Ubu Roi (Reuzé)
Librement adapté de la pièce d'Alfred Jarry.
Adaptations de pièces de théâtre Adaptations de romans en BD Emmanuel Proust Éditions
MERDRE ! Ainsi entre en scène le père Ubu qui, passablement échauffé, veut passer ses nerfs sur la mère Ubu. Homme ventru et colérique, le père Ubu est non content de sa situation. Sous les conseils avisés de sa femme, le père Ubu souhaite renverser le roi Ladislas pour s’accaparer le trône polonais. Aidé de quelques conspirateurs, le vil père Ubu prépare avec minutie son "coup d’Etat". Mais sa cupidité va faire vaciller son nouveau royaume ...
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Date de parution | Septembre 2002 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Reuzé, qui se fera ensuite une spécialité de récits ou de gags où l’absurde, le foutraque non-sensiques règneront en maîtres, adapte ici un classique du genre, écrit par un jeune Nantais plein de talent (Jarry avait une quinzaine d’année lorsqu’il a écrit sa pièce !). J’étais curieux de voir ce que la rencontre des deux univers allait bien pouvoir donner. Même s’il diffère un peu de ce qu’il fera ensuite (où il usera moins d’un trait caricatural), j’ai bien aimé le dessin de Reuzé, dynamique, jouant sur des anachronismes, une foultitude de décalages, et un trait caricatural. Un dessin pas toujours abouti, avec quelques défauts, mais qui accompagne très bien le récit. Pour ce qui est du récit justement, Reuzé s’affranchit quelque peu du texte d’origine. Les chapitres du premier tome sont encore des « actes », mais rapidement ceci disparait ensuite (et surtout plus de trace de théâtre). Reuzé ajoute aussi certains passages, Ubu s’éloignant parfois du personnage de Jarry (il faudrait que je relise les pièces successivement écrites par Jarry pour mieux cerner les apports de Reuzé, certains m’ont sans doute échappé). Ubu est en tout cas là aussi un personnage grotesque, carnavalesque – un des rares personnages de fiction à avoir donné naissance à un adjectif. Un personnage que Reuzé n’a pas de peine à mettre en scène : gueulard et lâche, pétant bien plus haut que son cul – qu’il a gros (j’ai aussi en tête la chanson de Dick Annegarn), jurant haut, fort – je me demande s’il n’a pas inspiré Hergé pour cet aspect du capitaine Haddock – il se révèle ambitieux, et se met immanquablement dans la « merdre », le royaume de Pologne lui échappant. Une adaptation qui s’écarte du texte d’origine, mais qui reste intéressante (même si j’ai préféré le premier tome, concentré autour des rêves de coup d’état, la suite, tournée sur l’aventure – toujours absurde bien sûr – étant ici moins captivante). Une lecture sympathique.
Après la lecture des 3 tomes. Je me suis forcé à aller au bout de la série. Il y a des qualités indéniables au niveau du dessin mais graphiquement c'est trop décousu. C'est certainement dû au scénario qui part dans tous les sens. On n'est plus dans l'absurde mais dans le grotesque. L'humour vole au ras des pâquerettes. Reuzé semble être un très bon dessinateur, il serait souhaitable pour la suite qu'il collabore avec un bon scénariste.
Cela ne me disait rien au début, mais une fois le livre ouvert, le graphisme s'est imposé de belle manière. Un trait ferme et en rondeur, agrémenté de couleurs directes appropriées, et le style du dessin fantasmagorique convenant très bien à la démesure du sujet. On sourit souvent face à ce monstre de père Ubu et ses excès nonsensiques, ainsi qu'aux expressions parfois proches du Capitaine Haddock. Si la suite est aussi bien, je relèverai la note...
Mouais, pas très convaincu par ce premier tome malgré ses qualités. Ne connaissant pas la pièce de théâtre dont il est tiré, mon appréciation se porte sur le plaisir de lecture perçu et non sur la qualité de l’adaptation en elle même. D’ailleurs, ce ne semble pas être la première adaptation de cette "farce" en BD. Le dessin se situe à mi-chemin entre du O. Milhiet et du Dumontheuil. Le graphisme convient donc au côté absurde de la bd. Il me paraît toutefois un peu froid et figé. La mise en forme théâtrale du récit est intéressante mais le côté grand-guignolesque me gêne un peu. A trop vouloir en faire, ça agace plus que ça amuse ... De plus, certaines transitions sont un peu abruptes pour celui qui, comme moi, ne connaît pas l’oeuvre d’A. Jarry. A noter également des dialogues parfois assez déroutant dans la forme. Pas facile donc de se plonger dans cette histoire qui m’a quand même interpellé. A ce titre, et si l’occasion se présente, je lirai l’adaptation de Casanave qui semble valoir le détour.
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