La Valse des Alliances (The Name of the Game)
Will Eisner Award 2002 : Best Graphic Album: New La famille juive et l'ascension sociale aux Etats-Unis.
Communauté juive DC Comics Will Eisner (1917-2005) Will Eisner Awards
Venue d'Europe Centrale au XIXème siècle, la famille Arnheim s'est établie aux Etats-Unis avec la volonté de s'y forger un nom et une réputation. Et pour gravir l'échelle sociale, quel meilleur moyen que de contracter de bonnes alliances ? Ainsi de mariages forcés en déceptions amoureuses, d'associations financières en coups tordus, les Arnheim vont-ils au cours du siècle, se tailler un empire. Cela n'ira ni sans mal ni sans drames. Découvrez l'histoire de Conrad Arnheim. (résumé 4ème de couverture)
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Date de parution | Janvier 2002 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Déterminisme de naissance - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Dans la bibliographie de son auteur, il est paru entre Fagin le juif (2003) et Le complot - préface d'Umberto Eco: L'histoire secrète des Protocoles des Sages de Sion (2005). La première édition date de 2003. Il a entièrement été réalisé par Will Eisner (1917-2005) : scénario et dessins, avec des nuances de gris. Cette histoire comporte 110 pages de bande dessinée. L'histoire s'ouvre avec une lettre de 2 pages, adressée au lecteur, et rédigée par Abraham Kayn, évoquant l'importance d'un bon mariage, indiquant que son fils Aron a pu épouser une fille de bonne famille, et concluant que les bonnes alliances sont effectivement le but du jeu. Les 4 pages illustrées qui suivent évoquent l'émigration de la famille Arnheim aux États-Unis deux décennies avant la Guerre Civile. Le texte évoque l'émigration des juifs vers le Nouveau Monde : une première vague en provenance de l'Espagne et du Portugal en passant par le Brésil, une partie de la diaspora séfarade. Puis il est question de la dépression économique sévissant entre les années 1820 et 1840 en Allemagne et dans l'Empire Austro-Hongrois, de l'antisémitisme montant dans ces pays, et de la deuxième vague d'immigration, cette fois-ci des ashkénazes. La famille Arnheim s'installa aux États-Unis dans ces circonstances, et finit par développer et établir la plus importante usine de corsets. C'est ainsi qu'Isidore Arnheim hérita de l'entreprise nationale de son père, et d'un nom de famille établi parmi les hautes sphères de la société, et accepté par les gentils. Il épousa Alva Strauss, elle aussi issue d'une bonne famille, et ils eurent deux enfants : Conrad l'aîné, et Alex son petit frère. Conrad Arnheim grandit comme un enfant gâté, sa mère lui passant tout, et son père faisant tout pour qu'il accède aux meilleures écoles, et qu'il puisse y rester malgré un comportement inadmissible. L'année de ses 20 ans, Isidore et Alva Arnheim reçoivent leur fils Conrad dans l'étude d'Isidore et lui indique l'importance de leur nom, le fait qu'il doit reprendre la tête de l'entreprise à court terme, et qu'il doit réussir à faire un bon mariage. La famille Ober émigra également d'Allemagne à la même époque, mais le patriarche décida de s'installer à Lavolier, une ville sur les bords de l'Ohio. Au fil des affaires, il finit par devenir un banquier, propriétaire de son propre établissement. Le couple ayant des ambitions sociales plus importantes, ils acceptèrent bien volontiers de faire l'objet d'un reportage dans le journal local. Un jour, la mère ouvre une lettre d'invitation dans le courrier, où les Himmelhauser transmettent une invitation des Arnheim pour séjourner à New York à l'automne suivant. Une fois la date arrivée, les Ober (père, mère et leur fille Lilli) se rendent à New York. C'est l'occasion pour Isidore Arnheim et Abner Ober d'avoir une conversation en tête à tête, et de constater qu'ils ont des intérêts convergeant à unir leurs deux familles, par le biais d'un mariage. Il s'agit du dernier récit de fiction réalisé par Will Eisner (1917-2005), à l'âge de 83 ans, la bande dessinée suivante étant un reportage sur la supercherie des Protocoles des sages de Sion. Ici, il a choisi comme sujet la notion de valeur d'un nom de famille et d'alliance judicieuse par le mariage. Avant tout, ce récit se dévore comme un roman retraçant l'histoire d'une famille en se focalisant sur la génération de Conrad qui est le personnage présent pratiquement du début jusqu'à la fin. L'auteur sait développer l'envergure nécessaire, avec le texte de départ qui replace le contexte de l'émigration juive vers les États-Unis, en plusieurs phases, et en provenance de différents pays d'Europe, puis aux aléas économiques de la vie des différentes entreprises des familles impliquées. Dans un premier temps, le lecteur peut être un peu décontenancé par le fait que l'auteur ait inclus des pages avec des pavés de texte, accompagnés de 2 ou 3 illustrations. Au cours de la lecture, il y voit une preuve de l'honnêteté de l'auteur : ils apportent des informations d'ordre historique ou économique, ou forment une transition entre deux époques différentes. Ces passages se prêtent effectivement plus à une forme en texte qu'à une forme en bande dessinée. Ils apparaissent sur une quarantaine de page, réduit souvent à 2 lignes en début de page. Ils peuvent être accompagnés d'une ou plusieurs images, parfois servir d'en-tête à une page en bande dessinée. Le lecteur a tôt fait de s'y habituer et d'y trouver son compte, n'éprouvant pas la sensation de passer d'une BD à un livre. Will Eisner a indiqué à plusieurs reprises qu'il assimilait ses bandes dessinées plutôt à des nouvelles qu'à des romans. En ce qui concerne celui-ci, la pagination en fait un véritable roman, copieux et ambitieux. Le lecteur a tout le temps nécessaire pour côtoyer les personnages et qu'ils deviennent palpables, qu'ils existent avec leur personnalité propre, sans jamais courir le risque d'en oublier un ou qu'il ne soit qu'une coquille vide, un artifice narratif sans âme. La magie de l'écriture de Will Eisner opère ses miracles habituels : il n'y a pas de petit personnage, il n'y a pas de méchant. Le lecteur finit par se rendre compte qu'il éprouve une forte empathie pour Conrad Arnheim, et également pour Eva Kraus. Pourtant il voit bien travers de leurs actions qu'il s'agit de deux individus qu'il souhaite à jamais n'avoir côtoyer. Conrad jouit pleinement de sa richesse acquise avec sa naissance, et sait esquiver les conséquences de ses actes avec un naturel immoral. Au travers des dessins, le lecteur peut voir un enfant qui fait des comédies, un jeune adulte qui court après les jupons, fume et picole, un homme imbu de sa personne qui considère que tout lui est dû, un homme d'affaires qui regarde ses associés avec dédain, sa classe sociale lui permettant de se comporter comme s'il ne leur doit rien, et il ne s'en prive pas. En tant qu'époux, son visage arbore une forme de lassitude teintée d'agacement quand sa femme lui demande de s'occuper d'elle, et son langage corporel ne laisse pas de place au doute quant au fait qu'il ne se retient pas quand il en retourne une à sa femme. Il en va d'ailleurs de même pour Eva sa deuxième épouse. Il faut un peu de temps pour qu'Eva Krause s'installe dans sa nouvelle vie de mariée, épouse d'un homme d'une des plus importantes familles newyorkaises. Une fois sa position sociale assurée, elle remplit ses obligations sociales avec élégance et naturel : elle a atteint son objectif, à savoir sortir, appartenir à la haute, et profiter des bonnes choses, sans avoir à supporter de contrainte, en particulier de son mari. Le lecteur pourrait la plaindre : mari volage, obligations mondaines, pièce rapportée dans une famille, penchant pour la bouteille. Mais à nouveau, les dessins de Will Eisner font des merveilles pour rendre toute la complexité de cet être humain, pour rendre cette femme très humaine, simplement humaine. Comme à son habitude, l'artiste mêle des prises de vue cinématographiques, avec une mise en scène théâtrale pour une résultat saisissant de naturel et d'expressivité. Par exemple, en page 107, le lecteur voit Eva Arnheim danser : elle est représentée de plein pied, dans 8 positions différentes, la bouteille à la main, quelques notes de musique sur fond blanc, sans bordure de case. Le lecteur voit une actrice de théâtre en train de jouer une scène, exagérant un tant soit peu ses poses pour bien se faire comprendre, évoluant sur un fond vide. Le lecteur ressent le plaisir d'Eva à pouvoir ainsi danser libre de toute contrainte, sa volonté de s'étourdir avec la musique et l'alcool, un mélange inextricable de plaisir et d'insatisfaction inavouable à elle-même. C'est du grand art en termes de narration visuelle, une scène qui aurait nécessité de nombreuses pages de texte et un rare talent d'écrivain pour pouvoir susciter les mêmes émotions, faire passer les mêmes nuances. Il suffit qu'il marque une pause dans le récit, pour que le lecteur s'aperçoive de la personnalité graphique de la narration, des caractéristiques contre intuitive des pages. Will Eisner préfère supprimer régulièrement les bordures de case pour conduire le cerveau du lecteur à combler par lui-même ses espaces blancs, par capillarité avec les dessins adjacents, mais aussi pour laisser plus de place à ses personnages. Il gère avec les décors avec ce qui peut s'apparenter à de l'économie, mais en fait il sait rendre compte de la continuité des lieux, soit par des fonds blancs, soit par des fonds noirs, soit par des traits parallèles verticaux, de la nature des lieux par quelques accessoires particuliers. Il sait aussi investir du temps pour représenter une façade, une pièce et son aménagement, avec un niveau de détail d'autant plus impressionnant que ses traits de contour restent d'une souplesse extraordinaire, donnant une sensation organique à tout ce qu'il dessine. Il est également un chef costumier de talent, en toute discrétion, et un directeur d'acteur capable de leur faire exprimer les plus fines nuances émotionnelles. Le lecteur se retrouve donc immergé dans cette histoire familiale sans même s'en rendre compte. Il accorde son empathie à des personnages profiteurs, mesquins, égocentriques, alors même que leurs comportements détestables sont représentés de manière explicite. Il fait preuve d'un humour féroce s'exprimant avec gentillesse, et d'une cruauté raffinée dans le sort de ses personnages. Le lecteur peut voir comment chaque individu est prisonnier des exigences de son milieu socio-culturel, comment ses actions sont dictées par les habitudes et l'éducation, comment chaque personne fait de son mieux pour concilier les contraintes, les exigences, ses aspirations, et sa recherche du plaisir. Il est même étonnant de voir comment l'auteur met en avant tous ces paramètres concourant à une forme élevée de déterminisme, en opposition totale avec la soif de liberté inscrite dans la constitution des États-Unis. Il jette un regard pénétrant et critique sur le jeu social qui n'est pas que celui du mariage ou des alliances, mais aussi celui de l'apparence, de la manière dont la volonté de certains individus s'imposent à d'autres, de la manière dont les défauts des parents impactent la vie de leurs enfants, de la continuité des chaînes de conséquence, en particulier dans la transmission de la condition sociale. Ce roman s'avère d'une richesse aussi incroyable que sa facilité de lecture, l'humanisme avec lequel l'auteur considère ses personnages, une forme de dérision très particulière modelant sur la condition humaine, une vision adulte, intelligente et sensible de l'individu.
Pour commencer je trouve très surprenant la similitude de couverture avec "Affaires de familles". À tel point que j'ai longtemps hésité à, me procurer "La Valse des Alliances" car je craignais le doublon. Nous avons donc deux récits bien distincts avec pour épines dorsales du linge plus ou moins sale qui se lave en famille. La Valse des Alliances dresse le tableau sur une centaine d'années (environ 1870-1970) de l'arrivée, de la prospérité et de la position sociale acquise par quelques grandes familles juives allemandes. Je trouve le titre français assez trompeur car historiquement la valse des alliances entre états représentait des renversements au gré des intérêts des chefs d'Etats ce qui n'est pas le corps du récit ici. Eisner nous propose ici la description d'un procédé des plus classiques avec renforcement des pouvoirs au gré des mariages entre-soi. Seul le dernier mariage bien dans l'esprit contestataire des années 70 fait exception. Bon il faut dire que je n'ai pas été passionné par le récit de Will Eisner tellement c'est une redite des alliances bourgeoises du XIX et XXème siècle en France ou des mariages royaux depuis des siècles. C'est beaucoup trop People pour mon goût. On peut lire ce genre de récit dans toute la littérature et je n'ai pas trouvé beaucoup d'originalité dans cette histoire de fils prodigue qui tourne sa veste à la quarantaine. Même ces histoires de soirées, d'enfants plus ou moins abandonnés dans ce milieu des hyper riches ne m'a pas passionné. J'aime toujours autant le graphisme de Eisner, ce qui m'a permis de lire l'ouvrage en une fois. J'ai bien aimé les pages de textes qui s'intercalaient entre les planches de dessins car je trouve que cela dynamisait la narration que je trouvais assez longue et ennuyeuse par moment. Pas le Eisner qui m'a fourni le plus d'émotions. 2.5
Le titre colle parfaitement à cette BD menée tambour battant et sans temps morts. Il fallait sans doute le talent de Will Eisner pour parvenir, en 170 pages, à créer une fable universelle en se basant sur une vie imaginaire mais tout à fait crédible, celle de Conrad Arnheim, fils d’un immigré juif allemand qui fit fortune aux USA. Le style graphique légèrement désuet et pourtant vif est bien adapté à l’histoire, qui démarre à la fin du XIXème siècle et s’achève dans les années 60. A l’aide des témoignages de son épouse, et de son propre sens aiguisé de l’observation, en particulier pour tout ce qui touche au genre humain, l’auteur, lui-même fils d’immigrants juifs, dissèque avec un humour implacable et une certaine cruauté les us et coutumes des grandes familles juives américaines. Ces nouveaux « aristocrates », ayant fait du rêve américain une réalité, étaient prêts à toutes les machinations pour ne pas le laisser filer. A commencer par nouer des alliances avec des familles de même rang social et de même confession. Ils constituèrent, à force de mariage arrangés, les membres d’une caste privilégiée et soucieuse avant tout de sa réputation, « d’ancien argent », par opposition aux immigrés de plus fraîche date, nouveaux riches et intrus, de « nouvel argent ». On pourra toujours reprocher à l’auteur d’avoir forcé le trait de ses personnages, qui apparaissent plus comme des caricatures. Mais il l’a fait ici à bon escient, son objectif étant de montrer d’abord les rouages d’un système à la fois vertical (avec comme but permanent l’ascension sociale) et cloisonné (donc non horizontal, excluant impérativement les « Gentils » ou non-juifs). Will Eisner assaisonne son récit d’anecdotes historiques qui permettent de mieux comprendre les motivations de ces familles (ayant fui les pogroms et la misère dans leurs pays d’origine) et de relativiser. On croit d’ailleurs déceler une certaine magnanimité de sa part, malgré la répugnance que semblent provoquer chez lui l’arrivisme, le sectarisme et l’hypocrisie… car oui, Eisner indéniablement ne peut s’empêcher d’être humaniste ! Globalement, j’ai beaucoup aimé cette histoire qui permet d’en apprendre un peu plus sur la communauté juive américaine grâce à sa part documentaire non négligeable, et peut se lire telle une fable contemporaine, un conte de fées moderne où industriels, financiers et traders ont remplacé monarques, chevaliers et princes d’antan. Certes, ça fait bien moins rêver, d'ailleurs il n'y a ici ni héros ni gentils (dans les deux sens du terme), mais comme chacun le sait, la nature a horreur du vide…
Comme la lecture est pénible. Il fallait vraiment que la signature m’oblige à lire jusqu’à la fin, combien de fois ai-je lâché l’album avant de le terminer enfin parfois même dans la même soirée ? Certes graphiquement il y a un talent certain, le lecteur se fond dans l’univers architectural en trouvant un cadre parfaitement crédible. Certes, les beaux quartier suintent de mépris, de façade et de gâchis tandis que les demeures modestes sortent d’un imaginaire d’Hugo, mais il demeure facile de s’attacher au cadre. En revanche le scénario est à pleurer. Une succession de poncifs appliqués avec un lourdeur insoutenable nous présente des destinés familiales sans aucun intérêt. Honnêtement je ne comprends pas ce qui est sauvable d’un tel ramassis de personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres. De femmes trompées en femme trompée, de vielles familles (aux états unis quelle blague pour un pays aussi jeune !) aux jeunes arrivistes, chaque personnage se loge dans un cliché ridicule que le dessin très caricatural vient accentuer. Le scénario semble d’une superficialité étonnante tant le devenir de chaque personnage semble écrit au moment même où le lecteur le rencontre. Peut être suis passé totalement à côté de quelque chose, en tous cas à mon goût le scénario est proche du néant en terme d’intérêt. Très grosse déception pour ma part que cette seconde approche loupée de l’auteur après la trilogie Un Pacte avec Dieu, je vais finir par le trouver surcoté au moins sur le fond.
Deuxième album que je lis de Will Eisner, deuxième fois que je trouve ses propos très caricaturaux. Ici, nous avons droit à la saga d’une riche famille juive allemande immigrée aux Etats-Unis. Le profil des différents membres de la famille m’est apparu on ne peut plus stéréotypé, et l’absence totale de morale à la fin de ce long récit a fini de me décevoir. Car, en définitive, la morale de cette histoire, c’est que les riches sont des salauds, et que les pauvres ne valent pas mieux car ils leur deviennent semblables dès qu’on leur en donne la possibilité. C’est un peu simpliste, me semble t’il. Mais si le fond ne m’a guère emballé, je dois admettre que la forme est plus plaisante. Le trait de Will Eisner est agréablement lisible et expressif. Par contre, l’artiste rate complètement certains personnages, qui paraissent 10, 15 voire 40 ans de plus que leur âge supposé. Et si l’histoire m’a laissé très froid, je trouve que sa narration est agréable à lire, à l’exception de deux grosses erreurs sans doute dues à la traduction. Très faible, selon moi, et sans grand intérêt. Un « bon » bof, en résumé …
Encore un autre roman graphique très bon signé Will Eisner. Cette fois-ci, il nous raconte l'histoire d'une famille juive très riche qui a immigré au État-Unis. J'ai adoré voir les hauts et les bas des Arnheim et du personnage le plus présent, Conrad Arnheim. Ce dernier subit une grande transformation (il passe de fils gâté et insouciant à grand homme d'affaire) et c'est emmené de manière très crédible. Il y a tout de même deux défauts dans ce one-shot. Premièrement, je n'ai pas aimé la grosse fin très happy end qui est très différente du reste de l'histoire. SPOILER Le mari de la fille de Conrad devient aussi méchant que lui et sa femme le ramène sur le droit chemin après la mort de Conrad. Je ne trouve pas ça très crédible et c'est carrément du genre 'Chéri, tu es devenu aussi méchant que mon père.' 'Mon dieu, tu as raison ! Je vais redevenir comme j'étais !' J'exagère un peu, mais c'est comme ça que je vois les choses. FIN DU SPOILER Ce que je n'ai pas non plus aimé c'est qu'on ne voit plus beaucoup le frère de Conrad quand il est adulte. Comme c'est un personnage que j'aime bien, j'aurais voulu en savoir plus sur sa vie que ce que l'on apprend dans ses deux-trois apparitions.
C'est la première fois que je lis une oeuvre de Will Eisner, inculte que je suis ! Je suis très agréablement surpris par le style de l'auteur ainsi que par le dessin dans sa représentation des différents personnages. Cela me plaît bien et me donne envie de découvrir d'autres histoires. En outre, j'ai aimé le sujet: les mariages arrangés dans les familles juives outre-atlantique. C'est une véritable saga que l'on suit et qui décortique les mécanismes de l'ascension ou de la régression sociale. Mais je n'aime pas les erreurs aussi minime soit 'elle : Baden Baden est une jolie station balnéaire située en Allemagne non loin de chez moi et non en Suisse ! Parce que c'est une agréable découverte, 4 étoiles ! :) Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
J'ai peiné tout au long de ma lecture à trouver de l'intérêt à cette suite de mariages arrangés, et à toutes ces considérations d'appartenance à une grande famille, ces mondanités, tous ces gens animés par la seule volonté de s'enrichir et de se faire un nom. Ajoutez à cela un dessin, très fin, certes, mais qui déforme les corps et vieillit les visages, y compris des enfants, qui ont l'air d'avoir déjà 50 balais. Non, vraiment, j'attendais beaucoup mieux de cet album, d'un auteur considéré comme majeur.
Une saga familiale dans l’univers des riches familles juives. On se croirait en train de lire la version BD d’un téléfilm du dimanche après-midi avec l’évolution d’une famille sur environ un siècle du milieu du 19e à la seconde moitié du 20e siècle. A mes yeux, cette saga se révèle être, outre une présentation globale de familles juives de diverses origines qui ont su percer en Amérique, une critique de la façon dont le monde des affaires et du pouvoir corrompt les êtres, critique qui se révèle résumée avec une fin « de conte de fées » dans le conte de la page finale. Will Eisner a un dessin véritablement agréable à lire, dynamique et moderne alors qu’il avait déjà ce style bien avant l’ensemble des auteurs actuels de BD. La Valse des Alliances alterne textes écrits et planches dessinées sans jamais que le rythme de lecture n’en soit gâché. Une lecture fluide, un dessin plaisant. Le récit, cette observation de l’évolution d’une famille, de son ascension, de ses tourments, des familles et personnes qui s’y sont attachées, est assez prenante dans son ensemble même si je dois admettre l’avoir trouvée un peu longue et m’être lassé à partir de la moitié de cet album qui fait quand même près de 170 pages. Le plus lassant est de voir qu’en fait ceux qu’on suit réellement dans ce récit sont vraiment pourris. Le personnage principal, Conrad, est une vraie ordure, et ceux qui l’entourent ne valent guère mieux. Seule Rosie, sur la fin, mérite un peu de respect, tous les autres étant soit trop faibles, soit trop égocentriques et détestables. Une saga familiale traitée avec franchise et interêt, un constat sincère et peu reluisant de la laideur de l’âme humaine face à la corruption de l’argent.
C'est la deuxième oeuvre de cet auteur mythique (que je ne connaissais pas avant sa disparition, honte sur moi!) et je reste un peu sur ma faim. Certes la critique de société juive américaine, et plus généralement de la vanité du genre humain, est rondement menée, mais j'ai trouvé la lecture non pas ennuyeuse mais tout de même un peu longue, je pense à cause des pages manuscrites explicatives qui viennent saccader le récit, ou du dessin, que je trouve un peu répétitif. C'est quand même largement lisible et très abordable, notamment pour découvrir l'oeuvre d'un des maîtres du 9ième art.
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