Monsieur Mardi-Gras Descendres

Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 41 avis)

1999 : Prix René Goscinny. Mais où est donc tombé Victor Tourterelle? Une glissade fatale sur la petite voiture que son fils avait oublié dans la salle de bains, et le voici expédié sans transition de l'autre côté du miroir, au beau milieu d'un désert de craie, sous un ciel noir comme l'encre.


La Mort Noir et blanc Prix René Goscinny

Mais où est donc tombé Victor Tourterelle? Une glissade fatale sur la petite voiture que son fils avait oublié dans la salle de bains, et le voici expédié sans transition de l'autre côté du miroir, au beau milieu d'un désert de craie, sous un ciel noir comme l'encre. Pas un bruit, pas une âme. Seul un gros melon blafard flotte à l'horizon de cette plaine morne et glacée. De son nouvel état, Victor se réjouit d'avoir encore toute sa conscience, qui est bien plus claire que sur terre ! Mais de son corps, il ne reste que les os, aussi blêmes que la fine poudre d'étoiles qui recouvre le sol. Hagard, le trépassé n'imagine pas qu'il est à l'aube de l'aventure la plus folle qu'aucun défunt n'ait jamais tentée malgré lui, une fois débarqué dans l'autre monde.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 1998
Statut histoire Série terminée (un prologue existe également) 4 tomes parus

Couverture de la série Monsieur Mardi-Gras Descendres © Dupuis 1998
Les notes
Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 41 avis)
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18/10/2001 | Kael
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Par Emka
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Emka

Une traversée unique, un mélange de grotesque et de métaphysique qui ne ressemble à rien d’autre. On suit un héros mort, réduit à l’état de squelette, qui explore un purgatoire aussi absurde que déprimant, avec ses lois alambiquées et ses absurdités bureaucratiques. Dès les premières pages, l’univers impressionne. Le trait est sec, précis, presque clinique, et chaque détail des décors – ces villes faites de bric et de broc, ces squelettes rafistolés – donne vie à ce monde désespérément désorganisé. L’histoire, elle, avance doucement, mais ce n’est pas là le cœur de l’expérience. Ce qui fascine, c’est cette ambiance d’ennui oppressant et d’humour noir. Tout semble désespéré, mais on ne peut s’empêcher de sourire face aux dialogues absurdes et aux situations improbables. Ce mélange entre réflexion sur la condition humaine et loufoquerie pure fonctionne étonnamment bien. C’est à la fois une quête initiatique et une satire qui joue avec les codes religieux, philosophiques et sociaux. Certains passages traînent un peu, c’est vrai. C'est ce qui m'empêche d'aller jusqu'aux 5 étoiles. L’intrigue prend des détours qui peuvent sembler inutiles, mais dans cet univers, même l’ennui a un sens. Le récit nous force à nous poser, à nous imprégner, et finalement, on se rend compte que c’est précisément ce flottement qui m'a fait entrer dans ce purgatoire étrange. Une BD qui demande de la patience et un certain goût pour l’absurde. Mais pour ceux qui acceptent de se perdre dans ce monde, Monsieur Mardi-Gras des Cendres offre une expérience rare, entre contemplation et dérision, le tout dans un cadre visuel impressionnant. Une belle découverte.

15/11/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

La série de Liberge n'est pas facile à aborder. L'idée de départ est originale et est une vraie création. Faire une série de quatre opus avec uniquement des squelettes asexués est un vrai défi que Liberge remporte haut la main grâce à son graphisme. L'auteur avait pourtant multiplié les difficultés en faisant évoluer son petit monde dans un univers minéral glacial. Les architectures de cathédrales ne réchauffant pas l'atmosphère, il faut se réfugier dans les passages autour des grands crus pour retrouver un peu de chaleur "humaine". C'est d'ailleurs le graphisme, qui arrive à nous faire passer de cases sombres à des cases presque éblouissantes, qui a soutenu ma lecture. Le scénario de base est assez classique : renverser une dictature grâce à l'homme providentiel est un schéma convenu assez répandu. Mais je trouve que le texte suit le chemin inverse du graphisme. Il devient de plus en plus abscons au fil des pages et j'ai décroché à de nombreuses reprises. Même l'introduction des sept péchés capitaux (qui sont huit ici) ne me convainc pas. Il ne suffit pas de dessiner des araignées stylisées pour donner de la profondeur au récit. (Pauvres araignées toujours mal représentées !) Donc une série qui pour moi présente une originalité certaine mais qui a eu du mal à garder mon intérêt jusqu'au bout.

27/08/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Solo

En résumé : 4/5. Une belle surprise pour un récit macabre, atypique et absurde, que j'ai eu plaisir à lire du début à la fin. Pauvre Monsieur Mardi-Gras Descendres qui, comme ses homologues, reçoit sans prévenir l'information qu'il se trouve dorénavant dans ce drôle de monde d'hommes squelettiques, après une mort accidentelle. D'entrée, la différence entre les causes de sa mort et l'endroit dans lequel il est jeté nous annonce le style absurde, que j'apprécie particulièrement. Le récit est très bien monté, on s'y plonge facilement. A priori, je pensais lire une aventure abracadabrantesque après lecture du résumé. Et puis non, c'est une approche à la fois sage et drôle de parler de : la mort, la religion, la condition humaine et notre motivation à exister et s'accrocher à la vie. L'auteur a dû injecter pas mal de pensées philosophiques, plutôt habilement puisqu'elles se touchent et se confrontent tout du long. L'aventure est faite de péripéties mais les objectifs sont assez clairs, rendant l'ensemble linéaire. Je n'aurais pas autant aimé s'il n'y avait pas eu toute cette ambiance absurde qui donne de la légèreté au récit et des personnages dont j'ai eu plaisir à suivre les aventures (notre héros curieux et convaincu, son compagnon qui cause l'argot comme personne, le mystérieux facteur moustachu). Mais il y a son lot de moments noirs, avec la lourde conscience de son être, pouvant amener à la dépression, la fatalité et le défaitisme. C'est un univers tellement riche! Et puis ce dessin, qui m'a plus dès le départ, a été magnifié sur le T.2 avec une mise en couleur discrète et efficace. La couleur du T.3 vient appuyer le récit. Et celle du T.4 redevient comme le T.2 mais avec des couleurs plus ternes. Les squelettes sont très beaux et leur visage dégage de l'expression. J'ai aussi beaucoup aimé ce pointillisme qui vient agrémenter le décor galactique. Les planches sont homogènes, quelques découpages sympas mais il n'y a pas grande prise de risque à ce sujet, j'aurais aimé avoir plus de plans larges pour contempler l'univers avec ce style. Je me perdais un peu pour reconnaître les personnages secondaires je l'avoue, mais ça n'aura pas bloqué ma lecture. Ah oui, et la fin quand même... C'est un magnifique final, qui dégage toute la poésie de cette histoire. Gros coup de coeur pour une série que j'aimerais posséder.

22/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai pas réussi à me passionner ou à m'intéresser profondément à cette Bd assez déroutante il faut l'avouer, c'est une vision baroque du purgatoire, un monde étrange régi avec poigne par un grand manitou et sa police, on est proche d'un univers décrit par Dante dans la Divine Comédie, sauf qu'il est plus chaotique, car on est dans le conte métaphysique agrémenté d'un humour que je ne savoure pas. L'ensemble démarre pourtant très bien, l'idée de départ est originale (genre le type qui glisse sur un jouet d'enfant et qui se retrouve de vie à trépas), mais ça m'a paru assez long à se mettre en place, et puis cet autre côté, le côté des morts, c'est le grand vide avec un ciel constamment noir et les gens sont réduits à l'état de squelettes, bof j'avoue que c'est un peu démoralisant par moments, il ne faut pas lire cette Bd dans un moment de déprime... non j'en ai eu vite assez, ça m'a lassé, surtout que l'ensemble est en plus rempli de formules un peu absconses, c'est pas toujours facile à capter, l'intrigue se perd dans des digressions et des dialogues alambiqués, lourds et pas toujours utiles. En bref, c'est une Bd ambitieuse mais qui aurait pu approfondir certains aspects et en élaguer d'autres, le concept est original, le scénario est inventif, mais le développement finit par être lassant, on en fait vite le tour, et d'un autre côté, je n'ai pas tellement envie de voir ce qui se passe après la mort. Le dessin est un atout, bien que je ne le trouve pas non plus extraordinaire, mais il n'est pas suffisant pour rattraper les manques de cette Bd, et l'absence de couleurs, cet univers perpétuellement plongé dans le sombre achève de me démoraliser, et en ce moment, on n'en a pas besoin.

16/02/2021 (modifier)
Par maelle
Note: 2/5

J'ai acheté la BD (l'intégrale) sur un coup de cœur, en flashant sur la couverture. Par contre, impossible à lire... je n'ai pas accroché du tout sur l'histoire, et je n'arrive pas à savoir pourquoi... impossible de poursuivre, j'ai du lire 1/3 de l'intégrale, avant de refermer d'ennui. Mais encore une fois, je ne sais pas pourquoi. J'accroche vraiment beaucoup au dessin mais je n'arrive pas mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans l'histoire.. Il faudrait que je refasse une tentative, mais je manque vraiment de motivation sur ce coup! Pour moi un 2/5, car les dessins sont superbes!

10/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà pas mal de temps que j’avais envie de me plonger dans cette série, dont j’avais entendu dire pas mal de bien – même si tous les avis glanés ici ou là n’étaient pas enthousiastes ! Voilà chose faite, et je dois dire que, malgré quelques petits bémols, je suis très content de ma lecture. Pour le coup de cœur, c’est surtout le côté graphique qui m’a convaincu de le lui attribuer. En effet, le dessin est vraiment très beau, très détaillé, souvent minutieux, dans un décor mêlant le minimaliste et le grandiose (quelques accointances avec Les Cités obscures ou certains décors de MAM pour les cités nécropoles qui s’élèvent vers des cieux improbables). Liberge réussit la plupart du temps à distinguer chacun des squelettes, grâce aux rafistolages métalliques qui décorent leurs crânes (même si je concède avoir eu parfois quelques difficultés à les différencier). Bref, je suis conquis par l’univers visuel, très original, aux tons sombres, c’est superbe ! L’histoire est censée se dérouler au purgatoire. Elle se laisse apprivoiser plus difficilement que le dessin. Toujours intéressante, elle est parfois obscure. Les deux premiers tomes se laissent lire facilement, mais j’ai dû prendre mon temps pour entrer dans l’intrigue. De belles pages aérées fluidifient la lecture. A partir de la deuxième partie de la série, cela me semble s’étirer en longueur, mais c’est aussi plus dense. Beaucoup plus de dialogues, et j’avoue une lecture moins fluide, l’impression que cela aurait pu être raccourci. C’est un album riche, mais l’auteur prend le risque d’y perdre ses lecteurs. La lecture de cette série est au final bien plus exigeante pour le lecteur que l’entame ne me l’avait laissé supposer. Il faut s’accrocher à cet univers mêlant poésie, mysticisme, prophétie et dérision. J’ai lu la série dans la très belle intégrale parue récemment, qui prolonge les albums d’origine par quelques dessins pleines pages superbes, mais aussi par un entretien avec l’auteur donnant des clefs pour son travail et cette histoire de squelettes. Une série à découvrir, qui mérite vraiment le détour, et pour laquelle il faut prévoir d’investir du temps.

08/02/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Avec la sortie de l'album prologue à cette série, le Facteur Cratophane, j'en ai profité pour relire l'intégrale de Monsieur Mardi-Gras Descendres avec un oeil éclairé par ce que j'avais appris dans le prologue. J'en garde une impression mitigée. L'esthétisme de cette série est très marqué. Les décors vides et désolés, ou les grandes constructions et autres spectacles irréels sont souvent superbes. De même, tous ces personnages squelettiques sont très réussis, à l'exception peut-être de leurs mains qui ressemblent plus à des gants, défaut que l'auteur corrigera par la suite dans son prologue. Les enchevêtrement fréquents de leurs corps, malgré une certaine confusion visuelle qui oblige à parfois y regarder à deux fois pour bien comprendre quel os appartient à qui, font preuve d'une réussite et d'un travail certains. Je dois avouer avoir parfois eu quelques difficultés à déchiffrer une image (notamment les décors spatiaux) : l'image reste très belle mais mon cerveau n'arrivait pas vraiment à décrypter ce qui était représenté dans ces décors. En outre, au fil des tomes, l'auteur se met à abuser un peu trop des effets de flou et de lumière qui donnent un aspect un peu trop onirique à certaines scènes. Mais tout cela tient pour moi du mystère de ce monde post-mortem qui nous est présenté là. L'ennui cependant, c'est qu'au niveau de l'histoire et de la narration, j'ai ressenti cette confusion de manière encore plus vive. J'ai suivi sans trop de difficultés le tome 1, sans toutefois ressentir de véritable passion à la lecture. Mais arrivé aux tomes 2 et 3, j'avoue avoir eu un mal fou à suivre l'action et les péripéties. Le découpage m'a semblé fouillis, les dialogues ardus à comprendre, les situations difficiles à cerner. Les lieux et personnages s'enchevêtrent de manière confuse. Les motivations des uns et des autres semblent changeants et impossibles à cerner. Et quand vient le dernier tome, plus long, qui clôt la plupart des intrigues, j'en ressors avec l'impression d'une porte qui se ferme sur une intrigue floue et trop échevelée. En outre, les clarifications qu'apportent la lecture préalable de l'album prologue soulignent les multiples incohérences et confusions du récit de cette série là. En résumé, je trouve Monsieur Mardi Gras Descendres beau visuellement, original dans son scénario et son ambiance, mais trop embrouillé et j'ai du mal à accrocher à son message tant mystique que poétique.

26/08/2004 (MAJ le 11/03/2016) (modifier)
Par Jul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

J'ai hésité... mais après réflexion non. Cette série vaut bien son 5 étoiles ET son coup de cœur. Cet univers est carrément inédit dans la BD (en tout cas moi je n'ai jamais vu ça) et ne cesse de prendre de l'envergure et de gagner en profondeur d'albums en albums. On peut s'amuser à chercher des influences : Terry Gilliam, Boucq, Druillet, l’ésotérisme, Ptiluc (pour le style de BD en quasi-bichromie avec un peuple plus ou moins identique et un fond philosophique... je vais chercher un peu loin je sais). Un peu de Ulysse 31 également (là c'est encore un peu tiré par les cheveux je le reconnais mais c'est la visite de Pluton à bord d'un voilier naviguant dans l'espace à travers les cercles des 7 pêchés capitaux qui m'a fait penser à cela. Comme les premières saisons des Chevaliers du Zodiaque avec les temples des signes du zodiaque)... Mais la recherche d'influences est finalement assez vaine tant cette série est unique en son genre et sort vraiment des sentiers battus. Les dessins sont tout bonnement hallucinants de maîtrise, la qualité allant crescendo au fur et à mesure des albums. Par contre je ne suis pas fan des têtes des squelettes mais c'est bien la seule chose qui m'a un peu déplu dans cette série et c'est une goutte d'eau derrière la magnificence des décors et de l'histoire. Le bateau qui navigue aux extrêmes limites du système solaire est un véritable voyage cosmique dans l'au-delà aux portes des limites dimensionnelles du système solaires du temps et de la mort. Un peu comme une version de "2001 l'Odyssée de l'espace" par Terry Gilliam. Ça fait rêver (ou cauchemarder c'est selon). La religion se mélange à l’ésotérisme, à l'onirisme à l'absurde et à la philosophie. L'espace, la mort, le cosmos, le rêve, les squelettes... Whaoouuu !!! De nombreuses pages sont absolument superbes. Celles de la visite de Pluton tout d'abord (Ah ce panorama lunaire, enfin plutoniaire page 58, 59 du tome 2) avec les portes des 7 pêchés capitaux... grandiose !!!). Mais aussi le grand vilain casqué dans sa tour : de superbes clairs-obscurs terriblement inventifs. Une séquence qui en impose beaucoup plus que bon nombre de séries exclusivement fantastiques ou S.F. L'arrivée du grand voilier lunaire en contre-plongée (page 44 du tome 2)... C'est très inventif dans les cadrages et les ombres, toujours recherchés et ne cédant jamais à la facilité. Chapeau ! Je ne vais pas revenir sur le scénario (excellent) mais plutôt sur les textes qui sont forts originaux. Un mélange d'argot et de langage soutenu, très littéraire, avec pas mal de mysticisme et d'ésotérisme. Tout cela ajoute énormément de complexité (et un peu de difficulté à la lecture) mais cela rend l'ensemble beaucoup plus dense et subtil. De plus Eric Liberge met tout cela en scène de manière très graphique, mélangeant des schémas ésotériques et usant de typographies dans cet esprit là. L'outil informatique est très bien utilisé et l’omniprésence de celui-ci (j'ai lu les dernières éditions) dans les couleurs et dans les textes n'est jamais en contradiction avec l'esprit "gothique" de cet univers. C'est très bien écrit et vraiment passionnant. La grande classe ! Pour ce qui est de la mise en couleur, elle alterne entre un (faux) noir et blanc et de la couleur (pâle) mais utilisée avec parcimonie. Elle vient progressivement d'albums en albums, de temps en temps (surtout dans la dimension des 7 pêchés capitaux) de manière lumineuse et vaporeuse. L'impact en est beaucoup plus fort. Le tome 4 clôt la série de manière très (mais alors très très) bavarde. Ce tome est un véritable pavé de texte, avec des dessins assez petits et très sombres (bien que d’excellente qualité et encore plus détaillés). En dehors de 2, 3 scènes plus marquantes et graphiques (le début avec Architofel et l'église, les squelettes qui ont retrouvé la mémoire et qui se rendent compte qu'ils sont morts), c'est très obscur et philosophique, les personnages prenant réellement de la profondeur et le récit devenant ultra complexe et ultra philosophique également. Ça peut vraiment rebuter mais moi j'ai tout de même lu ça avec énormément de plaisir et de passion (encore sur la lancée des 3 premiers). Un tome très ardu, interminable et verbeux mais sans compromis très noir et nihiliste. Excellent. J'ai également beaucoup aimé en vrac : - Les squelettes qui n’arrêtent pas de se bourrer la gueule avec du mercure (ou du café ?) et cela leur procure un certain effet hallucinogène de souvenirs de leur vie sur terre. Qui au final les rend plus malheureux qu'autre chose dans ce monde sans perspectives de sorties. - La jeune femme qui vient d'arriver dans le purgatoire : recueillie dans la barque des psychopompes, elle se met à vieillir avec effroi à vitesse grand V et donc à perdre ses tissus charnels. C'est une idée vraiment macabre qui fait froid dans le dos. - Tout comme ceux qui retrouvent la mémoire avec le café ( dans le tome 4 ) et qui se mettent à paniquer. C'est très noir. Je trouve très intéressant également le préface écrite par Eric Liberge au début du tome 4. Il explique son acharnement pendant ces 8 années ou cette série lui a occupé littéralement toute sa vie. Sa résistance face aux critiques des proches ("tu ne vas pas dessiner que des squelettes, cela ne marchera pas"). Il était représentant de verres en Europe de l'Est et occupait tous ses moments de temps libre à avancer sur sa BD. Le soir ou le matin à l'hôtel et même au volant de sa voiture entre 2 rendez-vous ! (J’imagine le tableau, une voiture garée dans un parking sordide sous la pluie avec le mec qui a mis sa planche sur le volant et qui dessine ses squelettes). Une leçon de volonté pour tous les (apprentis ou pas) dessinateurs qui n'arrivent pas à avancer ou à terminer leurs trucs.

17/09/2013 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pasukare

Difficile de noter cette série tant elle a généré des impressions contrastées en moi. Le positif pour commencer : le dessin, « simple » noir et blanc dans les premiers tomes, beau et fourmillant de détails, me faisant penser à du Katsuhiro Otomo puis progressivement il glisse vers le style, tout aussi réussi, qu’on va retrouver dans « Aux heures impaires » ou « Tonnerre Rampant » (les deux autres œuvres de l’auteur que j’ai pu lire). Le lettrage également : toujours adapté à la situation, au personnage ou au ton du discours, cela rend la lecture très vivante. Sans cette qualité graphique, je ne sais pas si je serais allée au bout des 4 tomes. L’humour aussi, par ci par là quelques touches inattendues qui font sourire et allègent le ton du récit. L’univers imaginé par Liberge aussi : ce monde aux confins du système solaire, sa hiérarchie secrète, ses us et coutumes, vraiment hors normes et dépaysant. J’ai lu sans effort les 2 premiers tomes ½, jusqu’au milieu du voyage de Mardi Gras-Descendes dans les mystères des cercles de larmes et là j’ai commencé à peiner sérieusement : ça devient bavard, la narration est parfois difficile à suivre car elle abuse de formules tarabiscotées, on a l’impression qu’on ne va pas en voir le bout, ça devient très laborieux à lire, je me suis souvent trouvée en bas d’une page en me rendant compte que je n’avais pas du tout imprimé ce que je venais de lire : de grosses difficultés de concentration. Et puis ça redevient un peu plus facile sur la fin du T4, heureusement. La chute est plutôt bonne ce qui est plutôt pas mal. Au final je note 3/5, malgré tous les points positifs car j’ai vraiment peiné à mi parcours.

06/11/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Après la lecture des 4 tomes. (Superficielle pour la seconde partie du dernier tome...) Je ne comprends pas l'engouement pour cette série. Après vérification, il s'avère que beaucoup de notes positives accompagnent des avis suite à des lectures ne portant pas sur l'intégralité de la série. je ne suis pas en décalage complet avec les posteurs précédants car j'ai aimé le début de la série pour finir sur un ressenti négatif. Il y a une évolution dans le dessin et la narration au fil des tomes. Tout se densifie mais perd de l'intérêt. Je préférais le côté épuré du dessin et de l'histoire du tome 1, c'était lisible, clair et plaisant. La suite s'embellie mais devient pénible à lire. Eric Liberge démontre de belles dispositions au dessin mais l'on se repproche plus de l'illustration qu'autre chose. Mis en séquence, ces dessins sont indigestes. La narration suit le même chemin, c'est de plus en plus bavard et décousu. Il faut reconnaître que les décors et les personnages deviennent rapidement lassant. Il y avait un scénario pour faire un bon one shot ou un diptyque. A trop vouloir en faire, l'auteur semble avoir perdu la maitrise de sa série.

26/01/2011 (modifier)