Les Patriotes
Les illusions d'un medecin au 18 ème siècle.
1789 - 1799 : La Révolution Française Grenoble Révolutions françaises Vécu
Au 18 ème siècle, un medecin de campagne est témoin des premières révoltes qui annonce les débuts de la révolution. Ne suivant que son idéal, il décide de monter à Paris. Ce qui evidement ne se fera pas sans mal.
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Date de parution | Juin 1988 |
Statut histoire | Série abandonnée 3 tomes parus |
Les avis
Avec cette série, on est dans du classique pour la collection Vécu de Glénat, avec une intrigue qui mêle grande et petite histoire. Mais je la situe plutôt dans une faible moyenne. Le dessin de Lacaf montre un réel travail de recherche, pour reconstituer – très bien d’ailleurs – les décors de Grenoble et sa région à la fin du XVIIIème siècle. Je reste un peu plus circonspect concernant les personnages, qui sont un peu (beaucoup parfois) trop statiques – et les visages ne sont pas tous réussis, loin s’en faut. Je note juste une certaine amélioration du dessin au fil des tomes (le dernier est le meilleur dans ce domaine). Giroud a placé le début de son intrigue en 1788, à Grenoble, l’un des épicentres du séisme qui va déclencher le tsunami révolutionnaire. Il place d’ailleurs régulièrement dans la bouche de ses personnages (un peu trop parfois) des rappels à la situation parisienne, avec les querelles entre le roi, ses ministres et les Parlements et la grande noblesse. Il faut dire que le personnage principal, avocat, est acquis aux idées des Lumières et s’engage dans le mouvement (même si c’est son ami César qui occupe le devant de la scène dans le troisième tome). Au milieu de ce riche décor, Giroud avance son histoire au gré d’intrigues policières, un peu comme le fait Jean-François Parot dans ses « Nicolas Le Floch » (surtout dans les premier et troisième tomes). D’ailleurs, si les trois tomes parus forment une histoire, chacun peut presque se lire indépendamment des autres. Le premier, de la Journée des Tuiles à la réunion de Vizille, évoque les prémices des événements révolutionnaires, le deuxième se déroule entre le 14 juillet et le 5 août 1789, durant la Grande peur qui agite les campagnes (la fin de l’Ancien Régime), le troisième se finit par le 10 août 1792 (la rupture définitive avec le roi). Comme on le voit, et c’est d’ailleurs souligné par les dialogues (souvent trop abondants, et parfois beaucoup trop didactiques) de Giroud, on assiste là presque à un cours d’Histoire illustré : la série est née, comme d’autres, lors du Bicentenaire – mais fut abandonnée après ce troisième tome. L’ensemble est un peu trop figé à mon goût (cette remarque concerne le dessin et l’intrigue), malgré un indéniable travail de recherche des auteurs (les décors sont très bons, et le langage populaire de l’époque, très vivant et fleuri, est bien rendu). Note réelle 2,5/5.
Loin des querelles de la capitale, se prépare la Révolution, et c'est justice d'avoir traité cette courte période précédant ce grand chambardement (et jusqu'en 1792 dans le tome 3) et d'avoir situé l'action à Grenoble, lieu d'un prologue si j'ose dire à la Révolution. La ville a souvent été à l'avant-garde dans la défense des libertés locales, on assiste en effet à la journée du 7 juin 1788, la fameuse "Journée des Tuiles" où l'on apprend que Louis XVI a exilé les conseillers au parlement de tout le royaume dans leurs terres ; les Grenoblois dressent alors des barricades, montent sur les toits, détachent les tuiles pour les jeter sur les troupes royales. Les émeutiers finissent par triompher et font un cortège enthousiaste aux parlementaires qui réintègrent leur palais. De même qu'on aperçoit le château de Vizille où a lieu la réunion des Etats du Dauphiné le 21 juillet dans la salle du Jeu de Paume (aujourd'hui détruite), et où l'orateur le plus écouté sera Barnave, né à Grenoble, avocat au parlement de Grenoble et qui sera élu député du Tiers-Etat aux Etats Généraux de 1789. Le château de Vizille a longtemps servi de résidence pour les présidents de la République, il abrite aujourd'hui de façon légitime le Musée de la Révolution Française. Tous ces événements sont vus à travers les yeux et les actions de Julien Brizard, jeune avocat acquis aux idées nouvelles et ami de Barnave ; acteur et témoin d'une grande page d'Histoire, il côtoie les paysans opprimés par des nobles aux pouvoirs seigneuriaux encore d'ordre féodal. Il sera aussi mêlé comme son ami César à une affaire criminelle où il agira comme un libéral. Dans le tome 3, c'est plutôt César qui est en vedette, avec un net changement de personnalité. C'est donc une bonne série Vécu que je n'avais pas lue lorsqu'elle fut diffusée dans le magazine, mais je crois que le premier épisode fut d'abord publié en 1988 pour la Région Dauphiné avant que Glénat n'édite les 3 albums. Je lorgnais cette série depuis longtemps et j'ai enfin réussi à l'acquérir, non pas que la Révolution soit une période historique qui me captive comme le Moyen Age ou l'Antiquité, mais certains événements sont intéressants à découvrir, et ici Giroud met sa science narrative et son intérêt pour l'Histoire au service d'une belle page d'Histoire qu'il décrypte de façon précise et détaillée. A travers un tandem de héros fictifs et de quelques paysans et nobles mielleux entourés de personnages réels, il conte ce qui a précédé la Révolution en Dauphiné. L'ensemble est instructif sans ennuyer, peu dynamique mais passionnant sur le plan politique et social dans une province hors de Paris, ça change. J'aime bien le dessin de Lacaf qui est très semblable à celui vu sur Les Pêcheurs d'étoiles ; à cette époque, il utilise un trait clair et très précis dans les décors, assez proche du style des séries Vécu, comme ceux de Goepfert ou Juillard, je préfère nettement ce style graphique très lisible et agréable à ce dessin fouillis qu'il adoptera ensuite sur L'histoire de Mandrin ou Bayard. Je connais assez bien le centre ville de Grenoble, et je vois qu'il a non seulement reproduit une belle ambiance de jadis avec vieilles rues et placettes, mais qu'il a aussi bien reproduit le décor montagneux entourant la ville et surtout des lieux connus comme le Palais de justice qui est l'ancien Palais du parlement dauphinois, c'est un superbe exemple de monument civil gothique du Vieux Grenoble. Une aventure dense et très humaine qui montre bien les mécanismes qui conduiront à la Révolution, et dont Giroud truffe les dialogues de mots et expressions pittoresques et savoureux du parler local (même s'il en invente peut-être quelques-uns). C'est peut-être dommage d'avoir arrêté la série, elle aurait pu continuer un peu sur 1 album ou 2, mais en l'état, les albums sont plutôt indépendants les uns des autres, tout en gardant une continuité, et peuvent donc se lire sans attendre désespérément une suite.
Une série historique moyenne. D'accord, le coté éducatif est pas mal (on voit que Giroud a enseigné l'histoire), mais le reste est moyen. Je n'aime pas le dessin quoique le dessinateur s'améliore au fil des tomes. Comme c'est souvent le cas avec la collection Vécu (au point où je me demande si cela faisais parti du cahier de charges) j'aime bien les décors, mais les personnages sont moches. Cela a fait en sorte que lire cette bande dessinée fut un défi pour moi tant le dessin me repoussait. En plus, le scénario est banal. Il n'y a rien de palpitant qui se passe durant les deux premiers tomes. Le troisième tome est mieux, mais il reste oubliable. C'est sympas d'apprendre des trucs sur la société français durant ou avant la révolution, mais j'ai déjà lu mieux sur le sujet.
Une bonne série historique, servie par le talent d‘historien de Giroud. J’ai appris énormément sur cette période révolutionnaire vue depuis la province en général et Grenoble en particulier. Les intrigues juridico-policières qui servent de prétexte à ces albums ne sont pas des plus passionnantes (surtout dans le premier tome) mais, combinées avec la dimension historique du contexte, elles suffisent à capter mon attention. J’avoue même un certain faible pour le deuxième tome qui combine ces deux éléments avec beaucoup de talent. La série est bavarde et demande de la part du lecteur une réelle attention. Cet aspect ne m’a pas dérangé mais il vaut mieux le savoir avant de se lancer dans la lecture : de par sa dimension historique, cette série n’est pas un simple divertissement. J'ai cependant trouvé la narration très claire, et ces albums sont bien plus prenant qu'un simple cours d'histoire, tout en nous en apprenant autant. Le trait de Lacaf est assez typique des productions de la collection. Ses décors sont très bons, précis et riches. Ses personnages ont de bonnes têtes mais ne font pas montre de beaucoup de souplesse, et les scènes d’action manquent de dynamisme. Une bonne série de la collection. A lire et même à acheter si vous êtes friands de récits historiques.
Une série assez plaisante. C’est vrai, au moment des diverses commémorations du bicentenaire de la Révolution, nombre d’éditeurs –flairant l’éventuelle bonne affaire- ont mis pas mal de séries traitant de cette époque sur le marché de la BD. Il y en eu des bonnes, de moins bonnes, des mauvaises. Celle-ci est dans le bon wagon. C’est plutôt à une sorte de « mise en bouche » dans laquelle je me suis retrouvé. Dès 1788, de Grenoble, j’ai suivi Julien Brizard, un jeune avocat mêlé à une histoire de crime. J’ai rencontré ces «Patriotes » qui, loin de Paris, ont débuté à leur façon cette révolution. Les auteurs m’ont fait découvrir des personnages dont le comportement n’a d’égal que leur extravagance. Et tout ça en compagnie de Julien, une sorte de narrateur-acteur, qui m’a montré les pages de son histoire, de l’Histoire. J’ai bien aimé le narratif, surtout que Giroud a concocté des dialogues de bien bonne tenue, et surtout attractifs car bourrés d’expressions de l’époque. Truculent. Au dessin, Lacaf y va d’un trait réaliste clair, bien lisible. Avec précision, bien documenté, il m’a fait entrer dans des cases où personnages et décors restituent de bien belle façon ce temps d’alors. Une bonne série un peu noyée dans tout ce qui a été écrit et dessiné à l’époque. N’empêche, elle vaut bien tant pour son scénario, son graphisme et sa colorisation. Donc j’en suis content.
Note approximative : 2.5/5 grâce au tome 3 surtout. Au vu des 2 premières pages du tome 1, je me disais que le dessin de cette série était plutôt moche et que je n'allais sûrement pas apprécier. Mais finalement, le dessin de Lacaf se révèle pas mauvais du tout, plus réussi pour les décors que pour les visages c'est un fait mais pas désagréable du tout, surtout pour le 3e tome. Quant à l'histoire, en réalité, elle se compose presque de 3 histoires indépendantes, une par tome. Le tome 1 est une sorte d'enquête policière mais celle-ci est en réalité prétexte à décrire la situation sociale et surtout juridique (eh oui, le héros est avocat) de la France provinciale (Grenoble ici) juste avant la Révolution. Les dialogues sont parfois ardus à suivre car ça ressemble vraiment à du texte issu de livre d'Histoire. Bref, c'est intéresant, instructif mais pas réellement prenant. Le tome 2 est encore pire dans ce genre. L'intrigue de ce tome ne m'a carrément pas accroché mais on en apprend cette fois plus sur les évènements de la Révolution elle-même mais tels qu'ils étaient vus depuis la Province Grenobloise. a nouveau, les dialogues ressemblent bougrement à des discussions de salon entre érudits, juristes et philosophes : assez lourd mais instructif. Par contre, le tome 3 m'a nettement plus captivé. Se passant en 1792 juste avant l'abolition de la Royauté, il comprend une histoire qui est largement plus prenante pour le lecteur et l'aspect Historique passe enfin un peu plus au second plan tout en étant toujours bien présent. Par contre, ce tome parait un peu invraisemblant comparé au premier quand on voit que le héros gentilhomme et maître d'armes de cette histoire est le même que celui qui était le valet (sans l'être car c'est en fait un ami) soiffard, hirsute et un peu bêta du tome 1... Mais bon, comme les personnages sont assez bons et attachants, je ne m'en plains pas trop. En résumé, cette série est largement plus marquée par son côté Historique et instructif que par son intérêt littéraire et narratif, mais elle m'a relativement plu quand même.
En 1989, la France fêtait le bicentenaire de la révolution. Glénat en profita pour mettre le grappin sur ce sujet en nous proposant une multitude de nouvelles séries ayant comme thème cette période de grand changement. Les Patriotes est une série typique de ce phénomène de mode. Franck Giroud ("Le Décalogue") nous raconte les préparatifs de cette révolution en suivant le parcours d'un médecin de campagne. On y retrouve les villageois qui se révoltent, les bourgeois qui fuient, ect... Rien n'est oublié et la précision historique est rigoureuse. Le récit en lui-même est agréable à suivre bien que très conventionnel. L'histoire étant le fil conducteur de cette collection (Vécu), on peut regretter que cet aspect prenne souvent le dessus sur le reste. C'est évidement le cas ici et de ce fait le scénario est sans surprise. Le dessin de Fabien Lacaf ("Macadam") est parfois approximatif, surtout dans le tome 1. Les plans larges sont, eux, plutôt réussis. Les Patriotes n'auront jamais de suite . Après trois albums, la série fut arrêtée.
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