L'Âge de Bronze (Age of Bronze)
"Je pars pour Troie". Par ces simples mots, le pauvre vacher Pâris allume la mêche de ce qui va devenir l'un des plus célèbres conflits de tous les temps : la légendaire Guerre de Troie.
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"Je pars pour Troie". Par ces simples mots, le pauvre vacher Pâris allume la mêche de ce qui va devenir l'un des plus célèbres conflits de tous les temps : la légendaire Guerre de Troie. Inspiré des mythes et légendes des siècles passés, "Un Millier de Navires" présente à nouveau pour le vingt-et-unième siècle le prélude complet de la Guerre de Troie : chaque toucher sensuel, chaque coup violent, les rires et les pleurs, le désir et la traîtrise, toute une peinture de drame et d'action. Les dessins réalistes et documentés et les dialogues soignés d'Eric Shanower donnent une nouvelle vie à cette antique épopée. Eric Shanower a reçu 2 fois l'Eisner Award du meilleur scénariste-dessinateur en 2001 et 2003.
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Date de parution | Janvier 2004 |
Statut histoire |
Série en cours
(Prévue en 7 tomes.)
4 tomes parus
Dernière parution :
Plus de 3 ans
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Les avis
Cette série est de loin l’une des meilleures que j’ai eu l’occasion de lire (et j’en ai pourtant lu des milliers). Je ne reviendrai pas sur ses multiples qualités très bien décrites dans les avis précédents et insisterai plutôt sur le risque que l’auteur n’arrive jamais à terminer la série. En effet, la parution de la série aux USA se fait d’abord en fascicules (« Issues ») d’une vingtaine de pages avant d’être publiés en albums. Selon l’auteur, 7 albums sont prévus soit environ 70 fascicules. Si les 31 premiers fascicules ont paru relativement rapidement (entre 1998 et 2010), les 3 suivants ont été nettement plus lents (le 32 en 2012, le 33 en 2013 et le 34 en … 2019). À ce rythme-là, le dernier fascicule a peu de chance de voir le jour. Il est à noter que les fascicules 32 à 34 n’existent qu’en anglais et que le fascicule 34 a paru en couleurs alors que tous les autres sont en noir et blanc. Un coloriste, différent de l’auteur, a commencé à colorer les premiers fascicules, ce qui montre peut-être un certain regain d’intérêt pour cette série. Mais, ne rêvons pas, cette série a très peu de chance d’arriver à son terme. Dans le fond, cela n’est pas si grave car tout le monde connaît la fin de Troie – même si, semble-t-il, Homère n'aurait pas parlé du cheval de Troie dans l’Iliade, cet épisode n'étant brièvement décrit que dans le poème suivant - à savoir dans l'Odyssée. Ce qui importe le plus dans cette série n’est pas l’action en elle-même – même si elle ne manque pas d’intérêt – mais c’est plutôt les motivations avouées et secrètes des protagonistes et les interactions entre eux. On y découvre un Ulysse certes rusé mais aussi fourbe et sans pitié, un Agamemnon jaloux de son cousin Palamède, souvent dépassé par les événements et sous la coupe d’un prêtre troyen sans scrupule, un Pâris bellâtre et lâche mais non dénué d’intelligence, un Hector admirable de droiture et de dignité mais parfois un peu naïf… Bref, les personnages ont énormément de profondeur. L’histoire est particulièrement dense et, pour bien la comprendre, il n’est pas inutile de se documenter par ailleurs (merci Wikipédia !). En effet, par exemple, pour comprendre tout le sel d’une réflexion apparemment anodine entre Aithré (servante de la fille de Priam) et Hécube (la femme de Priam), il faut à la fois avoir bien lu et retenu les chapitres précédents mais aussi avoir plus que des notions de la mythologie grecque. Eric Shanower – tout en respectant rigoureusement l’esprit de l’Iliade (à cela près qu’il en omet l’existence réelle des dieux, ce qui est prouesse !) – introduit même ça et là un peu de fantaisie quand, par exemple, il fait entonner par Achille un chant qu’Homère a écrit dans… l’Odyssée soit un épisode qui se situe après la guerre de Troie. En conclusion, cette série mériterait largement un 5/5 si elle était achevée. En l’état, je ne peux mettre qu’un 4/5.
Toujours passionné d'Antiquité et de Mythologie grecque, je me lance dans ce récit, mais oulalah, qu'est-ce que c'est puissant ! c'est un récit d'une densité incroyable, et il ne faut pas l'aborder de façon légère, il faut presque s'immerger dedans, surtout pour bien comprendre tout ce qui s'y passe. Avoir au préalable une bonne connaissance de la guerre de Troie peut aider le lecteur qui se jette dans cette lecture, car le sujet est très bien décrit, avec de nombreuses infos basées sur des recherches historiques et archéologiques, les personnages sont également très nombreux, on les retrouve tous au fur et à mesure qu'on avance dans le récit. La grande innovation est d'avoir occulté le rôle des dieux de l'Olympe, c'est peu courant dans ce type de bande où les hommes et les dieux étaient étroitement associés ; dans la collection la Sagesse des mythes, sur le triptyque L'Iliade, les dieux ont une implication directe dans les événements, alors qu'ici, l'auteur ne vise qu'un récit historique et donne sa version de la guerre de Troie, certes appuyée par ce qu'on en sait, mais les faits étant tellement anciens, 13 siècles avant J.C. que c'est difficile d'être affirmatif. Cependant je pense sincèrement que cette guerre a eu lieu, peut-être pas pour la raison que l'on connait : à cause d'une femme, si belle soit-elle, cette Hélène dont la beauté reste légendaire, mais peut-être pour une histoire de jalousie des Achéens envers les Troyens, ils ne supportaient pas de voir cette riche cité les narguer ; si mes lectures d'Homère sont lointaines, il me semble me rappeler qu'il soulevait aussi cette raison. En tout cas, cette lecture me rafraichit la mémoire. Bon au final, c'est du beau travail, soigné, sérieux, bien mené sur cette Grèce homérique ou plutôt mycénienne, principal foyer de la première civilisation hellénique, et surtout c'est bien mis en valeur par le dessin superbe d'un auteur américain que je ne connaissais pas, un beau noir & blanc malgré certaines rigidités par endroits. Ce qui m'a le plus surpris, c'est que cet auteur a un graphisme à l'européenne si je puis dire, son dessin n'est pas du tout américain, ça ne rend pas du tout comme un comics, et sa mise en page est également semblable à ce qu'on voit dans la BD franco-belge, avec des cadrages classiques. Une oeuvre de qualité, mais il faut sacrément s'accrocher pour entrer dedans.
Il est assez mal poli de demander son âge à un vieux monsieur surtout lorsqu’il atteint l’âge de bronze. Pour autant, c’est également une période qui s’étend sur 2000 ans de -3000 à -1000ans avant Jésus-Christ avec un usage assez important de la métallurgie du bronze. On va s’intéresser à la civilisation mycénienne à la fin de cet âge du bronze. La mer Egée va être l’objet de toutes les convoitises pour le contrôle du commerce. Que dire de la cité de Troie qui relie le passage à la mer Noire ? La plus célèbre des guerres antiques va avoir lieu dans cette cité riche et prospère. On va suivre le destin de Pâris qui va enlever la belle Hélène donnant son prénom à la plus délicieuse des coupes glacées avec une poire de préférence. Le roi de Sparte ne va pas se laisser enlever sa femme comme cela. Il va se battre pour reprendre la plus belle du monde même si cela va couter des milliers de vies. J’ai bien aimé ce récit tiré de la mythologie grecque car l’auteur ne va pas du tout faire intervenir les Dieux. Il n’y aura pas par conséquence des épisodes à connotation fantastique. Cela rend le récit assez réaliste sur ce qui a pu peut-être se passer même si les historiens émettent des doutes. J’ai bien aimé ce traitement de la mythologie car cela lui donne un aspect authentique que je n’avais pas forcément retrouvé jusqu’ici dans ce type de récit ayant ce cadre. Pour le reste, on sait comment tout cela va se terminer mais comme dit, c’est le déroulé qui est assez intéressant de suivre.
L’œuvre est monumentale. Un récit dense. Le coup de génie est que tout l’aspect mythologique a été gommé pour laisser place à une histoire plus "terre à terre" où il est question d'honneur et de loyauté. Avec cette épopée, le terme "Tragédie Grecque" prend toute sont ampleur, il n'est pas galvaudé. Entre sacrifices et dévotion, les protagonistes sont aspirés dans un tourbillon infernal. Pour la partie graphique, je serai moins enthousiaste. Je trouve qu'il manque une certaine fluidité surtout pour les scènes d'actions. Les personnages sont trop figés, trop rigides. Par contre les gros plans sur les visages sont d'une grande qualité, ils sont mis en valeur. Le dessins est le point faible de la série mais c'est sûr que là on tient quelque chose de magistral.
Une BD que j'avais offerte à un ami parti en voyage de noces à Troie, et que j'ai fini par m'offrir après avoir visité moi-même le site d'Hissarlik. Elle est plus qu'à la hauteur de ce que j'attendais ! Eric Shanower a épluché patiemment tous les textes du corpus troyen (qui va bien au delà des seules Iliade et Odyssée), il en a relevé les incohérences chronologiques, comparé les versions pour aboutir à sa propre lecture du mythe, avec ses propres choix, comme le faisaient finalement les aèdes de l'époque. Tout en respectant l'esprit des légendes antiques et toujours la lettre d'au moins l'une d'elles, il parvient à bâtir un récit au long court d'une parfaite cohérence, à la trame romanesque dense et charpentée, aux personnages complexes et évolutifs. En reprenant ce récit que tant d'autres avant lui ont raconté, il le réinvente si bien qu'il le respecte profondément. Et il s'inscrit dans cette immémoriale tradition de la transmission-réinterprétation qui a forgé ce mythe fondateur de la civilisation européenne. Mais Shanower n'a pas travaillé que sur le mythe. Il a aussi choisi de replacer l'histoire dans le contexte du 13e siècle av. JC, où la véritable guerre de Troie a sans doute eu lieu. Loin de l'imagerie connue d'une Grèce classique bien plus tardive, on découvre toute une civilisation, celle de la Grèce mycénienne, reconstituée avec une exceptionnelle précision documentaire, à partir des vases et des bas-reliefs qui nous en sont parvenus. Il s'est aussi nourri des toutes dernières recherches archéologiques sur Mycènes et Troie, jusqu'à celles, très récentes, du Dr Korfmann, pour représenter les villes et dépeindre le contexte socio-économique. Graphiquement, la construction de chaque volume comme de chaque page démontre un art consommé de la construction visuelle et narrative, avec des innovations souvent étonnantes : changement de style lorsque Priam se souvient de la première guerre de Troie, contre Hercule, qu'il a vécue enfant, insertion du bruit lancinant de la mer lorsque les Achéens sont bloqués sur une plage, incrustation de la silhouette d'Hercule en pleine page lorsque ses fils se retrouvent... Le dessin, très réaliste et très maîtrisé, magnifie les corps, même s'il est parfois un peu rigide ou si certains personnages secondaires peuvent être difficiles à discerner les uns des autres. Je ne lâche pas ce somptueux roman graphique et je crois que je vais devoir attendre avec impatience que sortent les derniers tomes, non encore parus !
Je serais clairement passé à côté de cette bd si je ne m'étais fié qu'à l'avis peu enjoué de ThePatrick. Et bien j'aurais eu tort ! Je trouve cette série très bonne, enfin du moins elle part bien car on est qu'au premier tome d'une série prévue en 7. A ce propos on est pas près d'en voir le bout si on n'a le droit qu'à un tome par an :(. Le tome 2 est en effet déjà annoncé pour l'année prochaine. Raconter la guerre de Troie, voilà le défi que s'est lancé Shanower même s'il n'est pas le premier à le relever. Il a fait beaucoup de recherches, fait des choix également pour son histoire. C'est clairement ardu de se lancer dans ce genre de projet surtout qu'on connaît peu de choses sur Troie et cette époque. Même si on s'accorde sur le lieu probable de Troie dans l'actuelle Turquie, la guerre de Troie telle que tout le monde la connaît a-t-elle réellement eu lieu ? C'est une des questions que s'est posée l'auteur avant de se lancer dans cette épopée en bande dessinée. Dans sa postface, très intéressante d'ailleurs, il parle des raisons qui l'ont poussé à raconter cette histoire et il s'explique également sur les choix qu'il a dû faire, que ce soit sur les événements relatés, que sur les choix graphiques. Le graphisme justement que je trouve très beau, vraiment maîtrisé, même si les proportions m'ont parfois semblé bizarres notamment la taille des bateaux par rapport aux hommes. Au départ je trouvais que les troyens se ressemblaient, il est en effet quelque peu difficile de les distinguer autrement que par leur bandeau porté autour de la tête. Je ne trouve pas que l'auteur ait cherché la facilité mais il a simplement privilégié l'action au détriment des scènes de faste dans les palais. Il a également choisi de ne pas représenter les dieux comme humains et de laisser de côté l'aspect surnaturel de la mythologie grecque. Par contre cette mythologie est présente tout le long, rien n'est fait contre la volonté divine, il faut au contraire ne pas heurter les dieux, en respectant les sacrifices sacrés par exemple. C'est un mythe rapporté par Homère à la base - personnage dont on connaît peu de choses en définitive - et Shanower a insisté sur l'aspect humain et la vie telle qu'elle pouvait être à l'époque. Le tout est assez passionnant, du moins pour ma part qui suis assez friand de ce genre de thème. Si on ne connaît pas du tout l'histoire de la guerre de Troie, le tout peut sembler assez compliqué avec tous ces personnages qui entrent en jeu dans les 2 camps. Je n'ai pas fait le compte mais il y a bien une cinquantaine de noms, et en plus on a souvent du "machin fils de X et Y, roi de truc", ce qui n'arrange pas les choses :). Mais le tout constitue une vraie "fable historique" si je peux la qualifier ainsi. Un mot sur l'adaptation de Akileos que je trouve très réussie. L'ouvrage en lui-même est de qualité, la traduction pèche parfois : fautes d'orthographe ou construction de phrases (mots qui se répètent etc.) notamment dans la postface. Pour 20 euros, on a 200 pages de lecture et c'est un beau morceau, j'ai bien mis 2h-2h30 à le lire, ou plutôt à l'engloutir. Pour conclure, il s'agit là d'une future grande série et je ne suis pas étonné qu'elle ait déjà été primée par 2 Eisner Award. Si vous aimez tout cet aspect mythologie grecque avec ses dieux et ses légendes, cette série est pour vous. Tome 2 Le 25 avril 2005. Toujours aussi bon, même si j'avoue n'avoir pas ressenti un engouement aussi fort que pour le premier tome, du moins dans mon souvenir. C'est peut-être dû aussi aux sujets traités dans ce tome : la guerre involontaire contre Télèphe, et le cruel dilemme d'Agamemnon face au sacrifice de sa fille exigé par les dieux. Toujours aussi compliqué avec tous ces noms, ces rois, les dieux, même quand on s'y connait déjà un peu en mythologie. Vous avez un arbre généalogique en fin d'album (je ne sais plus si on trouvait ça dans le premier) et ça montre un peu la complexité de la chose. Toujours aussi long à lire, environ 200 pages, imprimées sur du bon papier bien épais soi dit en passant, qui vous occupe bien pendant 2 heures quand il pleut le dimanche.
Depuis ma plus tendre enfance, je suis passionné par la mythologie, grecque en particulier. Cette série est exactement ce que je recherche: une compilation très documentée d'à peu près tout ce qu'il peut se trouver sur le sujet. Bon, les dessins ne sont pas des œuvres d'art, mais tous les détails sont étudiés, rien n'est laissé au hasard. Du bon boulot. Pour ce qui est de l'absence physique des dieux dans cette série, moi qui suis athée convaincu, je ne peux que féliciter Shanower pour cet excellent choix. Le seul hic, c'est de savoir si l'auteur n'a pas été ambitieux sur ce coup. 7 volumes de ce poids et de cette densité, va t-on en voir la fin ? A la fin du tome 3, ça à l'air de tenir le coup.
Il me semblait avoir une idée un peu vague mais relativement complète de la Guerre de Troie, mais j'ai réalisé à la lecture de cette série qu'il y avait d'innombrables choses que j'ignorais ou mélangeais dans cette saga dont je n'imaginais pas l'ampleur. Shanower a fait un très estimable travail de compilation et de remise en forme. En effet, comme il l'explique lui-même, la mythologie grecque est immensément dense et structurée mais aussi parfois incohérente. Les légendes se chevauchent souvent, portant sur des personnages quasiment tous liés les uns aux autres, ce qui apporte parfois quelques confusions ou visions alternatives de mêmes évènements. Shanower a donc réalisé un travail de remise en cohérence de tout l'ensemble, appliquant certains choix pour que tout se tienne. Il a également choisi de coller autant que possible à la réalité historique. Chaque peuple est représenté avec ses mœurs et vêtements d'époque, et les Troyens sont assimilés à un peuple d'origine hittite. Du coup, il contourne également la part de fantastique de la mythologie. Les dieux et leurs créatures sont bien présents dans l'esprit du récit mais sans jamais qu'on puisse différencier leur influence de celles de simples croyances, de coïncidences heureuses ou malheureuses, de rêves ou de mensonges d'humains bien véritables. Et c'est ainsi que l'auteur met en image et en scène l'intégrale des évènements liés à la Guerre de Troie, depuis le moment où Pâris n'était encore qu'un gardien de vaches près du mont Ida jusqu'à la chute de Troie. Et j'ai réalisé par cette lecture à quel point ce récit était dense et complexe ! Chaque tome fait de 120 à 200 pages bien remplies, longues à lire et pleines d'innombrables personnages et de nombreuses sous-intrigues. Moi qui lis rapidement, je n'ai pu lire qu'un seul album par soirée. Et ce n'est qu'au quatrième tome (Trahison, partie 2) que les Achéens commencent pour de bon à attaquer Troie. Cette lecture m'a permis de redécouvrir des portions de légendes que finalement je mélangeais complètement. J'ignorais notamment que la flotte achéenne avait échoué sur un mauvais rivage lors de sa première tentative d'atteindre Troie et que ce n'est que durant la longue attente avant la seconde tentative qu'avait eu lieu le sacrifice d'Iphigénie. J'ai également pu redécouvrir pourquoi Agamemnon et Achille étaient maudits par certains dieux et déesses et comment Ulysse a fait preuve de ruse et de manigances du début à la fin du conflit. Le dessin est de belle qualité, très académique. Décors et personnages sont très soignés et conformes aux réalités historiques. Je regrette juste que les visages des personnages soient souvent difficiles à différencier. C'est d'autant plus gênant qu'il y en a vraiment beaucoup et qu'il ne faut pas les confondre sous peine de ne plus rien comprendre à certains passages. Heureusement, ils sont nommés suffisamment souvent pour que le lecteur s'y retrouve. Très bonne adaptation et compilation de légendes et d'une saga épique que beaucoup croient connaître sans en savoir véritablement le détail. Très très instructive, cette lecture n'a pour seul défaut que d'être très dense, très longue et de risquer de lasser son lecteur si celui-ci n'était pas suffisamment passionné par le sujet.
Il faut avouer qu’avec l’Iliade comme base de scénario, c’est plus facile de raconter une bonne histoire. Mais il faut avouer aussi que l’auteur a réussi le mariage de l’Iliade et de l’archéologie. Il nous dépeint l’Iliade en costumes d’époque, telle qu’Homère a du l’imaginer, et bien loin du faste et du fantasme auxquels les péplums nous ont habitué ; et avec un parti pris de ne jamais représenter les nombreux dieux omniprésents (pourquoi pas, ça fonctionne bien). Je salue le travail de documentation et de compilation de Shanower. Il nous propose ici une œuvre comparable à From Hell, et parviens, tout comme Moore, à allier fiction et réalité avec bonheur. Mais quelle motivation ! Déjà 22 chapitres, et encore une quarantaine à venir ! Pourvu que ça aille au bout ! Et puis, voici une lecture vraiment prenante, j’ai enchaîné les chapitres quasiment sans m’arrêter, bien que je connaisse l’histoire depuis bien longtemps. Je regrette toutefois l’absence des couleurs, elles auraient pu participer à mieux recréer cette civilisation ancienne. L’auteur la connaît assez me semble-t-il pour nous la représenter telle qu’elle était plutôt que de laisser la colorisation à notre imagination. Dommage qu’il n’ait pas poussé jusqu’au bout son effort de réalisme. En conclusion, on peut encore une fois féliciter Homère et consorts pour le scénario originel, et Shanover pour sa réalisation et ses images. Je ne qualifie pas une série en cours de culte, mais à la fin, ça fera certainement 5 étoiles.
J'ai abordé la lecture de l'Age de Bronze avec respect. Respect par rapport à l'envergure de l’œuvre proposée (7 gros pavés de prévus), respect eu égard au colossal travail de recherche que Shanower a du effectuer. "La guerre de Troie" n'est pas une mince affaire. Il existe une multitude de versions autres que "L'Illiade" et "L'Odyssée" d'Homère. Shanower est parvenu à dégager sa propre version tout en échappant aux pièges chronologiques. De plus, il a pris parti de ne pas faire apparaître de façon tangible les Dieux grecs, ce qui peut paraître déroutant quand on a lu l’œuvre d'Homère mais ce qui rend aussi l'histoire beaucoup plus crédible et beaucoup plus proche de nous. Alors, bien sur, on pourra reprocher à l'auteur son style de dessin en noir et blanc un peu trop académique, les fortes ressemblances entre les personnages (et notamment entre les fils de Priam), ce qui peut rendre la lecture et la compréhension quelques fois difficiles. Néanmoins, j'ai quand même eu l'impression de me trouver devant une oeuvre magistrale et qui fera forcément référence dans l'histoire de la guerre de Troie.
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