Aleksis Strogonov
Les aventures d'Aleksis le mène de la Russie à l'Allemagne en passant par les Balkans.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Allemagne L'Histoire pour de rire ! La BD au féminin Lewis Trondheim
Révolution russe. Aleksis est un bolchévique qui croit à son combat. Mais le moindre que l'on puisse dire, c'est que son parcours va être chaotique. Aleksis qui débute l'histoire avec son jeune frère, se retrouve bientôt seul à la mort de ce dernier. Il va alors faire l'apprentissage de la vie grâce à des rencontres vraiment surprenante. Aleksis se rend vite compte de l'absurdité du monde et des courants philosophico-politiques qui le traverse.
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Date de parution | Mai 1993 |
Statut histoire | Une histoire par tome (série terminée) 3 tomes parus |
Les avis
Dans le premier album, se déroulant au cœur de la guerre civile russe d’après Révolution, Aleksis Strogonov n’est qu’un personnage secondaire assez pâlot, ballotté par les événements, en tout cas bien en retrait par rapport à un petit type arriviste, opportuniste, hâbleur et veule, Boulkine. C’est d’ailleurs ce personnage qui dynamise l’histoire, et lui donne un aspect franchement humoristique. Et j’ai été déçu de le voir disparaître, lorsqu’Aleksis s’est enfui vers l’Allemagne, elle aussi agitée par les extrêmes au début des années 1920 – Aleksis étant là-aussi mené par le bout du nez par un autre opportuniste et grande gueule (un peu moins caustique que Boulkine). Aleksis se retrouve ensuite mêlé aux conflits des Balkans, dont le côté absurde est accentué. Là aussi, il est irrémédiablement emporté par le flot des événements. Au final, même si le héros éponyme n’est bien souvent qu’un fil rouge, un naïf idéaliste, on le suit avec plaisir, traversant les événements, la grande ou la petite histoire avec insouciance, l’humour parfumant la violence et la haine ambiante et les rendant plus respirables. Voilà une série à redécouvrir, Aleksis, avec ses faux airs de Tintin (le côté redresseur de torts en moins) nous montrant la folie des hommes, la regardant comme le lecteur avec des yeux parfois embués par les larmes du rire. Si j’ai bien aimé les trois albums, c’est clairement le premier qui est mon préféré (grâce au personnage caricatural et truculent de Boulkine). Note réelle 3,5/5.
Une série en trois volumes qui nous conte les tribulations d'un jeune russe, Aleksi, à travers quelques grand événements du vingtième siècle. Les débuts de la révolution russe et l'installation des premiers soviets, la naissance du nazisme en Allemagne par le biais des SA, appelées ici les chemises prunes et enfin les combats inter ethniques dans les Balkans. Finalement tout cela n'est pas drôle, contrairement à Ro, je n'ai pas ri malgré les touches d'humour que les auteurs ont placé ici ou là. Ce qui ressort de cette BD c'est plutôt la bêtise crasse des hommes quand une idéologie est suffisamment pernicieuse pour leur permettre de laisser le champ libre à leur plus bas instinct. A ce titre je trouve que ces trois tomes ont des vertus pédagogiques dans le sens ou ils expliquent mieux que de longs discours ou peuvent mener certaines idées. Mais foin de philosophie à deux balles, ce n'est pas parce que je n'ai pas ri que je n'ai pas apprécié! Une bonne trilogie qui montre de manière légère mais efficace les méfaits de ces idéologies.
Je n'ai pas accroché. Dommage car j'ai le sentiment d'être "passé à côté". J'y reviendrai un jour je pense, avec un autre oeil. Objectivement ça reste une bonne BD du point de vue du découpage. Mais le tome 1 m'a paru lourdingue. Du coup je ne lirai pas la suite. Et pourtant j'ai acheté l'intégrale ... En fait les premières pages m'ont fait marrer (d'où mon achat). Mais le comique de répétition s'épuise vite. Le despote court sur patte fonctionne bien sur 3 pages mais ne produit pas beaucoup d'effet à l'échelle de l'histoire. Ensuite, curieusement, tous les personnages secondaires tombent rapidement au fil des pages. Du coup on est presque forcé de s'attacher au héros, qui parait le plus insipide de tous. Il est en fait un peu en marge du décors : sa morale est intacte, alors que tout le monde baigne dans les exécutions sommaires et les éclats de rire (la révolution est sanglante, et traitée avec humour ...). Du coup, le contraste est assez improbable, et notre héros m'a paru aussi perdu que le lecteur.
Emile Bravo étant dessinateur et coscénariste de cette BD, je n'ai pas hésité : dès que j'en ai eu l'occasion, je l'ai lue. La trouvant au départ simplement sympathique, j'y ai pris un plaisir grandissant au fil des tomes. Pour commencer, évidemment, le dessin me plait. Le trait de Bravo rappelle un peu celui de Chaland pour le premier tome tandis qu'il retrouve son style plus actuel, avec un encrage plus charbonneux, pour le dernier tome. Le récit traite d'une période historique et de lieux très intéressants. S'entamant au sortir de la première guerre mondiale, il passe en revue, dans l'ordre, la révolution bolchévique en Biélorussie, la montée du nationalisme (qui mènera plus tard au fascisme) en Allemagne, et enfin les guerres intestines dans les Balkans. Un album et une histoire complète pour chacun de ces thèmes, le tout formant un récit relativement suivi mais sans véritable fin. Les auteurs mêlent avec réussite le sérieux de l'Histoire et l'humour. Ils abordent avec le sourire, et parfois un soupçon d'humour noir, des passages durs voire violents de l'après-guerre. On comprend grâce à eux parfaitement comment certaines situations ont pu tourner au cauchemar par l'action d'hommes ambitieux, égoïstes ou simplement irréfléchis. La façon dont de simples travailleurs itinérants deviennent dans le tome 1 de dangereux commissaires du Soviet par pur hasard et pure envie de profiter de la situation est assez parlante. De même, le massacre collectif que deviennent les conflits entre combattants Yougoslaves malgré qu'ils soient en principe du même camp est exagéré mais tout à fait éloquent. C'est donc là une manière originale mais très efficace de raconter l'histoire. A cela s'ajoute un humour qui m'a parfois vraiment fait rire. Le premier tome m'a paru manquer un peu de subtilité sur ce plan mais j'ai davantage ri sur le deuxième (la tête du monstre symbolisant l'Allemagne m'a fait éclaté de rire) et j'ai parcouru le dernier tome avec un sourire permanent entrecoupé de rires. Très bonne BD dont la qualité va grandissant tome après tome. J'aurais bien aimé qu'il en paraisse davantage.
*Avis portant sur les deux premiers tomes* J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les aventures de 'Aleksis Strogonov'. C'est un bon mélange de BD historique et humoristique. Ça me fait penser à ce que Yann a fait sur le même sujet (La Patrouille des Libellules, Celestin Speculoos), le politiquement incorrect en moins (quoiqu'il y a quelques moments d'humour noir). On a droit à une bonne galerie de personnages souvent attachants (j'aime bien le producteur français à moitié fou). Ce que j'ai surtout aimé, c'est que les auteurs montrent l'horreur du communisme et du fascisme sur un ton un peu léger. Je trouve ça plus efficace que certaines œuvres plus 'sérieuses' qui parlent pourtant du même sujet.
Ayant lu et beaucoup aimé Les Sept Ours Nains d'Emile Bravo, j'étais bien content le jour où j'ai mis la main sur l'intégrale de cette petite série apparemment assez méconnue, avant de m'apercevoir qu'il ne signait ici que les dessins, sur des scénars de Jean Régnaud, d'où une certaine déception de ma part avant même d'avoir commencé ma lecture. Bref, surmontant cette légère déconvenue, j'ai entamé ma lecture, et découvert un drôle de style, à la croisée de chemins de Tintin, Corto Maltese et Alexis Bocostar/Belkravat (le personnage de Dimitri, protagoniste de "Pognon's Story" entre autres), placé sous le signe d'un humour noir mordant, voire cruel. Les pérégrinations de ce jeune russe à travers l'Europe de l'est des années 20 sont un prétexte à égratigner méchamment la figure romantique du révolutionnaire. Sous l'oeil relativement placide d'Aleksis, qui subit ces 3 aventures plus qu'il n'y participe activement, se succèdent suiveurs mous et abrutis, pillards sans foi ni loi, opportunistes roublards, fachos demeurés, sous la plume de Régnaud le dissident est imbécile, traître, lâche ou les trois à la fois, ce que certains pourront d'ailleurs peut-être considérer comme un peu réac, mais bon, passons, c'est pas comme s'il semblait dire "la rébellion c'est pour les cons, et ça ne fonctionne pas", il se contente de mettre le doigt sur le côté obscur des révolutions, et ses portraits au vitriol sonnent juste derrière la satire caricaturale. Malgré tout, il y a un hic. Certes c'est drôle, certes c'est rythmé, donc on peut considérer ça comme une bonne petite série d'humour et d'aventures. Oui mais voilà, le ton plutôt enjoué de la série tranche assez nettement avec sa violence crue et omniprésente. C'est pas que ce soit gore, mais à chaque page, tueries massives ou assassinats sont monnaie courante. Ca étripe, ça fusille, ça poignarde. Du coup, même quand on est fan d'humour noir, c'est un peu difficile de rire de bon coeur d'un bon mot quand on sait qu'une case plus tard, un personnage rigolo risque d'être froidement abattu d'une balle dans la tête. A mes yeux, ce mélange de genres n'est pas tout à fait convaincant et le plaisir de lecture en pâtit. Au final, c'est quand même une série originale et qui réserve de bons moments, mais pas une totale réussite donc.
L'histoire qui nous mène à travers l'Europe du début du vingtième siècle, est l'occasion pour Régnaud de stigmatiser les idéologies et ceux qui les transforment en carnage. L'humour noir qui caractèrise cette série est omniprésent et franchement jubilatoire. Servie par un trait qui évoque sans équivoque la fameuse ligne claire, cette série au vitriol vaut la peine d'être (re)découverte. C'est d'ailleurs ce que j'ai fais grâce à l'intégrale.
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