Louis la Guigne

Note: 3.1/5
(3.1/5 pour 10 avis)

Les errances et aventures de Louis la Guigne, ex-poilu, ex-mutin, aujourd'hui chômeur et révolté, dans le monde du 20e siècle de l'entre deux guerres.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Anarchiste ! Circus Vécu

Un siècle nouveau est né dans les tranchées de Verdun. Accouchement brutal, naissance douloureuse qui jette sur les pavés des années 20, une génération d'hommes meurtris. Croient-ils vraiment que « désormais rien ne sera plus comme avant ? » Allons ! Ces hommes ne savent même plus ce qu'ils veulent. Certains sont pour « un ordre nouveau », alors que d'autres s'enfoncent dans le rêve d'une société gouvernée par l'anarchie. Au milieu : Louis la Guigne, ex-poilu, ex-mutin, aujourd'hui chômeur et révolté. Face à lui, un complot implacable.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 1982
Statut histoire Une histoire par tome 13 tomes parus

Couverture de la série Louis la Guigne © Glénat 1982
Les notes
Note: 3.1/5
(3.1/5 pour 10 avis)
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16/04/2004 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je ressors avec un avis mitigé de ma lecture, mais celle-ci a quand même été agréable, d’où les trois étoiles. Le dessin de Dethorey est lisible, mais je l’ai trouvé emprunté au début, avec quelques erreurs (proportions), et un côté un peu brouillon. Ça s’améliore au fil des tomes (à partir du tome 3 je dirais), même s’il fait bien son âge ! Je ne suis par contre pas fan de la colorisation, très – trop terne – donnant l’impression d’album insolés. Bon, par contre, ça peut coller avec l’ambiance générale de la série, où l’on ne baigne pas dans l’optimisme. En effet, Giroud a ancré l’intrigue (ou les intrigues, tant on peut presque discerner des cycles d’un ou deux tomes) de la fin de la première guerre mondiale aux prémices de la seconde. Louis Ferchot, le personnage principal, est embarqué à son corps défendant dans tout un tas de péripéties douloureuses. Enrôlé durant la première guerre mondiale, il est, à la fin, embarqué dans des combats en Russie, puis déportés pour insubordination à Cayenne, c’est là que commence la série. Il débarque à Paris pour apprendre la mort de sa mère dans la misère, et puis il est immergé dans les violences des Ligues et un complot, puis est témoin de la montée du fascisme (il assiste à la tentative de putsch d’Hitler à Munich) en Allemagne, en Italie et en Espagne. On le voit, l’arrière-plan est très riche, et à lui seul il est une mine inépuisable d’action. Giroud utilise bien ce matériau je trouve. Au point que ce décor vole la vedette à la vedette ! En effet, Louis, anar à principes, porte bien son nom, et il s’en prend plein la gueule (au propre comme au figuré) et court de désillusions en désillusions, même s’il poursuit tête baissée, accompagné de quelques idéalistes ou anti-fascistes comme lui (et de quelques femmes), tous et toutes finissant mal généralement. En lui-même le personnage est intéressant, mais la répétition lasse un peu, et surtout Ferchot n’est souvent qu’un « guide touristique » d’une Europe à la dérive, qui s’efface derrière une machine qui le dépasse. Et on a aussi parfois l’impression que Giroud force un peu le trait, pour faire en sorte que Ferchot soit partout où l’Histoire se fait, croise des personnages importants. C’est le cas avec Hitler, mais aussi avec Tzara dans le premier tome (passage en soi inutile pour l’intrigue, sur un ton qui de plus ne m’a pas convenu). Bon, ceci dit, la lecture est plutôt agréable, le cadre historique intéressant. C’est globalement un bon millésime de cette collection Vécu.

04/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette reconstitution fidèle de l'Entre-Deux-guerres a pour personnage central Louis Ferchot, surnommé Louis la Guigne, qui connaît un parcours agité : rescapé de la Grande Guerre, ancien bagnard, anarchiste au grand coeur, il va vivre la montée du nazisme en Allemagne, celle du fascisme en Italie, connaître la Prohibition et les travers du racisme à New York, avant de rejoindre la France. Ainsi, de 1921 à 1936, Ferchot est ballotté au gré d'événements tragiques en traversant une succession d'épreuves qui vont forger son caractère; c'est une chronique très dense sur fond d'histoire sociale, qui rassemble tous les éléments du feuilleton populaire, et qu'il faut lire bien attentivement si on veut en saisir tous les rouages. Racontée avec rigueur par Frank Giroud et illustrée avec précision par Dethorey, la série qui voit leur héros vieillir physiquement et moralement, débute en 1982 dans Circus et se poursuit dans Vécu; bien que peu attiré par ces périodes historiques contemporaines qui tournent autour de la guerre de 14-18 et les Années Folles, je me suis surpris à m'intéresser à cette saga bien écrite et remplie d'événements ou de faits qui ont changé notre vie politique et sociale. Mais je n'en raffole pas pour autant.

18/07/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Louis la Guigne est un de mes personnages préférés. Ce gaillard, toujours du côté des perdants, plein de bonne volonté, têtu et solide, est on ne peut plus attachant. Les scénarios de Giroud ont le mérite de nous promener dans un monde alors proche de l’explosion, et de s’intéresser à quelques épisodes de cet entre-deux-guerres troublé (les mouvements anarchistes, la montée du fascisme et la guerre civile en Espagne, plus particulièrement, mais cette liste est loin d’être exhaustive). La qualité historique de la série est incontestable et les scénarios proposés permettent de combiner cet aspect avec des aventures prenantes et bien construites. Petit bémol, toutefois : une narration très présente, qui alourdit la lecture. Les tomes sont denses et nécessitent que l’on s’y consacre totalement pour réellement les apprécier. Une lecture rapide et distraite est, par conséquent, à éviter. D’un point de vue graphique, j’ai une appréciation d’ensemble plus partagée. Le style de Dethorey, au début de la série, est loin de figurer parmi mes préférés. Le trait est, par moments, confus voire brouillon et certaines perspectives sont franchement foireuses. Mais, surtout, la colorisation est proche de l’horrible, tant elle dégouline de fadeur. Toutefois, ce trait présente déjà certaines qualités, dont son expressivité. Ces qualités prendront alors une autre dimension lorsque l’artiste changera de style pour en venir à une couleur directe tout simplement magnifique. Le talent de Dethorey éclate alors au grand jour, et, autant je n'appréciais que très modérément l'ancien, autant j'avoue être un grand fan de ce dernier ! La majeure partie de la série est cependant illustrée dans le style « ancien », ce qui est regrettable. Franchement bien, tout de même, et malgré ce bémol, Louis la Guigne vaut la peine qu’on s’y attarde pour son contexte historique et politique, son attachant personnage central et ses aventures mouvementées.

09/12/2009 (modifier)
Par Cévenol
Note: 2/5

Ouvrier endurci par la guerre, les tranchées, le bagne, etc. Louis découvre à son retour de Cayenne un monde profondément changé dont les bouleversements en cours, politiques notamment, dessinent peu à peu les bases de ce XX sc. qui s’ouvre à lui. Eternel insoumis aux convictions anarchistes l’originalité du personnage tient avant tout dans ce trait de caractère qui le situe aux antipodes d’un Tintin délationniste (je sais c’est gratuit mais pas entièrement faux). A cela s’ajoute le fait que Louis Ferchot est, comme son surnom le laisse à penser, le prototype même du « chat noir », celui avec qui il ne faut pas trop traîner sous peine de se voir accusé de meurtres ou de se retrouver rossé de coups pour avoir exprimer une idée proportionnellement inverse à la taille de son interlocuteur. Oui mais voilà Louis est un dur à cuire, un peu trop même… Si ce « gaucho » au grand cœur, clairement guignard, m’est d’abord apparu comme un atout pour le moins original il s’est vite transformé en une caricature un peu redondante au fil des albums. Le personnage de Louis, éternel opposant et tête de mule, manque ainsi à mes yeux de profondeur. D’ailleurs au final heureusement que Louis a la guigne car il ne provoque pas réellement l’aventure. Les évènements lui tombent dessus et bon an mal an il s’en sort. L’époque choisie, celle-là même qui devait assurer une trame solide passe donc au second plan. L’enthousiasme des premiers albums a ainsi cédé le pas à une monotonie, non pas source d’ennui, mais qui fait que j’ai du mal à retenir quelque chose des derniers opus de la série. Pour ne rien arranger le dessin, loin d’être mauvais, « ne casse pas trois pattes à canard » avec quelques approximations et un trait classique, voir un peu vieillot. Mon sentiment général est donc très largement mitigé. Si je comprends tout à fait les avis plus élogieux qui m’ont précédé j’ai un peu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise, ou plus exactement que les auteurs ont sous-exploité un potentiel prometteur. L’intérêt de la série que je situais dans le caractère anarchiste du personnage principal perd en effet trop vite de sa puissance alors même que l’époque choisie fournissait un combustible quasi-inépuisable. A vrai dire j’ai même l’impression que ce personnage pourrait traverser les époques, le reste n’étant que matière, ce qui est regrettable au regard des attentes nées de mes premières impressions. En bref : à lire si votre bibliothèque en est pourvue, pour l’achat peut-être vaut-il mieux y avoir jeté un coup d’œil…

08/01/2009 (modifier)
Par Kalish
Note: 4/5

Louis Ferchot, un gentil gaucho aux penchants anarchistes nous emmène dans ses aventures entre deux guerres. La Guigne, c'est son surnom, il se retrouve toujours au mauvais endroit, au mauvais moment (de l'histoire) dans un pays rempli de fachos. Et les fachos, il n’aime pas le Loulou, du coup à chaque album, il en prend plein la tronche sans broncher. Grâce à cet anti-héros rapidement attachant, Frank Giroud nous fait découvrir une époque fascinante où les extrêmes se rencontrent et s'affrontent, dans ce qui apparaît comme les prémices de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide ; partie de notre siècle qui me fascine. Les dessins sont "à l'ancienne" et donne une ambiance glauque qui colle assez bien au personnage. La structure des histoires est, elle, plutôt classique mais pas déplaisante. On pourra juste reprocher à l'auteur d'afficher des opinions politiques radicales qui peuvent ne pas être du goût de tout le monde. En gros si vous aimez Bilal quand il ne fait pas du fantastique vous aimerez. Série à prendre avec des pincettes donc et qui aurait mérité une fin digne de ce nom pour devenir culte.

08/06/2007 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 4/5

Le destin de Louis Ferchot, un homme honnête et généreux issu de la classe ouvrière, qui à sa démobilisation au début des années 20 se laisse entraîner avec des anarchistes dans de nombreuses péripéties, qui l'amèneront à se faire de nombreux ennemis qu'il retrouvera au hasard de son errance, de Paris vers Berlin avant de gagner l'Italie pour s'embarquer vers les Etats-Unis... Où qu'il soit, cet amateur du beau sexe s'y retrouve toujours en bonne compagnie, bien que ceux qui l'approchent soient bien souvent touchés par la malchance qui poursuit notre personnage. Avant de disparaître, l'une de ses compagnes lui donne une fille, avant qu'il ne soit contraint de retrouver l'Europe. Superbe évocation des bouleversements politiques et économiques du monde en ce début de siècle, la saga de Louis la Guigne permet de voyager à travers cette époque en compagnie d'un héros idéaliste toujours prêts à s'engager auprès des plus faibles pour vaincre les (nombreuses) injustices qu'il croise. Exploration minutieuse et inventive, c'est une superbe réussite de Frank Giroud qui réussit à associer l'Histoire et la fiction, avec une grande perspicacité pour l'étude de moeurs qui nous vaut une superbe galerie de personnages. Il faut féliciter sa capacité de renouvellement qui lui permet de faire voyager son personnage dans quelques-uns des plus grands évènements du siècle sans jamais perdre sa crédibilité. Particulier au premier abord, le dessin de Dethorey permet une superbe reconstitution des lieux comme des ambiances avec une grande personnalité. Une superbe réussite indispensable. La série est aujourd'hui privée de son dessinateur trop tôt disparu. La fin du dernier album reste quelque peu ouverte. Connaîtra-t-elle une suite ? Seul son scénariste peut y répondre.

22/04/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Louis Ferchot, cet ancien bagnard, fait son entrée dans "Circus" n° 48 d'Avril 1982. Ses "parents", Giroud et Dethorey, vont lui en faire voir de toutes les couleurs, le pauvre ! Je l'ai ainsi suivi des années 20 jusqu'à la montée du nazisme en Allemagne, puis du fascisme en Italie. Comme Louis, j'ai été une sorte de témoin -visuel- de cette époque. Je l'ai même retrouvé jouant du saxophone à New York !. Louis ?.. C'est un pur, un dur, un vrai idéaliste... mais qui parfois doit faire le coup de poing pour se faire entendre ou comprendre. C'est ce qui m'a plu en lui. C'est l'histoire -crédible- d'un mec qui croit encore et toujours à la fraternité entre les hommes, malgré les bassesses et les vilénies qu'ils lui feront subir. Cette "saga" bénéficie d'un beau graphisme, un peu "à l'ancienne" (mais c'est ce qui fait son charme), qui sert fort bien les scénarios concoctés par Giroud. Scénarios d'ailleurs qui ont entraîné l'affection du lectorat. Louis ?... J'aurais pas aimé être à sa place !...

30/10/2006 (modifier)
Par Sagera
Note: 3/5

Parce que j'aime bien le contexte historique qui sert de cadre à la série et parce que le personnage de Louis est intéressant, je conseille l'achat de ces aventures. Mais là où je suis plus réticent, c'est finalement le côté exécrable de la mise en couleur qui amoindrit sensiblement l'ensemble. Ce seul aspect m'a un peu découragé à finir cette série. C'est souvent la tare de Glénat. Du moins dans ce type de série de la collection vécu.

12/05/2004 (modifier)
Par Braz
Note: 3/5

J'aime bien cette série, malheureusement on y retrouve un défaut classique: bien dans les premiers tomes, et de moins en moins pétillant au fur et à mesure qu'on progresse, c'est dommage. Louis La Guigne est sympa, il voyage dans l'Europe et l'Amérique des années 20 et 30. C'est une BD historique de qualité mais au scénario assez conventionnel en général : scènes de bagarres sans toujours beaucoup d'originalité. En tant que scénariste, Franck Giroud a heureusement élevé ses histoires et a ensuite progressé avec la série Louis Ferchot (le même personnage mais plus jeune) et surtout avec le Décalogue.

25/04/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Je dois avouer que dès le départ cette série partait mal pour moi car c'est exactement le type de BD que je n'aime guère. L'aspect historique des aventures de Louis Ferchot est largement mis en avant dans cette série. Le pauvre Louis est ballotté au gré des évènements de l'Histoire Européenne puis Américaine entre la première et la seconde guerre mondiale. Une chronique en début et fin d'album resitue même l'action dans son contexte historique et politique. En ce qui concerne le dessin, il est à mon goût très moyen. Très réaliste, il est servi par des couleurs assez ternes et le tout me parait plutôt lugubre. J'ai même vu à l'occasion d'énormes erreurs de perspectives et d'échelles (des personnages minuscules comparés aux bâtiments à côté d'eux par exemple). Bref, je n'aime pas franchement. Puis ensuite les histoires et aventures de Louis la Guigne en elles-mêmes ne m'ont pas du tout captivé. J'y sens largement plus une errance sans but réel, un touche-à-tout évènementiel avec quelques dénonciations du facisme de certains gouvernements et peuples, qu'une histoire ficelée et prenante. Et par-dessus le marché, le personnage même de Louis Ferchot m'est antipathique. Le style du socialo-anarchiste en rébellion contre la société, lui-même un peu égoïste mais qui pense au bien de ses compagnons de fortune, ça me gave très rapidement. Bref, une BD pas pour moi mais qui peut plaire aux amateurs d'Histoire et d'aventures teintées de politique historique.

16/04/2004 (modifier)