Muchacho

Note: 3.72/5
(3.72/5 pour 32 avis)

1976. Nicaragua. Pays d'Amérique Centrale sous le joug de la dictature. Gabriel, jeune séminariste et peintre doué, découvre tout à la fois la répression militaire et l'emprise écrasante de sa sensualité.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Aire Libre Amérique centrale Dictatures et répression Gays et lesbiennes Les Meilleurs Diptyques Peinture et tableaux en bande dessinée

Nicaragua, 1976. Secondé par la sinistre Guardia, "Tachito" Somoza règne en maître sur ce petit pays d'Amérique centrale. Jeune séminariste, fils d'une grande famille de Managua, la capitale, Gabriel peint. Le Christ, la Passion, les saints. Il est doué pour ça. C'est la raison pour laquelle on l'envoie exercer son art auprès de Ruben, le prêtre de San Juan, un petit village niché dans la montagne. Peu apprécié des villageois, parce qu'il est le fils de son père, Gabriel devra apprendre à les connaître et à les aimer, encouragé par un Ruben l'exhortant à les peindre tels qu'ils sont, hommes et femmes de chair et de sang. Ainsi, en "soulevant la peau des choses", Gabriel découvrira la répression militaire contre les paysans, et contre lui-même le joug écrasant de sa sensualité. Pour lui comme pour les villageois, les temps sont à la révolte qui gronde et à la révolution qui couve...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2004
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Muchacho © Dupuis 2004
Les notes
Note: 3.72/5
(3.72/5 pour 32 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

06/05/2004 | Kael
Modifier


Par karibou79
Note: 3/5
L'avatar du posteur karibou79

3.5 Ma découverte d'Emmanuel Lepage, c'était évidemment que son talent de dessinateur ne pouvait qu'aller vers les sommets. On ressent la moiteur de la jungle, la palette de couleurs est éblouissante, un régal pour les yeux. Mais côté scénario, Mr Lepage en était aussi aux débuts et utilisait des schémas préconstruits, trop sentimentaliste dans la partie quasi-survivaliste du récit. Ca m'embête de ne donner que 3 étoiles mais c'est sa faute, pourquoi fait-il tant de magnifiques récits qu'on doit descendre la note des "moins bons"? Monde cruel...

13/04/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

"Pas mal" mais surtout en raison du dessin d'E. Lepage, toujours aussi bon que ce soit dans les paysages polaires ou ici dans les jungles sud-américaines. De ce côté, il n'y a rien à dire. Mais encore une fois, un excellent dessinateur n'est pas forcément un bon scénariste. Non pas que l'on s'ennuie à la lecture de ce diptyque, mais le tome 1 se traîne un peu, défaut qui s'accentue au tome suivant qui oscille entre courses-poursuites dans la jungle et les premières prémices de la découverte de son homosexualité par le jeune héros. Non pas que ce dernier point me gêne, mais à trop vouloir aborder des thèmes aussi différents E. Lepage finit malheureusement par trop brouiller les pistes et perdre son lecteur. Personnellement je n'ai que bien peu vibré face aux affres et tourments de Gabriel. J'aurais préféré un recentrage sur l'un ou l'autre sujet, finalement cette guérilla aurait mérité un traitement plus approfondi, E. Lepage en est capable après ce qu'il nous a montré sur les terres australes. Comme le note Noir Désir dans son avis le thème de l’homosexualité dans ces conditions de guerre est plutôt curieux. Les deux tomes se laissent lire, mais rien d'impérissable.

10/12/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Avant de réaliser les superbes albums documentaires de ces dernières années, à Tchernobyl ou dans les milieux polaires, Lepage avait beaucoup utilisé comme décor la jungle latino-américaine (je l’avais découvert je crois avec La Terre sans mal). Le talent de dessinateur est déjà bien présent, c’est clair. Celui de scénariste est un peu moindre, même si ce diptyque n’est pas sans intérêt. Ces albums mêlent plusieurs thèmes. La guérilla sandiniste contre le pouvoir de Somoza, et les dissensions au sein même de l’Eglise, à propos de l’engagement auprès des péons indiens, contre la dictature proche des grands propriétaires et des Etats-Unis d’une partie du clergé, alors que l’élite ecclésiastique condamnait cette accointance avec les « rouges ». Au milieu de ce bourbier, un jeune séminariste, peintre au demeurant et fils d’un puissant, qui se retrouve dans un village au cœur des oppositions évoquées plus haut. La partie aventure – sans être trop originale, est plutôt bien rendue, avec une traversée de la forêt éprouvante pour les guérilleros ! La sensualité qui domine rapidement autour de Gabriel, le personnage principal, est assez surprenante dans le contexte, comme l’est l’aventure homosexuelle. Improbable, mais pourquoi pas ? Deux albums qui se laissent lire…

04/01/2018 (modifier)
Par dut
Note: 3/5

Suite à la lecture des 2 tomes (et oui j'ai du retard dans mes lectures...), je mets à jour mon avis et ma note. J'ai longuement hésité entre 3/5 et 4/5... J'ai finalement opté pour le 3/5 car même si j'ai apprécié "Muchacho", il y a un "je ne sais quoi" qui me laisse perplexe. Après la lecture du 1er tome, je n'avais pas été entièrement convaincu, le tome 2 n'a pas fait évoluer mon avis. On sent bien que Lepage a effectué un travail monstre sur ce tome, je ne suis pas spécialiste de l'Amérique du Sud, mais il est facile de voir que Lepage nous sort un scénario cohérent ! Un travail de passionné assurément ! J'ai aimé l'évolution de Gabriel dans ces 2 tomes. On part d'un jeune homme fragile et timide dans le tome 1 et on termine avec un homme fort et affirmé à la fin de l'histoire. Avant de lire le tome 2, j'avais pas trop compris l’intérêt de la couverture représentant à nouveau Gabriel, dans la même posture. Ces 2 couvertures montrent l'évolution du personnage ! J'adore le dessin de Lepage, que ce soit dans Névé ou plus récemment dans Un printemps à Tchernobyl. Les couleurs sont fantastiques, c'est un boulot énorme ! Ça rend carrément bien, ça donne un relief, une profondeur au dessin, c'est vraiment réussi graphiquement ! Assurément, Muchacho est une bonne BD, extrêmement bien réalisée, mais elle ne m'a pas complètement touché...

03/07/2004 (MAJ le 29/05/2013) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Note approximative : 3.5/5 Dès la première case, j'ai tout de suite reconnu l'ambiance visuelle et un décor similaire à La terre sans mal du même auteur. Le dessin est beau. Et même si j'ai eu un peu de mal avec les couleurs en début d'album, certaines scènes de nuit et autres sont tellement superbes qu'il n'y a rien à en redire. Quant à l'histoire, j'ai bien accroché à la moitié de l'album, lors des progrès artistiques du héros, Gabriel et son intégration dans le village. Par contre, je n'ai pas su être touché ni intéressé par l'histoire de dictature et de violence qui cerne le récit en début et fin d'album. La dureté de la fin m'a presque semblé artificielle, dans le sens où j'avais le sentiment que la corde sensible était trop tirée, l'injustice montrée trop en avant. En bref, j'ai bien aimé une bonne moitié du récit mais j'ai moins accroché au reste, même si les personnages étaient là et plutôt bons, et même si les dessins sont très bons. J'attends de voir la suite pour me faire un avis définitif.

09/12/2005 (modifier)
Par Cassidy
Note: 3/5

Bonne surprise que ce premier tome de Muchacho. J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dedans, pourtant : j'ai trouvé le début un peu ennuyeux, un peu trop bavard... Pour que le lecteur comprenne dans quel contexte se situe l'histoire, les personnages semblent se l'expliquer entre eux, ce que je trouve un peu "artificiel" ; mais c'est une maladresse que l'on peut attribuer au fait qu'Emmanuel Lepage, en tant que scénariste, est encore un peu "jeune". Mais une fois que l'intrigue elle-même est lancée, on se laisse emporter sans rechigner, et ce malgré d'autres défauts, que je ne manquerai pas de citer quand même parce que je suis comme ça, mais qui ne sont pas rédhibitoires. C'est plutôt pas mal écrit, très bien dessiné, ça parle d'art sans être pompeux... Personnellement, donc, j'ai plutôt envie de pardonner les défauts, sur ce coup-là ; pourtant, c'est sûr que certains personnages sont un peu trop stéréotypés (genre la semi-pute au grand coeur, ou l'amoureux transi un peu tocard qui rêve d'un bel uniforme pour impressionner sa dulcinée), et que dans certaines scènes, l'auteur semble parfois vouloir en faire un peu trop dans le genre "grande fresque tragique et flamboyante"... Mais à la limite, moi qui passe mon temps à fustiger les jeunes auteurs qui ne veulent rien raconter d'autres que les non-aventures de leur nombril et de leur quéquette, je ne vais pas trop jeter la pierre à Lepage d'avoir l'ambition de faire quelque chose de grand et d'épique. Bref, tout ça pour dire que pour l'instant, Muchacho est loin d'être parfait (d'où un simple 3/5 en attendant la conclusion de la série) mais ne manque pas de qualités (le dessin est superbe) et se lit avec intérêt (une fois passées les premières planches).

23/06/2004 (modifier)