Borgia
Sang, sexe et corruption ailleurs qu'à la maison blanche.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs italiens Echo des Savanes Jodorowsky Les Borgia Manara Rome Vatican
1492. Pendant que Christophe Colomb, Italien de naissance s'en va découvrir l'Amérique pour le compte de la couronne d'Espagne, le Cardinal Borgia, originaire de Saragosse, dispose ses pièces à Rome afin d'être sur de succéder à Innocent VIII qui se meurt. Homme sans vertu, celui qui parviendra à ses fins et accédera à la papauté sous le nom d'Alexandre VI aligne les actes de cruauté et de corruption pour installer sa dynastie: et l'on peut dire qu'il a réussi, on en parle encore!
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Date de parution | Novembre 2004 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Voilà une famille qui a beaucoup fait parler d'elle. A tel point que 500 ans plus tard deux cadors de la BD s'essayent à une pseudo fresque historique. Le plus drôle dans cette histoire est que Jodorowsky et Manara s'appuient sur la légende noire de la famille Borgia construite par l'Eglise Catholique pour détruire l'image et la puissance de la famille des le XVIème siècle. On pourrait presque attribuer le qualificatif de " ringard" au point de vue des auteurs. La modernité historique serait plutôt à la réhabilitation d'un nombre important de membres de la famille et surtout de Lucrèce. Encore une "fausse piste" historique bien entretenue par de nombreux auteurs comme Victor Hugo. Même si Jodorowsky s'appuie sur de nombreuses archives historiques il prend de nombreuses libertés et pratique des anachronismes. Par exemple lors de son élection en 1492 Vanozza n'est plus la maîtresse de Borgia, elle a plus de cinquante ans et ne peut plus donc être ce mannequin promis à un vieux cardinal impuissant de 95 balais. Lors de son mariage avec Sforza, Lucrèce a 13 ans. Donc probablement loin de la représentation de Manara. Le mariage orgiaque décrit ici est probablement celui de 1501 quand Lucrèce avait 21 ans ( son troisième mariage) C'est souvent le cas avec les BD pseudo-historiques dès que l'on gratte, cela s'effondre. Mais comme on se contente de ce qui est servi sur un plateau cela fonctionne souvent. Quant aux dessins, sorti des nymphettes clonées de Manara, je ne trouve pas grand chose à mon goût. Un Rome pastellisé sans mystère ni relief, des costumes aux couleurs criardes, une succession des scènes orgiaques ou de massacres qui visent plus l'anecdotique voyeurisme que l'Histoire. A l'époque de la découverte de l'Amérique, du questionnement sur l'esclavage, du début de la Réforme la vision proposée est vraiment minimaliste
BD se voulant historique nous narrant le règne du pape Alexandre VI Borgia, personnage sulfureux s'il en est. Devant un excellent graphisme, on pouvait s'attendre a quelque chose de savoureux. Hélas hélas, c' est Alejandro Jodorowsky qui est au scénario. Jodorowsky est un artiste authentique, mais c'est aussi un personnage très excessif, et qui a la mauvaise habitude de s'asseoir sur le matériau de base pour en tirer un délire sous acide. Que ce soit une œuvre littéraire (Dune), ou tout simplement la grande Histoire, rien n'est a l'abri des réécritures du personnage. La vie d' Alexandre VI était déjà à ce point sulfureuse qu'on n'avait pas besoin d'inventer. Comme l'a dit un autre intervenant, c'est profondément gonzo. J' ajouterais juste que 80?ce qui nous est raconté est une pure invention : tout le monde couche avec tout le monde, Borgia éborgne son adversaire en public, sa fille est une succube, son fils un quasi travesti, le roi de France un pervers bossu qui finira brûlé par une éruption volcanique parce qu'il était trop occupé a satisfaire ses besoins sexuels… Bref. Si vous prenez cela comme une pure fiction, cela peut passer. Mais autrement, je n'y vois qu'un énorme gâchis. Dommage. La suite, Le Pape Terrible, en rajoute une couche.
Après avoir dévoré la série « Le pape terrible », me voilà prêt à attaquer par la face nord, la série Borgia du même auteur, Alejandro Jodorowsky. Quand on apprécie, on y va tête baissée ! Ça bouge chez les Borgia ! Tu m’étonnes qu’ils ne soient pas populaires. On les accuse de tous les maux. Pêle-mêle voici une petite liste de quoi ils sont capables … empoisonnements, assassinats, simonie, incestes, luxure, acédie, coups tordus… Voilà pourquoi cette famille est le symbole de la décadence de l’Église catholique romaine à la Renaissance italienne. Et pourtant malgré leurs casseroles, la famille Borgia donne 2 papes ! Rodrigo de Borja, futur pape Alexandre VI et Alonso de Borja, futur pape Calixte III. Ça claque sur la carte de visite familiale ! Alejandro Jodorowsky a donc de la matière pour se défouler un peu ! Et c’est ce qu’il fait ! Pour le côté débauche et luxure quoi de plus naturel que de demander un coup de main à Milo Manara ? Ça déchire ! Toutes les folies de la famille Borgia y sont décrites. La liste est longue. Honte et déshonneur sur eux. La religion est très peu présente. Le diable par contre est bien là, et il s’initie à presque toutes les pages. Le graphisme est magnifique. On reconnait aisément la patte de Manara et ses femmes aux courbes affolantes. C’est beau et sensuel. Les décors sont majestueux et très détaillés. Plongez dans cette série. Ces albums sont un inventaire des vices et des fantasmes connus de l’homme. Après ça, vous pourrez faire un pèlerinage à Rome en quête d'une rédemption. Amen.
Jodorowsky est quelqu’un d’original et talentueux, très éclectique, mais assez inégal dans sa – très – grande production. Manara est lui aussi très talentueux pour dessiner ses personnages, surtout lorsqu’ils sont féminins et peu farouches. La rencontre de ces deux « signatures » avait donc du potentiel, même si le pire pouvait côtoyer le meilleur. J’avoue n’avoir pas été convaincu par cette série, qui traine vraiment en longueur (même s’il n’y a que quatre tomes), se répète, et tourne trop rapidement et facilement aux coucheries sadiques sans relief. Elle est assez proche de la série éponyme produite récemment par Canal+ (et dont deux ou trois épisodes de la première saison avaient suffi à me lasser). En effet, le scénario s’effiloche, au point qu’on ne sait pas trop si Jodorowsky avait sous la manche quatre albums. Et comme Manara ne se renouvelle pas trop non plus, avec de jolies donzelles, certes, mais qui ont tendance à se ressembler… A emprunter en bibliothèque plus qu’à acheter !
Jodorowsky et Manara sur une série, voila qui ne pouvait laisser indifférent. Au scénario le roi du mystico-religieux, des psychés tortueuses, avide de sexe, de meurtres, de sang et de relations incestueuses (j'en passe sur les autres turpitudes chéries par cet auteur). Au dessin Manara, qu'on ne présente plus, qui a aidé quelques générations d'ados à passer certains caps sur lesquels nous ne nous étendrons pas. Au bout du compte on se dit que ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Du coup chacun dans son domaine nous envoie du lourd. Je n'ai pas dit lourdingue car après tout depuis le temps on sait qu'avec un scénario de Jodorowsky, on sait plus ou moins ce sur quoi on va tomber ! La réalité historique est mise à mal, oui mais pas forcément là où on pourrait le penser ! L'époque n'était pas celle des Bisounours ! Cette série se lit sans déplaisir, (certes pas forcément pour tous les yeux) et puis il faut quand même reconnaître que Manara a un sacré talent, cela fait passer la pilule sur certains aspects outranciers du scénario. Pour les fans de ces deux auteurs.
Très bonne série historique. Comme d'habitude chez Jodorowsky le scénario est de bonne qualité même si ce n'est pas son meilleur. Dans le même genre et du même auteur Le pape terrible est plus fort (j'ai toujours adoré la surenchère). J'ai trouvé finalement cet Alexandre VI pas si monstrueux que ça et j'aime assez peu le personnage de César Borgia. Je lui préfère Jules II tel que le dépeint Jodo dans Le pape terrible. Le tome 4 est un peu en dessous c'est dommage, c'est celui qui clôt la série. Le dessin ne m'a pas spécialement marqué que ce soit en bien ou en mal. Je ne sais pas pourquoi je n'accroche jamais au dessin des bd historiques même dans les séries que j'apprécie beaucoup comme Murena et Le pape terrible.
Quand je vois sur une couverture le nom de Jodorowsky, j'ai toujours tendance à me méfier, et là encore, j'avais raison. De son côté, Manara a trouvé enfin sa grande série, ça lui correspond tout à fait, il peut illustrer avec force les délires de Jodo qui peut jouer avec l'Histoire comme il le veut, même s'il ne la respecte pas à la lettre, faisant de cette famille sulfureuse une véritable mafia destinée à corrompre Rome. J'ai lu des bouquins sérieux sur les Borgia qui m'ont donné des clés pour approcher cette Bd, et je peux vous dire que beaucoup d'épisodes sont vrais, mais il y a autant sinon plus d'invraisemblances dues au désir de Jodo de noircir totalement le portrait des Borgia. Certes, ils étaient très loin d'être des saints, mais alors là, ils se vautrent dans le meurtre et le stupre avec délectation, et ça renvoie au feuilleton TV récent avec Jeremy Irons qui incarne le pape Alexandre VI d'une façon très voisine de cette version dessinée. Tous les grands acteurs de ce temps sont présents, certains révèlent un visage insoupçonné, tel le roi Charles VIII (qui n'était pas tel qu'il est décrit ici, c'est donc une vision à la Jodo, très exagérée). Comme toujours chez cet auteur, il y a un côté nauséeux qui plane tout au long de cette Bd ; il multiplie les détails graveleux, incestueux, trash et brutaux, alignant une succession de bacchanales orgiaques, de crimes atroces et d'empoisonnements, jalonnant ainsi avec une cruauté barbare et un côté outrancier une suite de situations et de séquences malsaines. C'est une série qui sent le soufre, avec un côté extrême qui amplifie l'image très négative des Borgia, et principalement Lucrèce, alors que celle-ci avait plutôt été réhabilitée ces dernières années par les historiens. Ceux-ci ont prouvé qu'elle n'était pas si putain que ça (sans être totalement innocente), mais qu'elle était plus un jouet dans les mains de son frère qui la mariait et la démariait pour les besoins de sa politique. Graphiquement, c'est magnifique, Manara réussit de belles images, même si la plupart du temps, elles sont violentes, et même d'une violence surprenante et exagérée, un peu trop axées sur le sexe souvent purement gratuit. Il soigne néanmoins ses arrière-plans et ses décors, ajoutant des détails parfois sordides (les mecs qui gerbent dans les bénitiers). Ses femmes sont toujours aussi belles, bien que trop ressemblantes en visages. Le constat d'après lecture fait que j'ai apprécié, je suis loin d'être choqué car en BD, j'ai vu souvent des trucs encore plus bizarres, mais je ne peux m'empêcher de penser que ces 2 grands auteurs auraient pu s'appliquer à pondre un meilleur produit. C'est donc à lire, mais pas à acheter, et surtout à déconseiller aux grenouilles de bénitier.
Jodorowsky au scénario et Manara au dessin, on pouvait attendre le meilleur. Mais c’est la déception qui est au rendez vous. Si les deux premiers tomes sont prometteurs et laissent entrevoir la personnalité machiavélique et conspiratrice des Borgia, très rapidement, on ne parvient plus à distinguer le vrai du faux, et les embrouilles deviennent redondantes. Manara au trait si habile s’enferme un peu dans ses dessins de femmes et le fait est qu’elles se ressemblent un peu toutes. Les scènes de cul deviennent rapidement gratuites et peu crédibles. Ce qui n’empêche pas certaines cases d’être de toute beauté. Il en ressort au final le sentiment d’une bd bâclée (sur les deux derniers tomes), comme si Jodorowsky s’ennuyait et avait hâte de finir. A lire, si on veut connaître l’histoire des Borgia sauce gonzo.
Je m'attendais à mieux de l'association entre Manara et Jodorowsky. Certes, il y a des bonnes idées dans le scénario, j'ai bien aimé voir les manipulations politiques du pape Borgia et le dessin de Manara est classe quoique je préfère lorsque c'est en noir et blanc. Toutefois, il y a quelques trucs qui m'ont agacé et qui ont fait en sorte que mon plaisir a diminué durant ma lecture. Je n'ai rien contre le sexe et donc ça ne me dérange pas d'en voir dans une bande dessinée, mais parfois je trouvais que c'était totalement gratuit et que ça cadrait mal avec ce qui s'était passé juste avant la scène de sexe. De plus, je trouve parfois que niveau violence on tombait tellement dans le n'importe quoi que je ne sais même pas si c'est possible ou non que le pape Borgia ait été aussi violent et ça m'énerve lorsque je lis des trucs soi-disant historiques et que je ne sais même pas si le scénario est proche de la réalité ou non.
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