Terrains vagues
Baudoin face à ses démons de luxure.
Autobiographie Les petits éditeurs indépendants
Baudoin a du mal à être fidèle à la même femme. Peur de la mort qu'annoncerait une relation bien établie, il préfère les premiers émois d'une jeune relation. Dans "Terrains vagues", il examine ses phobies en face. Est-il condamné à errer en amour? Que veut-il vraiment? L'homme et la femme sont-ils fait pour vivre ensemble?
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Date de parution | Mars 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Eh bien moi cette crise de nombrilisme m'a profondément ennuyé. Baudoin est un homme à femmes, mais qui n'arrive pas à choisir entre deux amours, semblent-ils aussi beaux l'un que l'autre. On le comprend un peu, quelque part, car entre la douceur chez l'une, et l'intelligence chez l'autre, le choix peut s'avérer cornélien. "Terrains vagues" correspond bien à ce territoire en friche qu'est son coeur. Mais que dire de l'option "automatique" de son écriture ? Ca casse complètement le rythme du récit, qui du coup explose en lamelles impossible à renouer ensemble. Certes, Baudoin écrit bien, il a un beau style graphique, mais la forme est complètement arythmique, et du coup on s'y perd.
Que ceux qui trouvent déjà Boilet trop nombriliste cliquent ailleurs, cette bd n’est pas pour eux. Baudoin signe avec « Terrains vagues » un album dont le sujet principal est tout simplement lui. Et il ne lésine pas sur les moyens. Sans aucune pudeur il examine sa peur de l’existence, son goût pour l’éternel éphémère, le devenir permanent. Incapable d’aimer car sans doute trop égocentrique, il se laisse porter d’une relation à l’autre, blessant les femmes qui se sont trop attachées à lui. Mais comme rien n’est simple, Baudoin ne se contente pas de nous raconter ça simplement. Comme il le dit à un ami, il aime écrire des récits indéfinis, incertains. Aussi vain que cela puisse paraître, il veut capter quelque chose de ces « fragments d’histoire avec des courts-circuits partout » que sont nos vies. Du coup, dans ses histoires, passé et présent se mélangent, considérations générales et sensations fugaces s’entremêlent. Le dessin se veut vif, comme croqué dans l’instant même, avec la spontanéité du moment. Baudoin fait de la bd comme d’autres écrivent ou filment, avec l’entrain du moment. C’est fragile, c’est ténu mais c’est beau et émouvant. J’ai eu l’impression de découvrir dans sa version réussie, le livre qu’il avait raté récemment avec « Les yeux dans le mur » qui était, à mon sens, trop froid, trop travaillé et trop vide car trop intellectualisé. Ici, on est plutôt en face d’un trop plein de vie, ça déborde de toutes les cases… et c’est beau à vivre.
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