Berlin
Une intelligence artificielle prend les commandes du Bloc Soviétique et menace la paix mondiale.
Berlin Circus Les intelligences artificielles (I.A.) Russie
Un ordinateur doté d'une intelligence artificielle et aux ordres - mais pour combien de temps encore ? - du professeur Rouchine, devenu du fait maître pernicieux de l'Union Soviétique, aggrave les relations Est-Ouest en suscitant des actions militaires violentes. Admettant le risque d'entrainer une troisième guerre mondiale dans le but - entre autres - d'observer l'évolution scientifique de sa machine, le professuer Rouchine a invité le Prince de l'Alchimie dans son laboratoire gigantesque au coeur de l'Asie Centrale, afin que ce dernier améliore l'originalité de son ordinateur, sa perception des subtilités de la vie humaine, pour recréer l'homme parfait, voire démoniaque : l'Argus. Une série mélangeant SF et conflits politiques Est-Ouest mais qui restera inachevée.
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Date de parution | Avril 1986 |
Statut histoire | Série abandonnée 2 tomes parus |
Les avis
Outre le mal que j’ai eu pour trouver le tome 1 qui manquait à ma collection, j’ai ensuite eu un mal fou pour comprendre ce que je lisais. Graphiquement et scénaristiquement, tout est daté. D’une part le scénario nous emmène dans le conflit communo-capitaliste entre les URSS et les E-U. D’un côté le pouvoir a été pris par une entité virtuelle, ou disons programmée, sorte de super calculateur ayant des espions dans le monde entier sous forme de robots plus vrais que nature permettant à notre entité centrale d’avoir des organes capteurs un peu partout. L’idée marque donc toute la réflexion sociale d’une époque en l’incluant dans le modèle en cours au moment donné. Le tout se combine avec une réflexion sur le conflit nucléaire évidemment, mais également sur le classique rapport de la machine à l’homme au sens de perception des nuances et de l’humanité, nécessaire à la machine pour se faire passer pour humaine. Je me rends compte que vu sous cet angle le scénario parait clair et classique, mais hélas le scénariste complique allègrement le propos et le rend confus. Car vouloir parler de la machine dans sa volonté de savoir ce qui lui manque pour avoir des réactions humaines avec des capacités de modélisation largement supérieures fait conventionnelle et banale aujourd’hui. Tout en réalité fait un peu cliché daté sur des sujets à la pointe dans les années 80, enfin tout cela se noie surtout dans des dialogues à dormir debout. A trop vouloir faire de la philo-psycho-socio (et autres domaines finissant en o) de façon elliptique on finit par accoucher de textes n’ayant ni queue ni tête. Aucun personnage n’est attachant et ne semble avoir une vie réelle sauf deux : le président US (dans le second tome) et cette intelligence artificielle qui assez curieusement semble au contraire avoir âme humaine. Ne me parlez pas ces savants excentriques complètement superficiels d’onanisme devant leur supériorité et la médiocrité alentour. Je passe aussi sur le fumeux discours sur l’homme et la femme sous jacent à la base dans laquelle notre maître du monde virtuel opère. Ah oui, et pour que l’on tombe complètement dans le ridicule il fallait le remake de la belle et la bête, ici l’ordinateur mâle et la femme sensuelle. N’en jetez plus. (n’oublions pas le prsident US qui va quand même larguer ses bombes alors qu’il a été prévenu de ce qu’il y a dedans…) La série s’achève sur un trou, complètement inachevée elle effleure nombre de situations que le scénariste avait pourtant tenté de poser. Dommage et pas crédible car le discours n’est jamais suivi. Les idées sont là, mais le rendu est trop chaotique pour gagner cet intérêt. Graphiquement en revanche le dessin colle parfaitement avec l’univers complexe recherché. Colorisation et trait marqués de leur époque certes, mais pertinent au regard du thème construisent un univers froid de lutte de bloc. Même la recherche féminine à priori seul manque à la super machine dans sa compréhension trop mathématique du monde se fait pertinente. Au final grosse déception, les dialogues trop hermétiques associés à un récit décousu aux événements trop gros ne permettent pas à l’intrigue plus intéressante, sur le développement intellectuel d’une machine, de se développer. Thème et dessin datés intéressant mais forme vraiment indigeste, inutile de vous attarder.
Je suis tombé par hasard sur cette série de Schetter. Ce n'est qu'après lecture que j'ai découvert la polémique qui entoure cet auteur, portant sur la qualité de ses BDs, de ses dessins et également sur le personnage en lui-même. C'est donc totalement vierge de tout a priori que j'ai découvert - avec une certaine surprise malgré tout - cette série qu'est Berlin. Commençons par le dessin. Il ne m'a pas choqué (contrairement aux détracteurs de cet auteur) : je ne l'aime pas car c'est du pur style réaliste, mais comparé au dessin de Vance pour XIII, je ne le trouve pas pire. Seul point que je trouve vraiment moche, ce sont les visages des femmes qui sont... repoussants. Pour le reste, ce n'est pas franchement beau, c'est très teinté du style années 80 - BDs d'aventure réalistes, mais rien d'affreux. Et concernant le scénario... Ben... Disons que c'est complexe. L'histoire est complexe, les dialogues sont parfois ardus à suivre (on en vient même à se demander si ce n'est pas de l'esbrouffe dialectique, histoire de paumer le lecteur), et le tout tire vers un mélange entre complexité politique, argumentation métaphysique et philosophique et science-fiction des années 60. Ca fait très fouillis. L'histoire quant à elle porte à la fois sur le thème ultra-classique du savant fou qui voit les hommes comme des sujets d'expérience sans âme, le super-ordinateur qui découvre la complexité de l'humanité et cherche à comprendre l'esprit humain pour s'en imprégner, et un conflit Est-Ouest très semblable au film Docteur Folamour. Ce n'est franchement pas original, pas bien raconté, très fouillis... L'auteur semble en outre prendre cette histoire très au sérieux alors que certains aspects en sont assez ridicules (le savant fou qui est vêtu comme E.Nigma dans Batman ou comme un Leprechaun, ce dernier qui fait appel au Prince de l'Alchimie, le Pentagone qui ne sait pas si ses propres bombardiers sont chargés de tracts pacifiques ou bien de charges chimiques mais attend que les bombes soient tirées pour savoir ce qu'il en est en réalité, etc...) Globalement, je l'avoue, c'est assez mauvais. Mais bon, je n'ai pas trouvé ça complètement détestable : ça se laisse lire pour peu qu'on ne cherche rien de qualité. Enfin, si l'on est prêt à oublier que la série est inachevée et laissée en plan en plein milieu de l'intrigue...
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