Alim le tanneur

Note: 3.96/5
(3.96/5 pour 82 avis)

Alim le tanneur nous entraîne dans un univers oriental, un monde des mille et une nuits... où vit un peuple dominé par un système théocratique rigide des plus liberticides.


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Alim le tanneur nous entraîne dans un univers oriental, un monde des mille et une nuits... où vit un peuple dominé par un système théocratique rigide des plus liberticides. Dans l'empire de Jesameth, être un hors-caste, c'est n'être pas tout à fait un homme. Alim le tanneur est de ceux-là. Il se charge de "recycler" les corps sans vie des sirènes tueuses qui viennent échouer sur les plages de la cité impériale. Mais le destin redistribue parfois les rôles. Un soir, l'océan vient confier au plus humble des hommes le plus grand des secrets...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2004
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Alim le tanneur © Delcourt 2004
Les notes
Note: 3.96/5
(3.96/5 pour 82 avis)
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13/09/2004 | ThePatrick
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai passé un formidable moment de lecture avec les quatre tomes de cette série. J'avais vu son bon classement sur le site mais je n'avais lu ni le résumé ni les avis. C'est donc entièrement vierge de toute influence que j'ai commencé ma lecture. J'ai immédiatement été séduit par l'ambiance et le rythme donné par le graphisme de Virginie Augustin. Un début de série qui rappelle étrangement Aladdin de Disney jusqu'à la découverte des reliques. Ensuite le ton change et la narration de Lupano prend le dessus . Dans une société théocratique et sacrificielle, le blasphème et l'hérésie ne sont jamais loin de la peine capitale. Le ton est donné et malgré un graphisme tout en rondeur , c'est un scénario d'une grande intensité dramatique que cisèle Lupano. On y retrouve une multitude de références à la sanglante histoire de l'humanité. Lupano ratisse large : "sauveur" "prophète" "grand timonier" et d'autres renvoient clairement aux religions modernes ou à des épisodes historiques athées sanglants. Le personnage d'Alim s'efface assez rapidement face au pragmatique Khélob ou au guerrier fondamentaliste habité Torq Djihid. Si tous les deux utilisent la violence sans état d'âme leur finalité est différente. Khélob rêve d'une pax romana (ou américana ou de n'importe quel grand empire) pour apporter la lumière (Tome 3 page 25) alors que Torq lui rêve d'apporter la Vérité. Ya t il une troisième voie possible ? Lupano ne répond pas clairement ce qui rend son récit très pessimiste. Le choix d'Alim de s'isoler à la façon d'un Voltaire pour "cultiver son jardin" a montré ses limites car même caché au fond d'une sirène tueuse pendant des dizaines d'années, l'Histoire et ses tourments rattraperont Alim. Lupano a beau introduire des personnages plus légers (Bul ou Soubyre) c'est une réflexion assez sombre sur le sens de l'histoire à laquelle nous invite le final de l'auteur. J'ai déjà dit que le graphisme était très décalé par rapport à la thématique centrale de la série. Cela rend la lecture bien plus légère et dynamique à mon sens. Perso cela m'a beaucoup séduit. Ce dessin très rond qui tend souvent vers l'humour équilibre par sa lumière un récit souvent très noir. Une lecture marquante produite et construite avec beaucoup d'intelligence.

15/12/2024 (modifier)
Par MacKott
Note: 3/5
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J'attendais pas mal de cette BD vu le nombre d'avis positifs qu'elle avait reçus. Je ne connaissais ni Lupano (seulement de nom) ni Augustin mais je savais que le scénariste était connu. Bon, je trouve cette BD quand même beaucoup trop surcôtée. Déjà, si le dessin est plutôt pas mal, ce n'est pas le style que je préfère et je le trouve peu adapté avec l'histoire. Par exemple, le personnage de Bul sort tout droit de BD pour enfants mais dans plusieurs tomes, on voit des personnages se faire découper en rondelles de manière bien sanglante. j'ai trouvé ça un peu bizarre. Pour les couleurs, je les trouve un peu pâles, comme si on avait mis un filtre "aqueux". J'aurais préféré des couleurs un peu plus affirmées, comme dans Le Serpent et la Lance de Hub. Pour le scénario, je pensais voir le cadre oriental bien développé et exclusif. Au lieu de ça, on voyage dans ce qui ressemble au Tibet, puis en Afrique et enfin dans la jungle. Alors au moins ça permet de ne pas se lasser et de voyager, mais ça ne m'a pas transporté, surtout que ces civilisations qui sont sensées se tenir dans un cadre imaginaire et fantastique ressemblent trop à un mélange un peu moche de celles que l'on connaît : de l'aztèque, du temple bouddhiste... C'est peut-être aussi pour ça que j'aurais préféré un cadre plus historique, si finalement le scénariste ne s'éloigne pas de ce que l'on connaît. Pour le fantastique, je ne lui ai trouvé aucun intérêt : pareil que pour le cadre, on a un éléphant un peu modifié, une sorte de panthère en plus hideuse... Bref, ça ne prend pas. Après, l'histoire est pas mal même si la fin n'est pas très originale et que le tome 3 s'avère finalement pas très utile. La BD n'est pas mauvaise en soi ; ce qu'elle fait, elle le fait plutôt bien, mais des critiques trop élogieuses ont placé cette BD à un niveau d'exigence un peu trop haut à mon goût.

17/04/2023 (modifier)
Par Jeïrhk
Note: 4/5
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Trop court, j'ai adoré cette histoire mais assez frustré par cette fin. Il aurait été sympa de suivre l'évolution et quelques aventures de la petite également, plutôt qu'un bref résumé de sa mère. Très beaux dessins en tout cas. Histoire prenante, réaliste avec des morts qui nous chagrinent.

08/01/2023 (modifier)
Par Borh
Note: 5/5
L'avatar du posteur Borh

J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de cette série avant de la voir relativement bien située dans les immanquables de ce site. Donc je m'y suis collé et je dois confirmer tout le bien qui est dit ici sur cette série. Le monde est original, cohérent et dépaysant, les héros attachants, les méchants originaux et puis surtout, le rythme est très bien tenu du début à la fin. En fait difficile de décrocher quand on a commencé, du coup, je me suis enfilé les 4 tomes en 2 soirées. Côté dessins, j'ai personnellement beaucoup apprécié, c'est joli, détaillé, coloré. Si je dois trouver un défaut à cette série, mais c'est souvent le défaut des bonnes séries, c'est que c'est trop court. Tous les éléments mis en place aurait très bien pu être plus approfondis. Et la fin est je trouve un peu frustrante, même si totalement crédible, un peu expédiée, et en fait l'histoire aurait très bien pu continuer. Bon peut-être qu'une suite était envisagée, mais 13 ans après le dernier tome, je pense qu'on peut faire une croix dessus.

02/09/2022 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur fuuhuu

Dans un monde oriental, qui m'a beaucoup rappelé "Aladdin", Alim un tanneur et sa fille son embarqués dans un récit rondement bien mené. Je n'ai pas envie de vous en dire plus concernant le scénario, car c'est le genre d'histoire où il est jouissif de découvrir au fur et à mesure les événements et le lore de cet univers. Cette série est un véritable coup de coeur pour moi et selon moi, elle fait un sans faute. Premièrement, les dessins. Ils sont fabuleux. Les auteurs nous emmènent dans un univers vaste, riche et cohérent. La faune et flore sont magnifiques, les cités sont grouillantes de vie, les peuples sont criant de vérité, et le tout, est sublimé par une qualité de dessin exceptionnelle. Deuxièmement, les personnages sont très complexes, et donnent envie de s'y intéresser. Que ce soit les méchants, ou les héros, tous ont leurs propres objectifs. Chacun des objectifs sont justifiés tôt ou tard par un passé, un background ou autre flashback. Ensuite, la richesse de l'univers mis en place est très cohérente. Durant les 4 tomes, on jongle entre les différents peuples et systèmes politiques, entre les différentes régions. Il fut passionnant de découvrir tout cela au fil des pages et je reverrais en savoir plus. J'aurais d'ailleurs vraiment apprécié trouver une carte de ce monde imaginaire pour mieux m'y retrouver à différents moments de l'histoire, même si tout est très compréhensible. Enfin, le scénario est passionnant et se renouvelle sans cesse. Sans entrer dans les détails, j'ai particulièrement aimé qu'entre chaque tome, il y ait une ellipse plus ou moins grande, faisant avancer le scénario. Cela me donnait l'impression de commencer un nouveau cycle à chaque fois et j'ai beaucoup aimé cela. Et aussi, quel bonheur de ne pas avoir de romance dans une série de BD. Dans presque toutes les séries d'aventure que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, il y a toujours une romance, un triangle amoureux, du sexe ou que sais-je complètement inutile et pompeux. Hors ici, rien de tout cela. On ne s'encombre pas d'une romance juste pour en mettre une. Les enjeux sont bien plus importants. Nous avons tout de même le droit à une relation père-fille pour nous attendrir un petit peu. Les auteurs parviennent à réunir toutes ces qualités en se limitant à 4 tomes. Réunir autant de richesses scénaristiques en seulement 4 tomes relève selon moi de l'exploit. 5 étoiles + un énorme coup de coeur MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

28/06/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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En quatre tomes seulement - Bravo ! - Wilfrid Lupano nous propose une histoire complète, riche en événements et en sublimes dessins. A mon sens, cette bande dessinée a deux qualités majeures : d’abord, l’univers graphique imaginé et réalisé par Virginie Augustin. C’est somptueux, quel talent ! On sent que le dessin d’animation n’est pas loin. C’est créatif, riche sans être surchargé, les couleurs sont douces ce qui donne à l’ensemble un bel équilibre et une grande élégance. Il y a foule de petits détails que l’on découvre dès que l’on prend le temps de s’attarder un peu sur une planche. Le tout est harmonieux et laisse apparaître une grande imagination. Ensuite, les personnages. Bien sûr, il y a les bons et les méchants, les violents et les pacifiques. Chacun a un physique parfaitement reconnaissable, une culture, un parcours cohérent dans l’histoire. Bref, ils ont de la profondeur et il est intéressant de comprendre à quelles règles, à quelle idéologie chacun appartient. D’autant plus, qu’à travers eux, on n’a aucun mal à reconnaître les peuples des continents de notre monde à nous ! Le moins bien concerne le scénario. Il ne faut rien exagérer quand même ! C’est clair, classique, un peu prévisible et sans beaucoup d’espoir. Là encore, on retrouve en transparence des systèmes politiques bien connus de notre monde et c’est intéressant de le replacer dans un contexte différent. Excellente série, bien maîtrisée, bien équilibrée et super agréable à lire.

06/06/2021 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Cette BD est recouverte d'étoiles par les avis de BDthèque depuis 2012, et je me disais, il faudra bien que je la lise un jour... Et, justement, un jour que je cherchais du réconfort (après un lumbago carabiné) dans les rayons d'une librairie... La bonne bouille du héros baignée de couleurs chaudes et ensoleillées en couverture de l'intégrale s'est imposée comme l'achat nécessaire ! J'avais mal évalué le poids de l'objet, mais, une fois arrivée dans ma chambre et allongée avec le volume posé sur le torse, j'ai lu l'ensemble d'une traite. Donc , c'est efficace : Un monde imaginaire avec des noms qui sonnent bien, un héros qui a tout pour rester la 5ème roue du carrosse et qui devient par le hasard un rouage crucial de l'histoire. On s'attache au héros, on suit ses aventures avec inquiétude, les dialogues sont malins, le dessin est séduisant avec des personnages variés et bien campés, bref rien à redire. deux bémol : 1. la couleur ; ça commence bien (Geneviève Penloup) : chaque double page s'offre à vous avec son caractère spécifique, parfois réaliste et clair, parfois rougi dans l'ombre ou violacé dans les moments d'inquiétude, sombre pour le dernier volume dans une espèce de verdâtre déplaisant avec un dessin plus flou 2. La morale de l'histoire. Un seul modèle de société fonctionne, celui du tyran cynique qui maintient sa population dans une religion unique, peuplée de grands prêtres, de sacrifices, et de guerres impérialistes. La seule solution est de sortir de la société et d'aller vivre seul pépère au bord d'une mare. En gros seul le héros s'en tire, avec sa fille et un vieux chaman, et tous les autres continuent leur pauvre existence étourdis de violence, d'injustice et d'absurdité...Beau programme ! Je comprends bien que les auteurs de BD comme leurs lecteurs doivent être en majorité dans ce fantasme, mais ça ne me convient pas du tout. Le BD pourraient servir à chercher des modèles plus inventifs, moins manichéens. Tous les peuples qui se font écraser par le méchant Khélob pourraient avoir un rôle dans la fin de l'histoire plutôt que d'être simplement écrasés sous sa botte, sans qu'aucun de leurs personnages subalternes ne puisse prendre son envol et détourner le cours de l'histoire... Bref je suis déçue...

27/02/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

De tous les univers de bande dessinée au sein desquels j'ai eu l'occasion de me plonger, je pense que Alim le tanneur est un de ceux (sinon celui) que je préfère. Non que la saga soit irréprochable, mais je trouve que le monde inventé par Lupano pour l'occasion est absolument prodigieux, et bien supérieur à un grand nombre d'autres univers de fantasy vus en bande dessinée. Je vois trois raisons à cela : - Déjà, la magnificence du dessin de Virginie Augustin, qui donne corps à ce monde de la plus belle des manières. Son trait est absolument somptueux, chaque image est bourrée d'idées sans être dans quelque chose de surchargé. Il y a une pureté graphique qui n'exclut pas une très grande richesse et une grande densité visuelle, c'est très fort. Jamais ce monde n'a l'air trop étroit, ou trop statique. On y respire, on s'y sent bousculé, on s'y émerveille... Vraiment, le dessin est une des plus grandes réussites de cette saga, même si je trouve que dans le dernier tome, on perd un petit quelque chose que je ne saurai trop décrire. - Ensuite, la complexité des intrigues géopolitiques. Clairement, Wilfrid Lupano n'y va pas de main-morte ! Sans jamais perdre son lecteur, il crée des personnages d'une densité humaine étonnante, chacun ayant des motivations qu'on comprend très bien, qu'ils soient bons ou méchants. Alors que le discours manque un peu de nuance à mes yeux, les personnages sont en revanche parfaitement écrits. Aucun manichéisme dans tout cela : évidemment, il y a des personnages meilleurs que d'autres, et il y a des méchants, mais sans basculer dans le pathos, même les pires antagonistes ont droit à leur moment d'empathie. On ressent quelque chose de positif pour chaque personnage à un moment où à un autre. Je trouve ça exceptionnel, la manière avec laquelle Lupano fait parfois surgir de la noblesse ou de la douleur chez un personnage qu'on détestait jusque-là. Evidemment, ça ne rend pas forcément le personnage meilleur (Khélob, typiquement), mais ça peut expliquer comment il en est arrivé là et ainsi, nous permettre de comprendre sa trajectoire depuis le début du récit. En outre, les rapports de force entre les personnages (ou les groupes) sont extrêmement bien détaillés sans l'être trop. Cela permet d'ajouter en crédibilité à l'intrigue, allant jusqu'à évoquer dans les meilleurs moments de la saga, des univers tels que Game of Thrones ou Dune, et pourtant, sans jamais sacrifier l'action (sauf un peu dans le tome 3). En seulement 4 tomes de BD, chapeau ! - Enfin, les inspirations de Lupano. Une autre chose très réussie, c'est la manière qu'a Lupano de créer de l'imaginaire à partir du réel. Aucun peuple, aucune région présentée n'est sortie de nulle part. On est capable de lier chacune d'entre elles à une région existante (Asie, Afrique, Moyen-Orien, Amérique du Sud, Océanie). De même, dans les différents systèmes sociaux, politiques et religieux représentés, on peut retrouver des éléments empruntés aux catholicisme, à l'islam, à l'hindouisme, au bouddhisme, etc... C'est très fort car ainsi, on n'a pas l'impression que l'auteur s'acharne sur tel ou tel groupe de personnes, il brouille tous les repères afin de rendre son propos plus universel, et c'est très intelligent sur le plan narratif. Et d'ailleurs, même si, dans toutes les civilisations représentées, il y en a qu'on préfère à d'autres, on se rend vite compte que chacune a ses gros défauts et qu'aucune n'est parfaite. Maintenant, je trouve tout de même que tout ça dégage une vision assez nihiliste de l'Homme et de la civilisation en général, et comme j'ai toujours été un éternel optimiste, je ne peux plus suivre Lupano sur ce terrain-là. Il est vrai qu'on est tenté, lorsqu'on regarde en arrière, de ne voir tous les systèmes politiques, religieux, sociaux, mis en place dans le passé, que comme vecteurs d'une violence apparemment incompréhensible, et j'ai eu l'impression que c'est ce que faisait Lupano dans Alim. Or, quand bien même ces systèmes ont pu être imparfaits et inégalitaires (pas toujours plus que le nôtre, mais rarement moins), ils nous ont toutefois laissé chacun des traces absolument exceptionnelles, en termes de patrimoine, d'art, de technique, de médecine, de valeurs, etc... C'est là que je suis content de la conclusion du dernier tome qui rappelle que, même si elle s'appuie sur une potentielle supercherie religieuse (potentielle car, finalement, rien ne nous dit que l'histoire de Jésameth est fausse, il est simplement permis d'en douter) et sur un très clair abus de pouvoir, une civilisation peut produire de beaux fruits, quand bien même ces fruits sont issus d'arbres aux racines engluées de sang. On peut trouver ça bien sombre et désespérant, mais on peut trouver ça aussi très encourageant, très beau sur la capacité de l'Homme à dépasser, notamment par la civilisation (ou en tous cas, la vie en communauté), ses pulsions violentes. J'ai eu la sensation que Lupano, lui, malgré ces deux très belles pages, ne voulait voir dans le processus civilisateur de l'Homme que sa part obscure. Pour ma part, je veux y trouver une raison d'espérer et de croire que, malgré toutes les horreurs dont l'Homme est capable, jamais il n'arrivera à éteindre la flamme qui meut les cœurs les plus purs. Mais, j'en conviens, il y a encore du boulot.

17/02/2021 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ju

Première bd de Lupano à laquelle je vais mettre une note inférieure à 4/5, et pourtant j’ai longuement hésité. Car il faut dire qu’objectivement, « Alim le tanneur » est une bonne bd de fantasy, bien construite et cohérente. L’histoire est intéressante à suivre et le monde créé par Lupano y est pour beaucoup. J’ai beaucoup aimé toutes les parties autour des luttes de pouvoir et des réflexions autour de celui-ci. Le fanatisme est abordé de manière très intelligente, tous les enjeux sont développés, c’est une réflexion très intéressante sur l’homme, le pouvoir, les différentes façons de vivre ensemble et de créer des sociétés. J’ai à ce titre beaucoup aimé le personnage de Khélob, dont on suit l’évolution, et qui paraît tantôt fanatique tantôt visionnaire (on peut être visionnaire en étant un salaud), tantôt faible et hystérique et tantôt fort et manipulateur. C’est le personnage le plus intéressant, et de loin. Le personnage de Soubyr est lui aussi très intéressant mais très peu développé. C’est dommage car son évolution est vraiment sympa, et il devient le seul à trouver la paix intérieur et le bonheur, quand tous les autres courent après sans jamais le trouver. Les autres personnages sont moins marquants, y compris Alim, qui est plus un héros qui sert de témoin au monde qui l’entoure. Celui-ci est le centre du récit, le coeur de la bd. Et c’est ce qui me fait un peu tiquer. C’est certes intéressant, mais pas passionnant, je trouve que l’histoire en elle-même manque un peu d’un truc. J’ai moins aimé la tournure de l’histoire à partir du troisième tome, même s’il y avait toujours des choses intéressantes, notamment dans la réflexion autour du pouvoir. Mais l’histoire en elle-même n’est pas passionnante. Alim sans Bul, c’est un peu ennuyant, et le personnage du chaman qui est censé être l’élément comique ne l’est pas vraiment. Et puis on nous introduit des personnages qui disparaissent assez vite, c’est un peu frustrant, comme la femme du clan des airs, qui commence à être développée puis qui disparaît en même temps que Bul. Pareil pour la fin, je trouve intéressant la tournure prise par Bul, ça pousse à la réflexion. Mais du coup, ce n’est pas passionnant à suivre. En gros, je m’en fichais un peu de savoir comment ça allait se finir, et je pense que si la série s’était poursuivie je me serais lassé. Le dessin quant à lui est bon, il fait assez « Lanfeust de Troy » et se prête bien au genre, sans apporter véritablement un plus à l’oeuvre. « Alim le tanneur » apporte donc un réflexion très intéressante et recèle quelques pépites, si vous appréciez ce que fait Lupano foncez, au pire, comme moi, vous ne ferez que « plutôt apprécier » sans « adorer ».

27/02/2020 (modifier)

Fable à la réflexion pertinente sur la religion, le culte, le pouvoir et la liberté de pensée, Alim le tanneur est une plaisante série qui prend le temps de planter des personnages et un contexte tout en tenant en haleine le lecteur. La principale force est de rapidement emmener ses anti-héros en vagabondage dans des lieux divers et variés et de forcer son récit à sauter dans le temps, puisque l'intrigue s'étale sur des décennies. Ceci est alimenté par un trait un peu enfantin qui peut contraster avec le ton sombre d'alim le tanneur mais cela ne m'a pas choqué ou meme fait tiquer outre mesure. Seuls reproches, des parallèles trop directs avec les cultures ou civilisations existantes, ce qui manque parfois de finesse dans le message et le personnage du garde dont le nom m'échappe qui ne fait que passer en quelque sorte.

25/05/2015 (modifier)