Le Polar de Renard

Cela ressemble à un démarquage de l’histoire du roman de Renart, avec comme personnages principaux le goupil Renard et son ennemi le loup Isengrin. Et des personnages animaliers. Mais en fait à part ces deux personnages et leur rivalité – et le choix de privilégier l’intelligence de Renard sur la force brutale d’Isengrin, il ne reste pas grand-chose de l’histoire d’origine bien connue (je précise que je n’ai lu que le premier tome – qui peut se lire indépendamment des autres tomes). L’intrigue, qui se déroule dans le centre de Paris pourrait ressembler à certains Canardo. Les personnages animaliers bien sûr, mais aussi un certain ton cynique peut y faire penser. Mais c’est globalement plus déjanté, plus « punchy » que les histoires de Sokal. Quant aux dialogues, ils lorgnent vers ceux d’Audiard pour le ton – même s’ils ne sont pas suffisamment truffés des « bons mots » qui faisaient le sel du célèbre dialoguiste de cinéma. J’ai bien aimé le dessin, surtout pour les personnages, animaliers donc, très expressifs, très réussis. Les décors, du Paris populaire, me sont apparu un peu plus fouillis. Ce sont souvent les personnages qui occupent une grande partie des cases. Une lecture pas désagréable, mais inégale, qualités et frustrations s’équilibrant. Un « pas mal » sans plus. A emprunter à l’occasion, comme je viens de le faire. Note réelle 2,5/5.

28/05/2022 (modifier)

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En 1978, Benoît Sokal lance Canardo, son flic non conformiste. Cette même année, J.G. Imbar crée "le Polar de Renard" pour J.L. Hubert dont le dessin semi-réaliste est proche de Sokal. Est-ce un hasard ? D'autant plus que le ton et l'esprit de cette bande sont tout aussi décapants que Canardo. L'émulation est donc bénéfique pour le lecteur qui peut apprécier chacune des visions voulues par ces 2 bandes, sauf que "le Polar de Renard" est beaucoup moins connue du grand public. D'autre part, là où Canardo était ouvertement une parodie cynique de l'univers policier classique, "le Polar de Renard" donne dans l'action déjantée et lorgne plutôt vers le pastiche du Roman de Renart, ce conte médiéval picaresque qui est ici complètement détourné avec brio. En l'adaptant, les auteurs en profitent pour se livrer à une réjouissante et souvent sulfureuse parodie de l'actualité de la fin des années 70, une sorte de mélange hétéroclite où s'invite l'idéologie nazie : à partir du tome 2, le loup Ysengrin est souvent costumé en officier SS, et se fait duper par Goupil le renard matois et baroudeur, qui ensuite devient un de ses agents. Autour d'eux, évoluent des barbouzes, des truands, des personnages inquiétants et sournois, le tout versant dans un humour jouissif, à l'action frénétique et à la violence explosive, assortis d'un langage assez cru. Ces scènes ont surtout de l'effet lorsque la couleur directe apparaît sur la série. Une Bd assez étonnante à découvrir, que je lisais dans Charlie Mensuel vers 1979-80, mais au ton dérangeant et subversif, beaucoup plus décapante dans sa dernière partie, Le Jour du Saigneur ; ça risque de surprendre, même si le dessin est attractif. Elle a cessé après ces 3 albums en 1984, année où Hubert décide d'arrêter la bande dessinée pour le cinéma.

30/11/2013 (modifier)

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Curieux. Très curieux... Un polar "noir de noir" où les personnages forment un étonnant bestiaire. J'ai ainsi essayé de suivre Goupil, un "héros" anarchiste, dans son affrontement avec Isengrin et son organisation nazie. Seulement voilà : lors des développements du scénario, j'ai constaté de nombreuses connotations politiques qui dénoncent -d'une certaine façon- les menaces de la "raison d'état" ainsi qu'extrémistes. C'est vrai, il y a de l'humour, mais j'avoue ne pas avoir trop bien compris toutes ces références assez confuses parfois. Dommage parce que le graphisme de Hubert attire l'attention ; un trait vraiment original qui sera surtout bien mis en évidence par son traitement en couleurs directes (dès le second opus). Tout ça pour ?... ben, je ne sais pas trop. Cette série se doit d'être lue, je pense, entre les lignes pour en comprendre toutes les finesses. Ce que je n'ai pas fait car -avis perso- au départ, elle ne "sentait pas bon" de par son idéologie. Mais ce n'est que mon avis...

17/10/2007 (modifier)

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Ca ressemble beaucoup à Canardo, paru à peu près à la même époque, mais franchement je trouve ça moins bon. Côté dessin, pourtant, c'est pas mal. J-L Hubert a la patte qu'il faut pour représenter des personnages animaliers vivants et réussis. Et les décors conviennent bien aussi. C'est visuellement sympa. Par contre, une mise en page fouillis rend la narration confuse et difficile à suivre par moment. Mais c'est surtout côté scénario que je trouve ça bof. C'est du polar sans originalité, avec pas mal de violence et de sexe gratuits histoire de donner un genre un peu underground au tout, mais franchement je n'ai pas accroché. En outre, les situations tombent souvent comme des cheveux sur la soupe, les dialogues sont moyens et l'intrigue pas prenante à mon goût. Dans le genre, je préfère nettement Canardo.

17/11/2004 (modifier)

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