À l'ombre des tours mortes (In the Shadow of No Towers)
Une chronique liée aux événements du 11 septembre 2001.
9/11 New York
Art Spiegelman livre ses états d'âme durant l'attaque des twins towers. Dans un album mosaïque, Spiegelman livre le traumatisme subit par les états Unis en général, et par lui même en particulier. Terrible constat d'impuissance, d'incompréhension et de souffrance.
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Date de parution | Octobre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’attendais beaucoup de cet album pour deux raisons : mon intérêt pour le 11-Septembre et mon plaisir de lire Art Spiegelman - Maus évidemment. A ma première lecture, je l’avais trouvé décevant. Je viens de le relire, sans doute parce qu’on a beaucoup reparlé de cet événement à l’occasion du 20e anniversaire des attentats. Et cette fois, la démarche de Spiegelman m’a vraiment interpelé. Que dire de cet album ? D’abord qu’il surprend par son grand format et ses pages cartonnées. Sa couverture est belle. Elle rappelle la Une du New Yorker du même auteur, toute noire avec les tours que l’on devine à peine. C’est avant tout le récit d’un nouveau drame (le 11-Septembre) qui vient percuter un homme encore éprouvé dans sa vie par le traumatisme familial de la Shoah. Le lien qu’il établit entre son histoire personnelle et les drames de l’Histoire qui, par deux fois, viennent impacter sa vie est vraiment intéressant. La traduction graphique de cette expérience est surprenante, un mélange de styles que j’ai bien aimé. On retrouve les personnages de Maus qui de temps en temps viennent se mêler aux événements du 11-Septembre et créer entre les deux un lien auquel on n’aurait jamais pensé. J’ai trouvé que c’était un angle intelligent qui retrace parfaitement la confusion qui s’installe dans l’esprit de Spiegelman au moment de ce nouveau drame. Bref, un album très personnel, non seulement quand l’auteur témoigne de son expérience des attentats du WTC mais aussi quand il critique les décisions que le président Bush a prises en réaction aux événements. Il existe de nombreux témoignages de ces événements, mais cette mise en perspective familiale et personnelle reste, pour moi, un angle original et intéressant.
Mise à jour de mon avis après relecture, je passe ma note de 2/5 à 3/5 Je n'avais pas adoré ce bouquin étant plus jeune. Je pense qu'il me fallait plus de maturité pour l'apprécier à sa juste valeur. Je veux dire, c'est pas que le propos au sujet des attentats du 11 septembre soit le plus intelligent du monde, néanmoins, l'album est instructif en tant que témoignage, à chaud comme à froid, de new-yorkais qui ont vécu ce traumatisme. On en apprend plus sur comment ce drame fut interprété par les américains, et comment ils ont interprété les conséquences politiques que ça a eu sur le gouvernement de l'époque... C'est pas rien. Et puis, grâce au côté "thérapeutique" du bouquin, on en apprend plus sur son auteur, Art Spiegelman, c'est pas rien quand même. De plus, les grandes doubles pages qu'on trouve à l'intérieur du livre, permettent à Spiegelman de tenter pas mal d'innovations, quelles soient narratives ou dans les styles graphiques utilisés. Sans être exceptionnelle, je trouve la partie graphique de l'album bien réussie. Après, c'est typiquement le bouquin que je conseille de lire en bibliothèque (ça sert à ça) car, de part son prix très élevé et la deuxième partie du livre (un espèce de recueil de vieilles BDs U.S. pas toujours connues, qui ont inspirées l'auteur, qui ne sont pas inintéressante pour un amateur comme moi, mais ce n'est clairement pas ce que je recherchais ici) ; les éditions Casterman se foutent un peu de ses lecteurs. Bref, pas foncièrement inintéressant, mais clairement pas une lecture prioritaire.
J'ai lu cet album principalement parce que j'aime bien le dessin d'Art Spiegelman que je trouve très imaginatif et c'est encore le cas ici. C'est très beau. Dommage que l'intérêt de cet ouvrage soit minime voire nul. Durant une vingtaine de planches, Spiegelman parle du traumatisme du 11 Septembre, de la récupération politique par l'administration Bush et de ses angoisses personnelles. Il n'y a rien de nouveau et il y a des ouvrages plus approfondis sur le sujet. Le seul truc un tant soit peu intéressant c'est lorsque l'auteur nous parle de son expérience personnelle (il a vécu en direct les attentats), mais en même temps il ne dit pas grand chose. On dirait le brouillon d'un sujet complexe. À la fin, il y a des extraits de vieilles bandes dessinées américaines qui l'ont inspiré pour cet ouvrage et c'est pratiquement plus intéressant que la bande dessinée sur le 11 Septembre. Ça permet de voir comment était la BD de l'époque. D'ailleurs, quand il parle de l'histoire de la bande dessinée, j'ai l'impression que Art Spiegelman ne connait pas l'existence de Rodolphe Töpffer ce qui m'a un peu énervé.
Mouais mouais mouais... Un album aux proportions égales à ma déception, tant par son prix que par son format : énorme ! Je ne suis pas le seul à le remarquer, mais c'est un fait et non des moindres. Car ce qui frappe d'abord, c'est le format de cette BD et l'épaisseur de ses pages ; on a l'impression de feuilleter un album cartonné pour les 0-3 ans... Faut que ça soit du costaud ! Si l'objet est beau, reste à voir si le contenu suit... Sauf que là, on déchante vite... OK, le style est personnel, tout en intégrant les classiques de la BD du XXe siècle pour servir son propos, mais passé la moitié de l'album, on se retrouve avec une présentation de reproduction de ces fameuses planches de BD qui l'ont inspiré... Désolé, monsieur Spiegelman, mais ça ne fait pas vraiment sérieux ! On a beau avoir récolté le Pulitzer, ça fait limite foutage de gueule... Désolé, mais là je ne peux cautionner ce genre de travail, malgré toutes les bonnes intentions et les qualités graphiques qui fondent cette réalisation. Et espérons qu'il ne nous faille pas attendre une 3e catastrophe mondiale pour pouvoir apprécier à nouveau son talent ...
Cela faisait longtemps que ce grand album au pages cartonnées attisait ma curiosité mais son prix élevé m'avait empêché de l'acheter et ce n'est qu'hier que j'ai enfin eu l'occasion de le lire. J'ai trouvé son contenu original mais loin d'expliquer le buzz qui a entouré sa sortie. Les premières doubles planches relatent de manière pitoresque le traumatisme de l'auteur, new yorkais ayant vécu de près les attentats du 11 septembre et leurs conséquences. Abordant d'abord les évènements eux-mêmes, il condamne ensuite la façon dont les dirigeants américains ont exploité la situation pour déclencher leurs guerres du pétrole. La forme est ce qui détonne surtout dans ces planches. Art Spiegelman fait le choix d'intégrer à son propre style le graphisme et les personnages de plein de vieux comics du début du 20e siècle, les pionniers allemands et américains de la BD. L'intérêt de cela ne me parait pas très clair mais je trouve ça beau et parfois assez amusant. Le discours de Spiegelman, pour sa part, ne m'a pas trop marqué. Je me souviens avoir été agacé quand, dans les premières pages, il insistait sur le fait que le 11 Septembre avait été la fin d'un monde innocent, comme si les USA avaient été innocents avant les attentats. Mais le pamphlet anti-Bush et anti-lobbys militaristes qui suit m'a finalement rassuré sur l'ouverture d'esprit de l'auteur. Mais là où j'ai déchanté et où je me suis dit que j'ai très heureusement bien fait de ne jamais acheter cet album, c'est quand j'ai constaté que ce récit de Spiegelman s'arrêtait à la moitié de l'album. Le reste des planches est constitué de reconstitutions grand format d'authentiques BD du début du 20e siècle. On a ainsi droit successivement à de grandes illustrations d'époque ou des planches originales de Happy Hooligan, Little Nemo in Slumberland, La famille Illico, etc... C'est beau, intéressant, mais ce n'est pas du tout l'oeuvre de Spiegelman, et cela n'a presque rien à voir avec le sujet de base de cet album sensé tourner autour du 11 Septembre. Pour lire du Little Nemo par exemple, je préfère acheter l'intégrale comme je l'ai fait. Pourquoi cette réutilisation à bon compte ? Enfin, à bon compte pour l'éditeur et l'auteur en tout cas, car pour celui qui achète cet album de Spiegelman, l'addition est très salée ! Globalement, j'ai trouvé cet album beau, graphiquement original et pas inintéressant dans son contenu. Par contre, j'en déconseille fortement l'achat, malgré l'impressionnant effort d'édition, car à tel prix et avec un contenu inédit aussi réduit, ça ressemble assez à une arnaque.
L’auteur Art Spiegelmann semble atteint du syndrome James Cameron. Après l’immense succès rencontré par rapport à son œuvre culte Maus, plus rien ou presque… J’ai toujours considéré que c’était dommage qu’un génie se repose sur ses lauriers sans renouveler un nouvel exploit. Je continue de penser qu’un vrai artiste, c’est celui qui produit dans une certaine période donnée « quelques » œuvres cultes. Ici, il aura fallu les attentats terroristes les plus meurtriers au monde, pour que l’auteur se réveille. Il explique qu’il a besoin de dessiner ce qu’il ressent pour exorciser son traumatisme car il se promenait avec son épouse au moment de l’effondrement des tours et qu’il a dû vite récupérer sa fille dans l’école située non loin des bâtiments. C’est louable que de mettre son talent en hommage à ce qui s’est passé. Mais c’est tellement maladroit dans l’approche et finalement également dans son concept. Par ailleurs, cet ouvrage qui ressemble à un bel objet à collectionner ou à un premier bouquin pour bébé (au choix) se veut une critique féroce de la politique menée par Bush. Je n’ai pas senti d’attaques virulentes digne du film Fahrenheit 9/11 de Michael Moore que j’avais beaucoup apprécié soi dit en passant. Mélanger les premières bd paru au début du XXème siècle comme Pim Pam Poum avec le tragique évènement du 11 Septembre ne m’a pas paru très judicieux. Au total, je me dis que pour l’instant, j’ai plutôt était déçu par les bd ayant pour sujet le 11 Septembre. Aucune jusqu’ici n’arrive véritablement à retranscrire avec un minimum d’impartialité tout ce qui s’est passé pour donner un caractère universaliste.
Trop cher pour le travail que ça représente. On paie la couverture, effectivement très belle comme c'est dit dans un autre commentaire, et le fait que ce soit Art Spiegelman. Franchement, la critique de l'Amérique n'est pas très poussée, on assiste plutôt à la thérapie de Spiegelman à avoir vécu le 11 septembre de près, mais bon rien de grandiose, ce n’est pas Michael Moore. Les dessins dans tous les sens ajoutent à l'impression de "vrac" de la BD, si c'en est une. Même si tout n'est pas noir, j'avais un petit goût d'arnaque dans la gorge après l'avoir acheté les yeux fermés. Bien loin de Maus, qui était captivant. En plus, le format est trop grand pour les bibliothèques standard... Une déception.
Qu’est ce qui a bien pu pousser Art Spiegelman à sortir de son silence, tant d’années après Maus ? Le bonhomme préfère peut-être décrire et analyser les pires évènements de notre histoire, que de se pencher sur des faits plus terre-à-terre ? Ou s’agit-il d’opportunisme malsain ? D’auto thérapie pour évacuer le traumatisme ? De vrai retour d’inspiration et d’envie de faire de la BD ? Non je pose la question, parce que quand même, cet album n’a de toute évidence pas grand chose à raconter : une analyse un peu simpliste d’un problème bien compliqué, l’inquiétude pour sa petite fille allant à l’école juste à coté de « Ground Zero », le tout saupoudré d’un soupçon de propagande anti-bush primaire bien dans le vent. « Je veux dire, c'est pas que j'aime mon nez... Mais je ne veux pas qu'on vienne y écraser un bon dieu d'avion dessus ! ». C’est vrai que des remarques de ce genre font bien avancer le problème, bravo le niveau hein. Désolé de faire mon aigri, mais j’attendais quand même quelque chose de plus profond, de plus documenté, me donnant un début de réponse ou de réflexion sur l’énormité qu’était l’effondrement des twin towers. Ajoutons à ça un format improbable, un prix prohibitif, et un dessin vraiment moyen rendant la lecture pénible, et « A l'ombre des tours mortes » rejoint le club très privé des BD m’ayant ennuyé de la 1ere à la dernière page.
J'ai été déçu par cet... album. Certes, l'ironie - bien illustrée par Sagera dans son avis- y est présente, et quelque part, elle est réconfortante. L'analyse et le récit faits par Spiegelmann sont intéressants, du point de vue psychanalytique. Car sur les autres plans, cela n'apport rien de neuf sur l'édifice construit sur les ruines du World Trade Center. On pourra trouver originaux l'analyse (extrêmement succincte, au final) de l'événement et les échos que Spiegelmann en trouvera dans des comics vieux de 70 à 100 ans. Mais ce que l'on retient de l'ensemble, c'est quand même une précipitation et un brouillon assez décevants, Spiegelmann n'ayant, au final, dessiné qu'une dizaine de planches. A lire uniquement si vous écrivez une thèse sur le 11 septembre.
Le propos de Spiegelman s'apparente davantage à une auto-psychanalyse qu'à un véritable récit. Et si l'on prend cet album sous cet angle, il peut donner un aperçu du traumatisme et du désespoir vécu par les temoins du drame. L'ironie ne manque pas non plus dans le récit. Au passage, Spiegelman épingle une certaine Amérique gangrénée par son cynisme et son étroitesse d'esprit (les anecdotes portant sur l'agression subit par une américaine par un braqueur de sac à main, et dont elle se réjouïssait parce qu'elle avait l'impression, qu'aprés les attentats, tout redevenait normal, celle des deux gamins qui trouvaient "cool" l'attaque du pentagone, ou encore ces coupures de journaux américains aux titres trés partisans en sont les meilleurs exemples ). Ceci dit, le propos bien qu'interessant sur le fond, m'a un peu ennuyé. J'avais l'impression parfois de lire du sous Woody Allen... La forme maintenant.... C'est assez réussi comme patchwork... Spiegelman marie bien les styles graphiques, donnant l'impression d'avoir utilisé d'autres bd que les siennes pour illustrer son propos. Mais il est bien l'auteur de l'ensemble et son graphisme va droit à l'essentiel. Côté album, pas de problème, c'est le truc de luxe. Mais bon, moi je ne l'ai pas acheté, j'ai préféré le lire à la fnac. Mais si vous n'êtes pas à 2OO balles prêt (presque), il n'y a aucune raison de s'en priver.
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