Ironwolf

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 6 avis)

Dans un futur lointain, sur une planète lointaine, un noble déchu entreprend de renverser le gouvernement corrompu dont fait partie son propre frère.


DC Comics

La révolte gronde au sein du petit Empire Galaktica. Le peuple, lassé d'être exploité et affamé par l'aristocratie, réclame la tête de l'Impératrice Erika. Parmi les leaders de la rébellion, l'héroïque Brian Ironwolf est un noble qui a renoncé à ses privilèges pour défendre les opprimés. Son frère Tyrone est quant à lui un politicien opportuniste et manipulateur qui va proposer un compromis à l'Impératrice : il neutralise la rébellion et, en échange, elle accepte de partager son pouvoir avec une assemblée parlementaire dont il fera évidemment partie. Brian Ironwolf tombe dans une embuscade. Il est laissé pour mort et, pendant près de 10 ans, il va rester dans le coma. A son réveil, il apprend l'échec de la rébellion : certes, la révolution a bien eu lieu, mais comme toutes les révolutions, elle a simplement fait passer le pouvoir des mains du monarque à celles des bourgeois, sans que le peuple n'y gagne rien au change. Bien que physiquement diminué, Ironwolf décide de détruire le nouveau gouvernement pour se venger de ceux qui ont vendu la rébellion et tué ses compagnons. Parmi eux, son propre frère Tyrone.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1993
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ironwolf © Panini 1993
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 6 avis)
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01/09/2004 | Cassidy
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Science-fiction baroque 'n' roll - Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome initialement parue en 1992. Quelque part dans une autre galaxie, loin dans le futur (61ème siècle), les êtres humains ont conquis l'espace et trouvé le secret de l'immortalité. L'histoire commence sur l'un des 3 mondes de la Triad qui a été coupé du reste de la civilisation il y a des décennies de cela. Il y a des années ces planètes avaient été achetées par de riches propriétaires ayant réinstitué un gouvernement fondé sur une classe de nobles et une classe de paysans. Au début du récit, Brian Ironwolf participe à des actes révolutionnaires ayant pour objectif de renverser le système politique en place. Une escarmouche à bord d'un vaisseau spatial tourne mal et il plonge dans le coma pendant 8 ans. À son réveil, la révolution a fait long feu, mais il se replace rapidement au milieu d'intrigues complexes pour une lutte du pouvoir acharnée. À la lecture de ce tome, il est possible que vous soyez déconcerté par l'un des personnages : Homer Glint et ses allusions à une déesse appelée Karen Sorensen. En fait cette histoire d'Ironwolf prend sa source à la fois dans le fait qu'Howard Chaykin avait créé ce personnage (Ironwolf) des années auparavant pour DC Comics, et dans une autres histoire appelée Twilight (illustrée par Jose Garcia Lopez) dans laquelle Chaykin s'amusait avec tous les personnages du futur de l'univers DC pour décrire une grande fresque de l'évolution de la race humaine. Il est toutefois possible de comprendre ce récit, sans rien savoir de tout cela. La forêt détruite au début a une grande importance car c'est à partir de ces arbres (dont le bois présente des propriétés neutralisant la gravité) qu'il est possible de construire des vaisseaux spatiaux. Évidemment ce qui a fait que Fires of revolution reste dans les mémoires, c'est le nom de son dessinateur : Mike Mignola. Il s'agit là de l'un de ses derniers travaux pour DC, avant d'aller créer Hellboy en 1993, chez Dark Horse. Ses dessins sont encrés par Philip Craig Russel avec il avait déjà travaillé sur Batman : Gotham au XIXe siècle. Mignola se cale sur les visuels que Chaykin avait créés en 1973. Il y a des tartans écossais, des robes de bal du dix-huitième siècle, de très beaux bâtiments haussmanniens, ces vaisseaux spatiaux particuliers qui mélangent les structures métalliques de Gustave Eiffel, avec des planches de bois, des vampires très ténébreux, des lions anthropomorphes, etc. Il y a aussi le style de Mike Mignola qui transforme toutes ces bizarreries. le lecteur retrouve sa forte propension à omettre les décors qui n'est pas encore contrebalancée par son utilisation magistrale de la couleur noir qui n'apparaîtra qu'à partir d'Hellboy. Passés ces deux défauts de jeunesse, Mignola crée des visuels d'un autre monde, d'une autre époque, au charme fou. Il y a l'apparence des vampires nimbés d'une aura de mystère impénétrable. Il y a les scènes de foules qui évoquent tour à tour la révolution française et le bal du 14 juillet, et une incroyable scène de bal masqué. Il y a quelques gags visuels discrets comme ce rétiaire qui combat un poulet géant. Il y a le museau des créatures léonines. Il y les hommes de main armés en train de massacrer la foule, etc. Déjà, Mike Mignola dose parfaitement ce qu'il montre et ce qu'il suggère pour une efficacité subtile. L'encrage de Philip Craig Russell et d'une délicatesse extrême et il complète quelques éléments de costumes (les cols de robes de bal) ou de décors en apportant un degré de finesse exquis. Pour cette histoire, Howard Chaykin a fourni la trame (et visiblement la structure un peu alambiquée de distillation d'informations éparses). À cette époque, il travaillait avec John Francis Moore qu'il avait pris comme assistant et dont il a lancé la carrière dans le monde des comics. Il est facile de reconnaître la patte de Chaykin dans la thématique politique (la lutte des classes) et dans la touche de science-fiction. Il est vraisemblable que John Francis Moore a rédigé les dialogues et les commentaires. Il a chois un style assez écrit avec des exposés quasi-systématiques sur les tenants et les aboutissants politiques de chaque situation. Ce n'est pas vraiment désagréable, ça aboutit à une science-fiction légèrement politisée (pas trop quand même, ce n'est pas du Toqueville), mais aussi à une narration parfois un peu pesante avec des dialogues assez artificiels. En particulier la scène se déroulant sur la planète Omicron ne reste digeste que grâce aux visuels de Mike Mignola. Alors cette histoire constitue une bonne aventure de science-fiction qui cultive intelligemment son coté rétro par les thèmes abordés et par le style des illustrations, avec une vraie volonté de proposer des scènes visuellement intéressantes et séduisantes.

06/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Un album qui m’a plutôt laissé sur ma faim. Non pas que ça soit illisible, au contraire. Mais tout m’est apparu trop basique. Le dessin de Mignola tout d’abord. Il est lisible et efficace. Mais parfois un peu trop sombre. Surtout, il est trop avare de détails. Les décors et arrière-plans bien sûr, souvent escamotés. Mais aussi les personnages, parfois seulement esquissés, avec des traits de visages effacés (ce que je n’aime pas). Mais le scénario, qui puise un peu partout (une SF qui a parfois des airs de XVIIIème siècle intersidéral) privilégie trop l’action et les combats, au détriment de la profondeur de l’intrigue et des personnalités des protagonistes. Disons que c’est une lecture pas désagréable, mais que j’aurais oubliée très rapidement.

25/02/2024 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Les avis précédents me faisaient douter de cette lecture qui s'est révélée très agréable finalement. Ce récit de type Space Opéra est dense et bien construit, on pourrait lui reprocher quelques manques de développement donnant l'impression de raccourcis mais l'ensemble se tient bien et est plaisant à lire. Il y a forcément des similitudes avec des oeuvres du même genre mais ce comics a sa propre personnalité. Au dessin on a Mignola à ses débuts. Les cases sont relativement dépouillées, il ne s'embarrasse pas de détails, laissant la colorisation apporter une touche de personnalité et une ambiance personnelle. J'ai été happé par cette histoire lue d'une traite. C'est un genre qui me parle et pour lequel je suis certainement bon public. Je retiens globalement une bonne lecture bien qu'elle ne marque pas les esprits pour raison d'idées peu identifiables à ce one shot.

27/08/2011 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
L'avatar du posteur Pierig

Bof, bof . . . J’étais curieux de découvrir le trait de Mignola à ses débuts. Il n’est certes pas aussi épuré et géométrique que dans Hellboy mais les prémices sont là. Côté scénario, je me range du côté de mes compères ci-dessous. La lecture se révèle rébarbative, l’histoire est inutilement alambiquée et le final est aussi explosif que prévisible. Bref, il faut bien s’accrocher au début. Mais une fois la brume dissipée, on ressort déçu de sa lecture. Pourtant tout n’est pas à jeter dans ce one shot. Il y a de bonnes idées (certes influencées par d’autres œuvres citées plus bas) mais le traitement qui en est fait est un peu vain. On peut donc s’interroger sur les choix opérés par les scénaristes. A oublier vite fait . . .

06/07/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Tout comme Cassidy, j'ai reconnu dans cet album nombre d'influences issues de Dune, de Star Wars mais aussi de nombreuses histoires de science-fiction et de space-opera dans leur ensemble. Le tout aurait pu fusionner en quelque chose de plutôt pas mal mais le résultat ici est très moyen. Côté dessin, Mignola n'avait pas encore le style qu'il a dans Hellboy. C'est plus le style qu'il avait dans son adaptation du Cycle des Epées, un style que j'associe facilement à celui de pas mal de comics, ni très moche ni très beau... fonctionnel, quoi. Côté scénario, comme dit plus haut, ce n'est pas très original. Guerres de conquètes, de pouvoirs, magouilles politiques, vengeance. L'idée d'une civilisation plus évoluée qui observe le tout discrètement aurait pu être bonne (même si elle n'est pas originale) mais je l'ai trouvée très mal traitée, presque inutile. L'histoire des Sangavides et des Calicos (des vampires et des hommes-lions immortels et surpuissants) vivant en communauté avec les humains auraient pu aussi être bonne, mais en définitive, il n'en ressort pas grand chose de plus que des races de bourrins qui se bastonnent en cherchant pouvoir ou vengeance. Et c'est d'ailleurs ce qui caractérise le dénouement de cet album : le héros débarque comme un sauveur accroché à une liane, ça se bastonne, tout explose et à la fin les gentils ont gagné. Ca aurait pu donner quelque chose de pas mal, mais en définitive c'est assez raté et simpliste.

06/09/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 2/5

J'ai eu énormément de mal à accrocher à cette histoire qui pompe plus ou moins discrètement Star Wars et Dune, mais dont les scénaristes n'ont malheureusement pas le talent de conteur de George Lucas (je parle du Lucas de la bonne époque, pas de celui qui a pondu La Menace Fantoche et L'Attaque des Clowns) ou Frank Herbert. Dès le début, l'histoire est racontée par un personnage secondaire qui n'apparaîtra en personne que vers le dernier tiers du bouquin. Son implication dans l'intrigue n'est, au départ, pas du tout expliquée, et on passe les premières pages à se demander qui est ce type et pourquoi c'est lui qui raconte. Quand beaucoup plus tard, on le découvrira enfin (alors qu'on avait presque oublié son existence), le personnage apparaîtra plutôt improbable et sans intérêt, et sa participation si limitée qu'on se demande bien pourquoi les scénaristes ont tenu à faire de ce personnage inepte leur narrateur, mais enfin bon, passons. Le début d'Ironwolf n'est donc guère passionnant. Par la suite, ça s'améliore un peu, même si dans l'ensemble, j'ai trouvé ça souvent trop bavard et parfois un peu confus. Le problème, finalement, c'est que l'intrigue est dans le fond plutôt mince (une énième histoire de vengeance) mais mal racontée. C'est lourd, alambiqué… L'univers créé par les auteurs, entre space-opera et steampunk, semble fabriqué de bric et de broc à partir d'éléments piqués ailleurs (pas seulement Star Wars et Dune, mais aussi des trucs assez éloignés de la S-F comme Robin des Bois ou Sláine) ; autant dire que ça manque assez cruellement d'originalité. On suit les diverses péripéties du héros (qui, au passage, a aussi peu de charisme que de personnalité) sans jamais se passionner, quand on ne s'ennuie pas carrément. Un point positif quand même : une vision pas inintéressante (sans être furieusement originale), ironique et désabusée, de la politique et des révolutions. Reste le dessin de Mignola, qui a ses fans… Eux voudront sans doute se procurer quand même cet album. Les autres peuvent faire l'impasse sur cette lecture assez rébarbative.

01/09/2004 (modifier)