Don Quichotte dans la Manche
Dans un village de la Manche dont je ne veux me rappeler le nom, vivait un homme ayant choisi de quitter le monde du travail pour jouir du silence de sa demeure. Un vieil héritage le lui avait permis.
Don Quichotte Le cheval
Dans un village de la Manche dont je ne veux me rappeler le nom, vivait un homme ayant choisi de quitter le monde du travail pour jouir du silence de sa demeure. Un vieil héritage le lui avait permis. Malgré cela les trois quarts de ses revenus partaient dans son alimentation. Le reste allait aux factures, au salaire de sa bonne et au fourrage de sa vieille carne. Il passait l'essentiel de son temps à la lecture... Des lectures dites d'évasion, avec un goût prononcé pour les romans de chevalerie... Il y consacra d'abord ses journées, puis ses nuits... Dormir ne le concernait plus. A force son cerveau s'étiolait. Les histoires d'enchantements, de tournois, de batailles, d'amours et de tourments finissaient par devenir réels... Notre homme péta les plombs, si bien qu'un jour il eut une bien curieuse idée... Il alla annoncer à sa vieille jument qu'il l'a rebaptisait Rossinante, qu'il se faisait chevalier errant, qu'il partait à l'aventure sauver des pucelles en détresse et affronter leurs geôliers. A lui les dangers, les victoires et la gloire éternelle ! Il venait de se choisir un nom : il s'appelle maintenant Don Quichotte.
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Date de parution | Novembre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’idée de départ est à la fois simple et loufoque : un vieux bonhomme, qui vit plus ou moins reclus chez lui à la campagne, et qui passe tout son temps dans ses livres, dévorant romans picaresques et de chevalerie, se prend pour don Quichotte, et se met à incarner le héros de Cervantès (au milieu de réminiscence de romans courtois), embarquant dans sa chevauchée improbable une jeune femme elle aussi en marge, qui joue le rôle de Sancho. Évidemment, le côté foutraque du personnage et de ses délires est accentué par le contraste avec le monde qui l’entoure, même si « Quichotte » reste hermétique à l’étonnement ou au rejet de ses contemporains (ce décalage développe une certaine poésie, et quelques scènes humoristiques, au milieu de ces aventures improbables). C’est abracadabrantesque, loufoque, mais on se laisse prendre par l’histoire, d’autant plus que le dessin de Stéphane Douay, un trait semi-réaliste lorgnant vers le caricature, se révèle efficace et très adapté au ton insufflé par Denis Leroux dans son histoire. C’est globalement inégal (la « bataille » avec les chevaliers est un peu longue, et le dessin de ces passages m’a clairement moins intéressé), mais j’ai quand même bien aimé cette histoire, qui revisite en l’actualisant et en le détournant le chef d’œuvre de Cervantès.
Une version de Don Quichotte qui se passe dans le présent est une bonne idée. Cela permet de créé des situations amusantes lorsque ce Don Quichotte rencontre d'autres gens, mais je trouve justement qu'on aurait pu aller plus loin dans la folie et l'humour. J'aurais bien aimé voir ce qu'un auteur comme Larcenet, par exemple, aurait produit avec la même idée. Il manque quelque chose pour rendre la lecture vraiment passionnante et j'ai même commencé à m'ennuyer un peu avec l'arrivée du second Pancho. Heureusement, j'aime bien la fin même si l'histoire se termine brutalement. Le meilleur point de l'album est sans aucun doute le dessin que je trouve très expressif et plusieurs cases sont un régal pour les yeux.
Une nouvelle version de Don Quichotte, à la sauce normande, se déroulant dans le monde moderne. Cette B.D a été pour moi une agréable surprise. Le dessin noir et blanc qui nous est proposé est vraiment superbe, le trait anguleux et allongé me plait énormément, le point fort de ce one shot. L'histoire ensuite est assez réjouissante, on s'attache très vite à ce vieux fou qui pête les plombs et décide sur un coup de tête de rétablir la chevalerie errante, en s'autoproclamant comme le nouveau Don Quichotte. On suit ce road movie équestre à travers la campagne, le sourire aux lèvres, les situations loufoques se succédant les unes aux autres. Toutefois, il manque un petit quelque chose d'assez indéfinissable pour permettre à cette histoire d'être vraiment captivante et la fin s'avère un peu abrupte. Malgré tout, ma lecture a été agréable tout du long du récit et la beauté des planches méritent à elles seules de se plonger dans l'histoire du chevalier à la triste figure. Note : 3,5
Très sympathique ce nouveau Don Quichotte du 21ème siècle, et très bien pensé de la part de Leroux qui a su garder tout ce qui rendait le personnage de Cervantès attachant, sa belle et maigre élégance, ses combats imaginaires, son langage fleurie, ainsi que sa toute aussi maigre carne Rossinante. Un nouveau Sancho Panza fait son apparition, mais son histoire m'a moins plu, même si le personnage est bien pensé, je l'ai trouvé nettement moins attachant à cause de son histoire personnelle, un peu trop banale. L'humour n'est pas en reste, mais la tristesse aussi est au rendez-vous. Le grand format met en valeur le dessin de Douay, avec de sublimes dégradés de gris et des personnages très expressifs. Un bien bel hommage à cet illustre personnage. A lire absolument, à acheter ? Ce sera en fonction de votre coup de cœur.
Une lecture sympathique, sans être véritablement révolutionnaire. C'est une énième adaptation du classique de Cervantes, mais elle n'apporte rien d'original. Bien sûr, celui qui se prend pour le célèbre chevalier est complètement siphonné, et celui (!) qu'il prend pour Sancha Pança est un peu... naïf. Mais ces clichés, inhérents bien sûr au genre, m'ont rapidement énervé. J'aurais aimé une histoire plus perverse, qui verse plus dans la folie, douce ou pas. Le dessin est agréable à l'oeil, et fait preuve de recherche par moments, mais cela ne suffit pas à rendre ce one shot véritablement intéressant.
Relecture contemporaine de l’œuvre de Cervantès, ce Don Quichotte made in Normandie ne m’a pas véritablement enthousiasmé. Si la poésie et la dérision qui s’inscrivaient dans le roman sont encore assez présentes, je trouve, en revanche, que la puissance du propos s’est un peu évanouie. La transposition temporelle de ces aventures pseudo chevaleresques apporte un décalage, une nouveauté qui renforce la dimension comique de l’ensemble, mais, paradoxalement, affadit l’opposition qui existait entre la démence du héros et le monde dans lequel il existait. Un contraste qui dévoilait les réalités de ce macrocosme. Dans cette bd, j’ai cherché à retrouver ce processus révélateur qui faisait l’une des forces de son illustre modèle. En vain… Peut-être l’astuce narrative aurait-elle mérité un traitement plus approfondi ? Peut-être que cette folie n’est finalement que trop de notre époque ? Ou plus simplement, ce n’était pas l’ambition des auteurs ? Peu importe, le récit n’est parvenu à me captiver (inégalement) que sur les trois quarts de l’album. Décrochant vers la scène du gendarme, j’ai même été surpris par un final qui tombe un peu rapidement à mon goût. Une suite était, semble-t-il, prévue (et même déjà écrite), mais n’a jamais (ou pas encore) été éditée. Ceci explique sans doute cela. J’ai tout de même beaucoup apprécié le superbe graphisme tout en lavis noir et gris ainsi que le côté ludique de l’effet miroir, « m’amusant » des différences ou des similitudes avec l’original. Mais, en définitive, demeure l’impression que l’ensemble n’a pas pleinement réussi à décoller. Dommage. Déçu… Un petit 3/5
Dans un petit village de la Manche, un vieil amoureux des romans de chevalerie pète les plombs. Il enfourche une vieille carne et s'en va défendre la veuve et l'orphelin. La suite est connue... Mais où tout change, c'est qu'ici l'action se passe en ce début du 21ème siècle. Postulat curieux et attirant !...Les plats à barbe ne sont plus légion et c'est d'un casque de mobylette et d'une visière en carton-pâte que notre sujet devra se contenter. Les moulins ?... Des lignes à haute-tension. Sancho Pança ?... La conjointe, petite, ronde et bonne pâte, d'un fermier de la région. Leroux et Douay s'attaquent ici avec détermination au récit fondateur de la littérature moderne espagnole. Passé à la moulinette de la BD noir et blanc et reliure luxueuse, dessins anguleux et humeur sèche, le roman de Cervantès n'y perd guère en prédiction et imaginaire incantatoire. La poésie et la symbolique y sont à fleur de terre. Un beau poème graphique.
Une BD indubitablement originale quoique le dessin rappelle Rabaté (le Rabaté de "Ibicus" tout du moins); y a pire comme comparaison ceci dit! Le trait est presque aussi élégant, tout en longueur et en finesse; le noir et blanc lui va d’ailleurs comme un gant. L’histoire proprement dite, si elle loin d’être dénuée de poésie et si elle sort effectivement des sentiers habituels, n’en reste pas moins un poil redondante et lassante par moment. On prend du plaisir notamment grâce à certains dialogues savoureux mais, c’est là tout le paradoxe, on subit quelques longueurs assez peu opportunes par moment, ce qui m’empêche en fait de mettre une quatrième étoile malgré les nombreuses qualités de l’album.
C’est assurément une bd en marge de la production actuelle, à l’image du personnage central de cette histoire. Ce road movie à cheval met en lumière un original qui voue une admiration pour Don Quichotte, et autres chevaliers, à un point tel qu’il décide de partir défendre les opprimés avec sa jument squelettique. Ce récit, plein de fraîcheur, dépayse. Les situations saugrenues, accompagnées de répliques souvent savoureuses, amusent autant qu’elles touchent. Pourtant, le fond de l’histoire est peu gai, tout comme la fin. Sinon, il est vrai que le final est un peu abrupte comme le souligne Pouet. Mais, comme Kael, je me suis attaché à ce personnage qui s’y croit. Malgré tout, je trouve qu'il manque un petit quelque chose à l'histoire pour être vraiment marquante. A la lecture de ce one shot, on peut aussi découvrir les superbes dessins au lavis de Douay. Un régal pour les yeux! Au final, je ne suis donc pas aussi enthousiaste que Kael et certainement pas aussi déçu que Pouet, d’où ma note.
J'ai été super déçue par cet album. Le dessin est franchement beau, c'est un régal pour les yeux, mais à côté de ça... nada. La lecture se passe sans émotion. Le pauvre gus rêve de devenir chevalier, ok, pas de problème, sauf que ses pseudo aventures m'ont à peine arraché un sourire ou une once de pitié. De marbre, je suis restée, devant les tribulations de cet homme déglingué et de cette femme paumée. La fin arrive un peu comme si les auteurs étaient pressés de finir, non pas qu'elle soit mauvaise, mais plutôt raide. Bref une lecture, et surtout un achat, dont je me serais bien passée.
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