Mister Nostalgia
Petites histoires sur le Blues et ses figures méconnues...
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Blues Comix Les petits éditeurs indépendants Musique [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
1931, Crystal Springs, Mississippi. Tommy Grady, musicien noir, gratte sa guitare sur le pas de sa porte. Sa femme le chasse. Avec deux amis, il part à Memphis où il enregistre 4 morceaux de blues. Quarante ans plus tard, un collectionneur passionné tombe sur ses enregistrements… On en apprend de belles sur les pionniers et les inconnus du blues, au travers des recherches discographiques de Crumb. Mr Nostalgia se fait griller sur le fil par son éternel rival dans sa quête de beaux et vieux objets.
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Date de parution | Novembre 1998 |
Statut histoire | Histoires courtes (One shot) 1 tome paru |
Les avis
Cet album est le deuxième que je lis de R. Crumb, le premier c'était Fritz the Cat. J'avoue hormis le dessin que je trouve particulièrement hideux, les idées qui s'en dégageaient étaient plutôt réjouissantes une fois contextualisées. Dans cet album-ci Crumb jette un regard en arrière sur le passé de l'Amérique par le biais du blues et du jazz des tout débuts. Pour qui s'intéresse à ce genre de musique c'est une véritable mine d'or et j'imagine ceux après leur lecture se ruant sur Internet pour essayer de trouver les morceaux dont il est question. Ben cette musique ce n'est pas ma came, même si elle a influencé le rock que j'apprécie beaucoup plus et dans une période plus récente. Cet album est un hommage donc un brin sérieux, ne vous attendez pas à de la franche rigolade, d'un auteur amoureux du vieux blues. Sans doute pas le meilleur album de l'auteur, j'irais voir d'autres choses de lui, même si encore une fois le graphisme me chiffonne un brin. Un style de BD à découvrir sans doute.
C’est le premier album de Crumb que je lis. Ceux que j’avais approchés auparavant, que j’avais ouverts, m’avaient rebuté, je n’arrivais pas à accrocher à son style graphique. Ici, je dois dire que c’est mieux passé – et aussi le sujet m’intéressait pas mal, j’étais donc prêt à faire des efforts. C’est un ensemble d’histoires plus ou moins courtes, écrites des années 1960 au début des années 1980. La quasi-totalité tourne autour de la musique, surtout du vieux blues très « roots » – dont Crumb est semble-t-il plus que fan. A ces histoires sont ajoutées en fin d’album deux histoires revisitant des contes traditionnels (dont « Boucle d’or »). J’avoue ne pas avoir compris ce qu’elles faisaient ici, mais bon. La plupart des histoires se laissent lire, mais sans réel enthousiasme en fait. On a là un hommage, peut-être trop respectueux, pas assez tranchant. Mais qui peut valoir un petit détour, y compris pour ceux qui, comme moi, ne sont pas a priori amateur de l’auteur (qu’on apprend à mieux connaître avec une longue et intéressante postface).
Ce recueil est certainement celui le plus indiqué pour le néophyte désireux d'aborder l'oeuvre d'un auteur qui traîne une réputation d'obsédé sexuel, de réac, de raciste et d'iconoclaste. C'est en effet le plus accessible car il est axé sur la musique des années 20 qui fera connaître les goûts musicaux de son auteur. Et comme son titre l'indique, c'est un appel de Crumb pour renouer le fil de la mémoire culturelle américaine ; il célèbre l'attrait d'une Amérique de jadis qui a sombré selon lui sous les coups de la technologie et des modes, reflets de la laideur de la société moderne. Ce sentiment est merveilleusement symbolisé par "Une brève histoire de l'Amérique", où en 4 pages, il y dessine en 1979 l'évolution et le changement d'un décor campagnard en un décor bouffé par la pollution, le bruit et les lumières, auquel il ajoute une page en 1988 qui voit un futur décrépit regagné par la nature, et ainsi bouclant une boucle ; ce récit est muet, sans aucune bulle, laissant au lecteur le soin de promener son regard d'une image à l'autre... l'exercice est agréable à pratiquer et on comprend le discours de Crumb dans cet album, car il respire vraiment la nostalgie. Ceci contraste avec les autres histoires qui comme presque toujours chez Crumb, sont très inégales et aussi souvent très bavardes ; parfois, les dialogues sont assez jouissifs, mais certaines chutes sont très conventionnelles. Etant donné les dates multiples de ces récits courts, le dessin est évolutif, et donnera une idée des progrès graphiques de l'auteur ; personnellement, je préfère ses travaux les plus récents car son dessin très encré et très gras donne un côté plus fignolé. Dans l'ensemble, ce n'est pas mon album préféré de Crumb, mais son amour du blues, du ragtime et du jazz fait plaisir à voir..
Je ne suis moi-même pas un grand fan de musique blues, pourtant Robert Crumb arrive à nous faire ressentir sa passion viscérale pour la musique de la période des années de l'entre deux guerres dans le sud des USA et son dégoût pour le formaté actuel. L'album porte bien son nom car c'est un collectionneur fou qui aurait aimé vivre à cette époque à n'en pas douter, un peu un adepte du « c'était mieux avant » sur ce plan là. Cet album est une succession d'histoires indépendantes mais ayant presque toutes la musique pour point commun, certaines écrites dans les années 70. Presque toutes car quelques histoires dénotent un peu dans ce recueil : celles d'Hulda qui tombe dans un puits magique ou celle sur Boucle d'Or revisitée à la sauce punk. Crumb évoque dans cet album certains musiciens dont on sait peu de choses car à l'époque le blues n'était pas une musique reconnue et on ne disposait pas de studios comme maintenant pour promouvoir ce genre de musique. Il consacre ainsi un chapitre à Patton, pas le général mais Charley Patton mort dans l'indifférence générale. Si vous souhaitez lire cette histoire d'une douzaine de planches (en anglais), je l'ai trouvée sur un site consacré à la musique (http://www.celticguitarmusic.com/patton1.htm). L'auteur illustre également à sa manière certaines chansons sur les paroles délirantes de Purple Haze par exemple, exercice similaire à ce qu'il fera plus tard avec sa propre interprétation en images de la Genèse. Côté dessin, j'aime beaucoup en tout cas sans vous en exposer les détails techniques. En fin d'album l'éditeur Cornelius a recueilli les propos de l'auteur sur ces différentes histoires, leur création, sa jeunesse et les dessins qu'il faisait à l'époque et bien sûr sa passion pour la musique et ses interprètes. Il y déclare que son histoire sur Patton est partiellement fausse, l'ouvrage qu'il prit comme source ayant été contredit par la suite. On n'a tout bonnement pas suffisamment d'informations de l'époque sur cet homme. Bref, depuis le temps que j'entendais parler de Crumb comme d'un auteur incontournable sans jamais m'être vraiment penché dessus, cet album est un bon premier pas et je vais poursuivre ma découverte.
Note approximative : 2.5/5 Voici le premier ouvrage que je lis de Robert Crumb. Et honnêtement, je ne conseille pas de commencer à lire cette BD si on veut découvrir cette pointure de la BD underground américaine (comme je l'ai fait). "Mister Nostalgia", c'est un recueil d'histoires de Crumb qu'il a dessiné en 15 ans. C'est assez déroutant et fastidieux à lire, car on peut passer à des bonnes histoires de Crumb (au niveau du dessin) avec un encrage gras mais réussi, à d'autres plutôt moyennes, avec un trait tout tremblotant. Au niveau des histoires, c'est pareil. Beaucoup de ces histoires concernent la musique. Robert Crumb m'a irrité car je ne le trouve pas tolérant, il n’aime pas ce que les autres écoutent. Et puis les histoires sur le vieux blues et jazz, je pense que pour les apprécier, il faut vraiment être un connaisseur dans ce domaine. Et moi justement je n'ai pas su les apprécier (des qu'en blues, on dépasse Robert Jonson, moi je ne suis plus). Alors certes c'est un beau bouquin, joli, épais, avec une belle couverture et un thème accrocheur. Mais je pense qu'il faut soit être fan de Robert Crumb soit de vieilles musiques pour l'apprécier entièrement.
Ceci est le premier ouvrage de Crumb que je suis amené à lire. Probablement pas son meilleur. Du moins je l’espère. Car mis à part quelques évocations historiques sur le blues, l’ensemble manque quelque peu d’intérêt. Juxtaposition d’histoires très dispersées dans l’époque de leur réalisation –des années 1970 à 1996-, elles ont pour seul point commun la musique et la passion qu’elle suscite chez Crumb. De même, la différence d’époque des récits induit des niveaux graphiques différents. Je ne suis déjà pas très fan de son trait, alors s’il évolue dans tous les sens au sein du même album, cela devient difficile. Cependant, cela reste un album sympathique, du fait de sa liberté d’expression, mais sans plus.
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