La Ballade de Halo Jones (Ballad Of Halo Jones)

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Une jeune femme du 50ème siècle, lassée de sa petite vie ennuyeuse, décide d'embarquer comme hôtesse à bord d'un vaisseau spatial.


2000 AD Alan Moore Auteurs britanniques Les petits éditeurs indépendants Péchés de jeunesse

New York, 50ème siècle. Les autorités ont décidé de parquer les chômeurs et les extraterrestres dans un vaste complexe robotisé installé au large de Manhattan, l'anneau. Son architecure intérieure, ses règles de fonctionnement, sa faune d'exclus en tous genre font que le simple fait d'aller faire ses courses peut se transformer en véritable expédition. Halo Jones est l'une des jeunes habitantes de l'Anneau, où elle s'ennuie à mourir. Elle voudrait changer de vie mais les perspectives d'avenir dans l'Anneau ou dans la ville même de New York ne sont guère brillantes... Une occasion inespérée va se présenter à elle : embarquer comme hôtesse de l'air à bord d'un vieux vaisseau spatial, sauvé de la casse in extremis par un riche industriel.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1990
Statut histoire Série terminée (réédition en une intégrale) 1 tome paru

Couverture de la série La Ballade de Halo Jones © Delirium 1990
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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13/05/2004 | Cassidy
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Par Présence
Note: 3/5
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Alan Moore en jeune débutant - Ce tome regroupe les 3 histoires d'Halo Jones écrites par Alan Moore et dessinée par Ian Gibson en 1985/1986. Ces trois livres ont été prépubliés dans le magazine hebdomadaire anglais 2000 AD, par tranche de 5 pages (appelée un prog, abrégé pour Programme). Livre 1 (Progs 376 à 385) - Halo Jones est une jeune de femme de 18 ans qui vit dans un ghetto pauvre en l'an de grâce 4949. Elle vit dans un petit appartement avec 2 copines et une grand-mère. Halo Jones décide d'accompagner Rodice faire les courses, avec Toby leur chien cybernétique. C'est un défi de taille. Livre 2 (Progs 405 à 415) - Halo Jones s'est engagé à bord du vaisseau spatial Clara Pandy, comme hôtesse de bord. Elle s'est liée d'amitié avec Toy Molto, sa coturne, et elle bénéficie de la présence de Toby. Au fil des jours, elle va rencontrer une étrange passagère clandestine, un groupe de rat et une race extraterrestre intelligente ayant la forme de dauphins. Livre 3 (Progs 451 à 466) - De petits boulots en petits boulots, Halo Jones a fini par échouer sur une planète arriérée, loin des routes commerciales spatiales. Elle noie son mal être dans un alcool bon marché. Elle profite du passage d'un vaisseau militaire de recrutement pour s'engager dans l'armée. Elle se retrouve rapidement sur un champ de bataille et de massacre. À l'époque de sa parution, cette série présente plusieurs particularités qui la font ressortir par rapport à l'ordinaire de 2000 AD. Pour commencer, Alan Moore a créé un personnage principal de sexe féminin qu'il écrit avec une certaine crédibilité et une certaine retenue. Halo Jones n'a pas de superpouvoirs, pas de capacités extraordinaires, pas d'aisance financière. C'est une jeune femme confinée au prolétariat sans grand espoir d'évolution. La première histoire semble particulièrement prosaïque malgré le décor de science-fiction : réussir à se ravitailler en traversant des zones plus ou moins dangereuses, ou plus ou moins exotiques du Hoop, l'environnement défavorisé où elle habite. Le deuxième livre commence par un prologue situé plusieurs siècles dans le futur où un historien parle d'elle comme d'une figure historique polémique. Alan Moore indique donc au lecteur l'importance de cette jeune femme, et revient tout de suite à son histoire au jour le jour, avec ces rencontres à bord du Clara Pandy. le lecteur a l'impression de replonger dans les histoires courtes des inédits d'Alan Moore, avec Halo Jones en personnage principal récurrent. Il réussit une sublime histoire autour d'un individu tellement dépourvu de personnalité qu'il est imperceptible. Mais le récit global manque d'envergure et densité narrative. Au cours de ces 2 premiers livres, Alan Moore expérimente également en termes de narration que ce soit avec le langage (sous la forme de mots inventés tels que Sensayuma pour Sense of humor), ou avec des références peu usitées à l'époque (un koan avec le son d'une main qui applaudit, Jackson Pollock, ou le chat de Schrödinger). Avec le troisième livre, Alan Moore fait montre de plus d'ambition et d'un point de vue plus affirmé. Il transpose, de manière littérale, certaines des atrocités de la guerre du Vietnam dans ce décor futuriste (le collier d'oreilles est un indice sur lequel le lecteur ne peut pas se tromper). La force de cette partie est de montrer l'embrigadement participatif d'Halo Jones dans les forces armées, sa participation volontaire à la pacification des populations ennemies. Alan Moore continue de décrire son héroïne comme un individu très banal, essayant simplement de trouver un métier, et de gagner de quoi subsister. S'il est parfois difficile de faire abstraction des références au Vietnam, le lecteur est impliqué par la situation de Jones, et ressent une forte empathie vis-à-vis de cette personne. L'augmentation du quota de péripéties aide également à créer une tension narrative. Tous les épisodes sont illustrés en noir & blanc par Ian Gibson qui s'améliore lui aussi de livre en livre. La présente édition utilise un format plus petit que l'original, ce qui tasse un peu les dessins. Gibson utilise un style un peu griffonné où les traits d'encrage non significatifs servent autant à texturer les surfaces qu'à remplir les blancs. Cela résulte en des cases un peu surchargées, pas très agréables à l'œil, un effet accentué par la réduction de la reprographie. Au départ, les évocations futuristes des décors assurent le minimum syndical, et il faut attendre le troisième livre pour commencer à avoir quelque chose d'un peu original à se mettre sous la dent. Les personnages se distinguent surtout par leur coupe de cheveux, plus que par leur silhouette ou leur tenue vestimentaire. le personnage le plus réussi visuellement est Toby le chien cybernétique. Ian Gibson a un style original dans sa manière de représenter les personnages avec des silhouettes qui ne sont pas bodybuildées et des vêtements parsemés de plis disgracieux. Mais il a du mal à créer une vision originale et développée du monde dans lequel Halo Jones évolue, avant le troisième tome. Il a également l'art et la manière de coller des traits non significatifs en fond de case pour donner l'illusion d'un décor fouillé (mais qui se révèle totalement superficiel et factice lorsque le lecteur s'y attarde un instant). Il s'agit donc d'une œuvre de jeunesse d'Alan Moore qui s'améliore au fil des pages et qui présente l'originalité de mettre en scène une héroïne féminine très crédible, sans être extraordinaire.

31/07/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Une œuvre de jeunesse d'Alan Moore qui contient trois parties (ou livres) inégales. La première partie est ennuyeuse et n'a rien de vraiment original. Halo Jones est pauvre et essaie de survivre dans une société inhumaine. Les personnages sont stéréotypés et même les dialogues, que je trouve fabuleux dans les œuvres d'Alan Moore, sont sans intérêt. La deuxième partie est la plus passionnante. Il y a plus d'idées intéressantes (j'aime le type que personne ne remarque) et les différents récits sont passionnants. Le seul reproche est que je n'arrive pas à trouver Halo Jones charismatique. Je me fiche un peu d'elle en fait. La troisième partie est moyenne, mais sans être aussi nulle que la première partie. Le problème est que le récit repose maintenant sur l'évolution mentale de Jones face à la guerre et à la cruauté humaine et les histoires ne rajoutent rien à ce thème déjà exploité par plusieurs scénaristes. Bref, une œuvre moyenne à réserver uniquement aux fans d'Alan Moore qui veulent tout lire de son œuvre.

28/10/2011 (modifier)
Par Lui
Note: 3/5

Ayant lu la totalité des Halo Jones (ce qui ne représente pas tant de tomes que ça vu que la série est inachevée), je pose ici un petit avis. Dans le premier tome, on découvre Halo Jones, jeune fille des quartiers (très) pauvres d'une mégalopole terrestre. Pour échapper à sa condition, elle s'engagera sur un luxueux paquebot intergalactique avant d'échouer sur une autre planète où elle n'aura d'autre choix que de s'engager dans l'armée (et une sale guerre) pour survivre. Je vous préviens, c'est sombre. Cela s'apparente plus à une descente aux enfers qu'autre chose. Le thème mièvre de la petite fille pauvre qui fuit sa condition pour trouver une vie meilleure est dynamité. Ca n'est pas non plus l'histoire d'une petite fille sur qui pleuvent tous les malheurs du monde. C'est plutôt le thème d'une fille a la personnalité forte et aux capacités indéniables qui apprend la vie à la dure... et se fait envoyer progressivement au tapis. L'évolution de la jeune fille enjouée vers la machine de guerre socialement inadaptée est osée... mais crédible ! Halo Jones sera pourtant célèbre. Le récit est parfois raconté sous forme de flash-back par un historien qui fait un cours magistral sur cette personne majeure de l'histoire terrienne à ses étudiants. Pourquoi ? Probablement pour quelque chose qui devait lui arriver dans les tomes suivants (non parus). Toutefois, Halo Jones est mêlée au cours de ses aventures de façon intime à la "grande" histoire, rencontrant des personnages clefs, sans toujours comprendre. Le dessin peut être jugé par la couverture : les pages intérieures sont dans la même veine. Personnellement j'aime. L'histoire accélère au fil des tomes sans jamais devenir trépidante mais l'amertume monte page après page. Une chose est sure, Alan Moore n'avait pas le moral quand il a écrit cela. La lecture est très plaisante, Alan laisse transpirer son imagination case après case tant dans les situations, les personnages que les objets incroyables qu'il fabrique. (Mention spéciale au combat en zone temporelle lente, un procédé formidable pour déshumaniser encore plus un conflit et vous transformer en désert affectif) Quant à Halo Jones proprement dite, Moore arrive à donner à cette fille beaucoup d'épaisseur. Déjà la patte du maître. Une BD d'ambiance pour découvrir la vision du futur selon Alan Moore.

20/07/2006 (modifier)
Par Cassidy
Note: 2/5

Une oeuvre de jeunesse d'Alan Moore, parue au début des années 80 dans la revue 2000AD, comme D.R. & Quinch. Il est vraiment regrettable que la parution française se soit arrêtée après seulement un tome sur trois, car d'après les critiques que j'ai pu lire sur des sites anglo-saxons, c'est une bonne série, mais la première partie est maladroite... Et manque de chance en France nous n'avons que cette première partie, donc. Ca s'arrête juste avant de devenir intéressant ! Faudra que je jette un oeil sur la V.O. un jour... Bon, bref. En attendant, un avis sur ce 1er tome donc... Eh bien malheureusement, c'est pas terrible, et ce, même si l'on ne cherche pas à comparer Halo Jones à Watchmen, From Hell ou V pour Vendetta... L'histoire ne décolle pas, les personnages ne sont pas attachants, l'univers créé par Moore et Gibson n'est pas foncièrement original, les dialogues abusent de jargon science-fictionneux lourdingue, et le dessin, s'il n'est pas mauvais, aurait à mon avis gagné à être colorisé... Il y a quand même quelques détails rigolos, comme les armes utilisées par les personnages... La zenade par exemple, une grenade qui rend zen, une arme de défense qui empêche votre agresseur de vous attaquer par d'autres moyens que la méditation et la non-violence... Mais à part ça, pas grand chose à se mettre sous la dent, et on s'ennuie un peu tout au long de l'album, et on sent qu'il s'arrête pile au moment où ça aurait pu devenir intéressant, c'est-à-dire quand Halo embarque sur le vaisseau... C'est frustrant !

13/05/2004 (modifier)