ça se lit très vite avec une imprégnation très rapide également. Aussitôt lu, aussitôt perdu. Tatsumi ne s'implique pas dans ses histoires, donnant l'impression de se laisser porter par ses personnages, c'est très curieux comme ressenti. Du coup, on ne s'implique pas non plus. De "coups d'éclats" en fin de compte je n'en ai pas vu, à part dans le titre, cela fait peu...
Coup d'éclat est un album composé de "nouvelles" pas vraiment complètes, plutôt que de courtes histoires ayant un début et une fin, Tatsumi met en scènes des passages de vie... Ses personnages sont toujours les mêmes, des japonais de classe moyenne, désabusés et désorientés car leur foi en l'empire a été sérieusement ébranlée. C'est un peu la même populace que celle que l'on retrouve dans les vieux films de Fukasaku Kinji. Ces petits morceaux de vie sont montrés ici sans aucune pudeur ni artifice, Tatsumi n'utilise pas d'effets spéciaux et réalise ses BDs en mettant en avant des histoires au ton réaliste, il le fait de façon très froide comme si il voulait montrer un "document", des passages pris sur le vif... Comme d'habitude Tatsumi utilise une narration minimaliste et le contemplatif pour renforcer le dramatique des situations, la nudité et comme toujours présente mais c'est plus pour mettre en exergue le caractère sexué des histoires que pour montrer un érotisme de pacotille. Le graphisme est minimaliste et juste. Un bon album de Tatsumi, j'en conseille la lecture, toutefois il faut garder à l'esprit le caractère particulier de son oeuvre. Ce sera loin de plaire à tout le monde. Si vous voulez lire un Tatsumi "Coup d'éclat" ou "Les larmes de la bête" sont des albums moins spectaculaires et qui me semblent plus représentatif de son oeuvre que "Good-bye".
Tomine nous présente Tatsumi comme "un auteur fascinant". Vu que je n'ai pas aimé le (seul) album de Tomine que j'aie lu, je redoutais un peu cette lecture. Une oeuvre antérieure à celle de Tomine, mais qu'on découvre plus tard en France (les récits de cet album datant de 1970 et 1972). Et c'est vrai qu'il est difficile de se passionner pour ces bouts de vie encore une fois médiocres, racontés d'une manière un rien détachée. Et puis le trait de tatsumi est relativement laid, plus laid en tout cas que ce qu'a pu faire un Tezuka jeune. On laissera un "pas mal", en raison d'une description sommaire de certaines moeurs japonaises de l'après-guerre. Un intérêt documentaire minime, mais à noter.
La préface d'Adrian Tomine propose un lien entre cet album et son oeuvre. Plus précisément, la lecture rappellera probablement "Les yeux à vifs", ensemble de petits morceaux de vie, sans fin véritable, assez étrange à lire mais intéressant. Ici en revanche, ma lecture a été très désintéressée... Les histoires montrent des situations sombres, glauques, où l'espoir n'a pas de place, mais elles proposent une "chute" qui n'en est pas une. L'auteur ne veut en venir nulle part, juste montrer, mettre en scène un court moment de vie où un personnage se débat, et je suis ressorti de chacune de ces histoires avec un sentiment de vide, un "Ah" très dépassionné.
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