Colombe et la Horde
Colombe, c’est cette jolie fille un peu rêveuse qui vend des croissants au coin de la rue et craque pour le bellâtre du quartier. La horde, c’est sa famille biologique, une bande de dégénérés aux mœurs barbares. Lorsque Colombe essuie un chagrin d’amour, ni sa collègue Suzanne, ni ses parents adoptifs, ni ce collégien boutonneux qui en pince pour elle ne sauront prévenir son macabre destin...
Adoption Bichromie École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Les petits éditeurs indépendants
C’est un article dans un journal trouvé sur un banc qui a donné à l'auteur la matrice de cette « fiction ». Mais c’est encore pourtant « la vie, la vraie » qui est aux commandes du scénario. Un scénario, comme elle seule peut en inventer et qui ne laisse jamais présager des destinées conduites par sa main experte et parfois cruelle... Il y d’abord Colombe, qui mène une vie simple auprès de sa mère adoptive, avec juste quelques rêveries innocentes pour porter ses espérances... Suzanne, sa collègue et amie, a pour elle l’affection d’une grande sœur. Édmond, un jeune collégien un peu complexé, nourrit de précoces sentiments pour la belle Colombe. Étienne fait partie du scandaleux « Chass’ Foune Club ». Et puis il y a « la horde », la famille naturelle de Colombe... Tous les protagonistes sont là pour jouer le rôle qui leur a été imparti.
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Date de parution | Octobre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne conseillerais pas trop cette lecture aux coeurs sensibles. Simon Hureau nous propose un roman très noir sur fond de jeune femme disparue. La pauvre Colombe représente vraiment le massacre des innocents. Entre prédateur sexuel et famille Ksoc++, Simon Hureau a concocté un parcours cauchemardesque à notre pauvre ingénue hyper naïve. C'est probablement une réalité que l'auteur a voulu dénoncer. Son formidable graphisme si fin et si précis amplifie l'insoutenable et le dégoût des scènes évoquées. Beaucoup de qualités dans ce récit mais trop noir pour moi.
Je ne saurais mieux dire de cette BD qu'un simple "Attention, drame". En effet, et malgré la quantité d'annonces qui avaient précisées que la BD était dramatique à souhait, j'ai tout de même été surpris par la noirceur du ton et la violence de cette BD. Exploitant la veine du drame social, dans une famille bien caricaturale d'une France profonde, mais aussi dans des personnes dépeintes (Colombe gentille et un peu retardée, ses parents adoptifs qui l'exploitent, son amour qui est un beau salaud...). C'est un portrait bien noir d'une certaine France d'en-bas, où le tragique est quotidien. Sur cette idée, Simon Hureau nous dresse quelques personnages dans toute la misère de leurs vies, et progressivement dévoile la tragédie qui se tisse en arrière-plan, comme une destinée fatale qui ne peut que nous attendre. C'est très surprenant et j'ai vraiment aimé le basculement permanent entre la noirceur du propos, les petites échappées de bonheur qui semblent presque trop belles et le retour à la réalité crasse. Le dessin est dans la même veine que Intrus à l'Etrange, première BD de l'auteur que j'ai découverte, et contient aussi quelques défauts selon moi. Comme le fouillis de certaines cases, notamment avec ce format de BD très petit. Mais c'est une petite insatisfaction que j'ai quant à ce dessin, qui est globalement très bon et retranscrit très bien les atmosphères. L'auteur arrive très facilement à nous faire glisser dans le sordide rien que par des choix d'expressions graphiques, et j'aime beaucoup. Si le glauque ne vous dérange pas, si vous n'êtes pas allergique à la noirceur, cette BD est faite pour vous !
Rien d’extraordinaire a priori dans cette histoire, simple tranche de vie, un court moment de la vie de quelques personnages, dans un coin plus ou moins paumé du Nord de la France. Un petit roman graphique « naturaliste » qui ne paye pas de mine de prime abord, mais qui se révèle au final intéressant et réussi. Pourtant, au-delà du côté peut-être « simple », plusieurs petits trucs m’ont un temps fait tiquer. En fait il y a d’abord la majorité des personnages, hyper typés, presque caricaturaux : deux familles genre les Groseille et les Le Quesnoy – la localisation dans le Nord m’a aussi fait penser à cette référence, mais alors, surtout pour la version Groseille, tendance franchement plus trash !; le dragueur beauf odieux et insupportable (j’ai du coup eu du mal à croire en sa « conversion », assez brutale à la fin) ; la love story entre les deux collégiens ; et même Colombe, d’une naïveté totalement improbable. Et aussi, ce qui a failli gâcher mon appréciation générale, une sorte de faux happy-end contre lequel je m’apprêtais à pester, avant que le final ne change la donne, ajoutant une bonne touche de glauque et de tristesse à une histoire qui n’en manquait pas vraiment. Avec un trait simple (que j’ai bien aimé), entre semi-réalisme et caricature, une colorisation jouant sur une sorte de bichromie terne, Simon Hureau réussit à rendre intéressante cette histoire, pourtant bâtie sur un pitch léger et des personnages caricaturaux. Mais c’est qu’il arrive très bien à nous les rendre crédibles, jusque dans leurs outrances. Et surtout on s’attache à Colombe, à sa naïveté, sa fraicheur, son idéalisme, on s’accroche à ses rêves, et son destin (pas mal de fatalité ici, un destin auquel on n’échappe pas, une sorte de drame antique dans un décor de coin paumé où s’entassent des déclassés). Un « fait divers » très noir, franchement révoltant, qui nous jette à la figure l’inégalité des chances, qui nous donne à voir la nature humaine sous des traits abjectes, même si les deux collégiens apportent un peu d’oxygène jusqu’au final asphyxiant. A ne pas lire dans un moment de déprime !
Mon dieu ! Quelle claque ! On pourrait croire que Simon Hureau qui est l’auteur de cette bd intitulée « Colombe et la Horde » en rajoute des tonnes dans la satire de l’horreur et dans le mélodrame mais quand on voit ce qui s’est passé avec l’affaire des Frères Jourdain il y a une dizaine d’années (que le temps passe vite !), je ne pense pas que Simon Hureau exagère avec ce récit ! Pourtant, cette histoire part plutôt bien avec la présentation d’une jeune vendeuse prénommée Colombe qui travaille dans une boulangerie et un jeune adolescent qui tombe secrètement amoureux d’elle. Et puis, à fur et à mesure de la lecture, le bédéphile découvrira d’autres personnages qui s’inséreront plus ou moins d’une mauvaise manière dans la vie de la (très) naïve Colombe… C’est avec le cœur serré que j’ai terminé la lecture de « Colombe et la Horde », c’est aussi avec un profond écœurement en fin d’album que j’ai suivi cette histoire se terminant difficilement. Au fil du récit, Simon Hureau nous entraine vers un monde sans pitié et plein de violence, il nous fait monter la tension pour ensuite la calmer pour enfin achever cette histoire à un degré d’injustice qui ne vous laissera pas insensible au destin de Colombe ! Derrière cette dramaturgie, Simon Hureau nous dépeint la détresse sociale d’une certaine population française qui s’exprime par une violence hors pair envers la société et au sein de leurs familles. Il nous dépeint aussi la situation fragile d’une partie des français par leur accès limité à la scolarité et par leur précarité professionnelle (petits boulots, travail à mi-temps, etc…) au détriment d’une petite classe sociale en plus en plus aisée, cette population a grand besoin d’être protégée ! Bien que ça soit par moments très stéréotypés, cette démonstration de la situation sociale de mon pays de la part de l’auteur ne m’est pas apparue aussi loin de la réalité que l’on ne pourrait le croire ! D’ailleurs, ce n’est certainement pas par hasard que Simon Hureau ait écrit son récit peu après les grosses affaires pédophiles et criminels qui ont secoué plusieurs pays européens (notamment en Belgique, France et Autriche…) au début des années 2000. Si j’ai acheté cette bd, c’est en souvenirs des albums que j’ai lus de Simon Hureau (« Palaces » et « Bureau des prolongations ») où j’avais adoré son style graphique. Je ne crois pas que la lecture de « Colombe et sa Horde » vous laissera indifférent ! Il suffit de lire les autres avis de bédéphiles sur cet album pour constater qu’il n’y a pas de juste milieu : soit vous détesterez cette bd, soit vous l’adorerez ! Personnellement, je me classe parmi la seconde catégorie de lecteurs : bien que cette lecture soit une des plus dramatiques que j’ai pu lire, je vous conseille activement de feuilleter avec attention « Colombe et sa Horde » !
Je trouve qu'on a parfois un peu la gerbe à la lecture de cet album tant les situations décrites sont trash avec cette famille de tous les vices, la fameuse Horde, où consanguinité rime avec crétinisme (ou crétinité sinon ça rime pas, ou encore stupidité, Maïté mais je m'égare). Pour autant j'ai bien aimé l'album, je trouve que les personnages même s'ils sont extrêmes et caricaturaux sont attachants. Oui j'ai bien aimé même si je ne m'identifie pas du tout à la mollesse et candeur de Colombe la petite vendeuse de pains au chocolat, une Colombe pas très fute fute qui touche au masochisme quand elle se jette d'elle-même dans les griffes de sa famille frappadingue et n'en sort pas quand l'occasion lui est présentée. La fin n'est pas non plus foncièrement très originale avec cet homme coureur de jupons qui se met au pas de la colombe blessée. Au final Simon Hureau parvient à dépeindre une fresque affreusement crédible d'une galerie de personnages qui pourrait alimenter la rubrique fait divers des colonnes du canard local. Dans la même veine mais au cinéma, on pourra se pencher sur le film italien de Scola Affreux, Sales et Méchants Le dessin est pour sa part réussi, du moins à mon goût, les personnages sont typés et j'aime bien les couleurs, une jolie bichromie ocre.
Cette BD m'a fait penser au film La vie est un long fleuve tranquille mais en version trash. Simon Hureau pousse les personnalités à l'extrême voir à la caricature. Il en sort un récit sans compromis, un drame où le pire côtoie l'ignoble. Paradoxalement le dessin est une merveille avec sa colorisation bichromique. Il est relativement universel à l'inverse du scénario qui dénote des productions classiques et formatées. L'histoire dérange et ne laisse pas insensible. Cette fiction révèle le côté noir de l'humanité avec son extrême représenté par cette famille vivant comme une horde où les règles n'existent pas. Malgré ses côtés déroutants et noirs, j'ai apprécié cette BD.
Je ne sais pas trop quoi penser de cette petite lecture... L’histoire me semble totalement irréaliste et à la fois complètement véridique. Je n’arrive pas à me faire une idée exacte même après avoir fini ma lecture et j’ai parcouru toute cette BD en me demandant quoi penser. Je n’ai pas réussi à rentrer dedans mais il y a un petit truc qui fait qu’on veut quand même savoir la fin. Je suis assez turlupinée face à cet album. Je ne sais pas. Un peu comme si je m’en foutais totalement alors que ce n’est pas le cas. Même les dessins me laissent sans avis. Un coup je vais me dire que ça va, un autre moment je vais me dire que non, ça ne va pas du tout, qu’ils auraient pu être mieux. Je n’arrive vraiment pas à me faire un avis, je trouve ça complètement surprenant. Je sais que je ne voudrai pas la relire mais qu’elle ne mérite pas de se faire lyncher. J’espère que je ne relirai pas de BD me donnant la même impression tout au long et après la lecture, c’est trop bizarre...
Superbe album de Simon Hureau, de ceux qui vous touchent vraiment. Pourtant, tout peu sembler ultra-caricatural, à l'extrême : issue d'une famille d'"animaux" (La horde) ou violence, sexe et avilissement fait partie du quotidien, la petite Colombe, maltraitée, se retrouve à 3 ans dans une famille qui la surcouve au point de l'empêcher clairement de s'ouvrir au monde. Ultra-naïve et candide, elle se plait à vendre son pain, avec pour seul rêve celui de pouvoir s'échapper, loin... Simon Hureau, que je ne connaissais pas avant la lecture de cet album, frappe très fort, malgré cette vision caricaturale évidente. On se surprend à rire, mais aussi à endurer certaines images fortes, comme le retour "parmi les siens", vraiment effrayant, réellement dur. Son dessin, tout en monochromie, sait souligner la dureté du récit, mais aussi le rendre léger quand l'heure est à la paix. Les encrages sont très séduisants, le trait régulier et propre, mais aussi typique de la bande dessinée indépendante. On ne peut pas rester insensible à cet album, surtout lorsque l'on sait qu'il est inspiré d'un fait réel. Toutefois, attention à la fin qui n'est pas rose... Un très bel album, que je vous recommande particulièrement.
Je n’ai a priori rien contre le choix d’un sujet sérieux, d’un fait de société, comme scénario de BD. Ce n’est pas vraiment ce que je cherche en priorité (moi, ce serait plutôt évasion, détente et happy end), mais lorsque me tombe sous la main un scénario « réaliste », je ne crache pas dessus et je me fais un avis objectif (autant que possible). Mais là, on n’est plus dans le réalisme, on est dans le misérabilisme le plus complet ! Et encore, Hugo était vraiment un petit joueur à côté de ça ! Je ne nie pas l’existence de « hordes » : je pense que malheureusement, il existe des endroits où les événements (passés et présents) ont pu favoriser l’isolement, le manque d’instruction et le taux de consanguinité, et produire des dégénérés (parce que là y a pas d’autres mots…) de ce genre-là. Enfin, peut-être pas à ce point-là quand même… Je ne nie l’existence d’aucun élément du scénario, d’ailleurs : la naïveté de Colombe, la modestie de sa vie, les paris débiles du gars… Le problème c’est que chaque élément négatif est déjà suffisant pour arriver à une histoire pas gaie, mais alors tous mis ensemble, c’est vraiment trop !! Mais alors beaucoup, BEAUCOUP TROP !! On a l’impression que l’auteur tient absolument à nous gaver jusqu’à écœurement. Et bien c’est réussi : j’ai failli vomir. J’ai fait des cauchemars. Et je me suis demandée pendant des heures pourquoi cette horreur m’était arrivée entre les mains. Jusqu’à la dernière image, c’est triste. Enfin, pas triste, abject. Noir. Révoltant. Hideux. Je ne comprends pas comment on peut écrire un truc pareil ! En tout cas, ce n’est vraiment pas du tout, du tout, ce que je cherche dans une BD.
Pour moi qui ne suis pas un amateur des « tragédies », je peux dire que là j’ai été servi. Merci Kael ! L’histoire est trop affreuse pour être réelle comme le dit Don lope, et c’est à cause de ce scénario que je mets cette note ! C’est vraiment ce qui m’a déplu dans cette bd. Les dessins sont très bien, un peu naïfs, ce qui accentue l’horreur de l’histoire. Non, n’achetez pas ce bouquin, de toute façon vous n'aurez jamais envie de le relire.
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