Double Masque
Paris, 1802. Bonaparte vient d’être proclamé premier consul et Fouché, hostile à cette nomination, a quitté le ministère de la Police. Les deux hommes ont pour l’heure l’obsession commune de récupérer un objet volé dont le contenu peut bouleverser leur destin. Un certain François dit « la Torpille » se retrouve contraint de ramener l’objet dérobé et détenu quelque part dans les sordides bas-fonds...
1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Jean Dufaux Napoléon Bonaparte Paris
Paris, 1802. Bonaparte vient d’être proclamé premier consul et Fouché, hostile à cette nomination, a quitté le ministère de la Police. Les deux hommes ont pour l’heure l’obsession commune de récupérer un objet volé dont le contenu peut bouleverser leur destin. Un certain François dit « la Torpille » se retrouve contraint de ramener l’objet dérobé et détenu quelque part dans les sordides bas-fonds... Évadé du bagne où il était enfermé pour divers méfaits, un certain François dit « la Torpille » vient d’être pris en flagrant délit d’escroquerie. A sa grande surprise, plutôt que dans un sordide cachot, il est emmené dans le somptueux bureau de Napoléon Bonaparte. Le premier consul a une mission délicate à lui confier : retrouver au plus vite le nécessaire de voyage que lui a dérobé une prostituée dénommée Opale dans un moment d’égarement. L’objet dissimule un secret qui ne peut être divulgué... En fait, la belle avait un commanditaire. Furieux d’avoir été démis de ses fonctions de ministre de la Police, Fouché a payé très cher pour qu’elle lui ramène l’intrigant objet. Hélas, autant pour lui que pour son rival, Opale demeure introuvable. Dans les bas-fonds où elle exerçait, ni ses collègues de trottoir ni ses habitués ne savent ce qu’elle est devenue. Sa disparition irrite même vivement son souteneur, l’imposant Amédée. Flairant une affaire d’Etat d’extrême importance, « la Torpille » a, de son côté, entrepris d’enquêter pour son propre compte. Qui est ce mystérieux chaudronnier “Fer Blanc” et de quelles sources tire-t-il ses informations ? Opale s’est-elle débinée avec son butin et en a-t-elle découvert le secret ?
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Date de parution | Septembre 2004 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
Paris, 1802. François dit « la torpille » n’en est pas à sa première arnaque, c’est même un professionnel de l’escroquerie, du chantage, du vol à la tire et j’en passe... Mais cette fois, il est arrêté par la police et, après avoir été assommé, il se retrouve dans le bureau de Bonaparte, face au citoyen Consul... pardon : citoyen Premier Consul. Il n’a alors pas d’autre choix que d’accepter de se mettre à son service pour effectuer une mission ultra secrète : retrouver un nécessaire de voyage équipé d’un double fond où est caché un objet bien mystérieux. Jean Dufaux sait parfaitement créer et entretenir le mystère, construire une intrigue complexe en multipliant les personnages qui de près ou de loin joueront un rôle dans l’histoire, et distiller les indices qui conduiront à la résolution de l’énigme. C’est une de ses grandes spécialités mais il a souvent tendance à faire durer le plaisir un peu trop longtemps. C’est un peu le cas dans cette série qui aurait pu se réduire à quatre tomes. En dehors de ce petit défaut de longueur et de bulles parfois un peu trop bavardes, il y a pas mal points positifs dans cette série : la période historique choisie vraiment intéressante et peu connue comme la plupart des périodes de transition entre deux régimes politiques, les introductions qui exposent les questions de société pour chaque période, le dessin qui fait la part belle aux costumes de l’époque, aux bâtiments et aux larges perspectives urbaines, et l’opposition entre les bas-fonds de Paris et les salons de la haute société. C’est bien documenté et c’est une belle série à la mode « Dufaux » !
Une époque finalement assez peu utilisée dans la BD, la période du Consulat, mais qui offre des perspectives intéressantes. Dans cette série nous suivons les aventures de La Torpille, sorte d'aventurier, voleur, escroc, filou et arnaqueur mais un peu dépassé par les évènements et qui se retrouve aux prises avec des personnages hauts placés dans l'échiquier politique de cette époque. Ainsi il côtoie Napoléon, premier consul, Fouché, Cambaceres. Devenu par la force des choses un espion au service du futur empereur, il nous entraine au cours de ses missions dans les bas fonds de Paris. Cela permet aux auteurs de nous brosser de multiples portraits des habitants de la capitale. A ce propos il faut noter que le dessin va en s'améliorant au fil des tomes et dresse une galerie de personnages avec de vraies gueules. Un grand soin est également porté aux costumes et diverses architectures rencontrés. Au final ce qui m'empêche de mettre une note supérieure c'est que le scénario n'est pas grandiose; Napoléon et son double, la mystérieuse femme noire et le ferblantier, cela ne m'a pas transporté plus que de raison. A emprunter pour de beaux décors et un dessin agréable mais ce n'est pas suffisant.
Tout commence de façon très mystérieuse en 1781 dès les 6 premières pages, puis l'action se transpose en 1802 dans le Paris du Consulat, une période transitoire assez méconnue qui suit immédiatement le Directoire entre la fin des horreurs de la Révolution et le début de l'Empire, lorsque Bonaparte devient Napoléon Ier. J'avoue que cette période peu abordée en BD ne m'avait jamais trop interpellée, mais je m'aperçois avec cette série qu'elle est très intéressante, surtout dans le contexte décrit ici par Dufaux, qui mêle habilement Bonaparte en Premier Consul, Cambacérès, Fouché, et la faune des bas-fonds de Paris, des petits "demi-sels" comme Amédée aux rois de la pègre, tel l'inquiétant La Fourmi, en passant par les petites putains au grand coeur, les cabaretiers, les surineurs, hommes de main et autres petits escrocs habiles comme La Torpille... Tout ce petit monde fascinant sera encore mieux exploré par Eugène Sue dans son roman Les Mystères de Paris. Mais Dufaux distille son mystère avec parcimonie et fait durer le plaisir, en faisant intervenir cet étrange Fer-Blanc qui semble toujours surgir au bon endroit, et en affirmant l'étonnante ressemblance entre Bonaparte et La Fourmi. J'aime beaucoup ces enquêtes policières à la Vidocq dans un contexte historique, et ici, en dépit de quelques détails qui auraient pu être mieux résolus, le tout me semble intéressant, même si je déplore encore une fois l'entêtement de Dufaux pour intégrer du fantastique, comme dans Voleurs d'Empires réalisée aussi avec Jamar ; je trouve qu'ici, cet élément est totalement superflu et se justifie encore moins, le récit ayant très bien pu se régler de façon rationnelle. Malgré ce reproche, c'est une bonne série qui dans le tome 4 utilise bien les événements historiques réels (le complot de Cadoudal qui avait organisé un attentat contre Bonaparte, l'exécution du duc d'Enghien dans les fossés de Vincennes). J'ai apprécié encore le dessin de Jamar toujours très précis dans ses décors (dont certains disparus tels le château de Saint-Cloud ou le donjon du Temple), et sachant donner de la sensualité à ses héroïnes (aidées par la mode vestimentaire de cette époque, avec notamment ses grands décolletés, l'effort étant aussi remarquable sur les costumes). Je trouve son dessin moins appliqué sur les 2 premiers tomes, mais c'est un détail mineur... Je regrette enfin que Dufaux s'ingénie toujours à étirer ses scénarios, l'histoire aurait fait un très bon ensemble en 4 volumes et aurait dû s'arrêter après le tome 4, juste avant l'Empire ; la suite est beaucoup moins captivante, et le passage de Bonaparte à Napoléon a dans la réalité changé l'homme qu'il était : en Bonaparte, il avait encore un peu d'âme Corse, il était encore léger, amoureux tout en sachant ce qu'il voulait ; en Napoléon, il sera plus tranchant, sec, entêté, un peu comme une mécanique.
Dufaux est l'un de mes scénaristes préférés et je n'avais pas encore découvert cette série qui ne devait être qu'un diptyque au départ. Notre héros, évadé du bagne, va devoir évoluer entre Bonaparte et son double masqué à savoir la fourmi. Dès le premier tome, on devine déjà le lien étrange entre ces deux personnages. L'un des atouts de cette série est également de réserver une part belle à des personnages secondaires intéressants. Pour le reste, cela demeure assez classique dans la construction mais c'est efficace. Le dernier tome va fourmiller de détails intéressants concernant le sacre de Napoléon. Le dessin ne va pas aussi loin que je pense dans le réalisme ce qui lui confère un caractère un peu hésitant. Il y a également des différences de colorisation assez marquantes entre les différents tomes. Bref, on comprendra qu'il y a une prise de liberté par rapport à l'histoire officielle mais on se laissera guider par l'aventure. Il manque juste un tout petit quelque chose pour faire réellement la différence.
Une lecture qui me laisse un souvenir assez terne... La trame de fond de l'histoire est assez complexe, avec beaucoup de liens, et d’interactions entre les nombreux personnages, ce qui la rend intéressante et donne envie de connaitre le fin mot de l’histoire : qui est l'homme au masque ? Quel est le lien entre la fourmi et Napoléon ? Que cache le mystère du nécessaire de voyage ? Malgré tout , il y a aussi pas mal de défauts à ce niveau là, avec quand même beaucoup de facilités, mais aussi un manque de transitions entre certaines scènes. (notamment à la toute fin du premier tome: comment ''la torpille" se retrouve-t-il d’un coup dans les griffes de ''la fourmi'' ?? La soudaine amitié et bienveillance de Lecanet pour La torpille... ?? ) Je regrette aussi la présence du cliché de la sempiternelle jeune héroïne ténébreuse, tête brûlée, belliqueuse, archi vue ! Celle-ci ne sert en effet juste qu'à mettre une touche de romantisme sous forme d’une liaison scabreuse et platonique avec le héros... Concernant les graphismes, ils sont par ailleurs très agréables. Les personnages sont bien dessinés, on reconnait notamment bien Napoléon. Les décors sont travaillés, les couleurs agréables et bien choisies. Hélas, on note là aussi quelques ratés signant un manque de réalisme : par exemple, la jeune fille que l’on prend pour Opale à qui l'on tranche la gorge, que l'on retrouve morte avec deux petites flaques de sang, comme si elle s'était blessée avec un coupe ongles... Au sujet de la narration, je trouve que le texte de début/fin qui inscrit le récit dans le cours réel de l’histoire n'est pas toujours habile, parfois difficile à saisir, sans doute voulu trop lyrique, en manquant donc de simplicité. Au final, une série qui a quelques qualités indéniables, mais qui n'a pas su me surprendre et me captiver. (235)
Comme je ne suis pas un grand fan des historiques, il y avait peu de chance que je me laisse séduire par cette série mais comme Dufaux a déjà su me conquérir je me suis dit pourquoi pas. Dufaux explique très bien en préface par quels chemins il veut nous promener, et il le fait certainement très bien, mais je suis très frustré de ne pas avoir pu saisir la subtilité du procédé qu'il annonce. Je suis donc resté au premier degré du récit et donc je me suis ennuyé avec cette histoire sans aucune originalité et ce dessin pas terrible.
Je ferais à cette série le même reproche que j’avais déjà formulé à une autre série de ce duo, les « Voleurs d'Empires » : pourquoi instaurer une dimension fantastique si ce n’est pas pour l’exploiter pleinement ? L’idée de départ est pourtant bonne. Inventer à Napoléon Bonaparte un alter ego obscur agissant dans les bas quartiers et créer entre les deux un lien mystérieux, je suis plutôt preneur même si je ne crois pas que cela doive se justifier par un élément fantastique. Je suis même convaincu qu’il y avait moyen de créer et d’exploiter ces personnages dans un contexte simplement réaliste. Clairement, j’aurais préféré une série d’aventure plus terre à terre. D’autant plus que le contexte historique est bien rendu, les personnages importants sont nombreux et s’opposent sous diverses combinaisons, chacun devenant allié ou ennemi de l’autre en fonction des circonstances. Enfin, j’aime beaucoup le style de Jamar. Je le trouve ici moins fin que dans la série précitée, mais toujours aussi détaillé et, également, plus immédiat. Et puis, ses héroïnes rousses, waf, elles sont toujours aussi fascinantes, esthétiquement parlant ! Une série divertissante, en somme, mais qui ne me semble pas trop savoir sur quel pied danser. Mon emprunt ne se transformera certainement pas en acquisition, par conséquent, je ne peux vous en conseiller l’achat.
'Double Masque' ou comment faire durer un scénario peu original en 3 tomes (et ce n'est pas fini !). SPOILER Le coup de l'homme important qui a un jumeau diabolique est un scénario que je trouve très cliché. Fin DU SPOILER On pourrait le rendre intéressant, mais ce n'est pas le cas ici. J'ai eu un peu de difficulté à lire les deux premiers tomes tellement je trouvais le récit peu captivant. Le 'héros' est franchement tête à claque et j'avais l'impression qu'on étirait le scénario autant que possible. Le tome 3 est un peu mieux. Sans le trouver exceptionnel, j'ai bien aimé. Je ne me suis pas ennuyé une seule fois. J'espère que la suite sera comme ça.
Le tandem Dufaux-Jamar a encore bien oeuvré !.. On retrouve ici ces deux "acteurs" pour une longue saga -car annoncée en au-moins une dizaine de tomes- ; saga qui met en avant le personnage de Napoléon en pleine ascension. Mais le chemin vers le pouvoir est parsemé de secrets d'Etat qui justifient bien des crimes. Pas mal du tout. Une histoire banale au départ -le vol d'un nécessaire de voyage- va déboucher sur une sorte d'épopée où nombre de personnages ayant "accompagnés" Bonaparte au cours de sa carrière vont se rencontrer, se croiser, se battre, intriguer... pour le meilleur et -souvent- pour le pire.
Excellente série qui propose une vision intéressante (et inédite) de Napoléon Bonaparte. Le réalisme de l'oeuvre ne fait que rendre plus mystérieuse la touche de fantastique qui aurait pu donner une oeuvre du plus pur surréalisme, car Bonaparte se retrouve ici sous l'influence d'un curieux masque. Au lieu de cela, Dufaux a su trouver le ton juste pour faire revivre le début du dix-neuvième siècle, tout en créant un climat trouble qui passionne et permet de parfaire sa culture tout en suivant les intrigues dans les plus riches salons comme les bas-fonds de Paris. Oeuvre ambitieuse et maîtrisée, un peu parasitée par le personnage de La Torpille, qui est très proche d'un certain Giacomo C., à savoir un intriguant ingénieux qui vit de divers chantages et qui a su s'entourer de compagnons pour voler leurs bourses aux bourgeois. Ce petit reproche mis à part, le récit est plein de malice et d'action, mené de main de maître, et la richesse des personnages complète une série qui tient toutes ses promesses. Petite déception pour le dessin de Jamar, qui, s'il est de qualité, parait bien plus commun que celui dont il avait fait preuve sur la série "Les voleurs d'empire", plus élégant et précis. Mais pris individuellement, son trait ici sert bien l'intrigue de son scénariste, et rappelle une certaine "ligne directive" de la collection Vécu des éditions Glénat où les auteurs (Juillard, Arnoux, Klimos, Convard...) réalisaient leurs oeuvres d'inspiration historiques avec un dessin épuré. Donc, très brillant de la part de Dufaux, classique de la part de Jamar, de bonne qualité dans tout les cas, à découvrir sans hésiter.
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