La Pédagogie du trottoir
L'inspiration de Francois Boucq a quelque chose de démoniaque. Il se gausse de notre société, disséquant le quotidien avec la précision d'un médecin légiste. Des histoires riches et variées, humour vitriol.
Absurde Boucq Le Lombard Les années (A SUIVRE)
Publié un an après Point de fuite pour les braves, La Pédagogie du trottoir est également un recueil d'histoires humoristiques délirantes et caustiques imaginées et dessinées par Boucq et pré-publiées dans A Suivre. Humour délirant, humour noir, parodie de BDs connues, parodie de la société, et encore de l'humour caustique. Des histoires courtes dans la droite lignée du talent et de l'humour de Boucq.
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Date de parution | Avril 1987 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
J' aime les dessins de Boucq et son humour absurde et loufoque. J'ai toujours trouvé qu'il avait un style à part. Un dessin réaliste confronté à des histoires surréalistes. Cet album, recueil de plusieurs histoires courtes ne déroge pas à la règle. Les tronches grimaçantes et travaillées, les perspectives vertigineuses et décors ciselés au couteau, les dialogues décousus, des couleurs à l'aquarelle flamboyantes,... Sans être le meilleur album de Boucq, il n'en est pas le plus mauvais non plus.
Avec ce recueil de courts récits humoristiques, absurdes et emplis d’humour noir et vache, Boucq ne dût pas vraiment surprendre son lectorat. Les fans apprécieront quelques belles trouvailles, tant dans la manière dont l’auteur aborde quelques problèmes de société que dans l’audace de certains angles. Si le but de Boucq était de nous sortir de nos repères, ce but est clairement atteint. Au niveau du dessin, on retrouve cette surabondance de traits qui rendent plus d’un personnage grotesque, laid, difforme. Ici, la ride règne sans partage ! Maintenant, j’avoue ne pas m’être esclaffé durant ma lecture. J’ai souvent souri et les passages les plus noirs sont ceux qui m’ont le plus plu. Les passages les plus absurdes, eux, m’ont parfois laissé de marbre. Pas mal, dans l’ensemble et certainement à conseiller aux amateurs de ce type d’humour.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Boucq déborde d’imagination pour transformer la réalité en un ensemble loufoque et délirant ! Il a un excellent coup de crayon, et son dessin très réaliste rend d’autant plus décalés les petits détails qu’il ajoute à la réalité pour la distendre, alors même que les textes ou dialogues ajoutent au délire ambiant. Derrière la plupart des histoires qui constituent cet album, Boucq a su glisser un regard critique sur quelques travers de l’âme humaine (voir en particulier celle qui donne son titre à l’album, et où il jette un regard corrosif et cynique sur les inégalités exacerbées et la charité qui leur sert de bonne conscience). Une lecture intéressante, qui m’a rarement fait rire, mais m'a quasiment toujours fait sourire. Lecture recommandée, et achat aussi, pourquoi pas ?
Dans cet album qui réunit onze histoires (trop) courtes, l’auteur nous fait partager les délires caustiques de son cerveau malade, le temps de régler quelques comptes à la bêtise avec un tout petit b, plus qu’à l’aise pour proliférer dans notre monde étriqué trop bien organisé et en déficit de fantaisie... Tout y passe, la religion, les supporters, les snobs, les militaires, les touristes, les rockers rebelles… Un univers étrange et pittoresque où les chaises se font la cour, où les tortues géantes des Galapagos vivent en appartement, et les pilotes de chasse tiennent plus du volatile que de l'humain… Avec un sens de l’absurde très poussé et un style qui rappelle celui de Goossens (dans le trait comme dans l’esprit), Boucq nous emporte dans son tourbillon de folie et nous rappelle une règle d’or : inutile de se prendre au sérieux dans le grand théâtre insensé de la vie, car si notre passé est néandertalien, notre futur se limite au néant ou rien…
Lorsque j'ai lu cet album la première fois, je n'avais pas bien apprécié ma lecture. Ça ne me faisait pas rire et je m'emmerdais. Surprise, à la relecture j'ai trouvé les histoires pas mal. Ce n'est pas à se tordre de rire, mais les différentes histoires contiennent des idées absurdes qui m'ont fait sourire. Il n'y a que l'histoire avec le robot japonais qui ne m'a pas fait sourire une seule fois. Heureusement qu'elle ne dure pas très longtemps. Sinon, comme toujours, le dessin de Boucq est excellent, mais je trouve qu'il pousse parfois la laideur de son dessin un peu trop loin. C'est pas une bd que je vais lire en mangeant mon déjeuner.
Pour la première fois je vais émettre un avis valable pour 2 BD du même auteur. En effet, Les Pionniers de l'aventure humaine et "La Pédagogie du trottoir" se suivent et se complètent même si toutes les histoires sont indépendantes. Ces BD ont un style graphique superbe et partagent le même humour décalé et intemporel. Elles ont 25 ans en moyenne et restent toujours aussi plaisantes à lire et à regarder. Les scénarii passent du coq à l'âne mais ont toujours un contenu surprenant et burlesque. Ce genre d'humour me touche et me plait. Il est assez corrosif mais sait mettre les formes. Du coup il faut interpréter les histoires pour en tirer la quintessence. Graphiquement, on a affaire à un virtuose du crayon : c'est superbe, le trait est fin, c'est très détaillé, les couleurs sont très travaillées pour l'époque et les cadrages sont toujours réussis. J'ai une légère préférence pour "La Pédagogie du trottoir" mais je n'arrive pas à dissocier ces 2 BD excellentes comme le démontre cet avis qui est commun. Indispensable dans toute bonne bibliothèque.
Cet album de Boucq fait suite au mythique Les Pionniers de l'aventure humaine. Comme son prédécesseur il se compose de scènes qui vont transporter le lecteur dans des univers tous aussi fous les uns que les autres. Niveau dessin Boucq n’est plus à présenter : beaucoup de trait, des expressions marquées, parfois dérangeantes, des personnages ordinaires dont l’environnement ou la pensée vont les rendre extraordinaires. On aime ou pas, moi j’adore tant ce dessinateur est unique dans son style et les expressions sont adroitement croquées. La première scène est d’ailleurs un joli pied de nez aux pourfendeurs de son dessin, Boucq assume son style et l’illustre joliment avec une mise en abime complètement digne de cet univers surréaliste où Boucq nous emmène (tout de même kidnapper son héros à Moulinsart pour que Tintin soit en ligne claire !). Tous les « courts métrages » sont dans cette veine absurde si corrosive mais toujours juste et adroitement transcrite. Il ne s’agit pas d’une purge antisociale mais plutôt d’une illustration de ces incohérences qui habitent notre quotidien. Il y a la religieuse, les tranchées, l’insécurité et la production de masse, l’immigration productrice, la réincarnation et l’échangisme, le bon dieu des alcooliques, l’éducation, l’existence et la survie, les tortues géantes et la ponte, les militaires, la rebelle attitude… Vous aimez les récits ou cynisme et absurdes se mêlent pour un feu d’artifices de questions existentielles et sociales ? Vous serez servi. Pourtant cet opus est légèrement moins réussi que Les Pionniers de l'aventure humaine, en effet certains récits ont une chute inégale qui ne conclut pas toujours en apothéose la situation décrite. Il manque également une once de poésie supplémentaire pour en faire un chef d’œuvre comme son prédécesseur. Néanmoins à lire, à acheter et relire, Boucq pointe certaines dérives sans les stigmatiser par l’humour et l’absurde. Où est l’humanité semble se demander Boucq dans ces albums ? Pas chez les hommes nous répond cet album magistral.
Ces petites histoires en forme de sketch alternent le meilleur comme le moins bon. Je n'ai éprouvé aucune empathie particulière. En effet, je n'aime pas trop la façon dont sont dessinés les personnages que je trouve grotesque même si c'est l'effet volontairement recherché par l'auteur. C'est vrai que Boucq se montre très critique envers la société de consommation, la religion, la pédagogie et ce n'est pas pour nous déplaire. Il est vrai également que certains questionnements de l'auteur m'ont apparu plutôt obscurs notamment le premier récit: est-ce là une critique de la bd façon Hergé ou est-ce plutôt un clin d'oeil ? Pour conclure, je dirais que cet album n'est peut-être pas indispensable car en parfait déséquilibre selon les récits. Cependant, il saura vous ravir par une lecture plaisante.
Peut-être le meilleur de Boucq. Le dessin est d'une qualité rare, expressif, réaliste, précis, extra...et maniaco-psycho-névro-délirant. Un maître dans la perspective, qui doit être le seul à faire jeu égal avec le précurseur Winsor Mc Cay pour son célébrissime Little Némo. En plus les scénarii sont à la hauteur du dessin alors...
Je ne reviendrai pas sur le dessin de Boucq que je trouve extra, marrant en plus d'être brillant. Pour un album d'humour, c'est visuellement un très bel album. Et puis concernant les histoires elles-mêmes, je vais commencer par le moins bien : voilà, je n'ai pas trouvé l'histoire de la bonne soeur dans le supermarché très drôle, même si je l'ai trouvée méchamment caustique par moments (j'ai assez aimé le moment où la bonne soeur se penche pour frotter son évêque avec du détachant au niveau de la ceinture... ;)). Mais la plupart des autres histoires, je les ai trouvées vraiment drôles et délirantes. Entre le vieux beauf dans son grenier qui raconte comment il aurait joué le rôle de Tintin si Hergé l'avait choisi comme acteur, et la parodie de Tanguy Laverdure, c'est sans arrêt du délire, de l'humour noir, de l'absurde, du décalé. Franchement, j'aime beaucoup l'humour de Boucq, alors quand en plus il dessine aussi bien que lui-même... J'aime !
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