Jesuit Joe
Au début du XXème siècle, dans le Grand Nord canadien, les tribulations d'un jeune trappeur solitaire qui se fait passer pour un agent de la police montée.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Auteurs italiens Canada Froid. Neige. Glace Pratt
Moitié mohawk, moitié français, Jesuit Joe est un jeune homme mystérieux et violent, qui n'hésite pas à tuer ceux qui se mettent en travers de sa route, et a l'habitude de scalper ses victimes (oui, la BD date de l'époque pré-Danse avec les Loups, où on n'était pas encore obligé de représenter tous les amérindiens comme de gentils babas-cools new age pleins d'humour ayant tout compris à la vie, pacifiques et proches de notre-mère-la-Nature et n'aspirant qu'à vivre en harmonie avec Frère-Ours et Frère-Bison, et à fumer des herbes qui font sourire dans leur joli calumet artisanal et à mâchonner des champignons magiques pour communier avec les esprits). Jesuit Joe, c'est aussi un homme qui n'aime pas voir ses frères humains en prison, les bébés aux mains des tueurs, sa sœur faire la pute pour les Blancs. Alors, il rend la justice à sa façon, vêtu d'un uniforme de "Mountie", une tunique rouge de caporal de la RNWMP, la police montée canadienne, qu'il a dérobé au sergent Fox. Qui est donc et que cherche donc réellement cet énigmatique et nonchalant personnage qui promène sa folie à travers les neiges canadiennes ? Où va-t-il ? Eh bien, où que puisse aller un autre homme, lui va dans la direction opposée…
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Octobre 1980 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je précise que j'ai lu l'édition parue chez Dargaud. Je ne sais donc pas ce que l'on retrouve dans l'album paru chez Casterman, mais connaissant cet éditeur j'imagine qu'on a mis plein de bonus et qu'on essaye de faire passer cette oeuvre mineure de Pratt pour un chef d'oeuvre. Je suis déçu par le récit. Il y a des bonnes scènes, des bons dialogues et le personnage principal est intriguant, mais globalement je me suis ennuyé. La plus grande partie de l'album se résume à des scènes de violence dont parfois je ne comprenais pas le sens parce que les motivations du héros ne sont pas claires. On dirait qu'on débute durant la seconde partie d'un récit et lorsqu'on a enfin quelques explications, je n'étais pas complètement convaincu. Je ne pense pas avoir compris certaines actions du héros, peut-être parce qu'au moment où il explique, j'étais déjà en dehors du récit depuis trop longtemps pour pouvoir y rentrer. Le dessin est pas mal et je n'ai rien contre les couleurs que je trouve jolies. Il faut dire que je ne suis pas un inconditionnel du style de Pratt, alors voir de la couleur sur son dessin ne me choque pas contrairement à plusieurs de ses fans. Un album pour les fans de l'auteur.
"Jesuit Joe" est un western titré à l'origine "Jesuite Joé, l'homme du Grand Nord", puisqu'il est question d'uniformes rouges au Canada. En réalité, c'est l'histoire d'un métis exalté qui s'est revêtu d'un uniforme de la police montée, et qui vit une suite d'épisodes dramatiques, où l'héroïsme est presque dû au hasard (il abat des voleurs ayant déshonoré sa soeur, libère des prisonniers, sauve un bébé...). C'est une sorte d'errance suicidaire d'un personnage qui se contente de tuer et de constater ses méfaits. Le western n'est qu'un décor servant à démontrer le côté sordide de la nature humaine, car c'est un récit intense, affûté, implacable, au ton dérangeant, que j'avais lu en 1978 dans le journal Pilote, et que je n'avais pas trouvé tellement excitant; il n'y a pas de profondeur, c'est assez primaire. Graphiquement, j'ai toujours autant de mal avec Pratt, car ici, son trait se fait plus épuré et plus désinvolte que dans Corto Maltese.
Peut être une des moins bonne histoire de Pratt. Même si le personnage très ambigu, sociopathe avec sa logique (malgré tout parfois incontournable) est suffisamment bordeline pour le rendre intéressant, et ce fond sur le culture occidentale et son impact sur les primaires, c'est malgré tout un des volumes que j'ai pris le moins plaisir à lire. On retrouve la prédilection pour H PRATT de suivre les grands aventuriers du début du 20 e siècle en des lieux sauvages et grandioses (ici le Grand Nord supplante l'Afrique coloniale ou les étendues maritimes et océaniques d'autres œuvres). Mais finalement on suit cette traque et son dénouement avec un certain détachement sans rentrer dans la profondeur de Corto. Graphiquement, c'est toujours aussi dépouillé, mais quel génie de cet homme que d'arriver à nous faire voyager et nous émouvoir d'un simple trait d'encre et de quelques ombres. Je conseille l'achat car je suis un grand fan de Pratt mais sinon c'est la plus dispensable de ses œuvres.
Note : 2.5/5 En lisant cette BD, j'ai eu l'impression de parcourir l'extrait d'une histoire plus grande. On est en effet directement plongé dans l'action aux côtés d'un jeune homme dont on ignore l'origine et les motivations, on le voit agir longuement avant qu'il ne commence enfin à dialoguer et que ses actes finissent par trouver une certaine explication, puis l'histoire s'arrête sur un coup de feu dont l'issue restera mystérieuse. On reconnait bien le style d'Hugo Pratt, qu'il s'agisse de son graphisme mais aussi du genre de récit d'aventure dans les grands espaces, ici ceux du Grand Nord Canadien. Son héros, comme souvent, est un homme libre, à cheval entre la frontière du mal et du bien. Ses actes sont guidés à l'instinct et il n'hésite pas à tuer s'il le faut ou s'il le veut. Je n'ai pas tellement accroché à ce récit. Il n'a pas su me toucher. Je n'ai pas non plus trouvé son héros charismatique. Ce serait même plutôt l'inverse. On finit par plus ou moins comprendre la raison de son parcours chaotique mais je reste sceptique sur certains choix de ses actes. La fin trop abrupte et ouverte m'a également laissé sur ma faim. Ce n'est pas le genre d'album que j'achèterai.
Hugo Pratt nous emmène dans le Grand Nord Canadien pour nous relater l’histoire d’un indien psychopathe : Jésuite Joé. Ce personnage très ambigu, ne discerne pas le bien du mal, il est souvent d’une cruauté inouïe rarement bienfaisant. La fin du récit est surprenante bien que je n’ai pas beaucoup de doutes sur ce dernier duel. Lecture rapide mais passionnée. Graphiquement Hugo Pratt fait ici le minimum mais avec beaucoup de talent. Pour terminer, une bizarrerie : je possède la version parue en 1981 chez Dargaud et le titre n’est pas Jesuit Jo mais Jésuite Joé.
À mon sens, la contribution de Pratt à la collection ‘Un homme une aventure’ peut être résumée comme suit : il y a d’une part A l’Ouest de l’eden (L’homme de Somalie) qui est un des chefs d’œuvre de l’auteur et, d’autre part, La macumba du gringo (L’homme du Sertão) et "Jesuit Joe (L’homme du Grand nord)" qui, sans être médiocres, ne valent pas le détour… Jesuit Joe a le profil type du sociopathe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas exactement l’âme du bon samaritain. Cruel et sans la moindre pitié, il tue la plupart des gens qui croisent sa route, avant de les scalper. Le personnage n’est pas inintéressant, mais le scénario est loin d’être passionnant : le lecteur se contentera de suivre Jesuit Joe qui erre sans but à travers le Canada et de compter les cadavres semés par ce dernier…
J'ai bien aimé cette histoire d'un métis poursuivant sa soeur dévoyée et corrompue par l'homme blanc dans le grand nord canadien. C'est comme un road-movie allégorique dans les grands espaces blancs. L'auteur aborde tout en subtilité le thème central de la quête de l'identité. En effet, Jesuit Joe est un métis tiraillé entre deux cultures: il est en effet issu d'un père blanc à l'origine d'une célèbre rébellion et d'une mère indienne. La préface raconte l'histoire assez intéressante de la garde montée canadienne, ces hommes de lois vêtus d'un uniforme rouge dont la devise était: "Maintiens le droit". Malgré l'immensité du territoire et de leur nombre restreint, ces tuniques rouges surent vite gagner le respect des hors-la-loi et même de certaines tribus indiennes. Jesuit Joe prend cet uniforme au tout début de cette aventure puis les évènements vont se succéder. On ne s'ennuie pas une seconde dans ce western sanglant. J'ai été surpris par certains passages de la bande dessinée qui ressemblent à une esquisse comme s'il s'agissait de recoller des bouts d'une oeuvre inachevée. Cela m'a un peu perturbé dans ma lecture d'autant que les 13 premières planches sont totalement muettes. Jesuit Joe reste une curiosité à découvrir car c'est considéré comme une oeuvre à part dans les créations d'Hugo Pratt.
Jesuit Joe est arrivé tard dans ma collection Pratt. J’étais habitué au dessin, aux personnages et à l’univers Pratt lorsque j’ai découvert cet album. Le dessin est du pur Pratt traditionnel, l’aquarelle qui servait de premier projet de couverture refusé par l’éditeur a été vendue récemment aux enchères à paris, c’était une vraie beauté. A l’intérieur de l’album c’est pareil, dans un univers froid on trouve des contrastes de couleurs avec un trait d’encre toujours tantôt maladroit tantôt sublime. (maladroit surtout dans les mouvements) On commence l’histoire par des scènes violentes et un personnage impulsif, chaotique, capable du « bien » comme du « mal ». Ce personnage que l’on apprend à découvrir est déroutant, capable de sauver l’enfant et de tuer de sang froid sans raison ou par vengeance ou par simple envie. Un truqueur puisqu’il se sert d’un costume de policier canadien. Un profond décalage existe entre ce costume qui était très respecté car avec un nombre infime ces policiers étaient capables de gérer de très grands territoires et les actions de cet indien. Si on l’attend quelque part il ira forcément ailleurs, qu’il rencontre un homme de loi il sera hors la loi, qu’il rencontre un malfrat il se fera justicier. La rencontre finale est magnifique, tout en psychologie, en silences et en non-dits. Les deux savent que l’autre sait, les deux jouent leur rôle jusqu’au bout. En fait cet album serait juste le journal d’un chaotique s’il n’y avait cette fin ou la vraie police démasque l’auteur des troubles de la région. Un mélange de respect et de questions, qui sauve qui et qui est redevable de qui ? Dans ces milieux froids et durs la vie est un trésor précieux dont la conservation nécessite de l’aide et donc une dette. Au moment de choisir entre dette et devoir quelle peut être le choix de l’homme de loi ? Sans les 10 dernières planches ça ne vaudrait guère mieux qu’un bof. Mais la profondeur psychologique des dernières planches illustre la mise en abîme qui avait débuté depuis le début de l’album. L’acheter n’est pas forcément nécessaire tant Pratt a fait plus dense et plus riche, mais les amateurs trouveront ici un joli scénario dont l’intensité augmente jusqu’au climax de la dernière planche.
BD apparemment assez méconnue de l'auteur de Corto Maltese, Jesuit Joe a néanmoins connu une adaptation au cinéma au début des années 90. L'album que j'ai eu entre les mains regroupe les 48 planches originales de Jesuit Joe, mais également des planches du story-board du film, signées par Pratt lui-même, et intégrées aux pages de la BD. Dans l'ensemble, ces scènes ajoutées n'apportent pas grand'chose à l'histoire ; néanmoins, certaines nous éclairent un peu sur le personnage et ses motivations. Jesuit Joe m'a un peu déçu, je l'avoue. Je m'attendais à un genre de "Corto Maltese dans le Grand Nord", mais hélas, les aventures de Joe n'ont pas la saveur de celles de Corto, même si le personnage reste typiquement "Prattien" : ténébreux, insaisissable, cachant derrière un cynisme de façade ses velléités de jouer au justicier… Joe n'est pas un personnage inintéressant, loin s'en faut, mais ses aventures se limitent quasiment à une série de fusillades. J'avais le rêve, un peu puéril sans doute, de voir les décors enneigés du Canada utilisés pour une belle BD d'aventures à l'ancienne, et puis finalement, les petites cabanes perdues au milieu des déserts glacés, les grands lacs et les forêts servent juste à des "BANG ! BANG !" toutes les 3 pages, c'est un peu décevant. Restent quelques belles scènes, un personnage intéressant (quoique globalement peu sympathique), et cette réplique "Je vais dans la direction opposée"… Dans l'ensemble, j'ai peur que tout ça ne permette pas vraiment de réconcilier avec Pratt ceux qui trouvent Corto Maltese mortellement chiant, et pour conclure, je dirais que si sa lecture de Jesuit Joe n'est pas déplaisante, l'achat de ce coûteux volume est à réserver aux inconditionnels de l'auteur.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site