Une Plume pour Clovis

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Publié en couleur dans Pilote en 1968 et 1969. C'est ainsi que le premier album tout en couleur paraissant à l'Association n'est pas vraiment une nouveauté.


Les petits éditeurs indépendants Pilote Troisième âge

Publié en couleur dans Pilote en 1968 et 1969. C'est ainsi que le premier album tout en couleur paraissant à l'Association n'est pas vraiment une nouveauté. Clovis, c'est un peu l'anti-héros par excellence: vieux, plus ou moins à la retraite, bougon, pas loin d'être un vieux con quoi. Il survit en solitaire dans une casse de voitures, entouré d'arbres à came et de boîtes de souvenirs. Et un beau jour, voilà qu'il tombe sur une photo de classe et se souvient de son copain Casimir, qui lui avait promis de lui offrir une plume de faisan avant de disparaître à jamais. Sur un coup de sang, Clovis va partir à sa recherche, refaisant le chemin de son village, de son école et de ses souvenirs, 65 ans plus tard. Menant ses recherches comme une enquête policière, il va, tel un revenant, explorer un passé révolu et donner du fil à retordre aux nouveaux habitants de sa commune d'antan, les bousculant dans leur présent comme dans leur passé, allant jusqu'à leur apprendre à voler.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1975
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Une Plume pour Clovis © L'Association 1975
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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31/03/2004 | Ro
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Par Canarde
Note: 4/5
L'avatar du posteur Canarde

C'est un album que je lisais gamine. Et j'ai toujours le prénom Clovis qui me vient à l'esprit dès que je trouve une plume de faisan au bord d'un chemin. Clovis est un vieil ami en galoches et chemise à carreaux. Je n'ai pas envie de vous en raconter l'histoire parce qu'au fond... ça vous gâchera le plaisir. Le dessin de Gébé, que j'ai connu en noir et blanc, y est précis, nerveux, stylisé. Gébé est une sorte de moderniste qui a gardé les pieds dans les sabots de bois de son enfance. Et c'est tout ce qui fait sa poésie et son humanité. Ce n'est pas un moderniste à la Le Corbusier, imaginant un homme nouveau. C'est un homme ancien qui se confronte à des possibilités nouvelles. Entre Berck (un autre album de Gébé, que j'ai lu au format livre de poche, et qui raconte les pérégrinations d'une créature bizarre, insouciante mais qui effraye les populations) et l'ami de Clovis, on a deux héros solitaires qui négocient avec leur environnement avec plus ou moins de réussite. Gébé est légèrement plus inquiétant que Fred. Fred ne semble pas se poser la question de la modernité, il l'évacue, il s'en torche le cul. Gébé, lui, veut s'y confronter, et rumine le passé comme un trésor d'outils pour faire face justement aux multiples incertitudes de l'avenir. C'est cette force, parfois injuste et désagréable, mais aussi drôle et belle, du passé qu'il a contribué à me transmettre.

29/01/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je possède et n’ai lu que la première édition de cette album (je le précise, car la réédition chez L’Association ne reprend visiblement que la première histoire (et dans une version colorisée) – la plus longue et qui donne son nom à l’ensemble). J’ai justement bien aimé cette première histoire, sorte d’enquête loufoque à l’humour très personnel, à la fois simple et suranné. Clovis suit les pistes comme il remonte dans son passé, vieil homme bourru, obstiné, inaccessible au doute et au renoncement. Gébé nous livre ici une histoire naïve, mais rafraichissante, que j’ai appréciée. Cette histoire est la plus longue (elle occupe presque la moitié de l’album) et est suivie par sept autres assez inégales, et qui jouent sur différents registres. Je n’ai pas accroché à « 200 balançoires », et ai plus ou moins aimé les autres. A noter le délire de « menteur », et la petite histoire quasi surréaliste du « conte de luxe ». Les enquêtes de William Splatch sont totalement farfelues, loufoques… Un album inclassable, mais aussi incomparable. Qui n’intéressera pas tout le monde (je vous conseille de le feuilleter avant de l’acheter !), mais que j’ai trouvé franchement original et très créatif : une sorte de poésie hors du temps. Note réelle 3,5/5.

27/01/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce récit en 28 planches fut publié dans Pilote à partir de novembre 1968, écrit et dessiné par Gébé (qui participait aussi aux fameuses pages d'actualité du journal, un rescapé de Hara-Kiri, le journal "bête et méchant"). C'est ainsi que je l'ai découvert en couleurs dans Pilote ; ça m'a un peu surpris vu que j'avais dans les 9 ou 10 ans, et que c'était un graphisme inhabituel, mais ça m'a marqué, et quand j'ai vu l'édition du Square bien plus tard en bibliothèque, j'étais bien étonné de voir une telle curiosité intéresser un éditeur, je l'ai relue et ça m'a rappelé plein de souvenirs agréables, parce que c'est indéfinissable, c'est vraiment une curiosité, qui aurait dû avoir une suite, mais son insuccès décida Gébé à abandonner et même à quitter la BD pour le dessin humoristique politique. Quel dommage ! Cette histoire qui sentait bon la campagne profonde plongeait dans une ruralité nostalgique aux saines valeurs, au temps où l'on allait chercher son lait à la ferme avec un bidon, où les vieux cafés de village conservaient cet aspect vieillot plein de charme, où les chambres d'hôtel avaient des planchers qui craquent et des draps raides. J'ai un peu connu ça puisque je passais mes vacances à la campagne, j'en ai gardé un amour de la vie paysanne et des goûts simples ; à cette époque je dévorais mes Bd préférées dans les magazines et les petits formats. L'action se passe dans un petit village rural où est né Clovis, vieillard têtu et volontaire qui se lance à la recherche d'un vieux camarade d'école communale, Casimir, qui devait lui rapporter une jolie plume de faisan, et qu'il n'a plus revu depuis 60 ans. Cette histoire paraît banale comme ça, mais elle dégage une fraîcheur et un charme suranné, aidé par le graphisme de Gébé qui utilise la technique des pointillés et qui donne à ses personnages (surtout Clovis) des physionomies étonnantes qui renforcent l'aspect comique.

10/06/2013 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai lu cette BD dans son édition originale, publié en 1975 chez "Square", collection "Serie bête et méchante". Dans cette édition, il n'y a pas que l'unique histoire "Une plume pour Clovis" mais on y trouve aussi d'autres histoires courtes de Gébé du même acabit. Néanmoins l'histoire de Clovis est ma préférée. D'ailleurs, étrangement, alors que L'Association publie cette BD en couleur alors que ce n'est pas l'habitude de cette maison d'édition, la version originale que j'ai lue, elle, était en noir et blanc. Allez comprendre... :) Quoiqu'il en soit, j'ai lu cette BD sans savoir du tout à quoi m'attendre. Tout d'abord, j'ai été surpris par le dessin : j'ai cru y voir des dessins de Fred, dans le style et aussi un peu dans les thèmes représentés. Autant dire donc que j'aime bien ce dessin et, bien que n'ayant aucune expérience technique personnellement, je le trouve bien fait et original. Et concernant le héros, Clovis, là, j'ai cru voir Carmen Cru en version masculine, un poil plus jeune et plein de vigueur : mais le même caractère ou presque ! :) L'histoire de cette enquête à la recherche d'un vieil ami d'enfance disparu est intéressante et assez bien menée. Mais c'est surtout le personnage de Clovis qui est bon et marrant : il est parano, bougon, il engueule tout le monde, il fait sa loi, etc... Et tout le scénario est un peu délirant et bon enfant : ça ne se prend pas au sérieux. Une histoire dans un style à part comme j'en ai assez rarement lu dans le BD mais franchement pas désagréable.

31/03/2004 (modifier)