L'Auberge du Bout du Monde
Récit fantastique inspiré de légendes bretonnes.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Bretagne École européenne supérieure de l'image Les Meilleures Trilogies
Triste date que cette journée de 1822, sur cette rude côte bretonne : c'est le jour où Yann, un enfant du village, découvre le cadavre de la femme de l'aubergiste, sauvagement assassinée, le jour aussi où disparaît sa fille, la petite Iréna. Des années durant, le veuf restera inconsolable, brisé par le chagrin. Jusqu'à ce qu'une jeune femme ressurgisse un soir du néant: Iréna, celle qu'on croyait perdue pour toujours. Plus de soixante ans après, sur les lieux même des événements, c'est cette histoire qu'un autre aubergiste, très âgé, raconte à un écrivain de passage. Il est aujourd'hui l'ultime survivant d'une région entièrement vidée de tous ses habitants. Que s'est-il donc passé ici, au voisinage de l'Auberge du bout du monde ?
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Date de parution | Août 2004 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Une petite déception concernant ce triptyque dont j'attendais beaucoup plus au vu des nombreux avis élogieux sur bdtheque. Déception tout d'abord concernant l'histoire mâtinée de fantastique. Le cadre de la Bretagne du XIXème siècle était pourtant alléchant mais les nombreuses zones d'ombre (origine des sortes de korrigans notamment), l'architecture du scénario vue et revue avec le récit d'un homme auprès d'un écrivain en mal d'inspiration dans un lieux clos et la chute finale que l'on sent arriver, ne m'ont pas totalement convaincu. Enfin, la chute finale qui doit normalement interpeler et semer le doute dans la tête du lecteur m'a d'autant plus interrogé : [DÉBUT DU SPOILER] Comment le père d'Iréna n'a pas découvert le cadavre de sa fille morte de chagrin sur la tombe de sa mère avant qu'elle ne revienne de manière inexpliquée ? Au vu de son immense chagrin, il devait se recueillir régulièrement sur la tombe de sa mère. Cela ne tient pas debout. Ou alors quelque chose m'a échappé ? [FIN DU SPOILER] Au niveau du dessin, chaque case est une véritable aquarelle et ça vaut vraiment le coup d’œil. Dommage que l'ouvrage que j'ai eu entre les mains est l'intégrale petit format aux éditions France Loisirs qui ne m'a pas permis de profiter pleinement de la beauté du graphisme. Au final, un bel ouvrage qui se lit tout de même bien (on a envie de savoir la suite) mais dont les zones d'ombre et les incohérences de certains passages m'ont un peu déçu. Un petit 3,5 ramené à 3. Originalité : 3/5 - Histoire : 3/5 Dessin : 4/5 - Mise en couleurs : 4/5 NOTE GLOBALE : 14/20
Un récit teinté de fantastique servi par un très beau graphisme. C’est ce que proposent Tiburce Oger et Patrick Prugne dans ce récit qui se lit facilement et avec un certain plaisir. J’entends par là que le récit est fluide, plutôt bien construit, l’intrigue est assez bien montée et il y a des rebondissements qui sont assez intéressants. Mais il y a plusieurs points qui m’ont un peu dérangé et qui m’empêchent de mettre une note supérieure. L’histoire m’a intéressé de prime abord mais m’a un peu perdu au fil de l’histoire. Les auteurs mettent en scène plusieurs éléments, qui ne sont pas forcément tous résolus à la fin. Il y a plusieurs parts de mystère qui restent mystérieuses et ne sont pas résolues. La fin, elle aussi, m’a laissé sur ma faim. Autant le retournement de situation est bien vu et m’a vraiment plu, autant la découverte du “mystère” est un peu tirée par les cheveux et ne m’a pas forcément convaincu. J’ai aussi eu du mal à m’attacher aux personnages, qui sont un peu plats. C’est dommage car un peu plus de développement aurait pu être bénéfique car il y avait matière à en faire un peu plus avec la relation entre Yann et Iréna. En somme, on a une bonne histoire mais avec quelques défauts et des personnages intéressants mais pas hyper attachants. Le dessin m’a presque poussé à monter la note. Il est vraiment très bon, et c’est la deuxième fois que je tombe en admiration devant le trait de Patrick Prugne après Nelson et Trafalgar. Les personnages sont bien dessinés, beaux, les décors sont eux aussi très bien dessinés, et l’ambiance fantastique à la sauce bretonne est hyper bien rendue. Bref, le dessin est un véritable plus. Quel dommage d’avoir édité l’intégrale en petit format ! Ca ne sert vraiment pas le dessin qui, je l’ai dit, est une des véritables qualités de cette bd. J’ai lu cette version, et pour le coup j’aimerais bien pouvoir lire les albums en format classique, histoire de pleinement profiter de l’aspect graphique.
A ce stade les mots sont un peu fades pour dire tout le bien que je pense de cette trilogie. En premier lieu une histoire digne de la Bretagne du XIXème siècle avec son cortège de figures imposées: le curé du village, le noble en son vieux château, un petit port de pêche et ses habitants qui découvrent la modernité mais dont l'esprit est encore empreint d'une culture millénaire habitée de vieilles légendes faisant intervenir des créatures merveilleuses pas toujours bienveillantes. En deuxième une grande et belle histoire d'amour, une malédiction qui nous emmène jusqu'en Inde, des Korrigans et la mer avec ses créatures que tous marins qui se respectent ne moqueraient pour rien au monde. C'est ici parfaitement retranscrit et bien sûr le dessin fluide et aérien de Prugne n'y est pas pour rien. On y est! et l'envoûtement fait son office. A lire ou relire au coin du feu, si l'on peut, avec une bouteille de chouchen à portée de la main.
C’est une belle histoire, ancrée dans un terroir d’un bout du monde qui regardait vers la mer, la Bretagne, véritable « finistère » de ce qui était encore pour un temps un royaume. Le fantastique est amené petit à petit, au fur et à mesure que l’écrivain cherchant l’isolement recueille le témoignage de l’aubergiste. Si le truc du voyageur égaré recueillant les confidences d’un vieux témoin pour se faire le dépositaire d’une aventure extraordinaire n’est pas nouveau, c’est ici plutôt bien fait. Si l’histoire est bien construite et tient bien en haleine le lecteur, il faut dire qu’elle est magnifiée par le dessin de Prugne. Je l’avais découvert avec Canoë Bay et Frenchman, et là aussi, force est de constater que l’on a l’impression de visiter l’atelier d’un peintre ! A lire et à regarder donc !
Une très bonne série de BD, qui se lit très facilement et qui est assez agréable Le dessin est franchement extraordinaire, j'aime vraiment beaucoup ce que le dessinateur fait, et ici il retranscrit parfaitement l'ambiance bretonne. On est véritablement plongé dans cet univers, au point qu'on sentirait presque les embruns et le vent. C'est vraiment un plaisir visuel (qui est un peu gâché si vous prenez l'intégrale en tout petit format). Le scénario, qui n'est pas le plus extraordinaire, est pourtant très bon. Une fiction accompagnée de légende bretonne et du dix-neuvième siècle industriel, c'est un mélange assez curieux mais qui passe bien. La fin en à déçu certains, mais je l'ai trouvé personnellement assez bonne, concluant d'une belle façon. D'autre part, le twist final est bien fait, et surprenant. Bref, une bonne trilogie, qui se lit vraiment super bien. Achat conseillé !
Dieu quelle petite merveille que ce triptyque ! Prugne au dessin, c'est un enchantement pour les yeux. J'ai découvert l'artiste à l'envers, de Frenchman à l'Auberge en passant par Canoë Bay. Là encore, il nous émerveille. Entre la qualité du trait et la grande maîtrise des aquarelles, on ne cesse d'observer case après case, le travail de lumière sur le ciel breton, qu'il nous restitue au plus que parfait (parole de Finistérien), ces silhouettes, semblant à l'ébauche mais finalement si naturelles, de ce petit port que l'on voit revivre sous nos yeux. Il arrive par son dessin à restituer l'odeur de l'iode et les bruits de la pêcherie. C'est grandiose, ce dessinateur est à placer dans les très grands artistes. Le scénario est lui aussi très bon, la légende bretonne par excellence mais le rythme, le découpage rendent cette histoire tellement attractive que l'on ne lève les yeux qu'à la fin de la dernière case de la dernière page du dernier tome. Oger nous invite au voyage, délicatement, doucement, entre korrigans et autres esprits de la mer, il parvient aussi à instiller un parfum d'aventure, entre les comptoirs indiens et la royale, par petites touches. Sur ce bouquin, il se met au diapason de son dessinateur pour procéder lui aussi par petites touches d'une palette de mots et de situations. Merci, tout simplement merci.
Mise à jour après relecture : une étoile supplémentaire Finalement, l'histoire n'est pas si mal que ça, mais je ne suis toujours pas convaincu. La narration est fluide, de bonne qualité, mais l'accent n'est pas suffisamment mis sur le mystère. L'explication est au final plutôt passe partout, et des mystères restent en suspens alors même qu'on nous bourrait le crâne avec ça. Les dessins sont vraiment jolis, et d'un côté je regrette d'avoir choisi l'édition intégrale petit format pour ne pas en profiter pleinement. Des expressions plutôt bien rendues, une atmosphère agréable, bref c'est du tout bon sur ce point. Finalement, j'ai relu cette histoire sans déplaisir, mais sans intérêt non plus. Ma frustration d'une première lecture m'avait clairement fait crier au scandale, au point que j'aurais du mettre la note minimale. Mais finalement, et si l'on fait abstraction d'un récit qui multiplie les intrigues sans s'expliquer entièrement, c'est plutôt agréable à lire. Ancienne critique: ***************************** Après tant d'éloges, comment ne pas être tenté par cette œuvre ? Peut-être en attendais-je trop, du fait des nombreuses critiques positives ? Tout du moins je n'ai pas apprécié cette BD. Dans ses dialogues, Oger me fournit la citation contextuelle : "Vous avez des talents de feuilletoniste". En effet je trouve que l'histoire traine en longueur. Certains passages auraient pu être raccourcis et ne sont, à mon avis, présents uniquement pour remplir trois tomes. Et puis arrivé à la fin on se dit : tout ça pour ça ?! Dans l'ensemble j'ai trouvé le scénario dépourvu de véritable histoire. Alors oui l'histoire n'est pas fameuse à mes yeux, mais la narration n'est pas non plus exempte de reproche. Cette propension à dissimuler la vérité m'a passablement irrité. Une part de suspens est certes indispensable dans une histoire, mais accumuler les mystères à outrance sans jamais les expliquer est à la limite du scandaleux. En effet bien des questions restent en suspens. Passons maintenant au visuel. Je ne peux m'exprimer pleinement dessus puisque je me suis procuré une intégrale petit format, mais je trouve dans l'ensemble que les expressions des personnages pourraient être plus travaillées : là où un père est désespéré, son visage est neutre, sans expression. Pour finir sur un point concluant, l'ambiance des petits villages est plutôt bien retranscrite, bien que ce ne soit pas déterminant pour moi. Je préfère à ce niveau le traitement dans Où le regard ne porte pas.
Ce triptyque nous parle de légendes, d’esprits maléfiques et de malédiction, de Bretagne aussi. Graphiquement, le voyage saisit le lecteur avec force, les aquarelles magnifiques font vivre un récit de légendes avec talent. Le trait se cache sous une mise en couleur somptueuse donnant une sensation de liberté aux graphismes non enfermés dans des lignes. On sent l’air marin à la seule vue des plages et l’on entend couiner les planchers lorsque l’on lit tard le soir ce triptyque. Prugne n’est plus à présenter au niveau graphique, et me parait dans cet ouvrage encore plus brillant que dans Canoë Bay car on y ressent plus les ambiances (ce n’est pas uniquement une réussite visuelle). Quant à l’histoire, quel joli voyage ! Les trois tomes parfaitement fluides nous narrent un fort agréable moment de tradition populaire bretonne. Contes, sorcières, tabous, mythes et totems au cœur d’une lande isolée propice aux huis clos scénique dansent pour un lecteur ébloui. Certes s’arrêter à un tome sans avoir la suite a du être lassant tant que la série n’avait pas été achevée, puisque la narration se fait par un vieux personnage dont on se doute qu’il ait participé activement aux faits narrés (à vrai dire à mi histoire il n’y a plus guère que deux personnages qui peuvent lui correspondre !). Les tomes non indépendants n’en demeurent pas particulièrement bien rendus dans la progression du scénario. Ce qui est inquiétant à priori devient mystérieux, puis une fois éclairci, le problème en ouvre un autre encore plus étrange. Le fil narratif emmène le lecteur partout ou le couple scénariste / dessinateur veut, avec un chemin très agréable. Les personnages gardent une aura teintée de mystère laissant la part belle à la légende tout en donnant corps à d’éventuelles malédictions. Evidemment cela peut laisser passer un reproche de ne jamais dire la vérité brute de façon immédiate en laissant un peu traîner le récit voire en développant d’éventuelles hypothèses finalement fausses. Certes, mais le lecteur se plait à traîner dans de tels univers à la frontière de la réalité. Il redemande des ambiances brumeuses humides, il veut ressentir l’écume de mer. Le seul légère faiblesse réside dans la révélation finale du mal, un peu trop facile et exotique à mon goût même si cela ne nuit finalement pas tant à l’ensemble et s’intègre même très bien à l’univers général. Grande réussite que cette série qui emmènera le lecteur dans une très jolie balade graphique, géographique et fantastique.
Le dessin est absolument superbe. J'ai vraiment 'senti' la vie de ce village breton. Les couleurs sont absolument superbes et certaines cases méritent d'être accrochées dans un musée ! J'exagère un peu, mais ce n'est pas tous les jours qu'on voit un dessinateur aussi talentueux que Prugne. Le scénario m'a passionné dès le début. L'intrigue est très bien maitrisée et la clé de tous ces mystères ne m'a pas du tout déçu. C'est vraiment bien pensé. Il y a tout de même deux choses que je n'ai pas aimées. Les héros de l'histoire manquent un peu de personnalité et la révélation finale m'a semblé un peu inutile. On dirait que le scénariste voulait trop impressionner ses lecteurs alors il a fait un twist final du genre 'le Sixième sens'. Heureusement, ça ne gâche pas mon plaisir même si finalement on ne sait pas tous...
Waouh, ça c'est de la claque visuelle comme j'en ai rarement reçue ! Le duo Prugne / Oger n'avait pas su me convaincre avec Canoë Bay mais ici je suis scotchée ! J'ai fait l'acquisition de l'intégrale haute densité de ce triptyque après que mon libraire me l'ait montrée en me disant que le petit format pour cette BD était une injure au talent du dessinateur… moi j'ai trouvé que la miniaturisation du dessin de Prugne était une aubaine, car c'est le grand format (entre autres) de Canoë Bay qui m'avait un peu rebutée avec ses grandes cases un peu vides (et très oranges). Je n'ai pas eu l'occasion de feuilleter cette histoire dans sa taille d'origine mais graphiquement, le format compacté m'a semblé parfaitement adapté et il ne nuit pas du tout à la lecture des dialogues dont la taille reste plus que correcte. Graphiquement donc, rien à dire, c'est du grand art, le trait est précis et juste, les perspectives, les angles de vue, les cadrages sont parfaits, variés, bien choisis. La mise en couleur est à tomber par terre, je n'aime pas dire du mal, mais le rendu du mauvais temps Breton est une petite merveille ! Luminosité, mouvement, architectures, morphologies, expressions des visages, fureur des éléments, Patrick Prugne vient rejoindre sans hésiter Vink et Beatrice Tillier au top de mes dessinateurs BD "franco-belge" préférés. Le scénario est un habile et crédible mélange de légende bretonne, de fable fantastique et de vengeance "divine", le tout raconté par un vieux bonhomme malade à un écrivain en mal d'inspiration, un peu comme un vieux souvenir à faire passer à la postérité pour qui voudra bien y croire. La construction du récit est très bonne, on passe régulièrement des échanges "actuels" entre l'écrivain et le vieux à la mise en scène des souvenirs eux-mêmes, le récit laisse régulièrement la place aux scènes et dialogues d'époque, créant ainsi un équilibre parfaitement dosé dans la mise en scène entre passé et "présent", action et narration. Même si l'identité du vieux bonhomme ne reste pas un mystère très longtemps, la chute nous replonge finalement dans l'expectative, j'avais un peu peur que la conclusion de la série me déçoive et brise l'élan créé par l'histoire et le dessin, il n'en fut rien, à mon grand soulagement. A acheter, lire, relire ou simplement re-feuilleter juste pour la contemplation.
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