Tarzan par Burne Hogarth

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Le plus célèbre dessinateur de Tarzan est sans conteste Burne Hogarth, et à ce titre de nombreux articles le concernant et études ont été faits par les exégètes de Tarzan.


Best of 1930-1939 Les Pionniers de la BD RETROspective BD Tarzan

Le plus célèbre dessinateur de Tarzan est sans conteste Burne Hogarth, et à ce titre de nombreux articles le concernant et études ont été faits par les exégètes de Tarzan. Depuis sa création le 5 mars 1937, la page du Dimanche Tarzan avait toujours été composée de douze images bien uniformes. Hogarth en changea le cadre; la dimension et la disposition des vignettes changèrent à chaque page. Celles ci prenaient parfois toute la hauteur ou la largeur de la page, l'effet est en quelque sorte une composition cinématographique qui permet de visualiser l'action sous tous les angles (panoramique, contre plongée, gros plans). Ces talentueuses compositions sont nettement très significatives, perceptibles dans les pages datées vers la fin de 1947. C'est peut-être ces pages qui ont fait dire à Alain Resnais "le mérite de Burne Hogarth aura été de montrer que l'on pouvait concevoir "la Page du Dimanche" non comme une suite d'images séparées mais comme une grande composition générale, où se déploie dans la chaleur torride de la jungle africaine, la grande arabesque des fêtes de "Rubens". Ce bel hommage d'un cinéaste fut publié en 1965 dans la revue Giff-Wiff par le Centre d'Etudes des Littératures d'Expression Graphique. L'autre originalité d'Hogarth après 1941, quand il eut la possibilité d'écrire lui même les scénarios, est d'avoir élaboré ces histoires selon ses goûts du fantastique. L'une de ses plus étranges créations est sans doute les Ononoes (êtres formés d'une grosse tête). Pour ceux qui connaissent bien l'univers des romans d'Edgar Rice Burroughs, ces étranges créatures, ressemblent aux Kaldanes du roman "Echec sur Mars". "Tarzan et les Ononoes", lors de sa publication en récit complet en 1951, subit les outrages de la censure. Pascal Milocco, talentueux maquettiste qui composait toutes les couvertures des récits complets aux Editions Mondiales, fut chargé de transformer avec habileté ces êtres étranges en simples Pygmées. Cette anthologie intégrale reprend les meilleurs récits de Tarzan illustrés par Burne Hogarth.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1937
Statut histoire Histoires courtes 11 tomes parus

Couverture de la série Tarzan par Burne Hogarth © Soleil 1937
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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10/05/2004 | Ro
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L'avatar du posteur Agecanonix

Ce personnage imaginé en 1912 par le romancier Edgar Rice Burroughs, Tarzan of the apes (Tarzan des singes), est devenu un des mythes du 20ème siècle. Cet ouvrage contait son origine : fils de lord Greystoke, il est abandonné avec ses parents sur une plage de la côte africaine, après une mutinerie à bord d'un navire; les parents sont massacrés par des gorilles tandis qu'une femelle emporte le bébé et l'élève parmi les grands singes. L'enfant grandit, découvre un jour la vieille cabane où ses parents furent tués, y trouve de quoi s'instruire, et une fois adulte, décide de protéger la jungle de cupides aventuriers. La jolie Jane Porter plus tard débarquée elle aussi sur la côte, deviendra sa compagne. Cette histoire obtient un tel succès qu'elle intéresse Hollywood qui l'adapte à l'écran dès 1918, c'est le début d'une longue lignée de films dont Johnny Weissmuller deviendra la star la plus mythique ayant personnifié le seigneur de la jungle, qui continue ses exploits à la TV. Il était inévitable que la BD ne soit pas en reste. La première adaptation est confiée en 1929 au dessinateur Hal Foster sur textes de Burroughs. Un genre nouveau apparaît alors : la BD de jungle. Foster adopte un style réaliste déja bien maîtrisé et incorpore le texte dans l'image comme il le fera plus tard avec Prince Valiant. Ces premiers épisodes content la génèse de Tarzan écrite par Burroughs. Le succès est aussi grand, justifié par le fait qu'en cette période de crise économique, les lecteurs américains ont besoin d'un héros qui les rassure et leur prouve une supériorité sur les aléas de la vie. Tarzan réunit en lui les éléments nécessaires pour séduire : héros invincible, force, domination des créatures par l'homme, retour à la nature. Comme Superman en 1938, il symbolise la revanche de l'Amérique sur le mal et annonce en même temps le raz de marée des bandes réalistes des années 30 et 40. Si Foster lui fait vivre des aventures très classiques de sauvetage et de "bon sauvage blanc" qui survit avec brio dans un environnement hostile, en 1937 arrive celui qui va devenir le plus grand dessinateur de Tarzan, je veux parler de Burne Hoggarth bien-sûr, qui l'anime jusqu'en 1945, puis en 1950, en lui donnant non seulement une dimension inégalée dans la précision et le décor, mais surtout en lui faisant vivre des aventures un peu plus musclées, où perce un aspect de jungle sauvage et mystérieuse, et où il n'hésite pas à y introduire l'élément fantastique. En effet, Tarzan se retrouve souvent dans des cités perdues, combat des êtres étranges comme les Onono (probablement les êtres les plus insolites puisque constitués d'une énorme tête sur un petit corps), des peuples exotiques ou inquiétants (Chinois, Pygmées, barbares ou hommes-léopards), et des reines ensorcelantes qui lui offrent leurs royaumes qu'il refuse toujours. En même temps, il se pose en conciliateur entre tribus ennemies, empêche les hommes blancs cupides en quête de richesse d'arriver à leurs fins, et affronte de multiples trafiquants et chasseurs mal intentionnés. Si Foster dessinait un Tarzan très académique, au trait fin et racé, Hoggarth va lui donner une consistance plus virile, d'homme musclé, mettant pleinement en valeur ses qualités athlétiques et sa force. Ses planches restent encore aujourd'hui un joyau graphique, car l'esprit de la bande a hélas vieilli, c'est de l'aventure à l'imagerie naïve telle qu'on la pondait dans les années 40 avec plein de rebondissements abracadabrants et des scénarios à la limite du crédible, à peu près identique à ce qu'on voyait dans les films tournés par Weissmuller. Le public de cette époque était conquis, mais de nos jours, c'est très kitsch ; ça peut se lire, je l'ai fait en bibliothèque avec les rééditions Soleil, mais je ne peux m'empêcher de sourire et de me dire, "eh oui, c'était comme ça à l'époque, on y croyait". Ce qu'il faut retenir quand même, c'est que Burne Hoggarth reste un grand monsieur. A essayer donc en bibliothèque, car l'achat risque de désappointer les jeunes lecteurs.

29/08/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

C'est dans un roman qu'apparaît pour la première fois Tarzan, ce en 1912. Jusqu'à sa mort -en 1950- Burroughs en écrira pas moins de 34 épisodes. Mais le mythe -car c'en est un- est déjà lancé. Tarzan va d'abord faire l'objet d'une adaptation cinématographique en 1918. Il faudra pourtant attendre 1929 pour voir ses aventures transcrites sur papier. C'est en effet le 7 Janvier 1929 qu'il apparaît pour la première fois, sous forme de strip, dans divers quotidiens US. Le succès est considérable et ne se démentira plus. Sous la plume de divers dessinateurs, dont certains de véritables "pointures", Tarzan va connaître une popularité mondiale ; popularité d'ailleurs renforcée grâce aux films tournés avec Johnny Weismuller en vedette. En France ?... Déjà en 1930, l'éditeur Hachette publie des histoires dites "récitatives" (dessin + ajout d'un texte qui explique l'action en cours). Diverses maisons d'éditions reprendront le personnage qui paraîtra dans de nombreux périodiques : "L'As", "L'Intrépide", "Hurrah !", "Junior" et d'autres encore. Il aura même son propre journal : 293 parutions de 1946 à 1952. Tarzan ?.. un véritable héros universel qui fera l'objet de films, séries télévisées, dessins animés, périodiques, albums, récits complets, jeux, figurines, petits formats, etc... et aura bien des ersatz : "Akim", "Tarou", sans compter les parodies (Tarzoon, des histoires par Gotlib...) Un héros intemporel, encore dans toutes les mémoires. Et c'est tant mieux !... Les albums ?... J'en ai recensé 62 (non comptés ceux édités en langue française au Québec). Sa carrière, d'ailleurs, est assez difficile à suivre : - Une trentaine d'opus cartonnés chez Hachette, de 1936 à 1953 - Quatre tomes aux Editions Mondiales, en 1955 et 1956 - Quatre tomes chez SPE en 1946 - 15 opus brochés chez Sagédition de 1975 à 1983 Etc... etc... Seulement une soixantaine d'albums ?... penserez-vous ... Oui, mais c'est sans compter les 323 histoires parues en périodiques, les récits complets, etc... Tarzan ?... C'est un des plus fort tirages jamais réalisés. Savez-vous que le périodique à son nom (période d'avant-guerre) "tirait" à plus de 300.000 (TROIS CENT MILLE ) exemplaires par SEMAINE ?... Fou, non ?... Tarzan ?... Il en aura connu, des histoires. Et aussi moult dessinateurs. Les plus "beaux" ? : Harold Foster, Burne Hogarth, Bob Lubbers, Russ Manning, John Celardo... Tarzan, Jane et Cheeta ?... Un fabuleux brelan d'as qui a encore de très beaux jours devant lui... OOOOOyoyoyoyoyoooOOOOHH !!!...

17/01/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Je possède une intégrale de 1967 de Tarzan, en noir et blanc, et c'est quelque chose, ça oui ! ;) Burne Hogarth est sûrement le dessinateur le plus marquant des aventures classiques de Tarzan. Il a un style de dessin mettant les formes du corps humain en valeur à la manière de sculptures grecques. Et indubitablement, les planches de son Tarzan sont très belles, surtout pour l'époque, et encore plus quand on sait l'impressionnante quantité de planches de la même qualité qu'il a dessinées pour cette BD. Ses planches sont dramatiques, tragédiques, grandioses mais également évidemment kitschissimes vues avec un oeil moderne. Ceci étant dit, comme on pouvait s'en douter, la mise en couleur qui a été appliquée pour les éditions plus récentes ont passablement massacré le dessin (mais je m'en fous puisque moi, je les ai en N&B ;) ). Maintenant, concernant les histoires en elles-mêmes, la notion de kitschissime est complètement dépassée : c'est... effarant ! :) OK, c'est de l'aventure pure et dure, comme on savait en faire à l'époque. Mais ce qui plaisait à l'époque, c'était aussi beaucoup le fantastique : alors qu'à cela ne tienne, mettons plein de fantastique dans ces aventures de Tarzan. Et c'est ainsi que l'homme-singe au corps de dieu grec va combattre des légions d'amazones, d'hommes-têtes, de civilisations disparues, de magiciens, etc... C'est à peine s'il ne combat pas également les martiens et leurs soucoupes volantes, tout en sauvant bien sûr la jolie blonde des griffes du méchant Ming de Flash Gordon (dont il partage pas mal le type d'aventures fantastiques). Et alors, vous me direz ? Ca devrait se lire avec un superbe sourire sur les lèvres : un beau dessin, des histoires kitsch à prendre au 2e degré, c'est super, non ? Oui mais non, car la narration a tellement vieilli que c'en est quasiment illisible à mon goût. Ca a trop mal vieilli. Dommage car c'était de sacrées planches de dessin.

10/05/2004 (modifier)