Imbéciles heureux ! (Shin happy people)
Humour grinçant dérivant d'un regard aussi cynique que frappant de justesse sur la société japonaise et l'Homme. Immoralité, amoralité, violence, égoïsme, horreur et humour. Série décapante et particulière originale.
Akata / Delcourt Seinen Shueisha Trash
Bête et méchant ! Imbéciles Heureux est une sorte de Creepshow version asiatique, la satire d'une société en pleine déliquescence. Une nouvelle série au cynisme réjouissant et aux scénarii délirants. Recueil d'histoires à l'humour grinçant, alternant contes immoraux et nouvelles horrrifiques, Imbéciles Heureux dévoile un univers d'histoires courtes à l'humour noir et corrosif. Travers humains et sociaux sont épinglés avec un cynisme réjouissant, au gré de scénarii d'une grande diversité, rebondissant du fantastique le plus complet au réalisme le plus glacial.
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Date de parution | Août 2004 |
Statut histoire | Histoires courtes (série terminée.) 3 tomes parus |
29/08/2004
| ThePatrick
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Les avis
Heureux les pauvres d’esprit car le royaume des cieux est à eux. C’est Jésus qui le dit lors d’un sermon sur la montagne. Bref, le jack-pot pour les imbéciles heureux. Moi, je n’aurais pas cette complaisance. Ces histoires sur la société japonaise sont totalement amorales pour la plupart. Cela provoque du dégoût et de la répulsion ce qui est également un sentiment légitime sur une base action-réaction. Cela se veut une caricature du genre humain avec ces tranches de vie sordide. Certes mais que dire ? Cet humour caustique accouplé à des scènes parfois gores n’est pas ce que j’apprécie le plus.
J'avoue avoir été un peu déçu par ce manga. Déçu parce que les histoires qu'on nous promettait trash ne le sont finalement pas tant que ça. A l'exception (notable ? Non, pas vraiment) de trois récits au total, disséminés sur les trois tomes, je me suis pas mal ennuyé. Le côté béat/grimaçant à l'extrême m'a carrément laissé froid. Je pense qu'il s'agit, comme avec le film The Host (qui est coréen, et non pas japonais) d'un problème de culture, voire de caractère. Il y a peu de chances pour que j'aie l'air idiot ou que je fasse de telles mimiques, même dans des situations extrêmes. Extrêmes, certaines de ces situations le sont. Mais elles manquent cruellement de véritable épaisseur. Certes le dessin est relativement réussi, mais je ne trouve pas qu'il ait un caractère particulier. Bref, si vous cherchez un manga dérangeant, ce n'est pas "Imbéciles heureux !" qui pourra vous satisfaire.
Petites news de ces historiettes glauques : ce manga a trouvé son lectorat au Japon par le simple fait que l'auteur dessine ce que fantasment les Japonais en silence (ou peu s'en faut), à tel point qu'il va être adapté au cinéma ! Par qui ? Quand ? J'en sais peu, j'avoue. En définitive ce manga est dérangeant par le simple fait que cela peut nous arriver (en-dehors des histoires comme "la vie en rose" T3), mais cette vision est altérée par notre différence de culture ; de ce fait la phrase accrocheuse (: et si c'était vous ?) perd de sa valeur en nos contrées occidentales. Imaginez donc qu'un japonais s'excuse d'abord quand on le bouscule, qu'il part en vacances avec ses collègues de bureau et non sa famille... Replacé dans son contexte culturel, ce manga est vraiment très percutant. J'avoue que toutes les histoires ne sont pas formidables mais j'ai quand même ri à 2 histoires sur 3 ; et puis tous ses visages expressifs à l'extrême ne sont pas sans rappeler ces masques et maquillages que l'on retrouve au théâtre No... J'adore.
"Imbéciles heureux" ! Mouais, je dirais que c'est une série faible où l'auteur se la joue cynique et subversif, bonne initiative mais ça manque d'intelligence tout ça. Au lieu de l'oeuvre acide annoncée, on se retrouve à lire un manga tout mou, dessiné à peine correctement (les expressions des visages sont quand même valables) et, franchement, je cherche encore le message ! La critique ! Ou plutôt non, je vais arrêter de chercher. C'est balourd et les effets de styles scénaristiques on les voit arriver à des kilomètres. Alors pourquoi est-ce que je mets une aussi bonne note ? Parce que l'histoire : Japonaise modèle m'a quand même fait sourire. Voilà, j'arrête d'énumérer la liste des qualités, parlons des défauts qui ont fini de m'achever : la première histoire en deux parties, Le droit chemin, est insipide et beaucoup trop redondante. La deuxième, j'ai dit plus haut qu'elle m'avait plus ou moins touché. La troisième, intitulée Rue du parc, je n'ai pas compris ce qu'elle fout dans cette BD (10 pages à combler ?). La quatrième, Plus fort que moi!, est totalement surréaliste et ça ne fait même pas rire. La dernière finit en beauté en respectant la nullité de l'ensemble, elle s'intitule Mouches à merdes et c'est un énième rabachage sur les bienfaits de la presse. Donc, je n'ai pas aimé ou je n'ai rien compris mais, quoi qu'il en soit, je déconseille. Et le pire dans tout ça est que, confiant, j'ai acheté les 2 premiers tomes d'un coup ! Quelle erreur, le second est encore plus plat que le premier et encore, je ne parle même pas des couvertures affreuses. Bref, pour terminer, je dirais que ça aurait pu faire son petit effet il y a 15 ans. Le titre le plus faible de la collection Gingko !
Mwouais, le moins que l'on puisse dire c'est que je mattendais à mieux. Ici, pas de "cynisme extrême" comme le dit ThePatrick, pas de "côté malsain" cité par Altaïr (du moins pas dans le sens où elle l'emploie). Bref, si les histoires sont bien menées et intéressantes (les deux dernières ont mes faveurs), je n'y ai pas trouvé l'aspect noir, rebutant ou glauque que je cherchais et que l'on m'avait promis (MENTERIES que tout cela !). Je trouve que l'auteur ne va pas assez loin dans le cynisme qui habite ses personnages et qu'il aurait pu en tirer une satyre beaucoup plus dérangeante. J'en conseille l'achat parce que les histoires sont quand même agréables à lire, et que la série ne sera pas trop longue. En espérant que l'auteur se décoince un peu pour le prochain volume...
Tout le monde sait que le Japon est une des plus grande puissance mondiale. Dans ce pays ultra-modernisé, des gens y vivent avec leurs habitudes, leurs traditions et mêmes leurs vices. Avec beaucoup de cynisme, Eishô Shaku s'est amusé des moeurs et des principes de la société japonaise pour nous proposer un recueil teinté d'humour noir et de sarcasme. A travers cinq récits differents, l'auteur nous donne une vision personnelle de son peuple. C'est parfois dérangeant et méchant mais c'est souvent drôle et plein de bon sens. Oui, en effet, Shaku ne manque pas de lucidité quant il sagit de nous montrer un angle original de la vie quotidienne sous le soleil levant. Ici, beaucoup de thèmes sont abordés. Tout d'abord nous avons :"Le droit chemin" où l'honneur et la réussite sont égratignés à travers le portrait d'un jeune loubard, fils d'un politicien en vue pour les élections. "Japonaise Modèle" a comme thème la virginité. On y voit une jeune fille qui recherche tant bien que mal le grand amour. Ironie du sort, elle est toujours vierge malgrès ses 21 printemps. J'ai particulièrement bien aimé le retournement de situation à la fin de cette histoire. Ensuite vient "Rue du Parc". Un récit court et très glauque. "Plus fort que moi" met en valeur la discipline si chère aux yeux des japonais. Et pour finir, "Mouches à merde" où on constate qu'une information non fondée peut engendrer un drame. Personnellement, c'est ce dernier chapitre qui m'a semblé le plus réussi. Ceci-dit, j'ai remarqué une constance tout au long de ces mini-histoires. Chacune d'elles nous proposent son lot de surprises. De ce fait, la lecture ne subit aucun temps mort et on est à chaque fois impatient d'entamer un nouveau recit. J'aime beaucoup le dessin d'Eishô Shaku. Son traît ne manque pas d'assurance et je dois dire que j'ai vraiment accroché à ses visages si expressifs devant la peur, la folie ou la colère (Voir la couverture). De plus, son coup de crayon ne manque pas de finesse et celui ci se revèle parfois même très délicat comme par exemple quand on voit le profil de Rié à la page 84 ("Japonaise Modèle"). Trois albums sont prévus pour cette série. Si les deux prochains tomes sont du même gabarit, cela nous promets encore des bons moments en perspective. Imbéciles Heureux est à conseiller ou à essayer !
En temps normal, je n'ai rien contre les BDs cyniques et/ou malsaines. D'ailleurs j'aime bien MW et "Mr Jekyll et Mr Hide" de Mattoti fait partie de mes BDs cultes. Je dirais même plus, j'aime le trouble que je ressens à la lecture de ce type d'oeuvre, quand elles font écho au côté noir et refoulé de l'âme humaine. Mais ce côté malsain ne se justifie à mes yeux que s'il est ambigü et intelligent, s'il est source d'interrogations pour le lecteur. "Imbéciles heureux" est gratuit et méchant, à vomir. C'est de la provocation facile et caricaturale, sans aucun questionnement sous-jacent. En plus de ça, le dessin n'a rien d'exceptionnel, la narration n'est que correcte, sans plus. Bref, pour moi il n'y a rien à sauver.
Coq de combat vous avait choqué ? Alors "Imbéciles heureux" vous choquera. Cette succession de petites histoires (entre 30 et 60 pages chacune) se révèle en effet du pur vitriol ! Le regard porté par l'auteur sur la société japonaise et sur l'homme en général est d'un cynisme extrême. Il dissèque nos petits travers et les exacerbe dans des histoires dont le ton n'est pas sans rappeler parfois les contes de la crypte. Il faut dire que le ton en question varie, entre un thriller quasi-horrifique pour "Le droit chemin" jusqu'à du fantastique gore et absurde pour "Rue du parc", en passant par de l'humour tout de même un peu glauque pour "Plus fort que moi". L'auteur semble se renouveler sans cesse, et propose des nouvelles très variées qui surprennent sans cesse. Côté dessin, le style est un peu particulier, et certainement personnel. Les visages surtout, demandent peut-être un petit temps d'adaptation (?), mais ils participent réellement à donner son ambiance si spéciale à cette série. Très bonne surprise en tout cas, du coup j'attends la suite avec impatience. Si le tome 2 est du même tonneau, le tome 3 en revanche m'a un peu déçu. Il comporte en fait trois histoires, dont une très courte, et les deux autres en trois chapitres chacune. La première (J'aime Maman ?) est vraiment bien faite, et traite de deux grands thèmes : - l'hypocrisie face à ses propres sentiments de violence, qu'on éprouve mais qu'on réprouve aussitôt. L'intériorisation du tabou est bien montrée. - l'aide qu'on peut recevoir de façon tout à fait inattendue, et qui n'est pas toujours souhaitée, avec différentes conséquences. La situation montrée par l'auteur est (volontairement, bien sûr) limite, de celles dont il n'est pas facile de se dépêtrer, et est en ce sens très intéressante puisqu'elle suscite beaucoup de questionnement en proposant quelques éléments de réponse mais sans aucunement les imposer. La seconde par contre (La beauté du sophisme), si elle a une construction voisine de ce que je viens de dire de la première, fonctionne moins bien. Elle traite cette fois-ci de la peine de mort et de la fragilité/solidité des convictions de chacun, toujours dans une situation limite. Seulement elle est longue et aboutit malheureusement à une fin assez convenue, et donne donc une impression mitigée sur l'ensemble du tome, dommage. Dernier mot sur La vie en rose, la petite histoire du milieu (~30 pages), qui met en scène une larve d'insecte qui se transforme et devient une cigale (?) avant de se faire attraper par un oiseau. L'air de rien, l'interrogation sur le sens de la vie est percutante et pertinente, et ce malgré l'étrangeté que consiste le fait de s'identifer à un insecte. Aucun doute pour moi : que ses nouvelles plaisent ou non, Shaku Eishô a un talent certain pour créer et mettre en scène des situations étranges et limites, qui sous des dehors souvent bouffons reflètent bien des choses de l'âme humaine. Très bonne série. Et j'espère qu'Akata fera le choix de publier la première série de l'auteur du même genre, Happy people.
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